Opération au Kavongo

Aujourd’hui, c’est en compagnie de Nicolas Hulot que je vous emmène vers des contrées lointaines et exotiques. Direction l’Afrique du sud, pour un dépaysement total avec « Sous le soleil de Kavongo » d’Anaïck de Launay.   
Note: Ce vieux J’ai Lu de la collection « Escale Romance » fait ressortir chez moi  un humour assez pourri, Opération Okavango est une série d’Ushuaïa, d’où la présence exceptionnelle de Nicolas. 
Le voyage s’annonce particulièrement réussi. A bord du ballon qui nous emmène vers notre destination, je découvre nos compagnons de voyage, Marion Graq et Kevin Smiley. Kevin :o)
 
J’ai le droit de hurler de rire ou bien ?
Non, un peu de sérieux, vous comptez tous sur moi pour vous présenter ce bijou de littérature. 
Reprenons, dans l’ordre…
Notre héros s’appelle Kevin… Smiley. Un Smiley à l’humeur de dogue nous précise la 4ème de couverture.
Tachons d’en apprendre un peu plus sur notre héros qui a sans doute des qualités cachées sous ce vernis « canin ». Ouvrons l’ouvrage et lisons. Chapitre 1, page 6 « yankee par son père, frenchie par sa mère, mais 100% ours la plupart du temps ».
Kevin a la vie douce entouré de tous ses animaux lorsque George, son fidèle second 100% africain, lui rappelle qu’il doit aller chercher le nouveau stagiaire envoyé par le Fonds international de la nature (après recherche, ce doit être une traduction approximative de WWF). Kevin s’en trouve contrarié, il n’a pas que cela à faire aujourd’hui ! (le pauvre chéri, mon cœur se serre pour lui, ô grand spécimen masculin plein de testostérone…)
A l’aéroport, c’est Marion qui débarque, avec dans ses bagages, la panoplie complète de Barbie Safari… Ken… euh Kevin s’en trouve tout chamboulé à l’intérieur de lui, et décide de prendre sur lui de dégouter la jeune fille afin que cette dernière plie bagages au plus vite. Kevin, décidément, tu n’es pas un gentleman !
A ce stade de l’histoire, même Marion sait qu’elle n’est pas la bienvenue. Il faut dire que le comité d’accueil était plutôt frisquet…
La voilà donc arrivée sur la réserve, dans un campement qui sort tout droit d’un tournage de Daktari (sans le lion qui louche malheureusement). On rencontre enfin nos derniers compagnons de voyage : Joey, Matt qui s’occupent des animaux, et Amanda la jeune gouvernante enceinte.
Nous sommes péniblement arrivés au chapitre 3 et Marion découvre sa chambre. Pendant ce temps, mon cerveau commence à réfléchir à la situation. Parce qu’il est évident que notre couple phare est parti sur de très très très mauvaises bases. C’est à peine si Ken a adressé la parole à Barbie ! Quand à parler d’un début de relation, je m’interroge. (Nicolas me souffle que cette Afrique du sud fait très carton pâte… Chhhhuttt, ici, on observe les humains et leur relations, voyons Nicolas !)
L’auteur va-t-elle nous faire le coup de la passion irrépressible « je dis non, en fait je veux dire oui » ? Ou va-t-elle trouver une explication dans le passé (forcément lourd et noir) de l’un de nos héros ? Encore mieux, va-t-elle nous créer une situation de danger extrême qui va rapprocher nos deux héros ?
Je pense tenir ma réponse quand je découvre Marion en train de réprimer un hurlement devant une blatte… Barbie a une peur phobique des blattes. Mais non, Barbie prend sur elle, baptise la blatte Charlie et part se coucher… Mais. Bien. Sûr.
Nicolas et moi, on y croit à mort !
Jour 2, chapitre 3. Barbie et Ken prennent le petit déjeuner. Tous les autres autours ont compris que tant de tensions ne pouvaient cacher qu’une envie irrépressible de sauter l’un sur l’autre (tous les personnages de ce livre sont des futurs auteurs de mauvais Harlequins !). Moi, j’ai toujours mes doutes. Ils ne se parlent pas. Ken méprise Barbie, Barbie ignore Ken. On avance à pas de géants vers des horizons roses et des envolées de petits poneys.
Comme Kevin est un sale macho, il ne veut pas de Marion dans ses pattes pendant qu’il travaille. Il lui prête donc une jeep toute pourrie pour aller faire joujou avec les fleurs de la savane. Comme elle est blonde, il lui donne une carte colorée comme un plan de Disneyland avec des zones « éléphants », « hippopotames », « zèbres » coloriées avec application. Marion a beaucoup d’humour, elle prend sa carte de blonde, son carnet à dessin et s’en va comme ça, à l’aventure.
Pas de boussole, nooonnnn, vous pensez, dans la savane, il y a des panneaux et puis, elle est bardée de diplômes, elle a le GPS savane intégré ! « Au troisième baobab, tournez à gauche. A 400 mètres, faites demi-tour autour de la carcasse du buffle… »
Marion passe la journée à observer les animaux (Nicolas est ravi) et de leur côté, Georges, Matt et Joey passent leur journée à rire sous cape à chaque bulletin radio envoyé par Barbie stagiaire.
« ici, Donald Duck à bord de la batmobile, je me trouve à proximité de la grande parade de Mickey dans le secteur J-7. Prévenez le grand Schtroumpf que je vais rendre une petite visite à Dumbo en J-6. »
Que d’humour cette petite.
Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’était l’arrivée des crocodiles… Dans son kit Barbie, elle n’a pas d’arme. C’est bête hein ? Il ne lui reste plus qu’à appeler au secours Smiley qui va arriver en pétard, sauver la donzelle et la cantonner au campement jusqu’à nouvel ordre (comprendre « pour toujours »).
Chapitre 5, Ken et Barbie ne se parlent toujours pas.
Mais le traitement du silence n’empêche pas Marion de passer un bon séjour. Elle s’est liée avec tous les autres, ils se font des petites soirées où ils boivent des bières, ils dansent, ils chahutent pendant que Kevin les observe de loin. Et comme nous sommes narrateurs omniscients, nous avons une vue imprenable sur les pensées noires du patron. Son amertume et cette phrase sibylline « il n’accepterait jamais sa mort »….
Et là, je me suis dit « Bingo ! Le lourd secret du héros », encore un mec avec un passif de folie et zéro envie de tourner la page ! Marion, ma chérie fuit pendant qu’il en est encore temps! (Nicolas trouve que je suis dure, qu’il faut laisser une chance à ce brave homme)
Chapitre 6, ou l’accident.
L’auteur fait preuve de beaucoup de ténacité pour réunir nos deux futurs tourtereaux. D’abord elle nous les a dépeint comme des gravures de mode, nous avons Barbie Safari, et la version littéraire de Robert Redford. Cela n’a pas suffit.
Elle a donc créé une phobie chez Mademoiselle. Mais après un début de relation assez catastrophique, Marion et Charlie la blatte s’entendent comme larrons en foire.
Puis il y a eu les crocodiles (j’y aurais presque cru) mais Kevin n’est pas un homme facile, il ne vend pas sa vertu pour si peu. Il a donc puni Marion de s’être mise en danger.
J’ai bien cru ne jamais pouvoir assister à la réunion de ce couple qui a vraiment tout pour s’entendre. C’est vrai, ce n’est pas comme si l’auteur ne nous racontait pas depuis le début à quel point ces deux là n’ont rien en commun.
Et donc, nous voilà le jour de l’accident. Alors que Kevin et son équipe réparent une clôture, Smiley et Matt sont chargés par un rhinocéros.
Rhino 2 – Homme blanc 0
Matt s’en sort avec une foulure au genou tandis que Smiley a la peau du dos arrachée par des barbelés (yummy !)
Bien entendu, Smiley est fort, il ne veut pas entendre parler de médecin. Mais Marion est là pour panser ses blessures, et découvrir l’homme sensible qui se cache derrière. Et c’est enfin le moment où la tension se transforme comme par magie en passion intense entre ces corps enfiévrés qui ne demandaient que cela… AH. AH. AH.
Nous voilà enfin arrivé au chapitre 7. Nicolas me souffle en coulisse que je ne parle pas des animaux, mais j’ai des priorités… Et c’est l’auteur qui décide de la suite de mon article. Elle a décidé que c’était quand même un peu simple. Six chapitres pour s’adresser la parole, et sauter à pieds joints dans un même lit n’était pas assez complexe pour l’histoire. Elle nous ressort donc le fameux passé de folie de notre héros. 
Imaginez la scène, Amanda, la jeune gouvernante enceinte, a disparu. Elle est partie accoucher dans la tradition de son village et c’est la panique au domaine. Oui, parce que cela renvoie à ce cher Kevin des images de son passé.
Bon, là, je vais vous révéler le secret de polichinelle qui plane encore. Kevin était marié et sa femme est morte en couches. Wouahhh vous ne l’avez pas sentie venir celle-là hein ? (perso, j’ai flairé le truc dès le chapitre 5)
Chapitre 8, Kevin renvoie Marion. Parce que vous comprenez, elle est blonde, elle ne peut pas vraiment se rendre compte des vraies choses de la vie. Et puis, s’ils restaient ensemble, elle pourrait tomber enceinte, il risquerait de la perdre (logique implacable, puisque je risque de te perdre, je ne veux plus de toi). Et puis Marion, comme elle est un peu influençable et que c’est carrément une vrai lavette… Bah elle est d’accord.
Je vous passe le chapitre 9 qui ne sert pas à grand chose puisqu’il ne parle que d’animaux (Nicolas n’est pas content). J’en viens directement au chapitre 10.
Marion travaille pour un super zoo en Angleterre. Kevin, grand seigneur qu’il est, a téléphoné à son vieux pote pour « recommander » la candidature de la demoiselle (candidature qu’elle n’avait jamais posée hein, sinon, c’est pas macho !)
Mais depuis son arrivée, tout le personnel, les animaux, les brins d’herbes, les fleurs, les astres même, savent que Marion n’est pas heureuse. Elle regarde avec mélancolie l’horizon… (retenez vos nausées, on arrive au bout)
Elle vient de lire une lettre envoyée par ses amis restés en Afrique quand un collègue lui propose d’aller boire un café. J’ai presque eu de la peine pour ce pauvre Jonathan. Mon chéri, à côté de Kevin Smiley, ton mètre 65, ta calvitie naissante et tes épaules frêles ne font pas le poids.
Et puisqu’on parle de Kevin, le voilà qui remonte l’allée, son chapeau vissé sur la tête (le chapeau d’Indiana Jones, sinon ça fait fake). Marion court dans se jeter dans ses bras. Les oiseaux chantent leur bonheur d’être enfin réunis. L’Afrique l’attend, sa place est là-bas. Le soleil rougeoie, Nicolas rend l’antenne…
Générique de fin.
Je suis à court de mots, et c’est peut être mieux ainsi,
 
