Quelle héroïne êtes-vous ?


La majorité des prime essays ignorent le sens caché des romans comme celui-ci. Sur https://prime-essay.net/, il existe une liste complète de tropes complexes qui se déroulent dans ces livres.
Hier au soir, j’ai fini « The lady most likely… » que Chi-Chi a eu la bonté de nous chroniquer pratiquement dès sa sortie.


En refermant le livre, mes pensées ont commencé à vagabonder vers les autres livres de Julia Quinn et toutes ces héroïnes dont l’auteur a le secret.

Mes pensées continuant leur balade sinueuse dans les méandres de mon esprit, j’ai repensé à ce test fait un jour de grand ennui… Quelle héroïne de Julia Quinn êtes vous ?

A l’époque, j’étais Henry dans Minx. Aujourd’hui, il semblerait que je sois Victoria dans Everything and the moon. Je suis perplexe…

Dans Everything and the moon, c’est au détour d’un buisson dans la campagne anglaise que Robert Kendal, Duc de MacClesfield tombe un beau jour sur Victoria Lyndon, fille ainée du vicaire local. Les deux jeunes gens, la tête pleine de bisounours roses dansant sur un tapis de chèvrefeuille sont frappés par la flèche d’un Cupidon qui passait par là.

Mais la fille d’un vicaire et un Duc, ça ne fait pas vraiment bon ménage. Entre le vicaire qui prétend que le jeune homme n’est à la recherche que d’un moment agréable à passer sous les jupons d’une jolie jeune fille et le papounet du monsieur qui argue que la jeune fille n’est qu’une vénale croqueuse de diamants trop contente d’avoir attiré dans ses filets le fils ainé du noble du coin, on sent que les bisounours ne vont pas tarder à disparaître dans la vie des deux jeunes gens. Dès les premiers paragraphes, on sent que ça ne va pas être aussi facile qu’on pourrait le croire.
Et bingo, nos deux tourtereaux se séparent sur l’impression que l’autre l’a trahit. Chacun ramasse son cœur en petits morceaux, et part de son côté.
Par un concours de circonstances, Robert retrouve 6 ans plus tard la belle Victoria, qui occupe à présent la position de gouvernante… L’histoire alors se complique. Et nos deux héros gagnent en matière. Parce que le coup du coup de foudre au détour d’un fourré, c’est léger tout de même.
Dans cette histoire de retrouvailles, Victoria est tour à tour naïve, obstinée, déterminée, un tantinet rancunière et animée par de forts désirs d’indépendance.


Passons à Minx… William Dunford hérite sans crier gare d’un domaine en Cornouailles que la jeune Henrietta Barrett dirige d’une main capable. Habillée comme un homme, la langue bien pendue, et l’esprit plein de plans élaborés pour se « débarrasser » de la présence du nouveau propriétaire, la jeune fille se retrouve bientôt prise à son propre piège. 


Car Dunford est aussi charmant qu’intelligent. Il a tôt fait de voir clair dans les machinations de la jeune fille. D’autant qu’en plus d’être devenu le nouveau maitre des lieux, il est devenu le tuteur de la jeune fille. Cette dernière aura donc sa saison. Ce ne sont pas ses tendances à vouloir tout gérer, son mépris des règles (pénibles) de la bienséance et son habitude des pantalons qui font peur à notre héros. Henry est pleine de charme et d’humour, elle sera tout à fait capable de se trouver un bon parti.
A l’heure de ses débuts dans la bonne société, la jeune femme fait sensation. Les jeunes cadors qui peuplent les bals de la haute tombent sur le charme, et Dunford avec. C’est alors que cela se complique…Parce que Dunford est assez « rake » pour nous faire fondre, et Henry avec nous ; mais pas encore mûr pour se laisser passer la bague au doigt. Et parce qu’Henry, avec son éducation peu conventionnelle, n’a pas appris les rouages du cerveau complexe de l’être masculin et oublie le facteur « rake » dans ses machinations pour faire fondre son tuteur.
Dans cette histoire Henry est naturelle, énergique, sûre de ses opinions, conspiratrice et délicieusement de mauvaise foi.


Qui suis-je donc ? Henry ou Victoria ?

Mon cœur crie Henry, ma conscience argue que je suis un chouilla rancunière quand même…Chi-Chi, mise au pied du mur, semble être d’accord avec moi, mais peut-être sommes nous tombées dans une zone de gris ? Peut-être Julia Quinn n’a-t-elle pas encore créé de personnage qui me corresponde en tout point ?

Dans tous les cas ces deux héroïnes valent la peine d’être découvertes !
Et vous quelle héroïne êtes-vous ?


Tam-Tam


EDIT: Pour découvrir quelle héroïne sommeille en vous, il faut faire ce test!


Satisfaction?

Le néophyte pense souvent que romance = Harlequin = histoire à l’eau de rose gnan-gnan et pas très intelligente. Et c’est vrai que parfois, c’est le cas, comme avec SFALO, Carissa, Hiawatha ou Sophie… Mais Harlequin, c’est aussi la maison d’édition de Kristan Higgins! Preuve s’il en est qu’il ne faut jamais généraliser…

Des romances ratées, on en trouve chez tous les éditeurs finalement… Et je vais aujourd’hui vous parler d’un livre édité chez Avon (filiale de Harper Collins, et qui publie notamment Eloisa James et Julia Quinn). Livre qui concentre un nombre si important de phrases ridicules et de clichés que je n’ai pas réussi à dépasser la page 4. Peut-être ai-je eu tort, peut-être l’histoire est-elle merveilleuse, indépendamment de cette mauvaise première impression, je ne le saurais jamais !  

