Séduis-moi si tu peux

seduis-betme

(Réédition du 22/09/10)

Pour rester dans le thème abordé par Tam-Tam, je voulais parler de kilos en trop. Il faut dire que les auteurs de romance ont une conception intéressante du défaut physique. Passons sur les boucles indomptables, les taches de rousseur, la grandeur (à moins d’être une girafe, ça ne compte pas) ou les lèvres trop charnues, qui sont au défaut physique ce que le perfectionnisme est au défaut de caractère : de la fausse modestie mal placé. Les héroïnes sont rarement moches, à part cette pauvre Face de moineau, et si on se limite à la question du poids.. eh bien c’est encore plus édifiant!

La plupart du temps, notre héroïne est plutôt complexée car elle est trop mince pour la mode de son époque, et se lamente sur le fait que cette minceur s’accompagne d’une petite poitrine (plains-toi ma fille, au moins tu ne connaîtras pas le drame des seins qui tombent!)… Parfois, elle a des rondeurs, ce qui, en langage romance, se traduit par des hanches un tantinet plus larges que la moyenne et une poitrine opulente qui fait toujours baver d’envie les autres filles et laisse les hommes pantelants de désir! Et pire encore, ce que l’on voit souvent dans les historiques, un bon corset et hop, l’héroïne a une silhouette voluptueuse, dans les contemporains, elle décide de faire un régime (et n’a bien évidemment jamais aucune difficulté à s’y tenir) et hop, tout va mieux dans sa vie… Aaaargh!!! Alors, oui, la romance, ce n’est pas la vraie vie, mais moi j’aime bien pouvoir m’identifier à une héroïne moins que parfaite, un peu de justice dans ce monde de brutes à la fin, elle va déjà avoir son prince charmant, elle ne peut pas EN PLUS ressembler à un mannequin!
Soyons honnêtes, le poids, c’est sûrement l’un des pire cliché de la romance. Et cette fichue héroïne qui se trouve ronde est la plupart du temps tout ce qu’il y a de plus normale, et son complexe n’est rien d’autre qu’une excuse bidon de l’auteur pour justifier un "conflit" entre nos héros, ce qui prend à peu près aussi bien qu’une mayonnaise ratée! Je préférerai une héroïne bien dans sa peau et moins de rebondissements à 3 francs 6 sous, merci bien! Et en cherchant un peu dans ma bibliothèque, j’ai tout de même réussi à mettre la main sur quelques livres où l’héroïne est ronde, ne passe pas par un extreme-makeover/un régime draconien/Marraine la Bonne fée, et se contente d’apprendre à vivre avec le corps qu’elle a. Pleasure for pleasure, ou Le plaisir apprivoisé d’Eloisa James, Night play ou Jeux nocturnes de Sherrilyn Kennyon, et Bet me, de Jennifer Crusie.
J’avais déjà lu les 2 premiers, mais Bet me était dans ma pile à livre, c’était donc l’occasion de le dépoussiérer!
Et j’ai regretté d’avoir attendu si longtemps, je me suis régalée. Oui, le poids de l’héroïne est en question, mais c’est aussi et surtout une histoire géniale, avec une ex-fiancée psychologue qui développe une théorie bidon, un ex-petit-ami qui est le dernier des crétins, des familles qui m’ont fait adorer la mienne, un neveu intolérant au sucre (le pauvre), une héroïne qui a le job le plus sexy de la planète, actuaire (désolée Tam-Tam, c’est pire que comptable) et qui ne croit pas aux contes de fées, un héros avec une réputation de play-boy peu fréquentable et qui adore parier quand il est sur de gagner, des chaussures de folie (dignes d’une princesse, sauf la paire de mules à talon en plastique transparent avec des cerises sur les orteils…), une amie leste du sac à main, une obsession pour le poulet au marsala, un chat borgne et des boules à neige.
Et évidemment, Min, notre héroïne, se trouve trop grosse (si d’aventure elle venait à l’oublier 3 minutes, sa mère se charge bien de le lui rappeler), et elle suit religieusement les préceptes du régime Atkins, où on ne peut manger aucun glucide (pas de pain, de pâtes, de fruits, de légumineuses, de sucre, rien). Au passage, quelqu’un devrait expliquer à Min qu’il y a bien plus de calories dans le cocktail qu’elle avale en 3 gorgées que dans une bouchée de pain… Et Min vient de se faire larguer, à 3 semaines du mariage de sa sœur. Ô joie, elle va devoir aller seule à la cérémonie, et en plus sa robe est 2 tailles trop petite parce que sa mère espérait qu’elle maigrirait pour l’occasion.
Quand Min rencontre Cal, tout commence avec un pari. Et continue sur le même registre…
Et Cal est convaincu que si Min ne se trouve pas jolie, personne ne pourra l’en persuader, et qu’être sexy, c’est une attitude, pas une taille de robe. Voilà un discours qui a fait clic dans ma petite tête. Cal ne prétend pas une seconde que Min est mince. Il ne lui dit pas si elle devrait ou non perdre du poids Par contre, il lui dit d’arrêter de torturer son corps et son esprit avec un régime qu’elle ne fait que pour satisfaire sa mère (oui, car Min, si elle est un peu complexée, l’est plus par le regard de sa mère que par ses kilos en trop). Voilà une attitude autrement plus saine que de passer sa vie au régime pour de mauvaises raisons!
En prime, Cal (il n’est pas parfait non plus, rassurez-vous) et Min n’ont pas du tout envie de tomber amoureux l’un de l’autre. Et, comme souvent avec Jennifer Crusie, cela donne un cocktail détonant de dialogues à mourir de rire et de situations comiques qui ne tombent jamais dans le ridicule!
Bonne lecture,
Chi-Chi

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