 
Bonne lecture (ou pas)
Tam-Tam
 
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Comme un air de déjà-vu

J’ai déjà évoqué mon addiction aux séries télévisées. Et quand je dis addiction, je pèse mes mots. Au fil de l’année, je regarde entre 15 et 20 séries différentes. Comment, me direz-vous? Simple, je n’ai pas de vie sociale! Non, en fait, j’ai établi un ordre de priorité des séries à suivre chaque semaine, et de temps en temps, je m’accorde des séances de rattrapage où je peux enchaine 5 ou 6 épisodes dans la soirée. Plus les mois d’été où rien n’est diffusé, c’est tout de même une organisation minutieuse qui s’écroule dès que j’ai un peu trop de travail. Comme cette année… Où je suis épouvantablement en retard pour presque tout… Je songe à une cure de désintoxication très prochainement… Mais revenons à nos moutons, ce n’est pas de cela dont il est question aujourd’hui!
Aujourd’hui, il est question du fait que, dans mes séries sacrées, dans mon top trois, se trouve Castle. Pourquoi?

D’abord parce que Rick Castle/Nathan Fillion… *soupir*

Lui, c’est simple, je l’ai aimé dans tous les rôles où je l’ai vu…

Ensuite parce que Kate Beckett, Ryan, Esposito, Alexis, Martha, Lanie, … Bref, vous l’aurez compris, parce que je trouve que c’est une galerie de personnage géniale (je suis sans mots en fait, me voilà réduite à parler comme une adolescente de 14 ans), parce que les enquêtes sont plutôt bien ficelées et surtout, surtout parce que j’adore la relation entre nos deux héros, les étincelles, et l’humour!!!

Et récemment, pour mon plus grand bonheur, j’ai lu un livre qui m’évoque furieusement l’univers de Castle. Dans Money, Honey, de Susan Sey, j’ai retrouvé tous les éléments qui me font aimer la série.

Vous avez donc d’un coté Liz, aka Agent Elisabeth Brynn du FBI. Liz est jolie mais pas renversante, des cheveux vaguement blonds mais pas vraiment, les yeux noisette (Tam-Tam, ça c’est pour toi), elle a le physique de son métier, musclée et pas très grande. Pas minuscule non plus. Solide. Portant des tailleurs en polyester noir qu’elle n’a pas peur de salir et des chaussures pratiques pour courir. Avouez, on ne rencontre pas souvent des héroïnes au physique banal. Et cela change de Kate Beckett qui fait toujours ses courses-poursuites en talons de 12, ce que je trouve parfaitement improbable. Ou alors elle a déjà eu 27 entorses à la cheville depuis le début de la série et on nous l’a caché… Enfin, Liz n’est pas perturbée par son physique, son manque de goût vestimentaire ou que sais-je encore. Elle est carrée, dévouée à son métier, elle sait ce qu’elle veut et ce qu’elle vaut, elle ne se raconte pas d’histoires. En un mot, Liz me plait. Beaucoup. Et Liz dissimule beaucoup de choses derrière son apparence de parfait petit soldat du FBI…

