La fin du monde n’aura pas lieu, disait Giraudoux

WARNING : ceci est un article avec de l’homme bodybuildé qui empêchera la fin du monde, du kitsch arc-en-ciel et des vidéos sans l’ombre d’un chat mignon… Âmes sensibles, demandez l’assistance d’une personne expérimentée avant lecture !
  
(et oui, j’ose parler de Giraudoux et de romance ensemble,vu ce qui a déclenché la guerre de Troie, cela me parait parfaitement justifié…)
 
Salut, me revoilà… C’est moi, Chi-Chi (mode automatique on, j’ai la chanson des Petits malins dans la tête maintenant, aucun rapport…). Et pour ce jour exceptionnel où je sors de ma retraite (j’ai supplié T. de me laisser faire un article, vous me manquez trop) (mais je n’ai telleeeeemeeeennnt pas le temps de lire que c’en est pathétique…) (du coup, je ne suis pas prête de revenir) (mais là c’était trop important), je vais vous parler d’un homme.

Mais pas n’importe quel homme attention ! Un homme à coté de qui même Hugh Jackman ou Richard Armitage (mon dieu vous l’avez vu dans Le Hobbit? 2h50 de Richard, son regard de velours et sa chocolate voice, en roi des nains over classe, dark et épique, c’est insoutenable de bonheur…) (ne me laissez pas faire sinon je pourrais couiner sur le sujet pendant un article entier, je suis encore sous le choc) (je disais donc, Hugh et Richard…) font pâle figure (mais quelle hérésie… n’écoutez pas un mot de ce que je dis, j’ai du trop boire dernièrement… ou pas assez dormir… ou trop travailler… ou quelque chose… nul n’est au dessus de Hugh ou Richard voyons !!!). Un homme qui a hanté les nuits de toute lectrice de romance qui se respecte (enfin il parait mais perso, je suis trop convenable pour qu’il m’arrive des choses pareilles). Un homme qui a alimenté les fantasmes de générations de donzelles pures et innocentes (et vu l’age, ces donzelles ne sont plus si innocentes je pense parce que ce n’est pas récent récent…). Un homme qui a tout pour lui, le torse viril et le cheveu lustré, le regard de braise et euh… des choses que la décence m’interdit de nommer ici.
Un homme qui va tous nous sauver en ce jour de fin du monde, puisque jouer les héros est l’œuvre de sa vie. 
 
En un mot, THE MAN, the god of romance, j’ai nommé le seul, le grand, le très grand (le très très grand?), l’incomparable, l’inénarrable, l’inébranlable, l’indomptable, etc etc, le très puissant, le très agréable, le très indestructible, FABIO !

Et là, je sens comme un flottement. Mais non, pas de panique, vous là derrière votre écran. Je vais tout vous expliquer… Arrêtez de hausser les sourcils, cela donne des rides, et écoutez….


 Fabio c’est lui. OK, là, ça ne vous dit rien. 

 
 Mais voilà, Fabio, c’est lui aussi.

Et puis lui là… vous commencez à voir le truc ? (et oui, il a changé de couleur de cheveux) 
 
Et encore là…

Je pense que vous l’aurez compris, Fabio c’est l’homme que l’on voit sur tout plein de vos belles couvertures rouges des vieux Aventures et Passions que pour rien au monde vous n’auriez sorti en public, et mieux encore, sur tout plein de couvertures vintage originales des romances old-school. (et je vais même vous dire un truc, toutes agressives qu’elles puissent être pour la rétine et pour ma foi en l’humanité, T. adore ces vieilleries…) (si vous voulez lui faire plaisir vous pouvez lui envoyer des photos de toutes celles qui croisent votre chemin) (oui je suis comme ça moi, je balance…) (même pas peur !)

Fabio est donc une légende de la romance. C’est l’homme qui check absolument tous les attributs du héros dans la liste de nos Smart bitches préférées… Le poitrail large et musclé (mais pas poilu, parce que le guerrier du Moyen-Age à la peau lisse en toutes circonstances voyons), la chemise gracieusement ouverte pour permettre un accès optimal (mais rentrée dans le pantalon sinon la censure pourrait croire qu’il a l’intention de faire des choses pas catholiques avec l’héroïne), le symbole phallique à portée de main (épée, étalon, un arbre, un mat de navire, un donjon dans le lointain, vous avez l’embarras du choix), le mythique mulet, et, of course, le déhanché d’un contorsionniste en pâte à modeler ! 
 

