Une perle maori

Et donc là, en fait, normalement, si j’étais une fille sympa, je vous dirais que j’ai lu un livre super, et que je vous ai concocté un article aux petits oignons, rien que pour vos beaux yeux !
Bon, eh bien en fait je ne suis pas une fille sympa… parce que ce que j’ai lu récemment, ce sont des vieux Harlequin de derrière les fagots (c’est le jour des expressions à 3 francs 6 sous).
Sachez que c’est avec ces vieux Harlequin que j’ai découvert la romance, et je suis toujours amusée d’en relire parfois. Donc, en ce moment, pas d’inspiration, je me suis amusée !
Car il faut vous expliquer, je souffre de graves troubles de la personnalité, je continue à récupérer des vieux vieux vieux exemplaires chez mon bouquiniste, et plus ils sont mauvais, plus je les aime.
Quand je ne hurle pas en lisant, je suis déçue. Rassurez-vous, j’ai hurlé. Fort. Depuis, j’ai déménagé, mes voisins m’en voulait un peu…
La première chose que j’ai remarqué avec Le bijou maori de Gloria Bevan, ça a été la couverture. Avec un monsieur aux faux airs de clown. Ou de Ken raté. Je crois qu’il devait avoir l’air d’un cow-boy, essai non concluant. Et une madame avec les cils si épais que j’hésite entre une comparaison avec une balayette ou des essuie-glaces. Là encore, pour la sexytude et le glamour, on repassera !
Ensuite, je vous plante le décor (en carton pâte) :
La belle, la jeune, la pure et innocente Jenny vit à Londres avec son petit frère. Elle a vingt ans et ça fait déjà 4 ans qu’elle supporte cette charge car leurs parents sont morts dans un tragique accident de voiture. Jenny donc, à 16 ans, a pris en charge son frère de 6 ans. Mais que font les services sociaux, je vous le demande?
Jenny la pure entretient une correspondance avec sa tante Kate qui vit en Nouvelle-Zélande. Jenny la belle fréquente vaguement un jeune cadre dynamique aux dents longues. Le jeune homme, Gerry de son petit nom, trouve que Jenny et Gerry ça sonnerait bien ensemble, et a donc décidé d’épouser notre héroïne, mais seulement si elle veut bien vendre le petit frère. Enfin non, pas vendre, mais envoyer en pension au fin fond de nulle part. Les gamins c’est pénible et ils vous empêchent de sortir au cinéma, on ne va quand même pas s’embêter. Au moins, les chiens posent moins de problèmes eux, on les abandonne sur le bord d’une route et on n’en parle plus. Mais un petit frère, c’est étonnamment coriace…
Outrée, Jenny la merveilleuse refuse la proposition(pourtant si tentante) et écrit à tante Kate pour lui annoncer qu’elle accepte son invitation à venir vivre en Nouvelle Zélande. Nous sommes page 4, vous voyez comme il s’en passe des choses ! N’ayez crainte, le livre s’annonce palpitant…
Jenny la parfaite met son petit frère dans une valise et hop, direction la Nouvelle-Zélande ! Manque de chance, arrivés au fin fond de nulle part, tante Kate a disparu. Zut alors!
Heureusement, un fringant cow-boy passe par là avec ses vaches. Il leur apprend le décès de tante Kate et, devant le désarroi sans nom de notre pauvre Jenny, le voilà qui a une idée de génie : venir jouer les préceptrices des enfants de la ferme qu’il tient avec son frère. Une seule condition : Jenny doit se faire passer pour sa fiancée, car il a un pari à gagner avec ledit frère (Andrew). Ça vole haut. Et Jenny l’innocente accepte. Bah oui, où peut être le mal, c’est juste une petite blague! Nous sommes page 23. Voilà qui promet pour la suite!