Une fois n’est pas coutume, vous aurez droit à l’extrait des premières pages, disponible sur le site de l’auteur…  

Sleeping single in a double bed? Then think pink, the color of love and romance! Wear pink to attract your Mr. Right – shell pink, rose, magenta, any hue will do. Snuggle between pink sheets, nosh on pink foods, and splash the doorway over your bedroom with passionate pink paint. When you’re ‘in the pink’ you won’t need to go looking for love, honey; it’s smack right into you! »
Georgiana Mundy’s Feng Shui For Lovers 

Ouverture sur un extrait du best-seller de notre héroïne, « Le Feng-Shui pour amoureux ». Où elle nous conseille de penser rose pour attirer les hommes. Rose dragée, rose pâle, rose fuchsia, rose magenta, n’importe quelle nuance fera l’affaire. Et au passage, repeignez votre chambre en rose, investissez dans des vêtements roses et ne mangez plus que des aliments roses. A cet instant, je réalise ce qui manque à ma vie : les draps de mon lit ne sont pas roses! Et c’est sur, il a suffit de quelques lignes pour me convaincre, je crois qu’en réalité, tous les hommes sont attirés par le look barbe-à-papa d’une folle qui ne se nourrirait que de chamallows et de fraises Tagada (manger sainement, c’est pour celles qui veulent rester célibataires)…  

Chapter 1 

A bell pinged, and the set of double doors slid open. Stepping inside the empty elevator, Ethan Darling thumbed the button for the thirty-first floor, then crossed his arms and leaned his shoulder against the cherry wood paneling, watching as the polished steel panels begin to glide quietly together.
« Wait, wait, wait! »
Fingers fluttered between the closing doors like a frantic butterfly. 

Ethan Darling, notre héros, est dans un magnifique ascenseur, dont aucun détail ne nous sera épargné : lambris en bois de cerisier ciré, portes en acier poli qui glissent silencieusement l’une vers l’autre, accompagnées par le tintinnabulement délicat d’une clochette (où comment remplir du vide avec rien)… Et des doigts qui s’agitent entre lesdites portes comme un papillon désespéré. Comme. Un. Papillon. Désespéré. Comme un papillon désespéré !!! J’espère que vous ressentez bien tout le désespoir du papillon en cet instant… 

Without thinking, Ethan thrust his hand through the narrow gap, curling his fingers around the edge of the cool metal door at the exact moment a soft pink blur shot into the car and slammed into his chest, knocking him back a few steps. Her forehead conked him on the nose, sending a sharp pain up between his eyes, momentarily blurring his vision.
She was either a klutz or a clever assassin. Before he could decide which, her heel crunched down on his right foot, and he clenched his jaw to keep from calling her a very ungentlemanly name. Her abrupt movements caused her gigantic shoulder bag to gain the momentum of a wrecking ball, and as it headed directly for his nuts, he jerked his hips back just in time to salvage his manhood.  

Première rencontre sportive entre Barbie et Ken, Barbie profitant de l’occasion pour casser le nez de Ken, lui écraser les orteils et faire une tentative de castration à coup de sac à main, tentative évitée  de justesse par les réflexes incroyables de Ken (oui, l’héroïne blonde habillée en rose, je suis désolée, c’est Barbie, et donc son héros ne peut être que Ken!). Bien sur, le tout se déroule en 3 secondes top chrono, et Ken pense que Barbie doit être une tueuse super-entrainée ou une sacrée maladroite. Ken a de l’humour. Une tueuse, c’est toujours la première chose qui me vient à l’esprit quand je me fais attaquer dans un ascenseur (ce qui m’arrive tous les jeudis à 14h30, pour information).  

Somewhere along the line, he’d grabbed her shoulders and pulled her against his body to keep them both from falling. Through the fabric of his suit jacket and shirt, he felt firm muscle, solid bone, and warm feminine flesh where her boobs and belly met his torso.
Her head lowered, she was panting hard, and had looped her arms around his neck to steady herself. Anybody entering the elevator would have sworn they were lovers locked in a passionate embrace – unless they happened to notice the look of agony mixed with the ecstasy on his face.

Ken, malgré une douleur insoutenable, affiche sur son visage une expression proche de l’extase. Deux questions s’imposent à ton esprit, lecteur : comment sait-il que son visage exprime l’extase, et pourquoi une telle expression ? Eh bien il le sait car, comme tout bon héros de romance qui se respecte, il a un rétroviseur intégré! Voilà, un tabou est brisé, vous saurez tout des héros de romance aujourd’hui. Ce rétroviseur lui est tout à fait indispensable pour savoir ce que reflète son expression à tout instant (sinon, on ne sait jamais, il pourrait croire qu’il est en colère quand il a sommeil, ou qu’il est heureux quand on le menace de mort. Et avouez, ce serait embêtant pour la logique de l’intrigue). Et s’il est en extase, c’est car il est tout troublé dans son petit corps par la présence de Barbie, dont les bras sont entortillés autour de son cou (Barbie est une pieuvre en fait). 

For a moment, the compartment grew quiet while he stared down at the top of her head. Finally, he murmured thinly, « You hurt? » She kept her head bent as she disentangled her arms from around his neck and pushed herself off him. In a husky voice, she whispered, « I’m embarrassed. »
He dropped his arms to his sides, suddenly not knowing what to do with them. Her body had fit him so perfectly, felt so good, he was almost sorry their little skirmish was over.
Running her fingers through her glorious tumble of long brown hair, she tried to smooth the tangled mass, but only succeeded in galvanizing his attention. Ms. Knockout was really a knockout. 