Le décor est posé, vous avez compris, il est temps de revenir aux origines et de vous proposer une petite biographie (c’est bien connu, on ne peut comprendre un personnage que si l’on sait d’où il vient)…

Fabio Lanzoni est né en Italie, en 1961… Adolescent sublime, il est repéré dès l’age de 14 ans dans son club de gym et devient mannequin pour le Vogue italien. Mais à 15 ans, le drame. Une jambe cassée semble devoir briser sa carrière dans l’œuf. Cloué chez lui, sous le regard d’un père qui préférerait voir son fils étudier l’économie et la finance, Fabio commence à faire de la musculation. Beaucoup, beaucoup de musculation. Jusqu’à ne plus pouvoir rentrer dans ces costumes italiens si bien coupés pour hommes minces comme des lames de couteaux. Qu’importe, Fabio se tourne vers sa nouvelle passion, le bodybuilding. Fort de quelques succès mais désireux de revenir à ses premières amours, poussé par sa petite amie du moment, Fabio part tenter sa chance en Amérique. Bien lui en a pris car il ne lui faudra pas 15 minutes dans le hall d’entrée de la prestigieuse agence Ford pour décrocher son premier contrat. Et voilà notre Fabio installé à New York, mannequin à succès bientôt célèbre..
Mais si aujourd’hui Fabio a 53 ans au compteur, il a connu son heure de gloire (enfin celle qui nous concerne) à la fin des années 80, en posant pour plusieurs centaines de couvertures de romance !

Elle vous a plu ma petite histoire ? On va s’arrêter là pour la biographie, je ne voudrais pas vous dégoûter définitivement.. 
 
En fait, tout a commencé avec ça : 
   
 
Ça, c’est un livre que je n’ai pas lu (mais cela viendra un jour, promis), qui traînait dans ma PAL le jour où Sandy, Cess, Persie et Mlle P sont venues me rendre visite (il y avait T. aussi mais elle est dispensée sur ce sujet, elle connaît déjà Fabio, elle). Autant vous dire que j’ai eu mon petit succès avec ce livre, que dis-je, ce chef d’œuvre de kitschitude de couverture de la mort ! 
Résultat, Sandy m’a interdit de donner le livre et je suis obligée de tout vous expliquer…

Vous apprendrez, chers lecteurs (ou peut-être que vous le savez déjà et que je me prends un peu trop pour une professeure géniale), que ces couvertures qui ressemblent à des mauvais dessins sont en réalité des photos retravaillées pour ressembler à des dessins (processus issu de l’esprit fou d’une artiste cherchant à dominer le monde par la laideur la plus absolue ? Le débat reste ouvert…) (je vous renvoie à l’article que T. a posté il y a déjà quelques temps et qui vous montre un shooting en multiples détails perturbants).

Après une 1ère apparition sur la couverture de Enchantress mine de Bertrice Small en 1987 (ne lisez surtout pas ce livre, ou rien d’autre de cette auteure, c’est du niveau de Passions captives), l’artiste Elaine Duillo fait de Fabio son modèle chouchou. C’est aussi ce chouchou qui fait parler de lui en étant le 1er homme a apparaître seul sur une couverture de romance, sur un autre Laura Kinsale d’ailleurs, Shadow and the star…


Lequel, pour le coup, est un livre plutôt sympa si ce n’est un peu trop over the top sur la fin et que vous pouvez lire à l’occasion) (Laura est une auteur old-school qui fait preuve d’une grande finesse dans la psychologie de ses personnages, fait assez rare pour mériter d’être mentionné même si ce n’est pas le cas ici et que vous allez en avoir marre de mes apartés)…

J’ai l’impression de parler comme un dictionnaire, j’espère que vous me pardonnerez ces infos en vrac mais vraiment, le sujet est trop passionnant pour que je me limite, je veux tout vous dire de Fabio !

Vous dire que c’est grâce à lui que l’on a su (nous, le lecteur lambda qui était jusqu’alors gardé dans l’ignorance la plus totale) comment étaient fabriquées ces fameuses couvertures.
 

Vous dire que dans la vie, il est passionné de moto, sa collection en compte plus de 200.
 
Vous dire qu’il est porte-parole d’une marque de margarine qui s’appelle "I can’t believe it’s not butter".   