De l’autre coté, vous avez Patrick O’Connor. Patrick vient d’une famille de mafieux notoires, c’était un voleur incroyablement doué. Un faussaire, un arnaqueur. Mais de grande classe, à la Arsène Lupin ou Neil Caffrey! Le physique aussi, la classe, le goût du luxe, toute la panoplie… Je dis était car, 6 ans avant le début de notre affaire, Patrick s’est livré au FBI pour sauver sa sœur de la prison. Il a travaillé pendant 3 ans (dans la joie et la bonne humeur) sous les ordres de Liz, et considère qu’il a payé sa dette. Enfin payé, façon de parler, car les vieux réflexes ont la peau dure. En apparence, Patrick s’est reconverti dans l’écriture de scénarios de films à grand succès (vague similitude avec Rick Castle peut-être?), mais une fois encore sa petite sœur l’appelle à la rescousse. En apparence, certes, mais qu’en est-il en réalité?…

Pour aider sa sœur, Patrick est prêt à beaucoup de choses. Même à retravailler avec Liz. Qui n’est pas convaincue que Patrick soit tout à fait blanc dans cette affaire… Nos héros se connaissent bien dès le début du livre, et c’est agréable en un sens car, non, ce ne sont pas des retrouvailles, mais on plonge très vite dans le cœur du sujet. Ce n’est pas la guerre entre eux, mais pas le grand amour non plus, forcément, le voleur et la policière. Liz voit le monde en noir et blanc et Patrick, avec son passé de voleur ne peut appartenir qu’à la première catégorie. J’étais vraiment curieuse de voir comment l’auteur allait s’en tirer pour expliquer le changement d’opinion de Liz sur la moralité de Patrick, comment elle allait accepter de voir une situation en nuances… Je dois avouer que c’est pour moi un retournement mené brillamment.

Je ne vous en révèle pas plus, car le livre ouvre avec le retour de Patrick, venu mener l’enquête pour le compte de sa sœur. L’intrigue policière fonctionne bien, le suspens n’est pas insoutenable mais l’histoire est prenante, et sans être franchement un thriller, Money, Honey présente plus de substance « policière » qu’un Julie James avec notamment un méchant qui m’a quelque peu inquiétée par moments.

Enfin, on retrouve entre Liz et Patrick les étincelles qui annoncent un couple intéressant, et tout autour d’eux, la galerie de personnages secondaires savoureux qui permettent au lecteur (donc nous) de profiter d’un décor bien posé pour voir se dérouler notre histoire…

Si vous aimez les policiers contemporains légers et pétillants, je vous recommande donc (avec enthousiasme) de mettre la main sur Money, Honey!

Et si vous ne connaissez pas encore Castle, allez tout de suite réparer cette erreur!
(tu as vu Tam-Tam comme je suis trop forte à réussir à parler de ma série chérie alors qu’on ne devrait normalement écrire que sur des livres?) ^_^
(lecteurs, je sens qu’il va y avoir des représailles ici bientôt!)
(gardons l’œil ouvert…)  
  
Bonne lecture,
Chi-Chi
  
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Rachel Gibson, ou de bien jolies retrouvailles

C’est la saison. La saison où l’on découvre un livre qui vous prouve qu’avoir tort n’est pas grave en romance. Que changer d’avis sur un style ou un sous-genre n’est pas un reniement de soi, mais simplement une preuve d’intelligence. Ce n’est pas Chi-Chi qui me contredira, mais les histoires de retrouvailles, ce n’est pas une mince affaire.

Après de nombreuses déceptions, Chi-Chi trouvait il y a peu une histoire de retrouvailles dans laquelle elle pouvait enfin croire.

C’est à mon tour aujourd’hui de reconnaître que parfois, un auteur sait faire preuve de sensibilité pour aborder ce thème délicat en littérature.

Le dernier Rachel Gibson, Any Man of Mine, raconte l’histoire de Autumn Haven et de Sam LeClaire. Il y a 6 ans, nos deux protagonistes se sont rencontrés à Las Vegas où ils ont passé un week-end torride. En ont résulté un mariage éclair, une gueule de bois faramineuse, et un enfant accidentel.

Aujourd’hui divorcés, ils vivent chacun de leur côté. Autumn s’épanouit dans son travail d’organisatrice d’événement et dans son rôle de mère. Sam est resté l’homme à femme qu’il était, se concentrant sur sa carrière de joueur de hockey. Enfin… Ca, c’est ce qu’ils croient… Car les protagonistes d’un livre ont souvent une image toute tracée de leur avenir, et l’auteur, maître absolu de leur destinée, a souvent d’autres plans en tête…

Si j’ai beaucoup aimé ce livre, je tiens avant tout à être équitable. Un petit « pour ou contre » est donc de circonstance.

- des prénoms comme Autumn, Shiloh, Bo (pour une femme) : Contre.
Vraiment, je ne comprend pas… S’il existait une explication logique au prénom de l’héroïne, encore, je pourrais faire l’effort de trouver cela joli… On ne choisit pas son prénom. Ses parents aurait pu être des hippies post-Woodstock férus de champignons et autres herbes aromatiques… Mais là, non.

- les origines mixtes des personnages : Pour
Un canadien et une américaine. Un joueur de hockey et une organisatrice de mariages. Le choc culturel. Et rien que pour le plaisir de lire le nom de la ville d’origine de Sam « Saskatchewan ». (ville que j’ai déjà retrouvé dans plusieurs romans – quelle est donc la particularité de cette ville, hormis son nom si curieux ?)

- plastique de l’héroïne : Contre
Arrrgggggh !!! Encore une vraie rousse au yeux vert qui souuuuuuffffre d’avoir de si beaux cheveux…. La pauvre, vraiment, je la plains.
Je vote pour un manifeste contre tous les défauts factices des héros. Non, avoir de superbes cheveux ne constitue en rien un point qui me poussera à plus d’empathie pour la donzelle.
- l’enfant pas caché : Pour.
Il est un moteur dans ce livre. Pas uniquement en sa qualité de personnage, mais tout simplement parce qu’il existe. Quand deux héros qui considèrent qu’ils n’ont rien en commun, décident de faire des efforts pour s’entendre, il y a souvent une raison derrière. Si vous êtes dans de la mauvaise romance, il est souvent question de pulsions sensuelles irrépressibles. Lorsqu’il s’agit de bonne romance, c’est une raison plus altruiste, comme le bien d’un enfant. Sam veut être un meilleur père. Autumn sait que Connor a besoin de son père.
- la sensualité entre Printemps…Euh, non, Autumn et Sam : Contre
Aahhh ! Je viens de vous surprendre hein ? Ne vous méprenez pas. J’ai beaucoup aimé les scènes sexy de ce livre. Il y a de l’alchimie entre les personnages et sous les couvertures, cela fonctionne parfaitement. Mais pour la progression de l’histoire, j’ai trouvé que c’était un facteur qui les détournaient de leur histoire. Pour deux personnes qui souhaitaient ne se voir que pour le bien de leur enfant, tomber dans les bras l’un de l’autre sur une simple alchimie ressemble un peu à une reproduction de leur passé.
- le hockey : Pour
Je ne connais rien à ce sport. Je dois admettre que lorsqu’un livre mentionne à quel point c’est un sport violent où il n’est pas rare pour les joueurs de s’insulter sur la glace et de se retrouver avec œil au beurre noir et autres cicatrices de guerre après un match, il y a comme une partie primitive de moi qui trouve cela profondément viril. Et puis, qui dit sport de haut-niveau dit corps magnifique…

3 partout, balle au centre.
Je m’en remets donc à vous pour le jugement final.