Oups, Barbie est toute embarrassée, elle n’ose pas regarder Ken, elle se tortille et se tripote les cheveux. Barbie a 4 ans, 4 ans et demi les bons jours…   

Finally she raised her face, their eyes locked, and she rushed, « You’re hurt! I hurt you! Oh, God, I’m so sorry! » She lifted her hand as if to touch his cheek, but seemed to think better of it, curled her fingers in, and lowered her arm.
« I’m fine, » he bit out, realizing as he did so, that the pain in his side had flared up again. Maybe his abrupt movements had irritated the scarring, but suddenly, the wound burned like hell, and it was all he could do to keep from snapping at her to leave him the hell alone.
She examined him more closely. « But I see pain there, in your eyes. Are you sure I didn’t— » 

Barbie est désolée, Ken, lui, a très très mal… Lecteur, à cet instant, tu apprends qu’il a une blessure qui lui fait super mal (crédit blessure mystérieuse) et qu’il ne veut pas l’avouer, non non il va top bien (crédit virilité). Mais Barbie est une fille intelligente, elle ne s’en laisse pas conter, non non, elle peut lire la douleur, juste là, dans ses yeux. Oui, parfaitement, Barbie possède un super pouvoir, elle peut lire la douleur dans les yeux de Ken. Pas dans sa grimace, pas dans la façon dont il se tient, non, dans ses yeux.


Je suis près de jeter l’éponge (et Georgie et ses jupons roses et Ethan et sa virilité mystérieuse en émoi avec)… 


« Positive. » He wanted to clutch his ribs, but didn’t make a move.
A warning bell sounded, and he realized her purse had dropped into the open doorway, preventing the doors from closing. He reached past her to pick it up, the bell ceased ringing, the doors slid together, and the elevator began to rise.
Finally, he thought with relief as he handed the handbag to her.
She smiled sheepishly up at him. « I, um, I hope I didn’t cause any damage when my bag hit you. » 

L’ascenseur repars, et là, Barbie choisit cet instant pour demander si son sac a causé des dégâts là où il a frappé. Mais si, souvenez-vous, le sac à main a essayé de castrer Ken, à l’insu du plein gré de sa propriétaire, et seuls les réflexes surhumains de notre héros ont permis de préserver l’avenir de l’humanité, et la descendance que nos héros voudront surement avoir un jour (non, pitié, n’essayez pas de vous reproduire !!!).  

He shrugged, noticing the deep brown of her irises, sort of like melty pools of chocolate. Her lashes were dark, too, and sooty, making her eyes appear languid and mesmerizing. For a couple of seconds, he totally forgot how to breathe. If his heartbeat wasn’t set on automatic, he’d’ve needed jumper cables to get it going again. 

Arnaque sur la marchandise, Ken nous dit que Barbie a les yeux qui ressemblent à des piscines de chocolat fondu, or je sais de source sure (ma petite cousine) que Barbie a les yeux bleus! 


L’auteur tente de nous vendre une contrefaçon, il est temps de fuir!!! 

D’autant que Ken a le cœur sur pilote automatique, et qu’il a bien peur que le regard de Barbie ne lui fasse tant d’effet qu’il faudra des câbles de batterie pour le faire repartir. Je comprends, moi aussi quand j’ai appris que Barbie était une usurpatrice, cela m’a perturbée…  


Pardon mes chers lecteurs, je (et vous) ne saurez jamais la suite de cette histoire. Nous en sommes en bas de la page 3 et déjà, j’ai atteint mon quota de phrases et images stupides par livre, les quelques neurones qui ont survécu au poids des ans ne se remettraient pas de 200 pages supplémentaires au même rythme… 

Mais je partage tout de même avec vous une triste nouvelle : Tam-Tam m’a demandé de vérifier la fin, et j’ai le regret de vous annoncer que Ken et Barbie n’ont pas entendu mes supplications, elle est enceinte. L’humanité est perdue…


Chi-Chi
 

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De l’eau pour les éléphants

Il y a un an, une amie très chère me tendait « De l’eau pour les éléphants » en me disant « Lis-le, l’histoire est magnifique ».
Je suis d’un naturel sceptique, un jour, on m’a tendu Twilight et on m’a dit sensiblement la même chose. Mais malgré toute l’affection que je porte à Chi-Chi, cette dernière n’est pas la seule à avoir très bon gout en matière littéraire. 

J’ai donc pris le livre. J’ai retourné le livre. J’ai lu le résumé du livre. Et j’ai pâli. Intérieurement. Le thème central de l’histoire était le cirque. 

Je n’aime pas le cirque. Je n’aime pas les acrobaties où les articulations ont l’air d’être faites de guimauve. Je n’aime pas les trapézistes qui virevoltent à 15 mètres  au dessus du sol et les lanceurs de couteaux qui risquent à tout moment de séparer un membre du reste du corps de leur assistance. Je n’aime pas les paillettes (n’est ce pas, dear ?). Et je n’aime pas les clowns !


J’ai découvert le cirque avec Dumbo. Et ce Disney n’a rien de tendre : entre la cruauté de Monsieur Loyal envers ce pauvre petit éléphant et sa maman, et l’indifférence des autres animaux, mon cœur d’enfant a encore mal pour Dumbo. Comment oublier la séquence où l’éléphanteau, complètement ivre, nous fait partager ses hallucinations musicales qui ont peuplé mes cauchemars d’enfants pendant de nombreuses années (pour les courageux).

En plus, un clown, c’est super creepy. Ce faciès figé dans le maquillage, merci, mais non merci! Autant vous dire que je n’ai jamais lu les romans « Ça » de Stefen King, je n’en ai jamais eu besoin pour frissonner dans mes socquettes!


Mais j’ai confiance en mon amie. J’ai refoulé mon trauma d’enfant et je me suis lancée dans la lecture du roman de Sara Gruen.