Vous dire qu’il a lancé un défi sur la toile pour savoir qui serait la star de la publicité Old spice (que T. adore) (oui je continue à balancer)

(et comme en plus je suis trop sympa je vous mets le lien vers la playlist complète et dans l’ordre… allez tous tout voir, c’est à pleurer de rire !).
 
Vous dire aussi qu’il est apparu en couverture de plus de 400 romances entre 1987 et 1994 (oui seulement sept petites années pour tant de bonheur, comme quoi on peut bâtir une légende sur bien peu de choses…).
 
Vous dire qu’il a un fan club officiel, des calendriers à son effigie… Qu’il a fait la une de People magazine et été classé parmi les hommes les plus sexy du monde par Cosmopolitain en 1993 !

 
Cela laisse rêveur non ? 
Vous dire aussi que Fabio est auteur de romance. Qu’il est même le premier homme (et le seul pendant trèèèèèès longtemps) a avoir publié de la romance sous son vrai nom… Qu’il a écrit six livres tout seul comme un grand puis encore deux autres en collaboration. Et que non, ne me demandez pas, je n’ai lu ni Pirate, ni Rogue, ni Viking, ni Champion, ni Comanche ou Dangerous, et que je ne suis pas prête encore. Peut-être dans quelques années quand je commencerai a bien m’y connaître en romance et que je ne me laisserai pas impressionnée par l’aura du personnage ?

Mais je peux bien me moquer de Fabio, même si il est un peu ringard today, c’est tout de même un mythe dans le monde de la romance, un mythe qui a aidé à révéler le genre au grand public, et un mythe qui a si bien incarné son personnage de héros de romance qu’il est devenu le porte-parole de la romance des années 90, jusqu’à donner des conseils aux amoureux en détresse, parler dans la presse et à la radio sur le sujet, enregistrer un album de poésie musicale (ah non pardon, je vous garde ça pour la fin), joué dans plein de soaps, séries et films (et certains plutôt connus comme Amour gloire et beauté, Agence Acapulco ou La mort vous va si bien…), et toujours, en conservant son image de lover italien romantique et bodybuildé (sacré performance d’association non ?) (et en plus il a pas mal d’auto-dérision, comme vous avez pu le constater dans les vidéos Old Spice, ce qui fait que je l’aime bien malgré tout) (parce qu’il faut avouer qu’il a la classe, non ?).

Enfin, arrêtons là les réjouissances…

Maintenant vous ne pourrez plus dire que vous ne savez pas qui est Fabio et je ne doute pas que votre vie s’en trouve enrichie, que votre cœur chante, que votre âme s’élève face à tant de grâce et de talent car enfin, vous savez! (non mais sinon, avouez que c’était bien un sujet de la plus haute importance !!!)

Et, comme promis, un petit bonus pour la fin… Qui veut entendre la voix de Fabio, expliquant aux hommes comment être romantiques ? C’est mon petit cadeau de Noël pour vous ! (dois-je encore préciser que ce n’est pas un accident, mais bien un album, enregistré, que des gens ont payé pour produire, et d’autres pour écouter et tout ?) (même que cela s’appelle Fabio after dark) (j’en frémis) (et pas dans le bon sens du terme) (allez bonne écoute que même) (ou bonne rigolade, à vous de voir)

Passez tous un bon vendredi de fin du monde (qui n’aura pas lieu puisque Fabio veille sur nous) et de bonnes fêtes, des vacances de rêve (au soleil avec Fabio ?) (oui je précise que ce bel homme est actuellement un cœur à prendre, si jamais il y a des amateurs…) pour ceux qui ont de la chance, et tout plein d’ondes positives pour ceux qui n’en ont pas…
 

  
Love,
Chi-Chi
  

PS : Jetez un petit coup d’œil en haut de la page, on a fait des modifications : une page pour rassembler tous les thèmes dont il est question chez nous (1,2,3 thèmes) et une toute nouvelle, toute belle blogroll avec autre choses que des livres pour cette fois! Enjoy… 

Nous Deux à Vera Cruz

Nous Deux, pour les ignorantes, c’est un magazine, mais pas n’importe quel magazine.
Il fait parti de ces hebdomadaires que l’on feuillette dans les salles d’attente médicales ou chez le coiffeur. On y découvre la romance sous plein de formes: des nouvelles, des histoire à épisodes, des potins, et cerise sur le gateau, des romans photos!!!! Ainsi, comme une certaine catégorie de livres que nous aimons d’amour ici, il souffre d’une réputation assez déplorable.
Nous deux, c’est au moins aussi cliché que le Harlequin.
Lors de mon séjour parisien, j’ai été gâté et j’ai ramené dans mes bagages un ouvrage anniversaire qui retrace l’histoire de ce magazine. Au fil des pages, on y apprend les origines, les parodies, les numéros avec les guest stars, les couvertures populaires…

Et vous me connaissez, moi et les couvertures, il ne m’en faut pas beaucoup pour lancer à plein régime mon imagination fertile.

