Réédition du 06/06/2011
« Je te laisse, je veux trop finir ce livre que j’ai commencé hier. Il est chaud, chaud. J’en rougirais presque… ». C’est sur cette petite phrase sibylline que Chi-Chi m’a présentée Elizabeth Hoyt un soir d’automne. Elle lisait alors l’un des livres de sa série des Trois princes (Puritaine et catin – The raven prince – ou Liaison inconvenante – The leopard prince – , ma mémoire n’arrive plus vraiment à savoir).
Chi-Chi est toujours pleine de bonnes idées. Son génie s’est traduit dès le lendemain par un petit crochet à mon bureau pour me déposer un paquet, contenant deux livres (je vous laisse deviner lesquels).
Ce détour en apparence anodin a eu deux répercussions. La première à court terme, de magnifiques cernes, et l’autre beaucoup plus durable puisque Elizabeth est devenue une incontournable de ma bibliothèque. Je suis tombée sous le charme de ses héros loin d’être parfaits et j’ai moi aussi rougi à profusion de ses scènes sexy si bien tournées.
Pourquoi donc, me direz vous ? Qu’est-ce qui, dans ces livres fait que je vais immanquablement piquer un fard comme la jeune fille en fleurs que je ne suis plus vraiment ? Comment se fait-il que les clichés que je retrouve dans les histoires de la romancière ne me font pas lever les yeux au ciel, mais me donne une envie furieuse de finir le livre dans la minute ?
Pour répondre à toutes ces interrogations, petite étude de cas avec Notorious Pleasures, le deuxième tome de la troisième série de l’auteur, « Maiden Lane », dont le premier est chroniqué ici.
Ce livre s’ouvre sur la rencontre entre nos deux héros. Lady Hero Batten (oui, je vous l’accorde, le prénom n’est pas des plus réussi) et Griffin Remmigton, Lord Reading, alors que ce dernier s’apprête à batifoler avec une femme qui n’est pas la sienne. D’ailleurs, voici le mari en question qui s’approche et menace de découvrir le trio. Lady Hero ne saurait supporter une telle chose, aussi prend-elle sur elle d’interrompre les deux personnages.
Lord Griffin n’apprécie que fort peu d’être interrompu pendant un interlude qui s’annonçait si bien, et qui plus est, par une jeune miss à la perfection ennuyeuse (ses mots, pas les miens).
Car Lady Hero est la fiancée irréprochable de son frère, elle brille par son élégance et son sens des mondanités. Et comme toutes les jeunes Ladies, elle s’occupe avec zèle de ses œuvres caritatives. Mais sa Lady Perfect n’a pas fini de le surprendre, car sous des apparences bien comme il faut, la demoiselle cache un cœur passionné que son Lord Shameless (sans honte) va s’atteler à dévoiler.
Elle doit se marier au Marquis de Mandeville. On l’a élevée dans cette optique, elle ne saurait rêver d’autre chose que d’un mariage de convenances. Et pourtant, le jour où la passion vient frapper à sa porte, la voilà qui sort des sentiers que lui impose son rôle de Lady et se laisse aller à la séduction.
Le héros aussi dissimule bien des choses derrière son voile de scandale. On le dit immoral, sans honte, séducteur impénitent, sans honneur, son plus grand défaut est sans doute de ne pas se perdre dans les politesses hypocrites de sa classe. Mais à trop compter sur sa réputation de débauché, il en oublie que certaines personnes arrive à percer à jour un jeu bien ficelé et à découvrir l’homme bien qui se cache derrière.
Nos deux héros se sont appliqués à se cacher derrière un masque. A l’image de la réputation que leur a accordé le monde. Et rien de mieux que la passion pour lever l’illusion.
La passion. C’est le maître mot chez Elizabeth Hoyt. Grâce à elle, ses héros assument leurs travers et semblent toujours être sauvés par l’honnêteté de leurs sentiments.
Comme si l’amour rachetait tout. Ce qui n’empêche pas non plus l’histoire d’être finement menée, dans la lignée de l’intrigue du premier tome (ce qui fait que je ne vous dévoilerai rien pour ne pas spoiler, bande de petites canailles!).
Cliché me direz vous ? Oui, cliché sans doute. Mais si bien dépeint que j’en rougis… et en redemande !
Bonne lecture
Tam-Tam