Bonne lecture,
Chi-Chi
Houston, nous avons un problème. Une page entière de problèmes même… Blanche, la page.
Eh oui, je n’arrive pas à écrire ce soir. Ce qui est bien embêtant compte tenu que demain matin, jeudi, 9h, je dois publier mon article de la semaine, sous peine de risquer la mort dans des souffrances épouvantables administrées par Tam-Tam. En même temps, j’avoue que la situation a souvent été inversée, alors je devrais sans doute arrêter de me plaindre ! Tam-Tam ne va pas plus me tuer que je ne le fais quand elle peine sur sa page blanche, il parait qu’on doit tous y passer un jour ou l’autre…
Voici un contemporain enlevé, avec un soupçon de policier, où les personnages forment une alliance délicieuse pour le plus grand bonheur du lecteur.
A ma gauche, Jordan, fille de milliardaire, propriétaire d’une boutique de vins, sublime et très élégante, bref, le parfait stéréotype de petite fille riche.
A ma droite, Nick, agent du FBI, originaire de l’Italie via Brooklyn, spécialisé dans les missions sous couvertures, le parfait stéréotype du flic aguerri.
Au centre, un restaurateur snob que le FBI suspecte d’avoir des liens un peu trop fraternels avec la mafia et un frère détenu à la prison fédérale pour cyber-terrorisme (et quand je dis cyber-terrorisme… rien que pour ça, vous devriez lire le livre, c’est hilarant).
Voilà donc comment Jordan, pour aider son frère, se retrouve à prétendre que Nick est son amant, lui ouvrant les portes d’une soirée très huppée donnée par ledit restaurateur.
Or, Jordan trouve Nick très irritant, Nick pense que Jordan est une gosse de riche sans cervelle, en un mot un couple de rêve! Malheureusement, cette fausse liaison qui ne devait durer que le temps d’une soirée va devoir être prolongée, lorsque leur couverture manque d’être découverte.
Au début un peu coincés dans leurs rôles, Nick et Jordan vont apprendre à se connaître et à s’apprécier, et vivre ensembles quelques belles aventures que l’auteur nous décrit avec humour et verve. Tous deux ont beaucoup d’esprit et savent s’en servir, maniant à la perfection l’art de l’ironie… Et évidemment, dans la plus pure tradition de la romance, aucun des deux n’est aussi simple à analyser que ce qu’il paraît être au premier abord !
En prime, quelques bonus sur le livre :
- de nombreuses informations sur l’œnologie et le commerce du vin, Jordan se faisant un plaisir d’initier Nick, qui pense de son coté que hors du bourbon, point de salut. Initiation qui est donc très drôle à voir !
- le frère de Jordan est un personnage des plus intéressants (oui oui, le prisonnier) et j’espère qu’il aura droit à son histoire un de ces jours. Cyber-terrorisme, n’oubliez pas !
- pour les fans de Julie James, vous retrouverez Jack Pallas et Cameron Lynde, héros de Something about you !
Sur ces bonnes paroles, vous l’aurez compris, je vous conseille de découvrir Julie James si ce n’est pas déjà fait… L’un de ses livres sera d’ailleurs publié chez J’ai Lu début mai, sous le titre Comme ton ombre. Aucune excuse donc pour celles qui ne lisent pas en VO !
Bonne lecture,
Chi-Chi
J’aimerais vous dire que cette réputation n’est pas fondée et qu’il s’agit d’une conspiration visant à discréditer le genre, mais ce serait malheureusement mentir. A la vision de certaines couvertures, je ne peux parfois que me demander si le graphiste daltonien n’a pas été victime d’une intoxication alimentaire au moment de la création tant la couverture rassemble toutes les conditions pour faire tourner de l’œil les lecteurs les plus aguerris. Et je ne parle même pas des couvertures sirupeuses des années 80, 90… A croire que parfois, la couverture semble dire « surtout n’essaye pas ce livre ! ».
Heureusement pour le genre, l’histoire n’est pas fonction de la couverture, et bien des diamants ont été découverts sous une couche de kitch saupoudrée de mauvais goût – il n’y a pas si longtemps, sur les couvertures de l’éditeur J’ai Lu, le héros portait invariablement un mulet et tenait l’héroïne dans une position que même une doctorante en gymnastique avec option contorsion ne pourrait tenir plus d’un ¼ de seconde.