Vous avez tous deviné la suite non? Jenny la merveilleuse débarque à la ferme, Andrew n’est pas content. Andrew est un homme, il est beau, il est grand, il est fort, il est viril, il est roux, il porte des chemises en tweed. Glamour toujours. Il est roux. Pardon… C’est un cow-boy néo-zélandais et il est roux. Moi, je suis une fille simple, j’aime mes clichés. Un roux c’est un irlandais, point. A l’extrême rigueur, un écossais ou un anglais. Mais un néo-zélandais… On me dit néo-zélandais, je pense All Blacks. Sur un cheval avec un chapeau de cow-boy et un pantalon à franges. Oui oui, parfaitement!
Mais là, Andrew, en plus d’être roux, n’aime pas Jenny au premier regard, ce qui ne doit pas arriver souvent à notre héroïne, vu que l’on a déjà fermement établi à quel point elle est belle, sublime, merveilleuse et parfaite !
La suite est un enchainement de péripéties ininterrompu et palpitant pour nous… Ainsi, la supercherie des fausses fiançailles est éventée le soir même quand il s’avère que le jeune cow-boy/frère a déjà une fiancée légitime. A qui il voulait faire une blague. Ou la plaquer. Ou pas… Je n’ai pas très bien compris… La grande classe en tout cas, Georges Abitbol a du passer par là!
Mais Jenny est fâchée de passer pour une intrigante sans scrupules. Ce qui ne l’empêche pas d’enfiler une robe trouvée dans le placard de sa chambre pour aller se promener. Elle ne sait pas à qui la robe appartient mais qu’importe. Jenny est au dessus de tout soupçon, personne n’irait imaginer qu’elle a juste piquer la robe de quelqu’un d’autre sans demander!
Et là, rebondissement de folie, coup de tonnerre au paradis, Jenny se prend un avion entier d’engrais sur la tête. J’en reste sans voix! Andrew est mort de rire, Jenny est fâchée car son brushing est ruiné. Avouez, ça c’est du suspens, de l’action comme on aimerait en lire plus souvent!
Pourtant, la mésaventure du brushing ne suffisant pas, Jenny va se balader sans prévenir personne et part en avion avec un gars qu’elle vient de rencontrer. En Nouvelle-Zélande, on fait de l’avion-stop, c’est plus élégant. Ces gens-là savent vivre, ce n’est pas comme nous qui prenons la voiture, comme c’est trivial et ordinaire comme moyen de transport!
Comme un malheur n’arrive jamais seul, Jenny est non seulement en rupture de laque (encore qu’en voyant la couverture, j’ai un doute sur l’authenticité de cette information), mais en plus, elle se retrouve coincée par un orage avec son chauffeur. Heureusement, Andrew vient à sa rescousse (le pilote peut crever la bouche ouverte par contre – en silence, on ne lui demande rien – c’est une punition karmique pour le coup du brushing, puisqu’il s’avère que c’est lui qui a balancé son engrais sur notre héroïque héroïne).
Jenny à peine saine et sauve, n’oublions pas que jamais deux sans trois, c’est au tour du petit frère d’avoir des ennuis! Il se retrouve coincé en haut d’un arbre… C’est plus compliqué pour redescendre, forcément! Jenny voudrait bien l’aider mais il paraît qu’elle est sotte (impossible, Jenny est parfaite – cet enfant n’y comprends rien) et Andrew doit une fois de plus intervenir. Quel héros! Jenny est pourtant re-fâchée, ce n’est pas agréable de passer pour une sotte. On a la réputation qu’on mérite en même temps!
