Le duc de fer (Iron seas 1)

Je vous ai déjà dit que j’aimais la régence. Si si, ne faites pas semblant, vous savez bien que j’aime les choses simples. Un héros, de préférence sombre et inaccessible, une héroïne, de préférence avec une colonne vertébrale, une rencontre, un mariage forcé et ils vécurent heureux, etc, etc.Simple donc !

Et parfois, un coup de folie. Un moment d’inattention. Une erreur dans ma commande de livres ? Même pas ! L’envie de voir un peu autre chose…

C’est comme cela que je me suis retrouvée en train de lire The iron duke (Le duc de fer en VF chez J’ai Lu pour elle) de Meljean Brook. Une romance steampunk post-apocalyptique. Ou juste steampunk ? Je ne suis pas sûre… Je fuis tout ce qui est post-apo en général, mais je n’avais pas bien compris en lisant le résumé.

Commençons par le début… Steampunk, merci Wiki, cela peut se définir comme ça :
« Genre de la littérature de science-fiction né à la fin du XIXe siècle, dont l’action se déroule dans l’atmosphère de la société industrielle du XIXe siècle. »

Ce qui signifie que les récits steampunk se déroulent dans un présent uchronique alternatif qui empreinte ses références à l’Angleterre de la révolution industrielle et victorienne. L’esthétique de ce monde se comprend par le fait que les hommes n’auraient pas inventé le moteur à combustion interne (attention, ça devient technique) et donc, auraient continué à utiliser les machines à vapeur. Qui dit machine à vapeur dit charbon ou gaz et non pétrole. Pas de pétrole, pas de plastique, pas d’électricité (ou très peu), mais l’usage d’éléments anachroniques comme les manipulations génétiques ou des systèmes automatisés miniatures proches de l’informatique. Si vous avez vu Le château dans le ciel, d’Hayao Miyazaki, cela y ressemble beaucoup pour l’aspect visuel.

C’est donc dans cette atmosphère résolument steampunk que se déroule notre histoire. Dans une époque indéterminé, la Grande-Bretagne se remet à peine d’une révolution qui a renversé plus de 200 ans d’esclavage, sous l’autorité d’une race asiatique, nommée la « Horde », qui contrôlait le pays par l’implantation de nano-robots dans le corps de tous. Grâce à sa technologie, par le simple pouvoir d’un signal radio, la Horde pouvait figer un homme, le forcer à commettre toutes sortes d’actes, du meurtre au viol en passant par les tâches domestiques les plus communes. Autrement dit, un peuple entier qui a vécu 200 ans avec le sentiment de n’être jamais maître de leur corps (leur esprit restant conscient en tout temps).

Je ne sais pas pour vous mais moi je trouve ça assez terrifiant comme idée ! Déjà que je ne me suis jamais remise de Big brother et de 1984…

Heureusement, The Iron Duke, c’est aussi le nom du héros de la révolution, celui qui a tout déclenché en détruisant la tour radio de la Horde, Rhys Trahearn, un pirate devenu Duc d’Anglesey et adulé par les foules.

Steampunk et monde à reconstruire, voilà la base de notre histoire, qui commence lorsque Mina, détective inspecteur de la police de Londres, est appelée sur les lieux d’un crime. Un homme a été jeté d’un bateau (oui, les bateaux volent dans cette histoire) dans le jardin de notre Duc. Qui protège farouchement son intimité et n’aime pas trop l’attention que tout cela attire. Et qui est prêt à jeter notre détective hors de chez lui, tant pis pour la loi. Mais Mina est redoutablement efficace et elle ne se laisse pas impressionner. Entre son métier et son visage, elle a plus d’une raison de savoir se défendre ! Car Mina est le fruit d’un viol de sa mère par un dignitaire de la Horde, ses origines asiatiques sont flagrantes et ne lui attirent pas franchement la sympathie de la population. Difficile de passer inaperçu quand on ressemble au peuple qui vous a réduit en esclavage…

Revenons à notre cadavre, c’est donc sur fond d’enquête que nos deux héros vont apprendre à se connaître. Dès le premier instant, le Duc est fasciné par Mina, il veut la posséder. Dans le sens le plus littéral du terme. Il est même prêt à payer pour cela. Comme il le dit si bien, tout le monde à un prix. Qu’il s’agisse d’argent ou d’autre chose, il suffit de le trouver. Rhys est bien décidé à découvrir qui se permet de jeter des cadavres chez lui, ce qui n’est pas du tout raccord avec la déco, et quel est le prix à payer pour Mina. J’aime les hommes qui se fixent des buts comme ça dans la vie, au lieu de se reposer sur les lauriers de leur gloire révolutionnaire.