Pour parfaire mon argumentaire, je vous propose de vous glisser sous cinq couvertures sélectionnées par mes blanches mains dans la pile de livres que j’ai lu ces derniers jours. Les histoires seront-elles à la hauteur de la couverture ? Aurais-je dû fuir à la vision de l’œuvre graphique se présentant à moi ?
La couverture de « This Duchess of Mine » d’Eloisa James nous présente l’élégante main et le décolleté avantageux de l’héroïne, Jemma. Le corsage de la robe ne laisse aucun doute quant à la nature de l’histoire. Il s’agit d’un historique. Jusque là, l’histoire tient les promesses de la couverture. Dans certains livres en VO, la sur-couverture, celle qui se présente à nous au moment de l’achat, n’est qu’un leurre qui dissimule souvent une scène bien plus osée. Ici, vous pourrez découvrir le couple à demi-nu s’enlaçant lascivement sur la première de couverture. L’homme est beau, la femme sensuelle. Mais voyons à présent si toutes les informations rassemblées seront confirmées par la lecture…
Après plusieurs années passées en France, Jemma, Duchesse de Beaumont est de retour à Londres. Elijah, son mari, a besoin d’un héritier, mais elle n’acceptera de l’accueillir dans le lit conjugal qu’à la condition qu’il la séduise. Le Duc est un homme aux responsabilités considérables. Figure de proue de la chambre des Lords, il prend son rôle et sa position très au sérieux. Défendre la cause des plus humbles, rallier la majorité à sa cause, il sait faire. Mais lorsqu’il ne s’agit plus de politique, mais d’affaires de cœur, cela se complique.
Pour une première couverture, c’est une réussite. L’histoire est très élégamment écrite, l’héroïne a du cran et du style. Comme toujours chez Eloisa, l’intrigue est finement menée, et la relation entre les personnages se travaille. Un très bon moment passé avec le Duc et la Duchesse de Beaumont.
Cohérence de la couverture avec l’histoire : 4/5 (parce que sur la première de couverture, l’héroïne a un balayage californien dans les cheveux quand même !)
Passons au deuxième livre, A Rake’s Guide to Pleasure de Victoria Dahl. Sur la couverture, un couple s’enlace dans une surabondance de satin violet. Mes yeux ont mal, mais l’idée générale (confortée par le titre lui-même) est qu’en lisant ce livre, je découvrirais l’éveil des sens de l’héroïne.
L’histoire raconte la rencontre entre Emma Jensen, alias Lady Denmore, jeune femme sans le sou élevée par un père à la réputation plus que douteuse, et du Duc de Somerhart, dit Hart pour les intimes, « rake » notoire. Emma doit rassembler suffisamment de fonds pour s’assurer un avenir confortable à la campagne. En bonne héritière de son joueur de père, elle décide de gagner son argent au jeu et se fait passer pour une scandaleuse veuve tandis qu’elle dépouille les jeunes aristocrates qui ont le malheur de parier avec elle. Hart est intrigué, et décide de poursuivre de ses assiduités la jeune fille. Cette dernière veut garder son secret pour elle, mais l’attraction qu’elle éprouve pour le Duc lui fait prendre des risques…
En commençant ce livre, j’imaginais que j’aurais le droit à de la sensualité, à des scène coquines écrites avec art. C’est ce que la couverture me promettait du moins. Du satin violet, quelle décadence… Malheureusement, l’histoire n’est pas aussi sexy que la couverture. J’en attendais plus.
Cohérence : 2/5
Contrairement à l’histoire précédente, où la couverture me laisse sur ma faim, Wicked Intentions, d’Elizabeth Hoyt, affiche une couverture assez sobre (sur l’échelle de la romance, elle n’est pas non plus d’une classe folle, nous sommes d’accord). Une femme s’enfuit dans une rue éclairée par un lampadaire. Vêtue d’une robe satinée dorée (les graphistes ont un truc avec le satiné, décidément) et d’une longue cape à capuche. On la sent « aux abois », tentant de fuir en gardant son identité secrète.
Mon imagination est très fertile. C’est fou, je sais.
Rien ne laisse présager la sensualité qui va se dégager de la relation entre les deux héros. A part peut être la première de couverture, où la robe dorée se voit remontée jusqu’à la taille, dévoilant une longue jambe satinée qu’un homme à la carrure imposante explore pour prendre possession du corps alangui de l’héroïne… Et pourtant, entre Lazarus Huntigton et Temperance Dews, les étincelles vont crépiter. Elizabeth Hoyt est d’ailleurs une coutumière du fait. Le côté sombre du héros, l’héroïne avec la tête sur les épaules, la rencontre, le meurtrier à démasquer… Un cocktail de sensualité qui n’est finalement suggéré que dans le titre.