Un peu de répit pour nos héros, Andrew emmène Jenny à la foire locale et lui offre un pendentif maori, symbole de fécondité et de fertilité (le fameux bijou du titre fait son apparition – faut-il y voir un sous-entendu, Andrew aurait envie de faire des choses fécondes et fertiles avec Jenny?). Il en profite pour lui voler un baiser fougueux en public, en toute intimité. Je suis choquée.
Assez de flâneries, une nouvelle péripétie attend notre couple nouvellement formé. Et cette fois, toute la pression repose sur Jenny… Car Andrew a oublié son pique-nique en partant travailler! Jenny va devoir traverser la pampa (enfin la pampa néo-zélandaise mais à l’en croire, c’est au moins la jungle, en plus il faut faire UNE HEURE de cheval pour s’y rendre, attention c’est sportif!!!) pour le lui apporter. C’est que Andrew sans son gouter, ce n’est pas Andrew… Qui en déduit aussitôt que Jenny la vertueuse est fait pour vivre au milieu de nulle part. Et que c’est une fille bien. Et généreuse. Et assez bonne, mais ça c’est pas encore officiel. Pour le moment elle est juste bonne à peloter dans la voiture, le mariage ne pointe pas encore le bout de son nez (de sa bague?), il s’agit d’être sur de soi, cela fait au moins deux semaines qu’ils se connaissent, c’est beaucoup certes, mais le mariage c’est pour la vie (enfin c’est ce que j’ai entendu dire…).
C’est l’état d’esprit dans lequel se trouvent notre héros quand Gerry, le prince charmant du début, fait son grand retour. Il veut récupérer Jenny. C’est qu’aucune autre femme n’est aussi belle, aussi extraordinaire, aussi parfaite que Jenny! Et au passage, il vole un baiser à notre gourgandine (nom de code pour dire qu’il lui roule une pelle – il paraît que ce n’est pas classe de dire ça…). Quelle réputation elle va avoir celle-là! Andrew découvre le pot au roses et en déduit qu’il s’est trompé. Finalement, une femme qui prépare son quatre-heure, ce n’est pas si bien que ça, si elle embrasse d’autres hommes… Au lieu de le détromper, même si elle repousse Gerry (parce que, tout bien considéré, avoir un époux dont le nom rime avec le votre, ce n’est pas très élégant), Jenny donne sa démission. Logique imparable des héroïnes Harlequin, quand tu nous tiens! (et là, c’est moi qui fait des rimes…)
Desemparée, condamnée à la solitude jusqu’à la fin de sa vie (malgré le pendentif qui lui garantissait une descendance nombreuse), Jenny pleure, elle fait ses valises.
Rassurez-vous, tout n’est pas perdu! Son petit frère, boulet un jour, boulet toujours (mais pour le mieux cette fois), dans un élan inspiré, choisit ce moment pour faire une fugue. C’est que la vie au grand air, les chevaux, les avions d’engrais, l’absence de téléphone, tout ça, il aime le petit frère. Peut-être même qu’un jour, lui aussi il voudra se trouver une femme parfaite qui lui amènera son gouter à cheval à travers la pampa! Heureusement qu’Andrew est là pour sauver la situation et consoler Jenny. Accessoirement, retrouver le boulet aussi, mais c’est un détail. Ce qui compte, c’est que nos héros sont enfin réunis par l’amour et les gouters, tout cela par le pouvoir d’un bijou maori qui n’a rien à voir avec la choucroute!
Et quand je vous disais que j’ai beaucoup ri avec ce livre… Le niveau de ridicule atteint était assez épique!
Encore une fois mes chers lecteurs, comme toujours avec ces chroniques de vieilleries, j’espère que vous avez passé un bon moment, et si l’envie vous en prenait, surtout ne lisez pas Le bijou maori!
Bonne journée,
Chi-Chi
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Dans une autre vie, James Bond était horticulteur