 
Bonne lecture,
Tam-Tam

Be smart, read romance !

Chers lecteurs,

Aujourd’hui c’est notre 100ème article!
  
C’est fou comme notre bébé a grandi vite, moins d’un an et déjà 100 posts… Et surtout, malgré les difficultés, Tam-Tam et moi-même avons réussi à tenir le rythme (valable surtout pour moi en ce moment…). Oui, 2 articles par semaine, on ne croirait pas comme ça, mais cela nous demande du temps et une sacré dose d’énergie, pour écrire des textes raisonnablement longs et cohérents, qui vous donneront envie (ou pas) de lire les mêmes choses que nous…

Bref, je disais donc, le 100ème post, happy birthday to us!

Et pour l’occasion, je voudrais vous présenter un livre d’un genre un peu particulier, un livre de Science de la Romance!

Si vous jetez un petit coup d’œil sur la colonne de gauche, dans nos liens, vous voyez que nous vous recommandons le blog « Smart bitches, trashy books ». Lien en anglais, j’en suis navrée, mais je n’ai jamais rien trouvé qui en soit l’équivalent en français, sauf notre blog bien sûr, en toute modestie! (et mauvaise foi…)

Sarah et Candy, les auteurs se décrivent comme des Smart bitches who love trashy books : littéralement, Les garces intelligentes qui aiment les livres nuls. En substance : on peut être intelligente et aimer sincèrement les livres que la société qualifie de nuls – aimer sincèrement veut dire que le « oui mais je lis ça pour me distraire, c’est facile » ne compte pas. Aimer vraiment veut dire que l’on reconnaît des réelles qualités au livre, en dehors de sa prétendue légèreté, et que l’on ne s’arrête pas au cliché. Et aimer, alors même que l’on est une personne raisonnablement intelligente (comme si les personnes intelligentes ne devaient lire QUE Kant et Balzac – ce qui ne veut pas dire que nous ne lisons pas les deux, seulement pas que cela) (et surtout, peu importe car ce n’est pas ce cela dont il est question ici).

C’est exactement dans cette définition que je me reconnais, et il me semble que je ne suis pas la seule.

Sarah et Candy ont donc entrepris, dans un essai hilarant, d’expliquer aux néophytes, ce qu’est la romance, la vraie, quand on est une lectrice assidue qui connait bien sa matière.

Le titre du livre? Beyond heaving bosoms, ou « Derrières les gorges palpitantes ». Le ton est donné!

Ce chef d’œuvre n’a malheureusement pas été traduit… D’ailleurs, si un éditeur passe par là, je veux bien me porter volontaire, pas de souci!

En attendant, je me contenterai de vous traduire la 4ème de couverture :

« C’est quelque chose que nous faisons dans le noir. Sous les couvertures. Avec une lampe de poche. Nous portons des lunettes de soleil et une casquette enfoncée sur le crane en allant à la librairie. Nous avons un « endroit spécial » pour les stocker. Soyons honnêtes : peu de gens admettront publiquement qu’ils aiment la romance. Et pourtant, la romance continue d’être le genre de fiction qui se vend le mieux. Partout et en tous temps. Alors qu’est ce qui explique cette honte? »

Ce qui l’explique, ce sont justement les clichés, comme on en trouve dans tous les genre de la littérature… Sarah et Candy prennent le taureau par les cornes et nous dressent la liste de ces clichés, expliquant leurs origines, et leur réalité, le tout avec une plume acide et hilarante.
 

En vrac, dans ce livre, vous trouverez : 
1) Un portrait-robot de la lectrice de romance, avec charentaises, permanente, sac banane et pull a motif 80’s. Vous l’aurez compris, la lectrice de romance est une ménagère de 50 ans tristounette qui vit par procuration, n’est pas très jolie ni très éduquée, collectionne les chats et lit des romances pour oublier l’ennui abyssal de sa vie. Comment ça, vous ne vous reconnaissez pas dans cette description? Mais que faites-vous ici alors??!

2) Un lexique des termes de la romance.
- Ex : Rake (râteau) : 1. Instrument de jardinage muni d’une traverse à dents de bois ou de métal et d’un manche. 2. Espèce particulièrement attractive de mâle aux mœurs légères ; les scientifiques estiment que les rakes présentent des qualités antibactériennes hors du commun puisqu’ils peuvent copuler avec tout et n’importe quoi pourvu de deux jambes sans jamais être touchés par une MST.
- Ex 2 : Loup-garou : Seule créature ayant du poil sur les épaules qui soit présentée comme sexuellement viable dans une romance. (pourtant j’ai lu récemment un livre avec un Yéti-garou… encore plus poilu que le loup, j’en suis restée sans voix)

3) La description de ce qui fait une héroïne typique, chacune dans sa catégorie : TSTL, Sauvageonne pourrie-gâtée historiquement non-crédible, Paillasson, Colombe blessée et/ou abimée,… Descriptions assorties des 10 commandements de l’héroïne. Le commandement numéro 9 est mon préféré : Tu n’auras jamais le dernier mot sur le héros concernant les choses essentielles. Quelques victoires mineures te seront accordées mais toutes les décisions importantes lui appartiennent car Il Est Grand. (oui, parfaitement. Na.)

4) Les mérites et autres vertus de la virginité chez l’héroïne (ou pas) – 10 raisons plausibles pour l’existence d’une veuve vierge. Du genre : c’était un soldat qui a du prendre la mer pour rejoindre son régiment tout de suite après la cérémonie, et dans l’excitation du départ, a oublié de consommer le mariage. Car ce n’est pas comme si un jeune soldat sur le point de partir à la guerre allait penser au sexe, ou quelque chose du genre.

5) Les héros préférés de Sarah et Candy – et les 3 choses les plus tordues qu’un héros a pu faire et quand même être pardonné par l’héroïne (kidnapping, mariage forcé, viol… Héros charmant moi je dis… Ne prenez pas peur, ces héros sont heureusement devenus très rares dans la romance!) – le guide pour créer un héros parfait (couleurs des yeux et des cheveux, nom, métiers acceptables – attention aux pièges : médecin, oui, proctologue, non, en aucun cas !)

6) Tous les clichés que nous aimons quand même – Ex : Le Pirate : le pirate n’est jamais sale ou malade. C’est un fier marin au poil brillant, la mèche coiffée par l’air du grand large, toujours en quête d’aventures. Certes, un criminel, mais il a sauvé notre donzelle en détresse, laquelle se tourmente à l’idée d’aimer un homme aussi immoral. Le pirate a tué le frère de l’héroïne dans une bataille parfaitement équitable, mais il l’a aussi sauvé d’un sort terrible aux mains d’un autre pirate. Autre pirate qui est tout aussi immoral que le héros, mais comme lui appartient à une guilde qui n’a pas la même sécurité sociale, il a les dents pourries, un œil en verre et une jambe de bois. Cela n’arriverait jamais à notre héros!