En feuilletant mon ouvrage j’ai joué à un jeu que j’ai appelé "sous la couverture, il se passe quoi?" (oui, j’ai l’art de la formulation shock) j’ai tellement ri que j’ai décidé de partager…
"Stephen est confus, Mireille l’a surpris en train de culbuter Yvette, la soubrette. Cette dernière avait passé l’après-midi entier à agiter sa croupe devant ses yeux et n’avait eu que ce qu’elle méritait. Mais Stephen aime Mireille et veut la reconquérir. C’est gentleman, il a mis tous les atouts de son côté et rentre ce soir un bouquet de fleurs à la main.

Mireille est contrariée. Elle pensait enfin s’être débarrasser de Stephen lorsqu’elle l’avait surpris avec sa boniche. Mais ce dernier est aussi entêté que nul au lit. Le voila donc dans son salon, un sourire mievreux sur le visage et un bouquet de roses flétries à la main. Et dire qu’à l’heure qu’il est elle aurait pu être avec Fabio… "


Après un début d’année très difficile, Suzette et Jean ont enfin réussi à se liberer pour le weekend. Car entre son travail dans la finance et sa carrière de mannequin, les moments à deux sont rares. Mais Jean à envoyer un telex à Suzette il y a 2 jours lui ordonnant de faire sa valise. Ils partaient à la campagne pour se retrouver.

Mais sur le chemin qui devaient les mener à 48 de délices et de sensualité, tout va de mal en pis. Jean est arrivé en retard, Suzette n’avait pas prévu qu’il y ait tant de vent et son chapeau favori s’est envolé. En chemin ils ont crevé, et Jean a beau etre un homme viril et compétent, il ne voulait pas tacher son beau costume italien qui coute trois briques.
Nos deux tourtereaux réussiront-ils à se retrouver entre les chèvres et les délices champêtres? 
C’est maintenant à votre tour de vous laisser inspirer par ces couvertures. En voici 6 (elles sont magnifiques non?), je vous invite à me laisser votre synopsis en commentaire! 


Bon brainstorming,
Tam-Tam


Une journée à Vera Cruz

Il était une fois des héros, de romance, bien entendu. Les héros de romance, leur boulot, c’est de se trouver. Avant, ce n’est pas si intéressant (sauf si ce qu’ils vivent dans leur enfance a une influence sur la quête du conjoint parfait). Quant à après, Chi-Chi sera d’accord pour dire que cela peut parfois ruiner le rêve (pour ma part, je n’ai rien contre les années qui passent sur la vie de nos héros, mais c’est un autre débat).
Ce que l’on n’aborde jamais en revanche, c’est ce qu’ils font quand il ne sont en pleine introspection sur leur avenir sentimental :
Met-elle son réveil à 8h?
Est-il du matin?
Ont-ils une vie sociale?
Dort-elle à gauche ou à droite?
Qui s’occupe des poubelles, du linge?
Tant de questions que je me pose bien souvent (parce que, en effet, j’ai l’esprit complétement dérangé) et dont la réponse à toujours été devant mes yeux.
Vous vous souvenez que les versions originales de nos romans favoris ont souvent des "entre-couvertures" où les héros sont mis en scène dans un cadre bucolico-routiner?
En rangeant mes étagères (mon valet est en vacances, le bougre), j’ai été prise d’une révélation. Mais plutôt que de vous l’expliquer en utilisant plein de mots et en vous perdant dès la deuxième phrase, je vous ai mis ça en images.
Pour vos yeux éblouis, voici "La journée des héros Hoyt" à Vera Cruz!

