Quand je finis un livre, j’ai trois attitudes :
– J’ai adoré, je prends mon téléphone et j’appelle Chi-Chi pour lui dire à quel point il faut à tout prix qu’elle lise cette petite merveille, et possiblement l’œuvre complète de l’auteur.
– J’ai détesté, je prends mon téléphone et j’appelle Chi-Chi pour lui dire à quel point il faut qu’elle fuie toute œuvre sortant de l’imagination de l’auteur…
– Le livre m’a laissée indifférente…et là…une fois la couverture refermée, je marque un temps d’arrêt.
Pour un livre, laisser indifférent, c’est parfois plus grave… Car un roman qui laisse indifférent n’est pas une mauvaise histoire, ou de mauvais personnages. Bien au contraire ! Ce sont de bonnes idées mal exploitées… trop rapide, trop lent, trop cliché, trop peu d’action… pas assez de sentiments, pas assez de personnages secondaires, pas assez de cute…
Que sais-je ? Les raisons sont multiples, mais le résultat est bien souvent le même. Le livre me laisse un gout doux-amer dans la bouche, comme si on m’avait attiré avec un menu prometteur avant de me servir un plat congelé…
Provocative in pearls de Madeline Hunter, malgré son titre prometteur et son synopsis intriguant, fait parti de cette catégorie. Voyez donc :
La vie du comte de Hawkeswell est en suspend depuis 2 ans, depuis que sa femme, l’héritière Verity Thompson, a disparu le jour de leur mariage. Son décès n’a toujours pas été officialisé.Dans une situation financière désastreuse, Hawkeswell ne peut toutefois ni se remarier, ni accéder aux fonds de la jeune femme, ce qui aurait pourtant résolu bien des problèmes…
Forcée par son pernicieux cousin au mariage avec le comte de Hawkeswell, Verity a fui Londres pour la campagne. N’ayant aucun intérêt pour le titre ou la position social que lui procure son mariage au comte, elle était prête à renoncer à son héritage en échange de sa liberté. Découverte par son mari, Verity doit à présent réintégrer son rôle d’épouse…
Conscient des réticences de la jeune fille, Hawkeswell passe un pacte avec Verity, si elle accepte de se laisser embrasser trois fois par jour, il n’exercera pas ses droits maritaux et ne la forcera pas dans son lit. Mais Verity découvre qu’il y a embrasser…. et embrasser…
Vous le sentez, ce frisson d’anticipation ? Cette vague d’imagination ? Comment Verity a-t-elle vécu ces deux dernières années ? Le comte saura-t-il entendre son histoire et se laisser attendrir par son passé ? Le vicieux cousin sera-t-il puni ?
Moi aussi je l’ai senti.
Ce sont les fameuses « bonnes idées » qui m’ont fait en premier lieu acheter le livre.
Mais au lieu du feu d’artifices d’émotions escompté, je n’ai eu le droit qu’à de petits pétards sentimentaux… Je m’explique… Et attention, quelques spoilers se sont glissés dans les lignes qui suivent !
Verity fuit, et se réfugie chez des amies… On apprend dans le roman qu’elles forment un groupe de femmes aux passés sombres et cachés. Leur politique, ne pas poser de questions. C’est bien joli comme politique, mais elle vivent de quoi ? Elles cultivent des courgettes hallucinogènes importées de Moldavie dans leur jardinet sans doute…
Je me fais sans doute des idées, mais depuis deux ans que toutes les polices du pays cherchent à déterminer si Verity est morte, personne ne s’est encore posé la question de savoir, si d’aventure elle avait survécu à sa chute dans la Tamise, comment elle vivait? Et où ?
Le comte n’a pas vu sa femme depuis deux ans. Il a eu du temps pour bien cogiter intensément dans sa jolie tête sur les raisons de sa fuite/mort accidentelle… Et là tout à coup au hasard d’un weekend chez son meilleur ami et sa femme, il croise Verity, et hop tout est résolu. Pactole et compagnie. Personne ne demande de compte à la jeune fille. Ni au cousin, qui a dû pourtant bien profiter du fait qu’elle ait disparu toutes ces années pour garder le contrôle sur l’empire financier que lui a laisser le père, et se servir dans les caisses en attendant.
Sans parler de la réaction du type… Non mais sans blague, trois baisers par jour ? Quand j’ai lu le synopsis, je me suis dit, c’est mignon… c’est sans doute le truc qui viendra après la grosse scène où ils s’affronteront dans le style « Vous n’êtes qu’une égoïste ! Pendant deux ans ma tante et sa fille n’ont pas pu faire repeindre ma demeure ancestrale et je ne peux changer ma garde-robe que deux fois par an ! »Bon j’exagère, en réalité, Hawkeswell est plutôt du genre responsable, il s’est vraisemblablement serré la ceinture pour assurer aux gens de son domaine de quoi manger pendant deux ans, mais vous voyez à quel genre de dispute je fais référence… Celle où les personnages sortent du « paraître » dans lequel on les a cantonnés pour enfin laisser sortir leurs sentiments et leurs impressions sur une situation où les deux sont victimes. Mais là, rien… ou si, 3 baisers!! Mais bien sûr!!! Et la marmotte, ils en ont entendu parlé de la marmotte?
L’histoire reste en surface, les personnages secondaires sont fantoches, ce qui surprend d’autant plus que certains d’entre eux auront le droit à leur histoire complète dans un autre roman de l’auteur (oui, parce que c’est une série!).
Peut-on donc être provocante avec des perles ? NON, et ce n’est pas une vague histoire de collier de famille légendaire qui me fera changer d’avis, ooohhh oui!!!
Comme tous les livres qui me laissent indifférente, le souvenir de cette histoire va rapidement s’estomper… Qui sait, cette chronique finira-t-elle aussi par disparaître ?
Tam-Tam
Dommage ! Mais merci pour ce billet qui m’évite de le lire !
c’est vraiment un « oubliable »… S’il n’y avait cette chronique, je crois que j’aurais oublié l’existence de ce livre…
Elles sont pas fleuristes en vrai?!
je t’avoue que je ne me souviens plus…. je l’ai lu il y a longtemps finalement….
Dommage car effectivement c’est très tentant
pour une fois!
d’ailleurs, tu as fini le SEP?
Je me souviens avoir lu cette série il y a quelques années après que l’on me l’ait prêtée mais en fait j’en garde aucun souvenir, mais aucun de chez aucun à part peut-être oui cette histoire de fleuriste (que je confonds toujours avec une des séries de Tessa Dare)
ha? tessa dare, j’en ai lu il me semble (le truc avec la goddess of the hunt je crois, mais il faudrait demander a chi-chi de confirmer héhé)
Moi j’aime toujours autant ces courgettes hallucinogènes, c’est le jour où j’ai découvert ton potentiel comique! :p
j’avais réussi a le dissimuler tout ce temps???