7) Une étude très poussée sur la qualité et le pourquoi du comment des couvertures de romance. Tam-Tam en a parlé, Candy et Sarah l’ont théorisé… Une bonne couverture s’identifie par un certain nombre de critères :
- Un héros tordu dans une position anatomiquement impossible,
- Une palette de couleur allant du fuchsia au vert citron en passant par le bleu ciel, le parme, le bordeaux et le jaune fluo,
- Une héroïne penchée comme si il lui manquait quelques vertèbres, la tête inclinée comme celle d’une poupée désarticulée. Nos auteurs tirent d’ailleurs de cette étude l’idée que les vertèbres du corps humain peuvent se tordre si facilement que trois héroïnes ensembles peuvent faire une tresse de leurs colonnes vertébrales (aouch)…
- Un, si ce n’est deux mulets (oui, un pour le héros et un pour l’héroïne),
- Une chevelure si luxuriante qu’elle pourrait servir de couverture à nos héros et aux 27 enfants qu’ils vont avoir ensembles,
- Le couple disparaît dans les flammes d’un soleil couchant,
- Le héros à la chemise déboutonnée mais toujours bien rentrée dans son pantalon (enfin pantalon… collant?),
- Un symbole phallique perdu dans le décor (épée, tour, sabre,arbre, mat de bateau, arme sous une forme quelconque…),
- Un cheval se cabrant, une prairie, des fleurs à des endroits incongrus, un cygne ou autre animal s’agitant à l’arrière-plan…

Pour plus d’informations (et un grand moment de rigolade), recherchez le tag « Covers gone wild » sur leur blog!!! 
Je crois que maintenant, vous avez une assez bonne idée du ton de ce livre, chers lecteurs! Sur ces sages paroles, je crois qu’il est temps de m’arrêter car je pourrais encore remplir des dizaines de pages avec la prose hilarante de nos auteurs!

La grande force de ce livre, ce sera donc de parler de la romance, son histoire, son évolution, ses genres et sous-genres, ses héros, ses clichés bien sûr, mais aussi tous les arguments en faveur du genre (avec des propositions de réponses aux questions les plus fréquentes – du genre : mais pourquoi lis-tu un truc pareil, alors que tu es intelligente?… no comment!).

En bref, un livre très drôle à lire – même si je déplore que, en raison de la quantité importante d’argot utilisée, il ne soit pas facilement accessible aux gens ayant un niveau d’anglais moyen…

Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à lire quelques passages du livre ou à fouiller sur leur blog pour y lire un des articles qui ont inspiré Beyond Heaving Bosoms!
  
  

Bonne lecture,
Chi-Chi
 

Onze scandaleuses excuses…

… pour lire le dernier Sarah MacLean.

Un peu en retard sur ma lecture de la semaine, j’avais prévu de vous faire aujourd’hui un rapport détaillé sur un bijou de romance comme Harlequin sait les faire. J’aurais, pour l’occasion, été fouiller dans les cartons contenant des trésors littéraires datant des mes jeunes années d’adolescente, et j’aurais revécu avec vous les sentiments passionnément bouleversant qui m’avaient sans doute remuée alors (Harlequin, sur une jeune fille en fleur de 13 ans, c’est du lourd).

Mais Amazon, La Poste et l’univers tout entier en a voulu autrement car ce vendredi a vu arriver (enfin) dans ma boite aux lettres le dernier petit miracle de Sarah MacLean.

Après Nine rules to break when romancing a rake, Ten ways to be adored when landing a lord, voici Eleven scandals to start to win a duke’s heart, dernier né de la nichée MacLean et fabuleuse histoire de régence qui propulse aujourd’hui l’auteur dans le Panthéon des écrivains dont « je vais acheter le nouveau livre sans même lire la quatrième de couverture ». Argument qui prouve à lui tout seul à quel point ma confiance en Sarah et son talent est totale.

Mais pour les sceptiques, et ceux dont la mémoire fait défaut, voici onze raisons scandaleuses pour foncer acheter ce livre et/ou commencer un lobby intensif auprès des éditeurs français pour faire traduire cet auteur.

1 – Sarah MacLean fait partie de ces auteurs que l’on découvre miraculeusement sans même avoir vraiment essayé. A peine la lecture du premier livre achevée, le second était en précommande chez mon libraire digital préféré, d’une part parce que le résumé semblait aussi appétissant, mais aussi parce que j’aime me faire une idée sur un auteur en me basant sur plusieurs spécimens de son travail.

2 – Le roman s’inscrit dans la continuité des deux premiers. Il s’agit de l’histoire de la sœur de Gabriel et Nick Saint-John (pour les leçons de rattrapage concernant les deux frères, s’en reporter aux deux chroniques concernées). Même ambiance, mêmes personnages à l’humour délicieux. Il est souvent bien agréable de retrouver des « têtes connues » quand on ouvre un livre, n’est-ce pas Chi-Chi ?

3 – Juliana Fiori est une de ces héroïnes que l’on rêve d’être. Dans l’adversité, elle garde la tête haute. Face aux mauvaises langues, elle n’est jamais à court d’une répartie bien sentie, alors que pour ma part, je suis tout juste bonne à me transformer en betterave rouge et bredouillante… Bon, ce n’est pas sans lui poser quelques problèmes. Le monde entier s’attend à la voir ruiner sa réputation et créer scandales sur scandales, en digne héritière de sa mère. Mais cela ne semble pas étouffer son esprit et son fort tempérament. Juliana, c’est moi (en mieux) sous la régence, l’accent italien en prime.

4 – Des situations fort amusantes et des répliques bien senties. Nous aurons le droit à une chute dans de la citrouille, un affront à la sortie des toilettes et une scène embarrassante à l’Opéra.
5 – Simon Pearson est un héros dont il faudra soulever plusieurs couches pour découvrir la vraie valeur. Élevé dans la plus pure tradition noble anglaise, il aime à rappeler au monde qu’il est le Duc de Leighton. On devrait le haïr d’être aussi snob et plein d’arrogance, mais dès les premières pages du roman, j’ai repensé à un certain Mr. Darcy qui lui aussi semblait bien froid et arrogant de prime abord. J’ai laissé sa chance à ce personnage prisonnier de sa noblesse, tout comme notre héroïne est prisonnière de ses origines scandaleuses, et je n’ai pas eu à le regretter une minute. Malgré quelques détours, Simon trouvera le chemin du cœur de notre héroïne, et du notre, par la même occasion.
6 – Parlons sexytude… Simon est grand, athlétique, blond, les cheveux bouclés. Ajoutez à ce mélange un sauvetage de la noyade exécuté avec classe, vous obtenez un score plus qu’honorable sur l’échelle de Hugh Jackman !
7 – J’ai aimé que pour une fois, il ne soit pas question d’un « rake ». Pour une fois, c’est pour un parangon de vertu et maître des convenances que mon petit cœur d’artichaut palpitera au fil des pages.
8 – Le traitement de la relation mère-fille est ici peinte avec beaucoup de sensibilité. Sans pour autant donner dans la profondeur métaphysique, l’auteur n’en vient pas moins à l’essentiel : la construction et l’acceptation de soi passe bien souvent par la reconnaissance du fait que, si nous sommes les héritiers de nos parents, nous n’en sommes pas des copies parfaites. L’inné, l’acquis… Le débat est ouvert.