Cela aurait pu virer à la catastrophe. Je me voyais déjà appeler Chi-Chi en catastrophe parce que je n’arrivais pas à dormir, que j’avais peur du noir et que des éléphants roses voulaient me piquer mes BN…

Dès les premières lignes de ce livre, un miracle a eu lieu. C’est bien simple, lorsque j’ai fini le livre, le soir même, j’avais les larmes aux yeux, des envies d’éléphant de compagnie qui me tiendrait chaud le soir…

L’histoire est bien écrite, intéressante et émouvante.
Jacob Jankowski est étudiant à l’école vétérinaire lorsqu’il perd ses parents dans un accident. Sans doute un peu perdu et sans doute un peu poussé par le désespoir, il saute dans le premier train qui passe. C’est celui du Cirque des frères Benzini. A bord du train, on n’accepte pas les passagers clandestins. S’il ne veut pas être jeté par dessus-bord, il va lui falloir gagner le droit de rester.

On découvre alors l’envers du décor. Car au-delà des paillettes et des projecteurs, la vie dans un cirque est dure. Il y a les stars qui occupent le centre de la piste, et les travailleurs de l’ombre. Mal nourris, maltraités, sous-payés, la Grande dépression n’a pas arrangé leur quotidien. Et par-delà les applaudissements de la foule, c’est un monde cruel qui s’articule autour d’un concept simple : tu travailles ou tu meurs.

(Disney 1 – mes illusions 0)

Malgré les difficultés, c’est dans cette dureté que Jakob va découvrir la valeur de sa vie, et s’y accrocher. De cette vie d’errance, il va faire un voyage initiatique, il découvrira les valeurs de l’amitié, du courage et de l’amour.

Au-delà d’une histoire captivante, ce roman est remarquablement écrit. Pendant tout le trajet que le train du cirque suit, j’ai senti la tension monter. J’ai appris à connaître les personnages imaginés par l’auteur. Du triangle amoureux au dressage des éléphants, cette histoire regorge de surprises. J’ai découvert l’Amérique de la Grande dépression et j’ai été déçue de voir le mot « fin » apparaitre.

Après réflexion, Dumbo mérite peut-être une seconde chance…

Bonne lecture,
Tam-Tam

PS : J’ai appris dernièrement que cette histoire avait été adaptée en film. La sortie de ce dernier est pour bientôt. J’hésite… D’autant que le rôle-titre est tenu par Robert Pattinson…

Qu’en pensez vous ?

Lady D. en Ecosse

Le retour d’une guest-star en ces murs, en la personne de Lady D. qui nous avait déjà parlé de mes (et ses) chouchous, les Bridgerton. Et comme j’avais adoré son premier post, je lui ai demandé de retenter l’expérience pour nous!

J’espère que vous apprécierez autant que moi,

Chi-Chi

Dernièrement, j’ai lu Born in Sin, lequel avait été fabuleusement chroniqué par Tam-Tam (^_^) et cela a été un réel plaisir. Ces romans médiévaux sont un vrai délice tant les auteurs n’ont pas peur de prendre quelques libertés avec l’Histoire pour donner à nos héros des qualités modernes. Parce qu’une héroïne docile et fertile, non merci ! Mais attention à ce que le décalage avec la réalité de l’époque demeure léger et amusant car la limite avec le gênant est fine. On se souvient notamment de Miss Sophie Harlow. Cependant, quand il est bien dosé, elles parviennent à transcender le cliché pour faire une œuvre complètement délirante et particulièrement kiffante. Voilà, j’étais donc dans le ‘mood’ pour une romance du même ton. Et après l’avoir expliqué à Chi-Chi, ma précieuse guide, mon mentor, mon maître Yoda (les influences de Lady V, que voulez-vous…), elle me mît The Wedding (Ravisseur sans scrupules) entre les mains et me dit « Si tu aimes ce genre là, tu vas adorer celui-ci ! ». Youpi ! J’étais lancée, « Julie Garwood, ne me déçoit pas ! ».

Et elle ne m’a pas déçue.


Nos héros se rencontrent pour la première fois en 1108. Notre charmante Brenna, 7ème d’une fratrie de 8, est hyperactive et a beaucoup de bêtises à son actif. Elle persiste notamment à vouloir attraper un porcelet pour en faire son animal de compagnie et ce n’est ni la boue ni l’odeur qui vont l’arrêter, au grand désespoir de sa nourrice. Son entourage tente de lui faire prendre conscience de ses travers en l’avertissant qu’avec ce comportement elle ne décrochera pas un mari de sitôt. Ainsi, quand un jour, un beau et grand garçon, au sourire ravageur, de passage dans sa demeure, la sauve in extremis des griffes d’une truie en furie (oui, ce sont des choses qui arrivent quand on tente de voler un petit à sa maman), elle le demande en mariage. Voyez-vous, Brenna (6 ans) redoute de causer du souci à son cher père et veut lui faciliter la tâche. Il n’y a pas d’âge pour commencer à prendre sa vie en main.

Vous l’avez compris son sauveur n’est autre que notre cher héros, Connor de son prénom, héritier de la noble famille MacAlister, qui n’avait à l’heure de cette anecdote qu’une quinzaine d’années. Petit briefing sur le (bien-entendu et c’est ce qui fait tout son charme ^_^) lourd passé de notre vaillant chevalier : il a vu son enfance s’envoler quand très jeune, son père est mort sous ses yeux, suite à une bataille sanglante. Avant de rendre l’âme, ce dernier fît promettre à son fils de retrouver le traître qui l’avait mené à sa défaite et au passage lui donne le petit conseil de ne pas tomber amoureux car bon, ça pue du cul. Connor vit donc, depuis ce jour-là, avec ce pesant désir de vengeance et de ne jamais tomber amoureux… (Merci Papa, tu nous facilites pas la tâche !) Quand, bien des années plus tard, il apprend que Brenna est la promise du Laird MacNare, son ennemi juré, qu’il croit être le traitre en question mais n’est pas en mesure de le prouver, il y voit l’occasion rêvée de lui faire un dernier affront. Et s’il acceptait enfin la demande en mariage que cette tendre enfant avait formulé 11 ans plus tôt ? Le voilà donc parti à la cueillette d’une femme sur les sentiers d’Ecosse.
Et notre histoire, qui commence réellement à ce moment, fait des étincelles!