Je vais être honnêtes avec vous, chers lecteurs, j’ai eu du mal à lire ce livre, jusqu’au deuxième tiers. J’ai même failli abandonner. Heureusement, passé le chapitre 10, tout a été plus facile…

Je m’explique : je ne suis pas du tout familiarisée avec les romances SF et, comme je le disais tout à l’heure, j’aime les choses simples. Cette histoire est tout sauf simple.

Déjà, il faut mettre en place l’univers. Un univers qui est tellement différent du nôtre, et si complexe, que chaque détail compte. Impossible de lire vite donc, il faut prendre le temps pour s’efforcer de visualiser chaque élément qui nous est décrit.

Ensuite, le vocabulaire utilisé est d’un niveau supérieur à celui de la romance moyenne. Je déconseille la lecture à des débutants en VO, ils seraient découragés en 3 pages !

Enfin, l’intrigue de l’histoire en elle-même est assez complexe. Les twists sont fréquents, et renvoient souvent à des éléments qui paraissaient anodins auparavant, et m’ont parfois obligée à revenir en arrière pour vérifier des détails. Du coup, je peux vous dire que l’auteur a bien arrangé son affaire, car tout est cohérent !

Mais passé la (longue) phase d’adaptation, j’ai aimé la relation entre Rhys et Mina. Ils n’ont pas la même expérience. Rhys a fui l’Angleterre enfant, il a échappé à la Horde assez tôt et est devenu pirate pour reprendre sa liberté. Mina au contraire vit dans la terreur du souvenir de ce qu’elle a vécu jusqu’à l’âge adulte. L’amour entre eux paraît impossible tant ils sont durs (comme tous les autres personnages secondaires d’ailleurs), et je ne pouvais imaginer qu’ils se laissent aller à une émotion aussi… sentimentale ! Dans un contexte aussi difficile, qui songe à l’amour ? Et pourtant…

Pourtant, j’ai été fascinée par leur évolution, par la construction de leur couple et leur manière de fonctionner ensembles. Pas d’arc-en-ciel ou de petits poneys roses, romance post-apo oblige, mais une véritable lutte pour obtenir le droit de rester ensembles. Mina est sans conteste le personnage principal, elle est forte et déterminée, tient tête au Duc sans hésitation, lui sauve la vie à plusieurs reprises et montre un grand talent dans son travail.

Ce n’est pas une romance légère, mais pas non plus une romance angoisée. C’est un genre hybride, un peu inclassable, et une expérience en soi ! The Iron Duke est le tome 1 d’une série, Iron seas, dont je lirais la suite assez rapidement je pense. Je crois que tout est dit, ce roman a tout pour vous plaire : une belle écriture, un univers riche et original, une intrigue menée de main de maître et une histoire d’amour fascinante.

Bonne lecture,
Chi-Chi

6 réflexions sur “Le duc de fer (Iron seas 1)

  1. (My apologies for commenting in English, my French is…subpar)

    I love this series. I hope you enjoy the rest of the stories in it as much as I have; I would love to know what you think of The Kraken King when you get to it (it’s my current favorite, though there is no ‘bad’ book in the lot, as far as I’m concerned).

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    • I haven’t gotten around to The Kraken King yet, but I will for sure talk about it here once I do!
      I am deep into a purely contemporary phase, but Meljean Brooks is on my list as soon as I get out of it…

      Répondre
  2. J’adore cette série. Certes, se faire à l’univers très particulier de Meljean Brook prend un peu de temps (personnellement j’y ai plongé la tête la première sans remonter à la surface :-)), mais c’est un univers très cohérent, avec un côté effrayant, comme tu le dis toi-même. Les personnages féminins y sont particulièrement « badass » et ne s’en laissent pas compter, ce que j’apprécie grandement. Et les histoires d’amour sont follement romantiques. Je pense que tu devrais essayer le second, Heart of steel. Archimede Fox vaut le détour …

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