Début 2013, je faisais un coming-out. Je lis de la bande-dessinée. J’en lis même beaucoup (l’état de mon palais peut d’ailleurs attester de cette passion). Et de l’amour dans la BD, à l’époque, je n’en avais point trouvé!
Mais j’avais alors ajouté que j’allais m’enquérir de l’aide d’un expert pour trouver LA bande-dessinée qui conjuguerait les héros, la rencontre et le happy-end.
Mon libraire n’a pas froid aux yeux. Il aime la difficulté, il aime les défis. Et par un bel après-midi, nous avons tous deux fureté dans sa boutique à la recherche du saint Graal (qui parait-il est un récipient et non une pierre incandescente).
Il a eu bien du courage. Écopant de mon froncement de sourcils de bibliothécaire acariâtre quand il osait seulement suggérer un livre dont la fin n’est pas à la hauteur de ce blog, répondant honnêtement à mes questions "subtiles" :
Ils finissent ensemble? Euh… disons qu’à un moment oui, mais qu’après la cousine…. Prrrr!!!! (il faut m’imaginer la langue dehors, en train de faire ce bruit très "féminin" avec le pouce vers le bas en signe de contestation)
Ils finissent en vie? Euhh… plus ou moins…. disons que… Prrrr!!!!
Ils finissent dans la même dimension? (oui, parce qu’un héros qui quitte la femme de sa vie parce que c’est son devoir, c’est no way en ces murs!)
Mon pauvre libraire a fini par rire de mes exigences, et est a présent complétement au point sur le concept du livre "poney-paillettes". Et depuis, quand il me voit, il me présente les dernières sorties en incluant le facteur poney paillettes à la fin : "Cet ouvrage est formidable… bla… bla… mais ça ne remplit pas les exigences poney-paillettes".
Je l’aime mon libraire, je vous l’ai dit?
Bref, nous avons fini par aboutir à une petit liste de bande-dessinées à découvrir, et je travaille progressivement à lire toutes ces petites merveilles!
En exclusivité devant vos yeux ébahis, la liste poney-paillette de la bande-dessinée!
La fille du professeur par Guibert et Sfar:
Liliane et Imhotep IV s’aiment. Qu’Imhotep soit une momie et que 3000 ans les séparent n’y fera rien. Ces deux-là s’aiment et sont prêts à braver des obstacles au péril de leur vie pour vivre leur amour. Bien entendu, ce n’est pas du gout des pères respectifs de nos deux tourtereaux… Et Imhotep III est prêt à tout pour protéger son fils de lui-même.
La BD est drôle, poétique et la fin est poney-paillettes. Je ne peux que regretter de ne pas avoir pu assister à la rencontre entre eux!
Albin et Zélie par Yannick Marchat:
Albin est timide, introverti et assez solitaire. Il vit avec son poisson rouge, et n’aime pas vraiment sa vie. Un jour, il croise Zélie. Il tombe amoureux. Zélie, 22 ans et toutes ses dents, est une recordwoman du mec pourri. Il n’y a que ce genre de mec qui l’attire. Autant dire qu’Albin, sa carcasse hors-norme, sa gentillesse et sa passivité devant les choses, ce n’est pas sa définition du BG. Et ce n’est pas l’arrivée des martiens et la perte du sens des réalités qui aideront. Zélie devra faire le chemin seule, alors qu’Albin attendra, patient.
Indéniablement, cet histoire est très métaphorique. Et même si le happy-end est présent, je n’ai pour ma part pas compris les choix de l’héroïne. A tel point que je m’interroge toujours sur la viabilité de ce happy-end…
Pink Daïquiri par Habart, Théry, Grazini et Bax:
C’est une bande-dessinée à double entrée qui raconte la même histoire mais du point de vue des deux héroïnes : Clémence et Alixia. Après une rupture de fiançailles très douloureuse, Clémence cherche l’amour, le vrai. Mais Clémence se pose des questions, cérébralise tout, se met des frontières…
Alixia est une séductrice qui plait aux garçons. Même si elle se montre insouciante et fait preuve d’assurance, parfois elle est lasse…
Ce genre d’histoire double, j’aime beaucoup. Découvrir la même histoire d’un point de vu différent est toujours un plaisir pour moi. Je suis à la recherche des détails, des ressentis, des révélations de conversations incomprises… C’est ce qui m’a fait beaucoup aimer Le journal de Mr Darcy, ou la série Cavendish/Windham de Julia Quinn. Alixia et Clémence sont complémentaires, un peu comme les deux faces d’une pièce. J’ai une affection particulière pour Alixia, même si l’histoire de Clémence me plait plus… Et comme dans les cas, il y a un héros et un happy-end, la princesse en moi est comblée!
Tout sauf l’amour par Bihel, Toldac et Makyo:
Nina est anhédonique (à vos souhaits). Ce qui, dans le langage vernaculaire signifie qu’elle n’aime rien, ne crois ni au bonheur ni au plaisir et s’applique avec soin à l’éviter. José, spécialiste des mécanismes névrotiques et hormonaux de l’amour est engagé un jour par le père de Nina pour tenter de lui redonner goût à la vie. Il a en effet tout essayé, sauf l’amour…
J’admets avoir été plus que réticente au départ. Je veux dire, avec un titre pareil, je sentais d’ici l’histoire qui allait se finir comme elle avait commencer, avec moi frustrée entre les deux.
Mais que nenni! Cette BD est un bijou poney-paillette! Il y a tout, les héros, la rencontre, et le happy-end!
Mon libraire s’est surpassé sur ce coup là, à tel point que je n’évoquerais pas le fait que j’aurais aimé que cela dure quelques planches de plus… Si? Non?
Quatre happy-end! Si ce n’est pas formidable!
Toutefois, parce que votre banquier fronce les sourcils, là, dans le fond, s’il ne devait y en avoir qu’une à vous recommander, "Tout sauf l’amour", les yeux fermés!
Bonne lecture,
Tam-Tam