9 – Le poids de la pression des pairs. Encore un thème que l’auteur aborde avec justesse. Alors que Juliana se bat avec le fantôme de sa mère, Simon voit se resserrer sur lui le poids de générations entières de réputations irréprochables. Et le voire se débattre avec son éducation donne de la profondeur à ce héros supposément « parfait ».

10 – Des listes, des listes et encore des listes. Vous le savez, je ne m’en lasse pas ! La preuve ici, ici et ici… Mais il semblerait que Sarah Maclean en fasse sa spécialité, et je trépigne d’impatience de découvrir quel titre poétique cette dernière trouvera pour ouvrir sa prochaine liste de douze !

11 – Troisième livre de l’auteur, troisième réussite. Sarah MacLean, avec trois livres lus en un an, entre directement dans la catégorie des coups de cœurs régence de cette première année passée en votre compagnie.

Bonne lecture,
Tam-Tam

Retour en Irlande

 Après Holly et Gerry la semaine dernière, retournons une fois de plus en Irlande !  Qu’il s’agisse de romans, de mythes ou de légendes, ce pays exerce sur Tam-Tam et moi même une fascination certaine. Et je trouvais justement que je n’en avais pas assez parlé ces temps-ci…

Aujourd’hui, je vous propose de découvrir une auteur irlandaise célèbre, qui n’est souvent pas classée dans la romance traditionnelle mais dans les romans féminins. Une auteur qui parle d’amour, mais pour mieux parler de la condition féminine, des difficultés rencontrées par ses héroïnes dans l’Irlande d’aujourd’hui, de mariage, de divorce, de liaisons dangereuses, même d’avortement, de difficultés financières, de différences de classes et j’en passe. J’ai nommé Maeve (prononcez Mève) Binchy…

J’ai découvert Maeve Binchy avec l’adaptation cinéma de son roman Circle of friends (avec Minnie Driver dans le rôle-titre), et je me suis très vite mise en quête de tous les livres de l’auteur. Dans ma bibliothèque, il n’y a plus maintenant qu’un livre de Maeve Binchy : Scarlet feather, mon favori. Les autres ont dû être sacrifiés, la mort dans l’âme, lors de l’un de mes multiples déménagements.

Scarlet Feather (Les Saveurs de la Vie en VF) tourne autour de deux personnages : Cathy Scarlet et Tom Feather, tous deux cuisiniers et qui se sont connus lors de leur formation. Leur rêve est d’ouvrir une société de traiteur ensembles, et c’est avec ce projet que début notre histoire. En suivant l’essor de leur société, « Scarlet Feather », pendant un an, nous entrons dans la vie de Cathy et de Tom, mais aussi dans la vie de tous ceux qui gravitent autour d’eux.

Cathy a connu un destin un peu à la Sabrina : elle a épousé Neil, brillant avocat et fils de la famille pour laquelle sa mère est femme de ménage depuis toujours. Malheureusement, ce mariage n’est pas bien vécu du tout par la famille de Neil, et particulièrement par sa mère. Cathy dépense donc une énergie folle à se plier en douze pour plaire à sa belle-mère, dans l’espoir d’apaiser les tensions… Le lancement de Scarlet Feather sera un catalyseur de ces tensions, et l’équilibre précaire de la situation va s’en trouver sensiblement modifié.

Tom de son coté est doté d’une petite amie au physique de rêve, Marcella,  qui rêve d’une carrière de mannequin qui lui ouvrirait la voie vers une vie meilleure, et par meilleure, je veux dire plus riche. Les sacrifices nécessaires à la réussite de Tom et de son entreprise ne sont que très moyennement à son goût, et leur relation s’en ressent.

L’histoire ne démarre donc pas sous les meilleurs auspices, car personne à part Cathy et Tom ne semble enthousiasmé par cette aventure. Les raisons en sont à la fois très simple et terriblement humaines. Jalousie, envie, amour, vanité, ambition, conformisme sont autant d’éléments qui dictent la conduite des personnages. A travers la création de Scarlet Feather, son évolution et celle des relations entre tous ces personnages, c’est leur vie de famille, les responsabilités leur incombant, les challenges qu’ils rencontrent, leurs rêves et leurs espoirs que nous découvrons.

Maeve Binchy met son talent au service d’une société en pleine mutation où s’affrontent encore tradition et modernité, et nous laisse imaginer que Tom et Cathy pourraient être nos voisins, nos amis, nos cousins tant ils nous sont familiers, arrivé à la dernière page. Elle nous entraîne avec finesse et discernement dans la vie quotidienne de ses héros, dans tout ce qu’elle a à la fois d’extraordinaire et de banal.

 Vous l’aurez compris, encore une auteur dont je ne peux que vous recommander l’œuvre toute entière, même si je me limite pour aujourd’hui à un seul livre!
Bonne lecture,
Chi-Chi
 
Irlande 6 Commentaires

Terry Goodkind, ou l’histoire d’une épée

Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas parlé Fantasy ici…

Je m’attaque aujourd’hui au premier tome du cycle de L’épée de vérité, classique du genre « La première leçon du sorcier ». Et pour vous en parler, j’ai demandé l’aide du prince pas si charmant et de son frère.

Si l’avis sur le livre peut différer d’un frère à l’autre, il est un point qui fait l’unanimité. Terry Goodkind, il y a un avant et un après.

Avant, on vit un peu dans le monde des bisounours, de Blanche-neige et de Candy. Après, le monde prend une nouvelle saveur, on redécouvre le bien, le mal, la morale.

L’histoire est celle de Richard, garde-forestier élevé par son père adoptif dans un petit village des Terres de l’Ouest.  
Notons ici deux classiques du genre : la famille compliquée (mère morte dans l’enfance, père biologique inconnu) et l’enfance dans une contrée verdoyante à l’abri des noirceurs du mal.

Un jour, alors Richard se baladait dans les bois, il aperçoit une femme aux longs cheveux qui fuit à perdre haleine des cavaliers qui la pourchassent. Sa belle robe blanche s’accroche dans les buissons, les arbres et les hautes herbes qui barrent son chemin. Depuis l’autre côté du vallon, Richard décide de lui venir en aide et utilise sa connaissance parfaite des bois pour la rejoindre.

A cet instant du livre, Richard ne le sait pas encore, mais sa vie paisible de garde-forestier vient de finir. Car Richard vient de rencontrer Kahlan, grande inquisitrice des Terres du Milieu.
Notez que l’auteur ne donne pas dans les noms abracadabrants pour les pays qu’il nous décrit… C’est reposant et cela change de ces contrées dont le nom est imprononçable avec ces triplements de consonnes et multiplications des accents exotiques.