8h : Emeline et Samuel, héros des "Vertiges de la passions" ouvrent leurs yeux…

 

9h30 : Mickey et Silence, héros de "Troubles désirs" se lavent…

11h : Alistair et Helen, héros de "Le reclus" se baladent…

13h : Béatrice et Reynaud, héros de "Le revenant" crient famine…

16h : Lazarus et Temperance, héros de "Troubles Intentions" ont commandé du Earl Grey…

20h : Hero et Griffin, héros de "Troubles plaisirs" n’ont pas laissé les gondoles à Venise…
 

22h : Winter et Isabel, héros de "Thief of shadows", vont à la première de "Songe d’une nuit d’été"…

23h30 : Mélisande et Jasper, héros de "Séduire un séducteur", retrouvent leur lit à baldaquin…

Edifiant n’est ce pas?

Bonne lecture,
Tam-Tam

Reflexion graphique à Vera Cruz

Souvenez-vous, il y a quelques semaines, je relisais pour vous "L’ange de minuit". Sur la couverture, un aigle regardait clairement le couple en train de se préparer à "conclure". J’avais trouvé cela étrange. En vrai, j’ai été verbalement beaucoup plus explicite en découvrant ce détail de la couverture, mais avez-vous vraiment besoin que je bafoue la pureté de ces lieux princiers en répétant tous ces mots qui ont à l’époque entaché mon discours…

Tout cela pour en venir à une simple question: "Que viennent donc faire les animaux sur les couvertures des A&P?" (NDA – A&P = Aventures & Passions)
Figurez-vous qu’après une recherche approfondie, en plus des aigles aux regards inconfortablement pervers, ce sont chevaux, cygnes et autres papillons qu’il faut rajouter à la ménagerie.

L’aigle royal du #1 me fait chanter Pocahontas, le #2 me fait penser au lac des cygnes où la fille MEURT (tu parles d’un happy-end), le #3 me laisse perplexe, vraiment… Quand au #4, je m’attends clairement à avoir The time of my life, mais que voulez vous, on a les références qu’on mérite.
Et vous, que vous inspirent ces débordements animaliers?
Tam-Tam

Le tag du dimanche (again)