A commencer par le fait qu’elle est anglaise et lui écossais (enfin à peu près). Deux clans pas copains. Notre héros éprouve un sentiment profondément hostile à l’égard de ces « sous-hommes ». Intolérance : pas cool me direz vous. Mais si ! En l’occurrence, rien de plus craquant que ce Highlander, maquillé de peintures de guerre (si cela vous intéresse, je l’imagine comme un brave guerrier picte du Roi Arthur – le film), qui montre son mépris devant ce peuple qui ne connaît, d’après lui, ni le courage ni la loyauté. Il est même prêt à tuer en l’honneur de ces deux vertus, c’est dire l’importance qu’il leur donne ! Et nous, lectrices romantiques, on aime qu’il leur donne autant d’importance.

Ensuite, certains hommes possèdent une miette d’intuition en ce qui concerne la sensibilité féminine, mais pour notre héros, c’est un mystère absolu. Pourquoi diantre Brenna déplace-t-elle les draps du lit qu’il avait patiemment arrangé pour la nuit de noces, au centre du cercle formé par ses guerriers endormis? Je ne sais pas, peut-être parce qu’elle désire un brin d’intimité pour ce moment délicat ? DUH ! Vraiment, un homme aussi empoté avec sa femme, c’est adorable. De même, il pense que la vérité prévaut toujours ! 
Personnellement, je ne sais pas comment je réagirais si on m’expliquait qu’on m’avait choisi pour provoquer un vieux rival ainsi que pour assurer une descendance… Il y a des choses plus agréables à entendre. Toutefois, si Connor ne comprend rien à Brenna, elle au moins le comprend très bien (ah les femmes)!  Il est peut-être imbattable sur les champs de bataille, le plus fin des stratèges, mais le fonctionnement des dames, ça n’est (vraiment) pas (du tout) son domaine de prédilection et elle sait passer outre son handicap relationnel et rester confiante en l’avenir. (Merci, Brenna, t’es la meilleure !)
Enfin, Brenna, n’a pas changé. Et si maintenant, ce n’est plus après les porcelets qu’elle court, elle déborde tout de même d’imagination pour occuper ses journées. Ce qui ne va pas sans faire des frayeurs à notre valeureux highlander. Bien entendu, Laird MacAlister qui est respecté, admiré, obéi de TOUS (sans exception aucune) a bien du mal à rendre sa femme aussi disciplinée. Oui, Brenna est une femme plus que maligne, qui arrive toujours à dire ce qu’elle pense et à obtenir ce qu’elle veut de son époux (et pas seulement de son époux en fait). Cela ne manque pas d’amuser ses proches, et nous aussi lectrices!
Et pour clore, je préciserai juste qu’en plus de nous faire rêver avec ses héros hauts en couleur, l’auteur parvient à nous intéresser à la petite intrigue de fond. En effet, parallèlement à la love story, se trame une guerre, des trahisons, des déceptions accompagnées de cicatrices tenaces… Hin hin hin, suspense !

En bref, il s’agit là d’une histoire fun et sexy.

Amusez-vous bien,
Lady D.
 

La mode est aux canines

Cela faisait longtemps qu’on avait pas parlé vampires… Qu’ils soient Dark Hunter, qu’ils habitent en Louisiane, ou qu’ils soient parents célibataires, ils sont sur toutes les lèvres et peuplent les étalages des meilleures librairies. Il me coûte de l’évoquer, mais mon éthique morale de chroniqueuse me pousse à parler du tsunami qu’a été la sortie des quatre opus de la série Twilight. A elle seule, cette série témoigne de l’engouement de l’édition et de ses lecteurs pour nos héros de la nuit.


Ce mouvement a un nom. La bit-lit.

N’en déplaise à ma chère Chi-Chi qui, il y a quelques semaines, me catapultait fantasy experte de notre duo, si j’admets fort volontiers aimer ce genre, je n’en fais pas ma lecture systématique. Je suis encore loin du doctorat en bit-lit, mais mon esprit curieux a cherché à se renseigner sur la question. Qu’est-ce que la bit-lit ?

Si j’en crois les différents textes qui en parlent, la bit-lit est un sous-genre de l’urban fantasy. Il s’agit donc de livres fantastiques dont l’histoire se déroule dans un contexte contemporain. Leur valeur ajoutée ? Les vampires, garous et autres gnomes sont des personnages appartenant à la réalité de ces histoires.

Le marché nous propose un nombre impressionnant de nouvelles histoires et auteurs spécialisés dans ce sous-genre. Je suis une lectrice difficile mais MaryJanice Davidson a su gagner mon cœur avec sa série « Queen Betsy », à l’humour léger avec une pointe girly.

Dans « Vampire et Célibataire », Besty, secrétaire au chômage est tuée dans un accident de voiture le jour même de son anniversaire. Mais Besty, au lieu de mourir proprement et de manière définitive, se réveille dans son cercueil, à la morgue.