Mais revenons-en à Richard, dont les jours de quiétude parmi les chèvres viennent de toucher à leur fin. Il sauve donc l’inquisitrice (je pourrais vous expliquer ce qu’est une inquisitrice dans le monde de Goodkind, mais très sincèrement, cela me prendrait beaucoup de temps et cela vous ruinerait la surprise. Disons seulement que la donzelle a une position de premier ordre. La crème de la crème, l’élite des Contrées du Milieu.

Et la voilà donc sauvée d’un destin funeste par un garde-forestier… Qui la ramène dans son village où elle rencontre Zedd, qui se trouve être l’hurluberlu du coin, une sorte de hippie qui donne dans les potion de guérison, lit l’avenir dans les nuages, et parle aux animaux…

Mais comme le roman est bien fait, Zedd est en fait sous couverture et Richard est bien plus qu’un simple garde-forestier (même s’il n’est pas encore au courant lui-même). Zedd va se charger de lui révéler sa destinée en lui tendant l’épée de vérité (il fallait bien un objet de légende).

Evidemment, une ombre noire les poursuit. Darken Rhal veut conquérir le monde (je vous résume hein, parce que sinon je n’arriverais jamais à la partie qui vous explique pourquoi il faut lire ce livre), et notre trio va être chargé de la mission de sauver tout le monde.
Notez qu’il est toujours assez simple de savoir la finalité d’un livre de Fantasy.
Un méga super méchant (super beau gosse par contre), des super gentils plein de courage et d’abnégation (à coté de leur dévouement, Mère Teresa est un monstre d’égoïsme).

Alors pourquoi lire ce livre ?

Outre le fait qu’il soit admirablement bien écrit, l’auteur a cette qualité fabuleuse que j’affectionne particulièrement : il n’écrit pas pour remplir. Chaque détail qui nous est fourni aura son importance par la suite. Chaque péripétie sert un dessein dans la destinée du héros. Chaque dialogue comporte deux lectures, la première s’explique dans le contexte immédiat, la seconde qui prend toute son importance plus tard dans le livre…

De plus, voici une histoire qui plait aux garçons, qui m’a été conseillée par un garçon, et dont je débat presque exclusivement avec des garçons alors que cette dernière est construite autour l’histoire d’amour entre notre garde-forestier et la grande inquisitrice. Amour impossible qui va aller de rebondissements en rebondissements. Khalan, Richard… C’est LE fil conducteur de la saga. On en viendrait presque à mettre de côté ce petit détail qu’est l’avenir du monde…

Dans ce livre, et même dans cette saga, le mot rebondissement prend tout son sens. Quand vous pensez avoir tout vu, l’auteur vous démontre que son imagination va beaucoup plus loin que la votre, et que les héros n’ont pas fini d’en baver. L’auteur arrive à nous tenir en haleine sur des centaines de pages. Lorsque j’ai lu ce livre, je me suis raccroché au pragmatisme qui veut qu’on ne tue pas son héros au premier tiers du livre, mais malgré cela, j’ai eu peur par moment.

« La première leçon du sorcier » marque un passage clé dans la vie d’un lecteur. Il y a un avant et un après. Pour le prince pas si charmant, ce  fut la première nuit blanche, pour son frère, la découverte d’un univers qui fait passé les Borgias pour des bisounours… Quant à moi, il marque la découverte d’un héros qui, en plus d’aimer de la plus belle manière qui soit, m’a prouvé qu’on pouvait faire de la fantasy autour d’autre chose que d’un anneau et de petits êtres aux gros pieds poilus…

Bonne lecture,
Tam-Tam
  

Heroic Fantasy 6 Commentaires

Lettres d’amour

Parlons film… 
Comment ça, un film??! Tam-Tam doit déjà être en train de froncer les sourcils, la main sur le téléphone pour me faire part de son désaccord…
Oui car, vous apprendrez mes chers lecteurs, qu’en ouvrant ce blog avec Tam-Tam, nous avons établi des règles. Et l’une de ces règles, c’est qu’ici, nous parlons de livres, et seulement de livres ! Seule exception, le film adapté d’un livre…
Ouf, le film d’aujourd’hui est aussi un livre. Alors pourquoi dire que je vais parler de film ? Eh bien parce que c’est grâce au film que le livre a été connu. Pas par moi, pensez bien, je suis au-dessus de telles trivialités, c’est évident que je connaissais le livre bien avant le film, mais tout le monde ne peut pas être aussi extraordinaire que moi, et c’est donc le film qui a rendu le livre célèbre.
Enfin, assez de bla-bla, je sais que le suspense est insoutenable pour vous (ce n’est pas comme si j’avais mis une photo avec le titre du livre en tête de page, n’est-ce pas), je veux donc parler de PS, I love you.
Pourquoi celui-là ? Parce qu’hier, assise dans un parc avec une amie, nous faisions la liste de nos films romantiques fétiches, et la comparaison de nos dvdthèques respectives,  et que PS, I love you est venu en tête du peloton pour toutes les deux. 
Lou, ce post est pour toi ! (oui, parfaitement, je romps la règle sacrée de l’anonymat et en plus je fais une dédicace spéciale !) (ne fuyez pas, c’est un peu pour vous aussi quand même, qui que vous soyez, ô lecteurs anonymes)
(Tiens, c’est marrant, je me rends compte que les posts livre/film ont tendance à me faire faire beaucoup de parenthèses… je vais essayer de me contrôler ! )
Donc, PS, I love you, premier roman de l’irlandaise Cecelia Ahern…
Notre héroïne, Holly, est mariée avec l’homme de sa vie, Gerry. Ils sont scandaleusement heureux. Pas un peu, pas beaucoup, à la folie HEU-REUX ! Genre le couple d’amis que vous détestez tant ils sont beaux ensembles, drôles, talentueux, et en plus ils osent être sympathiques, bref, le cliché de carte postale pour vous vanter les mérites du mariage.
Mais voilà, Gerry tombe malade, et, en quelques mois, est emporté par la maladie.
Comment ça, un livre où le héros meurt, mais qu’est-ce que c’est que cette arnaque ??! Eh bien en fait, PS, I love you est certes une romance, mais une romance sans héros véritablement déterminé, une romance centrée autour de Holly et de l’amour en général. Ce que l’on appelle communément un roman féminin.
Holly est désespérée, personne autour d’elle ne parvient plus vraiment à l’atteindre, car son meilleur ami, le seul qui aurait pu la sortir de là, est mort. Pourtant, c’est bien Gerry qui va aider Holly à s’en sortir, la ramener à la vie. Et pour cela, elle va recevoir, dans les mois qui suivent l’enterrement, 10 lettres, écrites par Gerry, pour la soutenir, la guider et l’aider à se reconstruire. Ces lettres sont pleines de messages, de défis que Gerry lui lance, de choses qu’il lui demande de faire, et qui l’envoient à l’aventure. Pas des aventures très exotiques certes, mais suffisantes pour obliger Holly à sortir de sa carapace et littéralement la ramener à la vie. 
Gerry, sans réellement quitter sa femme, l’amène à comprendre que, s’il n’a pas voulu l’abandonner, la vie continue pourtant, et au fil des lettres, toutes signées d’un PS, I love you, ce sont de véritables leçons de vie qu’il lui transmet. 
En une phrase, PS, I love you, c’est l’histoire de Holly et de comment l’amour de Gerry la ramène à la vie après sa mort. Voilà donc pour le livre…

Quant au film, me direz-vous ? Eh bien le film est légèrement différent du livre : quelques détails techniques, Holly est américaine et vit à New York avec Gerry (qui lui est bien irlandais), au lieu d’être irlandaise et de vivre en Irlande… Dans le livre, elle vient d’une famille nombreuse, dans le film elle n’a qu’une sœur. Le voyage dans le livre ne se déroule également pas au même endroit… Des détails donc, qui changent légèrement l’ambiance du roman mais restent assez fidèles à la trame de l’histoire.