Cette semaine, c’est Perséphone qui nous pose des questions, 11 + 11 questions très exactement! Tam-Tam m’ayant lâchement abandonnée pour voguer vers d’autres horizons, je réponds seule pour l’instant… Pas d’inquiétude, son tour viendra bien assez vite!
Les règles donc : 
Dire 11 choses à mon sujet, et répondre aux 11 questions posées.
OK, challenge accepted! 
Par contre, pour ce qui est de créer 11 nouvelles questions et tagguer 11 nouvelles personnes, comme la dernière fois, je propose que les volontaires se désignent avec les questions que nous avons eu! 
Donc, 11 choses que vous ne savez pas sur moi : 
  • Si j’adore la romance, cela ne m’empêche pas d’être une vraie geek qui adore tuer des zombies virtuels et autres réjouissances du même genre.
  • Au moins deux fois par an, j’entreprends de classer et cataloguer ma bibliothèque. Je ne suis encore jamais allé jusqu’au bout !
  • Je suis une lectrice compulsive : je lis 15 livres dans le mois, puis plus du tout pendant le mois suivant. En ce moment je suis fâchée avec l’historique, Courtney Milan m’a ruinée pour tous les autres.
  • Depuis que la bibliothèque est rangée en arc-en-ciel, miraculeusement, je n’y retrouve rien mais je la maintiens en ordre.
  • De toute ma vie, j’ai réussi à faire lire une romance à ma mère. C’est la lecture dont je suis le plus fière. Je ne dirais pas ce qu’elle en a pensé !
  • Plus les années passent et moins je lis autre chose que de la romance. Plus les années passent et plus je suis exigeante avec mes auteurs. 
  • Je cherche toujours, 15 ans après, à retrouver le titre d’un Harlequin Azur lu à mes débuts, avec une héroïne laide. Genre vraiment laide ! Jamais retrouvé hélas…
  • Si j’ai commencé ce blog avec près de 30 livres au m², ce nombre a sérieusement diminué, notamment grâce au ménage de ma PAL !
  • Une de mes bibliothèque s’est déjà écroulée sous le poids des livres. En plein milieu de la nuit. Sur mon lit. D’où le ménage de la PAL…
  • Je trouve que personne ne parle d’amour mieux qu’Aragon dans ses poèmes à Elsa. Et encore plus quand il est chanté par Jean Ferrat.
  • Je viens de me torturer les méninges pendant plus d’une heure pour trouver tout ça, je vais donc en rester là, en disant que la question « dites nous quelque chose que l’on ne sait pas sur vous » est celle que Kristan Higgins redoute le plus en interview !
Enfin, 11 question posées… Et quelles questions! 
1/ Si tu devais assassiner un personnage de fiction, de qui s’agirait-il et pourquoi ?
Les deux personnages principaux de « La solitude des nombres premiers », que j’ai détesté !
2/ Si tu devais écrire un livre, de quoi parlerait-il ?
Je n’écrirais pas un ouvrage de fiction mais un livre pour expliquer la romance à ses détracteurs.
3/ Si tu devais jeter un livre, lequel serait-ce ?
Jeter ? On ne jette pas les livres voyons !!! On les donnent !
4/ Si tu devais ouvrir une librairie, comment la verrais-tu ?
Je rêve de la librairie de Katherine Kelly dans Vous avez un message, avec ses bibliothèques de bois sculptées…
5/ Si demain tu rencontrais un auteur que tu as aimé ou pas mais auquel tu as quelque chose à reprocher, que lui dirais-tu ?
Je voudrais demander à Lisa Kleypas d’arrêter d’écrire de la romance contemporaine, qu’elle ne réussit à mon avis pas à moitié aussi bien que ses historiques
6/ Si tu devais créer une couverture de livre, qu’aimerais-tu faire (la couverture que tu rêverais d’avoir chez toi) ? 
En bonne lectrice de romance, j’ai appris depuis longtemps à ne pas prêter attention aux couvertures… J’avoue donc ne pas y être très sensible !
7/ Si tu devais lire un auteur européen non français et non britannique, qui choisirais-tu ?
J’aime beaucoup Katerina Mazetti, suédoise de son état.
8/ Si tu devais monter une bibliothèque itinérante et voyager de ville en ville en Europe avec ton van, où irais-tu en premier lieu ?
En Écosse ! Je garde un souvenir superbe de ce voyage…
9/ Si tu devais créer un musée que choisirais-tu pour commencer votre collection ?
Des illustrations de René Gruau, que je trouve rétros et pleines d’élégance (je vous en au mis une en illustration). Ou une collection des couvertures de romance les plus belles… genre celles avec Fabio… Cliquez sur le lien, vous regretteriez de ne pas l’avoir fait!
10/ Si tu devais enlever un auteur, à qui t’en prendrais-tu et pourquoi ?
Je voudrais enlever quelques unes de mes auteurs chéries, pour pouvoir les recevoir à diner chez moi et discuter avec elles. Eloisa James, Julia Quinn, Lisa Kleypas… Cela tombe bien, elles semblent être copines, cela ne devrait pas être trop difficile a organiser !
11/ Si tu devais me poser une question en rapport avec la lecture après tout cet interrogatoire, ce serait…?
Puisque tu lis un peu de romance toi aussi, quel est ton auteur préféré à l’heure actuelle ?
Très bon dimanche à tous, 
Chi-Chi

Et si on se glissait sous les couvertures ?

En littérature féminine, la couverture est un sujet vaste qui fait débat. Il y a ceux qui assument les couvertures rose bonbon avec des hommes au torse musclé luisant dans le soleil couchant. Et puis il y a ceux qui déclarent « plutôt mourir que de me laisser surprendre un tel livre à la main ! ». Déchainer les passions de cette manière, cela donne à réfléchir.

J’aimerais vous dire que cette réputation n’est pas fondée et  qu’il s’agit d’une conspiration visant à discréditer le genre, mais ce serait malheureusement mentir. A la vision de certaines couvertures, je ne peux parfois que me demander si le graphiste daltonien n’a pas été victime d’une intoxication alimentaire au moment de la création tant la couverture rassemble toutes les conditions pour faire tourner de l’œil les lecteurs les plus aguerris. Et je ne parle même pas des couvertures sirupeuses des années 80, 90… A croire que parfois, la couverture semble dire « surtout n’essaye pas ce livre ! ».

Heureusement pour le genre, l’histoire n’est pas fonction de la couverture, et bien des diamants ont été découverts sous une couche de kitch saupoudrée de mauvais goût – il n’y a pas si longtemps, sur les couvertures de l’éditeur J’ai Lu, le héros portait invariablement un mulet et tenait l’héroïne dans une position que même une doctorante en gymnastique avec option contorsion ne pourrait tenir plus d’un ¼ de seconde.