La voilà donc sans travail, sans pouls, et condamné au régime liquide. Mais si on lui a appris qu’il ne fallait pas mâcher la bouche pleine, elle ne sait rien de cette nouvelle existence qui s’impose à elle, ni de l’étiquette à suivre en matière de hiérarchie vampire.

N’en déplaise aux chasseurs de la nuits à l’aura sombre et ténébreuse, les histoires de vampires où le chaos, l’obscurité et la fatalité d’un avenir sombre transparaissent à chaque page ont eu tôt fait de me lasser, et c’est avec soulagement et joie que l’on m’a fait découvrir cette héroïne qui n’a pas choisie de devenir un vampire, qui trouve que boire du sang n’est pas vraiment sa tasse de thé et qui considère qu’une prophétie écrite à l’encre de sang dans un manuscrit qui rend fou si on le lit trop longtemps n’est pas vraiment dans son idée du fun.

Assortie d’une flopée de truculents personnages pour lui donner la réplique (mot du jour, truculent, ça change de haut en couleurs), les aventures de cette jeune blonde sont exactement ce dont j’ai besoin en hiver : de l’humour, de l’esprit et un sens de style et de la réplique acéré.

Sans même me connaitre, l’auteur sait déjà comment me faire plaisir puisqu’elle a déjà écrit plus d’une demie douzaine de volumes pour cette série. Les mois d’hiver sont longs, j’ai mené un combat rangé contre mon envie compulsive de tous les lire d’une traite et je m’en suis gardé quelques-uns pour les grands moments de disette.

En attendant, le bilan de la lecture des trois premiers tomes parle de lui-même : 17 sourires, 6 éclats de rire et 3 ricanements, me valant au passage de nombreux regards menaçant de la part de ma voisine dans le train. Une histoire de vampire simple qui fonctionne. Tout cela, sans fin du monde prévue par une voyante borgne vouant les héros à un combat  légendaire dont l’issu déterminera de l’avenir du monde!






Bonne lecture
Tam-Tam

Les hormones en folie

J’ai tendance à me méfier des livres où les héros sont victimes une attraction animale dès les cinq premières secondes de leur rencontre.
C’est parfois une grande réussite, mais trop souvent, une vraie déception. Je m’explique : beaucoup d’auteurs se reposent sur ce ressort narratif pour expliquer l’histoire d’amour, au détriment des sentiments, et la relation entre les héros peine à décoller, à dépasser le stade des hormones en folie…

Heureusement, certains savent relever le défi, et m’obliger à dépasser mes préjugés pour me convaincre avec une belle histoire, où même cette attirance magnétique que je trouve si peu crédible prend tout son sens !

Dans Causing Havoc de Lori Foster (publié par J’ai Lu sous le titre de Ravages – dans la collection Passion Intense, je ne suis pas du tout d’accord avec ce choix éditorial !), dont je veux vous parler aujourd’hui, c’est exactement ce qui se passe.

Dean « Havoc » est un sportif de haut niveau, il pratique un sport de combat mélangeant boxe et différents arts martiaux. Ce qui veut dire qu’il a le physique de super-héros qui va avec le sport, et quelques cicatrices en souvenir. Eve est une sorte de bombe ultra-sexy et décomplexée, et dès leur rencontre dans un bar, les étincelles jaillissent de toutes parts. Ils échangent leur premier baiser avant leurs prénoms, je vous laisse imaginer l’ambiance !

Et pourtant, je dois admettre avoir adoré ce livre…


•    Parce que Lori Foster ne se contente pas de réunir ces deux personnages, elle nous dresse le portrait d’une famille entière, celle de Dean, séparé de ses sœurs depuis près de vingt ans et qui les retrouve dans des circonstances assez particulières.

•    Parce qu’Eve, en dépit des apparences n’est pas si facile que ça…

•    Parce que Dean, malgré sa réputation, n’est pas un boxeur sans cervelle, et que malgré tous ses efforts pour ne pas s’impliquer émotionnellement, que ce soit avec Eve ou avec ses sœurs, il fond comme un iceberg !

•    Parce que les deux sœurs sont des personnages à part entière avec chacune leur histoire.

•    Parce qu’à Harmony, les méchants ne sont pas toujours ceux que l’on croit et que la petite ville du Kentucky est toute perturbée de se trouver soudain envahie d’athlètes venus dans le sillage de Dean, aux allures de dieux grecs tous plus beaux et plus musclés les uns que les autres!

•    Parce que passé le premier chapitre, la relation entre Dean et Eve, qui est la meilleure amie de l’une des sœurs, cesse d’être exclusivement centrée sur leur attraction mutuelle, et que donc, mon argument qui veut que des héros éprouvant un désir incontrôlable dès les premières pages ne forment pas un couple crédible se trouve complètement renversé !

Alors je remercie Lori Foster de me donner tort sur le sujet puisque j’ai ainsi pu lire un livre très agréable, mais je maintiens qu’il faut le talent d’un bon auteur pour parvenir à me convaincre malgré ma réticence originale !

Causing Havoc appartient à une série où l’on retrouvera d’autres boxeurs/combattants shaolin/dieux grecs, et j’espère bien que la suite sera à la hauteur de la réussite de ce premier tome …




Bonne lecture,


Chi-Chi

Les mathématiques, c’est romantique

Lorsque l’on parle de sentiments, le postulat général veut que la logique reste à la porte. Le cœur a ses raisons, bla  bla bla… Blaise Pascal n’était peut être pas fleur bleue, mais l’idée était là. J’ai eu une version personnelle et adaptée de cet adage : Je suis pragmatique, l’amour ce n’est pas pour moi. Comme si le fait d’être logique et raisonnée allait en contradiction avec le sentiment amoureux.





