Quatres saisons de fiancailles

Quatre-saisons-de-fiancaillespsd
(Réédition du 23/12/2010)
Noël est presque là, et j’ai décidé de changer d’ambiance avant l’overdose (comme si il était possible de faire une overdose d’esprit de Noël…) pour parler mariage! Spécifiquement, de la nouvelle série de Nora Roberts, The Bride Quartet ou Quatre saisons de fiançailles. Les 4 tomes sont parus en anglais, les 2 premiers ont été traduits et le 3 est attendu pour mai prochain… Mon avis sur la série est mitigé. Je suis plutôt une adepte de Nora Roberts, mais en toute franchise, voilà longtemps qu’elle n’a pas écrit une vraie bonne série, où j’ai apprécié tous les personnages du début à la fin. L’île des trois sœurs peut-être? Et encore, il y avait une affaire de retrouvailles et vous savez ce que je pense des retrouvailles… Mais après avoir lu les 4 tomes de cette dernière série, je me devais de vous faire un rapport!

Mac, Emma, Laurel et Parker sont comme les 4 doigts de la main (oui, 4, parfaitement). Elles se connaissent depuis leur plus tendre enfance. Devenues adultes, Mac est photographe, Emma fleuriste, Laurel pâtissière, et Parker… Eh bien Parker avait de l’argent, elle aurait pu ne pas travailler mais finalement, elle a préféré proposer à ses amies d’ouvrir avec elle une entreprise de Wedding Planner, « Vœux de bonheur ». Entreprise qu’elle dirige d’une main redoutablement efficace, et qui est évidemment spécialisée dans le mariage de grand luxe…

Ne vous attendez pas à de grandes histoires d’amour romanesque ici. Si, dans Magie irlandaise le vrai point central était l’Irlande, ici, c’est le mariage. Et plus précisément la cérémonie du mariage… Sous toutes ses formes possibles et imaginables, et avec tout le raffinement et la sobriété que l’on peut imaginer dans un cliché de mariage de riche  fiancée américaine hystérique (oui, l’homme n’a qu’un seul but ici, signer les chèques, et surement pas avoir une opinion sur la couleur des serviettes de table)… Que l’auteur se fait un plaisir de nous raconter jusque dans les moindres détails.

Elle ne nous épargne rien de ces préparatifs, depuis le premier rendez-vous des fiancés avec nos amies, jusqu’au ménage post-cérémonie… En passant par toutes les discussions minutieuses sur les mérites des roses oranges versus les dahlias blancs, et tous les problèmes que peuvent poser l’odeur trop forte des lys, il vaudrait donc mieux opter pour du lilas, et puis c’est bien lourd à porter tous ces pots de fleurs, et la mère de la mariée est une alcoolique notoire, comment gérer la situation en toute discrétion, et que faire lorsqu’un couple débarque avec ses enfants non prévus dans le plan de table, et comment remettre à sa place l’oncle libidineux aux mains baladeuses, et où placer dans la cérémonie la nouvelle bimbo du père du marié, et un gâteau génoise citron avec une crème au chocolat et glaçage à la framboise peut-il être teint aux couleurs de l’arc-en-ciel pour mieux s’accorder aux rideaux de la salle de réception, oui, mais attention il ne faut pas non plus que cela jure avec la couleur des yeux de la cousine de la mariée, etc, etc, etc.

En parlant d’overdose, je ne veux plus voir une robe de demoiselle d’honneur en peinture pendant au moins six mois. A trop vouloir nous allécher avec les descriptions somptueuses des cérémonies, Nora Roberts écœure ses lecteurs, même les plus fervents. Un peu moins de compositions florales et un peu plus de dialogues aurait été bénéfique à nos héroïnes. Héroïnes qui, selon la grande tradition de la série, auront chacune droit à leur histoire d’amour, je ne vous dirais pas avec qui pour ne pas tout vous révéler!

Mac est selon moi la plus sympathique des quatre, j’ai vraiment aimé et son histoire et le héros auquel elle a droit! Et je n’en dirais pas plus pour vous obliger à aller le lire…

Emma… Emma présente à mes yeux un défaut majeur : elle confond grands gestes pseudo-romantiques et amour. Du genre à considérer que si son chéri n’a pas au minimum privatisé un jardin pour le décorer de bougies partout (quelqu’un lui déjà parlé de consigne de sécurité pour les incendies??!), sans compter les tonnes de fleurs, le champagne, les fraises au chocolat et le quatuor à cordes, le tout pour lui faire sa demande en mariage, eh bien c’est qu’il ne l’aime pas assez, et donc elle refuse! Chez moi, il y a un mot pour désigner ce genre de personne : superficielle (ou complètement cruche, au choix). Donc, je ne suis pas une grande fan d’Emma…

Laurel : qui parmi vous a déjà gouté un gâteau américain, ces empilages de génoises sans goût couvertes de fondant, un genre de pâte de sucre parfaitement écœurant? Ce sont souvent des œuvres d’art, car il faut beaucoup de dextérité pour manier le fondant et il permet de créer des décors très fins et complexes. Alors, même si les descriptions ne m’ont pas du tout mis l’eau à la bouche (comme je suppose que cela aurait du être le cas), Laurel a un sacré caractère et beaucoup de volonté et son histoire m’a intéressée. De plus, connaissant personnellement une pâtissière, je n’ai pas été déçue!

Enfin, Parker, dans le genre psycho-rigide qui veut tout contrôler, est parfaitement crédible! Le parfait prototype de la success woman américaine, qui, en plus d’être brillante dans son travail, est toujours perchée sur des talons de 9cm, met un point d’honneur à courir une heure tous les jours pour entretenir son corps de rêve, a le brushing parfaitement lissé et les ongles toujours manucurés… Et comme son histoire arrive en dernière, on a le temps de voir s’esquisser sa relation avec le héros, et d’avoir envie d’en savoir plus. C’est probablement, avec Mac, le personnage le plus complexe du groupe et son héros est à la hauteur!

Pour conclure, une série agréable à lire, bien qu’inégale, et quelques longueurs dans les innombrables descriptions de mariages. Allez Nora, courage, cette série est déjà bien meilleure que les précédentes, la prochaine marquera le retour de ta grande époque…

Sur ces entrefaites, il me reste à vous souhaiter un Joyeux Noël, riche en livres (le livre étant l’objet de désir numéro 1 de ma liste au père Noël, je ne peux pas vous souhaiter autre chose!)…

 

Chi-Chi

 

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