Pour parfaire mon argumentaire, je vous propose de vous glisser sous cinq couvertures sélectionnées par mes blanches mains dans la pile de livres que j’ai lu ces derniers jours. Les histoires seront-elles à la hauteur de la couverture ? Aurais-je dû fuir à la vision de l’œuvre graphique se présentant à moi ?

 La couverture de « This Duchess of Mine » d’Eloisa James nous présente l’élégante main et le décolleté avantageux de l’héroïne, Jemma. Le corsage de la robe ne laisse aucun doute quant à la nature de l’histoire. Il s’agit d’un historique. Jusque là, l’histoire tient les promesses de la couverture. Dans certains livres en VO, la sur-couverture, celle qui se présente à nous au moment de l’achat, n’est qu’un leurre qui dissimule souvent une scène bien plus osée. Ici, vous pourrez découvrir le couple à demi-nu s’enlaçant lascivement sur la première de couverture. L’homme est beau, la femme sensuelle. Mais voyons à présent si toutes les informations rassemblées seront confirmées par la lecture…

Après plusieurs années passées en France, Jemma, Duchesse de Beaumont est de retour à Londres. Elijah, son mari, a besoin d’un héritier, mais elle n’acceptera de l’accueillir dans le lit conjugal qu’à la condition qu’il la séduise. Le Duc est un homme aux responsabilités considérables. Figure de proue de la chambre des Lords, il prend son rôle et sa position très au sérieux. Défendre la cause des plus humbles, rallier la majorité à sa cause, il sait faire. Mais lorsqu’il ne s’agit plus de politique, mais d’affaires de cœur, cela se complique.

Pour une première couverture, c’est une réussite. L’histoire est très élégamment écrite, l’héroïne a du cran et du style. Comme toujours chez Eloisa, l’intrigue est finement menée, et la relation entre les personnages se travaille. Un très bon moment passé avec le Duc et la Duchesse de Beaumont.
Cohérence de la couverture avec l’histoire : 4/5 (parce que sur la première de couverture, l’héroïne a un balayage californien dans les cheveux quand même !)

Passons au deuxième livre, A Rake’s Guide to Pleasure de Victoria Dahl. Sur la couverture, un couple s’enlace dans une surabondance de satin violet. Mes yeux ont mal, mais l’idée générale (confortée par le titre lui-même) est qu’en lisant ce livre, je découvrirais l’éveil des sens de l’héroïne.

L’histoire raconte la rencontre entre Emma Jensen, alias Lady Denmore, jeune femme sans le sou élevée par un père à la réputation plus que douteuse, et du Duc de Somerhart, dit Hart pour les intimes, « rake » notoire. Emma doit rassembler suffisamment de fonds pour s’assurer un avenir confortable à la campagne. En bonne héritière de son joueur de père, elle décide de gagner son argent au jeu et se fait passer pour une scandaleuse veuve tandis qu’elle dépouille les jeunes aristocrates qui ont le malheur de parier avec elle. Hart est intrigué, et décide de poursuivre de ses assiduités la jeune fille. Cette dernière veut garder son secret pour elle, mais l’attraction qu’elle éprouve pour le Duc lui fait prendre des risques…

En commençant ce livre, j’imaginais que j’aurais le droit à de la sensualité, à des scène coquines écrites avec art. C’est ce que la couverture me promettait du moins. Du satin violet, quelle décadence… Malheureusement, l’histoire n’est pas aussi sexy que la couverture. J’en attendais plus.
Cohérence : 2/5

Contrairement à l’histoire précédente, où la couverture me laisse sur ma faim, Wicked Intentions, d’Elizabeth Hoyt, affiche une couverture assez sobre (sur l’échelle de la romance, elle n’est pas non plus d’une classe folle, nous sommes d’accord). Une femme s’enfuit dans une rue éclairée par un lampadaire. Vêtue d’une robe satinée dorée (les graphistes ont un truc avec le satiné, décidément) et d’une longue cape à capuche. On la sent « aux abois », tentant de fuir en gardant son identité secrète.
Mon imagination est très fertile. C’est fou, je sais.

Rien ne laisse présager la sensualité qui va se dégager de la relation entre les deux héros. A part peut être la première de couverture, où la robe dorée se voit remontée jusqu’à la taille, dévoilant une longue jambe satinée qu’un homme à la carrure imposante explore pour prendre possession du corps alangui de l’héroïne… Et pourtant, entre Lazarus Huntigton et Temperance Dews, les étincelles vont crépiter. Elizabeth Hoyt est d’ailleurs une coutumière du fait. Le côté sombre du héros, l’héroïne avec la tête sur les épaules, la rencontre, le meurtrier à démasquer… Un cocktail de sensualité qui n’est finalement suggéré que dans le titre.

