(Réédition du 06/01/2011)
Après mon expérience ratée avec Lisa Kleypas, j’avais des angoisses à l’idée de retenter l’expérience de l’une de mes auteurs fétiches passant au contemporain.
Et puis, tout de même, le livre était déjà commandé, c’était juste après Noël et, coincée à la campagne chez mes parents, j’avais le choix entre ça et une biographie de Charles de Gaulle (certes passionnante mais pas tout à fait assez légère pour une sieste post-repas de fête).
J’ai donc saisi mon petit livre, et me suis mise à lire… Une bonne surprise!
L’histoire d’Abigail Donovan, auteur de son état, qui, 4 ans auparavant, a presque gagné le prix Pulitzer pour son premier roman, un succès qui a même été couronné par Oprah Winfrey… Mais depuis, rien. La page blanche. Impossible de dépasser le chapitre 5 de son second livre… Pour ne rien arranger, elle vire légèrement agoraphobe, et ne quitte plus son vieux survêtement maculé de taches de café. C’est le syndrome de l’imposteur : et si son succès avait été un accident, et si elle n’avait plus rien à écrire, et si tout était fini pour elle? Ce sentiment ne fait que se renforcer lorsque son éditeur la remercie, fatigué d’attendre le chapitre 6. Voila une histoire qui débute fort mal pour notre héroïne!
C’est alors que son agent à l’idée de lui ouvrir un compte Twitter, pour qu’elle communique avec ses lecteurs et qu’ils ne l’oublient pas. Abby n’est pas une fan de technologie, pensez, elle n’a même pas d’iPhone ou de Blackberry, à peine un vieil ordinateur portable! La voilà donc un peu perdue, et l’un de ses « followers », Mark Baynard, la prend sous son aile pour lui apprendre les ficelles du réseau. Mark, professeur de littérature qui a pris un congé sabbatique pour parcourir le monde, Mark qui la surnomme Tweetheart, en référence à un vieux feuilleton « Goodnight Sweetheart », Mark qui donne à Abby l’envie de sortir de nouveau de chez elle et surtout, d’écrire. De tweet en tweet va se nouer entre ces deux-là une relation pleine d’humour, de plus en plus complice, à mesure que tombent les masques et que les secrets de chacun sont révélés…
Véritable version moderne du roman épistolaire, Goodnight Tweetheart pourra déconcerter certains. Comment croire que deux personnes puissent tomber amoureuses via Twitter? Mais selon moi, en quoi est-ce plus inconcevable que par lettres (comme dans le classique Cyrano de Bergerac et Papa Longues-Jambes, ou, en romance, dans To Sir Phillips, with love de Julia Quinn et Love in the afternoon de Lisa Kleypas) ou, dans un genre plus moderne, par e-mail? Le roman, contrairement à ce qui a pu être dit, n’est pas constitué exclusivement de « tweets », il y a des passages écrits du point de vue d’Abby, nous éclairant à la fois sur sa personnalité, et sur la façon dont ses sentiments évoluent vis-à-vis de Mark.
On y trouve également de très nombreuses références à la culture nord-américaine, particulièrement aux séries télévisées (d’où le titre!), mais même sans en connaitre une bonne partie, je n’ai pas été gênée dans ma lecture. Et bien que l’histoire soit un peu courte et la fin un peu trop rapide (j’aurais aimé plus d’Abby et de Mark, avoir la chance de les accompagner un peu plus longtemps…), j’ai apprécié la forme, ces tweets qui permettent d’assister à un échange constant entre nos héros, et leur donne à mes yeux une réalité bien plus forte que n’importe quelle description que l’auteur aurait pu m’en faire.
Voici donc une histoire d’amour charmante et cute dans les règles de l’art!
Bonne lecture,
Chi-Chi
J’ai bien aimé… et j’ai réussi à identifier touuuutes les références. Very, very scary!
Tu es drolement plus forte que moi, il m’en a manqué plein! :)