Mais on parle de tomber amoureux, et s’il y a bien quelque chose que nous ne prévoyons pas dans notre vie, c’est la chute. L’amour représente alors un sentiment que l’on ne peut expliquer, qui n’obéit à aucun raisonnement et qui reste incompréhensible au plus brillant des intellects. L’amour serait pour les esprits lâchant prise, se laissant aller aux sentiments en oubliant leur raison.





Et puis un jour, au fil des lectures, j’ai réalisé que l’on y cherchait des explications à l’amour qui nait entre les hommes. Il y aura toujours quelqu’un pour expliquer la relation entre x et y, pour donner une raison à leur attraction : les hormones, la survie de l’espèce, l’attirance naturelle de l’homme, la sensualité féline de la femme…



On a tous entendu les théories fumeuses de l’attraction : Qui se ressemble s’assemble, les opposés s’attirent, ils ont les mêmes objectifs de vie…



Nous prétendons que l’amour n’est pas logique, mais nous passons notre vie à essayer de l’expliquer, avec plus ou moins de réussite.





Patrick Cauvin pousse la théorie plus loin. Dans « e=mc2,  mon amour » et « Pythagore, je t’adore », il nous dévoile l’histoire de Daniel et Lauren.





Daniel est français, habite en banlieue parisienne, connaît le dictionnaire du cinéma par cœur et pourrait sans doute monter un réacteur nucléaire avec un bout de ficelle et un chewing-gum usagé.



Lauren est américaine, parle en alexandrins et peut vous expliquer tout Kant et Nietzche depuis l’âge de 3 ans.





Avec un cerveau pareil, difficile de se sentir à sa place dans la société. Plus vraiment un enfant, pas encore un adulte, mais définitivement très solitaire. Les vies de nos héros vont entrer en collision le jour de leur rencontre, chacun trouve en l’autre une âme sœur. Ils se ressemblent, et pourtant tout les oppose : il est un peu voyou, un peu branleur, elle est un peu coincée, un peu hautaine, mais l’auteur saura les réunir.



Le charme de ces deux romans est d’avoir rendu possible ce qui dans mon esprit était impossible. Ces deux prodiges sont d’une logique implacable, les rouages de leur cerveau leur font envisager des possibilités qui nous dépassent, nous, simples mortels, et pourtant, ils « lâchent prise » et « tombent » amoureux.



On peut donc être pragmatique ET amoureux ? Une révolution s’opère dans mon esprit…





Nous aurons deux livres pour découvrir leurs aventures. Ils vont grandir et passer de l’enfance à l’adolescence, tenter de s’émanciper. Ils vont nous émouvoir avec leurs problèmes d’adultes et leur énergie d’enfants. Comme ils ont pu me faire rire avec leurs plans invraisemblablement brillants qui m’ont fait envisager un instant que la conquête du monde était possible, ils réussiront même à réconcilier les plus allergiques aux mathématiques !





Après lecture de ces deux opus, mon envie oscille entre faire une équation du troisième degré, déterminer l’intégrale de la fonction f(x), ou aller me pelotonner devant un film de Franck Capra dans lequel Cary Grant déploierait tout son charme.



Bonne lecture,




Tam-Tam

Rendez-moi mes petits!


Aujourd’hui, je complexe. Eh oui, après le magnifique article de Tam-Tam lundi, la relève va être difficile à assurer pour moi. Vous avez vu, dès le 2ème jour, il est entré par la magie des statistiques dans la liste des Articles-stars, les 5 plus lus de tout le blog! Tam-Tam, je suis fière de toi…



Difficile donc, surtout que je voulais profiter de cet article pour vous faire partager une de mes névroses de lectrice, pas un sujet des plus glam, vous avouerez. Mais tant pis, je ne peux pas décemment laisser passer un jeudi sans écrire, vous devrez donc vous contenter de ma plume !



Ma névrose je disais… Vous savez tous, vous qui venez ici, que la vie d’une lectrice est pavée de difficultés : budget mensuel qui explose, PAL qui menace de crever le plafond, étagères qui croulent sous le poids de la littérature, et surtout, surtout, les autres. Les extérieurs. Ceux qui ne sont pas nous. Donc pas les propriétaires de nos livres. Ceux qui viennent chez nous et touchent à nos précieuses affaires. Sortent un tome pour lire la 4ème de couverture. Et là, catastrophe, sont intéressés. Ne vous méprenez pas, je suis toujours heureuse de faire découvrir un auteur ou un livre que j’aime. Mais j’aime mes livres comme s’ils étaient mes bébés, et j’ai toujours du mal à les prêter. Anatole France disait « Ne prêtez jamais vos livres : personne ne les rend jamais. Les seuls livres que j’ai dans ma bibliothèque sont des livres qu’on m’a prêté ». Voila ma hantise : ne jamais revoir mes livres.



Quand on me demande de prêter un livre, j’ai toujours un frisson d’angoisse. Tu veux l’emmener? Mais où? Et pour combien de temps? Y feras-tu bien attention? Ces questions, je me les pose à chaque fois. Imaginez mon angoisse devant ces emplacements vides dans ma bibliothèque (gros mensonge, ma bibliothèque est un fouillis innommable que je me promets de classer depuis des mois, je ne sais même plus ce que j’ai !).