A un détail (beaucoup moins anodin) près, William… C’est un bel irlandais que Holly rencontre dans le film, et c’est, selon moi un élément romantique qui ne fait pas du tout de tort à l’histoire ! Le film devient ainsi une véritable romance dans toute sa splendeur, et je n’en dirais pas plus… 
En résumé, je vous recommande de lire PS, I love you, pour son histoire emprunte de délicatesse et de sensibilité, pour le personnage de Holly, forte et pleine de caractère, toute en nuances. Et je vous recommande également de voir le film, qui raconte une histoire d’amour charmante, avec une musique charmante, des paysages irlandais charmants et un héros non moins charmant ! (ce qui fait beaucoup de charmant, avouez que cela vous fait envie!)

C’est tout pour aujourd’hui (je suis très fière, presque pas de parenthèses),

Bonne lecture/bon film,
Chi-Chi
, Irlande, Par correspondance 11 Commentaires

Mariage royal ?

Au risque d’en choquer plus d’une, je n’ai pas mis ma vie entre parenthèses le temps de regarder le mariage du siècle.

Si j’ai déjà du mal à rester éveillée pendant un film de plus de 2 heures, je n’allais pas m’imposer une messe télévisée interminable, un cortège sans fin pour aboutir par un baiser « balconné » alors qu’il était évident que la bave aurait déjà commencé à couler dangereusement, dû au fait que j’allais me mettre à ronfler sitôt le programme commencé.

Mais ne vos inquiétez pas pour moi, Internet est un outil formidable, et les photos sont nombreuses (et suffisantes). D’autant que j’explorais de mon côté mon mariage royal littéraire avec « Then he kissed me » de Christie Ridgway, où il est question de Jack, prince d’Ardenia, petit royaume d’Europe frontalier de la France et du Luxembourg – l’auteur a ouvert un atlas, on applaudit car Ardenia n’est pas sans rappeler Ardennes qui, ô miracle, se trouve non loin du Luxembourg !

Stevie et ses sœurs sont en manque d’argent. Pour faire entrer des liquidités, elles organisent des mariages dans leur propriété viticole de la vallée de Napa. Tout cela ne poserait aucun problème si son ex, Emerson n’avait pas décidé de venir se marier chez elle avec Roxane, princesse d’Ardenia. Stevie a tourné la page, mais le reste de la population ne l’entend pas de cette oreille et lui rend la vie infernale en la couvant de bonne volonté.

De son côté, Jack Parini, Prince d’Ardenia, ne souhaite que le bonheur de sa sœur, et souhaite à tout prix prévenir un sabordage de la noce par une ex, aussi charmante soit-elle.

Vous ajoutez à cela une mère sénateur qui considère que la réputation du frère de sa future bru ne va pas être du goût des électeurs, des fiançailles factices, une famille envahissante, un secret du passé, une légende et un trésor caché, et vous aurez tous les ingrédients qui forment cette histoire où Jack et Stevie sont les acteurs principaux.

Et même si l’histoire est quelque-peu cousue de fil blanc (ce qui en romance, est encore plus significatif), le roman possède quelques qualités que je me devais de vous conter ici.

Jack Parini parle français, sans faute. On fait youpi tralala et on remercie la fameuse « Emmanuelle » mentionnée dans la note de l’auteur en fin de livre, et qui vraisemblablement est à l’origine des phrases (et des gros mots) prononcées (sans faute) par le héros.

Jack Parini n’est pas un bel homme à moustache portant une marinière se désespérant s’il n’a pas sa baguette de pain et son camembert qui pue le matin au petit déjeuner. Non, c’est juste un séducteur avec une réputation. Il est très protecteur du bonheur de sa petite sœur et comme tout bon héros, a un problème avec l’engagement. C’est un peu un « rake » des temps modernes.

Stevie est du genre indépendante. Mais elle ne fait pas semblant comme ces héroïnes TSTL. Elle a son propre business, et pour sauver le domaine de famille, a promis de s’occuper de l’organisation du mariage de son ex. Cela ne l’enchante pas, mais question d’éthique, elle le fera. Et perso, j’aime cette façon de penser.

Stevie a cette pulsion humaine de fuir en cas de danger. Je suis toujours impressionnée par ces héros qui se sacrifient. Souvent pour des causes justes et nobles comme leur famille, leur communauté, leur pays, mais cela n’en reste pas moins un sacrifice. Stevie a cet instinct vital qui est de fuir quand sa vie est menacée.

Bon, là, je la fais passer pour une poule mouillée, aussi vais-je m’expliquer en vous dévoilant quelques infos. Stevie a perdu sa mère et son père, elle s’est toujours sentie plus ou moins en marge de sa famille et de sa fratrie. Tous les gens qu’elle aimait l’ont quitté (rappelons qu’elle s’est aussi fait plaquer pour une princesse). Elle a donc adopté une technique que j’appelle « la tour d’ivoire ». Elle est indépendante, parce que comme ça, elle n’aura besoin de personne. Elle n’a besoin de personne parce que comme ça, elle n’aura pas à se rapprocher de quelqu’un. Elle n’a pas à se rapprocher de quelqu’un parce que comme ça, cette personne ne pourra pas l’abandonner et lui briser le cœur…(psychologie d’opérette, mais je vous assure, ici, c’est exactement ça)

Du coup quand elle sent qu’elle commence à trop s’attacher, elle fuit. Défaut assez humain, qui nous vient directement de la croyance populaire qui veut que, si on ne risque rien, on n’a pas d’accident. Stevie n’est pas parfaite, et j’aime assez ça.

Un livre bien agréable avec prince et princesse pour faire concurrence à William et Catherine. Seule petite ombre au programme, la présence de Roxanne, la sœur de Jack, et d’Emerson, son fiancé. J’ai trouvé qu’à certains moments, leur histoire prend trop de place et ceci au détriment du couple phare.

Néanmoins, j’avais une paix royale sur la plage, en plein mariage princier. J’ai rapidement oublié les petits défauts et j’ai profité de Jack, de Stevie, du soleil et du sable chaud.

Bonne lecture,
Tam-Tam