Laura Kinsale fait partie de ces auteurs que l’on rencontre souvent en romance et dont on ne parle pourtant jamais (et par on, je veux dire moi).
C’est un « classique », elle écrit depuis des dizaines d’années, elle a fait connaitre Fabio, y a-t-il vraiment autre chose à en dire ? Je n’ai pas lu beaucoup de ses livres mais ils m’ont tous laissé une impression durable, et cela suffit pour être mentionné.
Et bien sûr, si j’en parle aujourd’hui c’est car Laura a également tenté sa chance dans le club très select des héros vierges, en la personne de Samuel, aka The Shadow, dans le livre éponyme, The Shadow and the Star.
The star, du coup, vous vous en doutez, ce sera sa dulcinée, la belle Leda (Etoile de son nom de famille, sans blague !!), aussi lumineuse qu’il est torturé, aussi pure qu’il est sombre. Je sens un symbolisme un peu lourd derrière tout cela, pas vous ?
Stop, je vous arrête tout de suite, Leda n’est pas une idiote, elle est innocente mais pas naïve. Une héroïne 80’s pur sucre.
L’histoire se partage entre Londres et Hawaï, les années 1880 pour le quotidien des héros et l’enfance de Samuel, que l’on devine assez traumatisante pour que Monsieur n’envisage même pas de laisser qui que ce soit l’effleurer – et encore moins faire des galipettes avec lui – jusqu’à ce que des circonstances un peu particulières ne le jettent dans les bras de notre héroïne. Héroïne qui de son côté est plutôt mal en point parce qu’elle n’est pas franchement duchesse ou princesse et se raccroche à sa respectabilité par le bout du petit doigt.
Difficilement.
Quand Miss Etoile apprend par hasard que Samuel, pourtant un modèle de respectabilité et protégé par une grande famille aristocratique, est responsable d’une série de vols qui défrayent la chronique (et accessoirement font de l’ombre aux festivités du jubilé de la reine Victoria – ce que Leda ne saurait tolérer, portée par un grand élan patriotique), elle décide de mettre ses principes dans sa poches, et d’utiliser l’information pour obtenir du travail.
Etre respectable, c’est bien, mais finalement, c’est encore mieux de ne pas avoir à soulever ses jupon, et entre deux maux, elle choisit le moindre.
De son côté, vous vous doutez bien que Samuel a ses raisons pour expliquer les vols – je dois aussi vous dire que Samuel est un ninja.
Oui oui, vous avez bien lu. Un vrai ninja, entrainé par un grand maitre japonais, rencontré à Hawaï pendant son adolescence.
Quota mystérieux/sexy/dangereux, check.
Rajoutez à cela une dévotion un peu mal placée pour sa sœur adoptive (le premier qui me parle des Hauts de Hurlevent passe par-dessus bord) (oui car tout ceci s’articule autour d’un grand mystère et finit sur un bateau), et vous obtenez une romance qui, malgré tous mes sarcasmes, m’a tenue éveillée jusqu’à des heures non-avouables, une romance toute en subtilité et finesse, qui réussit à se détacher du lot avec un vrai souffle d’aventure et un décor qui nous change des salons régence.
Quant à notre héros vierge ?
Il est, comme souvent, le produit d’un trauma bien bien vicieux, que l’auteur nous propose comme explication a toute sa personnalité et sans lequel l’histoire ne tiendrait pas debout.
Samuel ne fait pas exception à la règle et si la ficelle est un peu grosse, il faut bien reconnaitre que Laura Kinsale, comme lorsqu’elle parle de handicap, sait amener les choses avec maestria et nous faire croire à cette histoire.
Comme quoi, en la matière, tout est vraiment question de plume… Un livre à lire et un auteur à découvrir donc, si ce n’est pas encore fait !
Bonne lecture,
Chi-Chi