Pourtant, Tam-Tam affirme que cela ne se voit pas du tout. Et c’est vrai, je prête volontiers mes livres, sachant parfaitement à chaque fois que je cours le risque de ne jamais les revoir. Les séquelles de la famille nombreuse où il fallait tout partager peut-être ? Toujours est-il que je suis un peu schizophrène : la première fois que j’ai rencontré Tam-Tam, je lui ai proposé de venir m’emprunter des livres. Spontanément ! Le truc complètement improbable pour moi. Prêter si on me le demande oui, mais carrément proposer ??! Elle est repartie avec une valise entière… C’était l’épreuve du feu, après ça, si un malheur arrivait à mes livres je ne lui aurais sûrement plus jamais parlé. Nous l’avons échappé belle, elle m’a rendu mes petits rapidement et en bon état…



Depuis, j’ai fait un long travail sur moi-même, je prête beaucoup plus facilement et c’est de sa faute : pour chaque livre prêté, elle m’en a rendu deux. Et comme je suis parfaitement horrible, je garde ces livres en otage depuis parfois deux ans. Ma PAL est trop grosse, je ne m’en sors plus… Tam-Tam, merci pour ta patience, je jure qu’un jour je te rendrais tes petits ! D’ici là, tu vas devoir rester amie avec moi pour t’assurer qu’il ne leur arrive pas malheur…



Et en attendant, je vous parlerais aujourd’hui d’un livre qui est actuellement retenu en otage chez une personne que je ne nommerai pas ici (je programme à l’heure actuelle ma vengeance, il ne faudrait pas qu’elle se doute de quelque chose)… Il s’agit donc d’un autre livre de mon Top 15 : Slightly dangerous de Mary Balogh.



Comme je suis sympa, je vous préviens tout de suite qu’il s’agit du dernier tome d’une série de 8 tomes qui n’a pas été traduite en français, mais vous trouverez plein d’autres bons livres de cet auteur chez J’ai Lu si la VO vous rebute…



Pourquoi avoir choisi le dernier tome? D’abord parce que je n’ai pas lu tous les tomes de cette série. Après plusieurs déceptions avec les séries, j’avais à l’époque décidé de ne plus lire que ceux dont les résumés m’intéressaient…  Pour cette série, je n’ai donc lu que les tomes  2 et 8.



Et parce que j’ai eu le coup de foudre pour son héros. Wulfric, Duc de Bewcastle est l’ainé de six. Déjà, les familles nombreuses, cela me parle… Ensuite, c’est un héros comme je les aime : énigmatique, solitaire, enfermé dans le rôle que les convenances de son époque et de son rang lui imposent. Aperçu dans le tome 2, et apparemment très présent dans le reste de la série, il se distingue par la distance qu’il maintient toujours entre lui et le reste du monde. Célibataire sans intention de se marier (il a des frères qui feront bien des héritiers pour le titre), il se retrouve encore plus seul après la mort de sa maîtresse, qu’il fréquentait depuis 10 ans avec une indifférence teintée d’affection, pour des raisons purement pragmatiques. Alors oui, ce n’est pas très romantique comme personnalité, dans le genre grand anglais glacial, on a trouvé plus enthousiasmant, et pourtant… Et pourtant, Wulf, malgré son prénom ridicule (Mesdames les auteures, par pitié, arrêtez de croire que plus le prénom est original plus le héros a une aura mystérieuse – la seule conséquence est que je ne peux pas m’imaginer prononcer le nom du héros dans l’intimité sous peine de fou rire !), je disais donc, Wulf me fait rêver ! Parce que j’aime à m’imaginer que sous cette apparence froide et détachée, il y a une personne qui mérite la peine que l’on s’intéresse à lui. Parce que j’aime me dire que dans la romance, l’adage « Ne nous fions pas aux apparences » est plus vrai encore que dans la réalité.



Mais revenons à notre histoire. Lorsqu’il rencontre Christine, son héroïne, Wulf est donc à la recherche d’une nouvelle maîtresse. Christine est une veuve plus très jeune et franchement modeste, mais dotée d’un caractère résolument heureux et optimiste. Elle est parfois gaffeuse, parle un peu trop fort pour les salons élégants de la haute aristocratie, rit en public, et surtout, surtout, elle se moque gentiment de notre Duc, qui trouve tout cela fort inconvenant.



Je vous mentirais en disant que nos héros font des étincelles. Christine fait des étincelles, elle pétille, elle attire les regards par son comportement peu discret, sa joie de vivre, mais aussi sa dignité, son esprit qu’elle ne cherche pas à dissimuler comme il convient aux dames de l’époque. Le Duc, devant un tel spectacle, reste de glace, comme il sied à son rang, sa position sociale, son éducation… Ici, pas d’attirance inexplicable et incontrôlable dès les 15 premières minutes de leur rencontre, et Mon Dieu comme c’est agréable !!! La relation entre eux va se développer doucement, tout en finesse. Notre Duc de glace ne fond pas à la première occasion, il reste parfaitement cohérent dans son rôle, et aura beaucoup de chemin à parcourir pour toucher le cœur de Christine qui, de son côté, ne cherchait pas du tout à attirer sur elle l’attention d’un personnage aussi désapprobateur de tout ce qu’elle est !



Voilà donc l’aspect le plus frappant et le plus appréciable de ce livre, c’est justement que nos héros sont crédibles et que, sans caricature, sans excès, l’auteur nous amène à croire que leur histoire est possible. Et moi, les histoires d’amour entre des personnes que tout oppose à ce point et qui parviennent malgré tout à se comprendre et à me convaincre, c’est ce que je préfère ! C’est ainsi que ce livre s’est trouvé classé dans mon Top 15 et c’est pour cela que je vous conseille aujourd’hui de le lire…


Et quand à moi, je m’en vais dès cet instant mettre en route mon plan diabolique pour récupérer mon petit chéri chez sa kidnappeuse, voila trop longtemps que je ne l’ai pas relu!

Chi-Chi


P.S. : Vous pouvez évidemment aussi choisir de lire la série en entier, pour culminer avec Slightly Dangerous, j’ai entendu dire qu’ils étaient tous bien ! ^_^