Une couverture qui au premier abord ne m’a pas fait spécialement envie, mais une auteur que je connais. L’histoire est la première de la série « Maiden Lane ». Il va sans dire que les autres tomes trouveront le chemin de ma bibliothèque, couple enlacé sur un fond rose dragée ou pas…
Cohérence : 3/5 (mais un livre tellement bon…)

Passons au quatrième, et abordons un peu le contemporain avec Something about you (Mon ange gardien) de Julie James. Un couple est présenté sur la couverture. L’homme en costume pose une main possessive sur la chute de rein de la femme mise en valeur par une robe fuchsia au décolleté dorsal très avantageux. Après une étude plus approfondie, la femme a une french manucure et porte des bijoux couteux, l’homme est en costume gris souris à fines rayures blanches.

Voyons à présent ce que l’histoire nous révèle… Cameron Lynde, assistante au bureau du procureur de Chicago, se retrouve bien malgré elle témoin d’un meurtre alors qu’elle passe la nuit à l’hôtel. Le FBI est sur l’affaire et l’agent en charge est Jack Pallas. Ils se connaissent, et entre ces deux là, ce n’est pas l’amour fou. Il y a 5 ans, un différent entre les deux a abouti à la mutation disciplinaire de Jack. Ce dernier a la mémoire longue (et de belles œillères si vos voulez mon avis…), mais rien de tel qu’un meurtrier pour vous donner le sens des perspectives.

Donc si j’ai bien compris, la femme qui sur la couverture ressemble à une actrice le jour d’une première « red carpet » serait Cameron ??? A d’autres !!! La couverture crie au couple glamour d’une romance contemporaine, pas au couple qui se forme sur la brèche d’une arrestation de meurtrier. Après, le roman se lit facilement, Julie James nous offre comme toujours des dialogues délicieux à l’humour acéré. Mais une fois encore, sous la couverture, ce n’est pas ce qui m’avait été promis…
Cohérence : 3/5
PS: ce dernier vient d’être édité aux édition j’ai lu, et je dois avouer que j’aime particulièrement la couverture française, voyez donc…

Finissons en beauté avec The Kept Woman de Susan Donovan. Voilà typiquement un livre que j’ai acheté pour la couverture. C’est assez rare pour que je me permette de le souligner. De longues jambes sexy qui sortent d’une baignoire, une main qui tient une Margarita avec désinvolture. Un fond bleu avec des bulles. Une illustration pétillante qui annonce « comédie romantique contemporaine ». Et sous la couverture, c’est exactement ce que l’on trouve.

Samantha est épuisée. Depuis que son mari l’a quitté en lui laissant toutes ses dettes à payer, elle n’a plus une minute pour elle avec son travail et ses 3 enfants (dont l’un d’entre eux en plein apprentissage de la propreté). De son côté, Sam est un politicien dans le vent qui souhaite rassurer ses électeurs et afficher une image plus responsable et adoucir sa réputation de play-boy. Le plan? Samantha et ses enfants poseront comme la nouvelle famille du politicien, le temps de gagner l’élection au Sénat qui se profile. En contrepartie, les soucis financiers de Samantha seront résolus et elle pourra enfin prendre 3 minutes pour se détendre. Comme tous les plans bien calculés, ce dernier ne prévoit pas le facteur humain, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Une romance pleine de légèreté et d’humour, facile à lire un dimanche pluvieux. Et avec le mois de février qui s’annonce, vous n’aurez pas trop d’un livre remplissant ses critères!
Cohérence 5/5

Bilan de mon expérience, sur 5 livres, j’en conseillerais seulement 4. Pourtant, seulement 2 couvertures semblent réellement remplir leur office.
J’ai appris avec les années à ne plus faire attention à la couverture des romances, pourtant une part infime de moi-même y reste sensible. Si je fais parfois abstraction du kitch et du satiné, je ne peux que me désoler à la vision des désastres graphiques sortant encore de l’imagination des responsables de collection.

Un jour je vous parlerais des perles des collections françaises, mais en attendant, bonne lecture!

Tam-Tam