Une couverture qui au premier abord ne m’a pas fait spécialement envie, mais une auteur que je connais. L’histoire est la première de la série « Maiden Lane ». Il va sans dire que les autres tomes trouveront le chemin de ma bibliothèque, couple enlacé sur un fond rose dragée ou pas…
Cohérence : 3/5 (mais un livre tellement bon…)
Passons au quatrième, et abordons un peu le contemporain avec Something about you (Mon ange gardien) de Julie James. Un couple est présenté sur la couverture. L’homme en costume pose une main possessive sur la chute de rein de la femme mise en valeur par une robe fuchsia au décolleté dorsal très avantageux. Après une étude plus approfondie, la femme a une french manucure et porte des bijoux couteux, l’homme est en costume gris souris à fines rayures blanches.
Voyons à présent ce que l’histoire nous révèle… Cameron Lynde, assistante au bureau du procureur de Chicago, se retrouve bien malgré elle témoin d’un meurtre alors qu’elle passe la nuit à l’hôtel. Le FBI est sur l’affaire et l’agent en charge est Jack Pallas. Ils se connaissent, et entre ces deux là, ce n’est pas l’amour fou. Il y a 5 ans, un différent entre les deux a abouti à la mutation disciplinaire de Jack. Ce dernier a la mémoire longue (et de belles œillères si vos voulez mon avis…), mais rien de tel qu’un meurtrier pour vous donner le sens des perspectives.
Donc si j’ai bien compris, la femme qui sur la couverture ressemble à une actrice le jour d’une première « red carpet » serait Cameron ??? A d’autres !!! La couverture crie au couple glamour d’une romance contemporaine, pas au couple qui se forme sur la brèche d’une arrestation de meurtrier. Après, le roman se lit facilement, Julie James nous offre comme toujours des dialogues délicieux à l’humour acéré. Mais une fois encore, sous la couverture, ce n’est pas ce qui m’avait été promis…
Cohérence : 3/5
PS: ce dernier vient d’être édité aux édition j’ai lu, et je dois avouer que j’aime particulièrement la couverture française, voyez donc…
Finissons en beauté avec The Kept Woman de Susan Donovan. Voilà typiquement un livre que j’ai acheté pour la couverture. C’est assez rare pour que je me permette de le souligner. De longues jambes sexy qui sortent d’une baignoire, une main qui tient une Margarita avec désinvolture. Un fond bleu avec des bulles. Une illustration pétillante qui annonce « comédie romantique contemporaine ». Et sous la couverture, c’est exactement ce que l’on trouve.
Samantha est épuisée. Depuis que son mari l’a quitté en lui laissant toutes ses dettes à payer, elle n’a plus une minute pour elle avec son travail et ses 3 enfants (dont l’un d’entre eux en plein apprentissage de la propreté). De son côté, Sam est un politicien dans le vent qui souhaite rassurer ses électeurs et afficher une image plus responsable et adoucir sa réputation de play-boy. Le plan? Samantha et ses enfants poseront comme la nouvelle famille du politicien, le temps de gagner l’élection au Sénat qui se profile. En contrepartie, les soucis financiers de Samantha seront résolus et elle pourra enfin prendre 3 minutes pour se détendre. Comme tous les plans bien calculés, ce dernier ne prévoit pas le facteur humain, pour le plus grand bonheur du lecteur.
Une romance pleine de légèreté et d’humour, facile à lire un dimanche pluvieux. Et avec le mois de février qui s’annonce, vous n’aurez pas trop d’un livre remplissant ses critères!
Cohérence 5/5
Bilan de mon expérience, sur 5 livres, j’en conseillerais seulement 4. Pourtant, seulement 2 couvertures semblent réellement remplir leur office.
J’ai appris avec les années à ne plus faire attention à la couverture des romances, pourtant une part infime de moi-même y reste sensible. Si je fais parfois abstraction du kitch et du satiné, je ne peux que me désoler à la vision des désastres graphiques sortant encore de l’imagination des responsables de collection.
Un jour je vous parlerais des perles des collections françaises, mais en attendant, bonne lecture!
Tam-Tam