Vous ne le saviez pas ? Ce n’est pas grave, j’ai lu un livre où tout est bien expliqué : James Bond, dans un autre vie, avait Napoléon pour ennemi.  Il ne vivait que pour protéger sa chère Grande-Bretagne des griffes du Mini-Pouce corse! Il était courageux, il était vaillant et avec ses compères, il avait un nom de code « botaniquement chargé ». Au revoir monsieur Bond et bonjour à « l’œillet rose », « le mouron rouge » et la « gentiane violette » !

Ce jardin aux espions ouvre une nouvelle série de livres qui, pour changer, ne m’ont pas été recommandés par Chi-Chi (le monde continue de tourner? vraiment?) mais par une de nos lectrices qui a la fièvre de la romance au corps et un gout prononcé pour le sirop d’érable, j’ai nommé Pimpi.

Cette dernière, apprenant que je traversais une phase peu enviable de désert de lecture (40 livres en souffrance, mais aucune envie d’en prendre un et de l’ouvrir) s’est mise en tête de me redonner « le goût » et s’est mise à me parler de sa série chouchoute par Lauren Willig.

Vous serez rassurée d’apprendre que je ne me suis pas laissée persuader comme ça. Je ne suis pas une princesse facile! Elle a du recourir à tout son talent de persuasion, se montrer tour à tour charmeuse et catégorique… Tant et si bien que je me suis résolue à me procurer le premier de la série en audiobook (dans la vraie vie, votre Tam-Tam passe pas mal de temps au volant, l’audiobook, c’est la garantie que je puisse lire plusieurs heures par jour !) et j’ai passé la semaine à découvrir ce nouvel univers… Imaginez…

Il ne fait pas encore jour, me voici donc au volant de ma batmobile, et sur les conseils de Pimpi, l’audiobook « The Secret History of the Pink Carnation » résonne dans l’habitacle. Je découvre Eloïse… Universitaire en mal de matériel pour sa dissertation de thèse, elle nous raconte comment et pourquoi elle a décidé de lever le mystère qui plane au dessus de ce groupe d’espions de l’aire napoléonienne et de découvrir enfin l’identité secrète du plus valeureux d’entre eux : the Pink carnation aka l’œillet rose (sexy le nom de code hein?).

Mais Éloïse a un problème, elle a compulsé toutes les archives possibles et inimaginables, elle a passé un nombre d’heures incroyables le nez penché sur des rapports insipides du ministère de la Défense, mais pas la moindre mention de l’espion le plus connu de Grande-Bretagne, après James et son martini bien sûr!

Pour tacher de retrouver la piste du furtif bouton (c’est le jour de la métaphore filée sur le thème du jardin, qu’on se le dise!), elle s’est résolue à contacter les descendants des autres espions du jardin, ceux dont l’identité à été découverte par les français à l’époque même des faits. Et c’est donc avec la motivation du désespoir qu’elle se rend chez Arabella Selwick-Alderly, pour découvrir…………… un coffre entier de correspondance entre les divers fleurs du jardin des espions (quand vous en aurez marre des allusions botaniques, vous me ferez signe hein?) !

La voilà donc plongée dans la correspondance d’Amy, au grand dam d’un certain Colin, neveu de cette chère Arabella, qui ne voit pas la présence de notre américaine d’un si bon œil (NDLA : Je flaire une affaire entre ces deux-là sur plusieurs volumes, mais passons). Nous découvrons donc avec elle l’univers napoléonien de la jeune fille.

Française par son père, Amy Balcourt a beaucoup souffert de la révolution qui lui a ravi son père, plongeant sa mère dans une « mélancolie » qui l’a précipitée vers la tombe elle aussi. Elle a grandi avec les histoires des prouesses du Mouron Rouge (oui, vous l’avez bien compris, l’auteur fait une référence directe aux livres de la Baronne Orczy) et de son successeur, « The Purple Gentian ». Elle caresse depuis toujours l’espoir de rejoindre sa ligue et de combattre à ses côtés le joug Napoléonien et profite d’une invitation lancée par son frère resté en France pour traverser la manche avec sa cousine…

Mais qui est ce fameux espion ? Je ne souhaite pas tout vous dévoiler, mais sachez juste qu’iI est grand, blond, sait se mouvoir avec discrétion (surtout sur les balcons) et possède un sens de l’honneur digne de tous les espions de sa majesté… Et puis, avec un nom de code de la mort qui tue : the Purple Gentian, il ne peut qu’être irrésistible non ?

Entre le bel espion et sa « Gentian Girl », l’avenir de la monarchie est entre de bonnes mains. Enfin, pas tout à fait…

De l’aventure, du mystère, de l’humour, j’ai béni les kilomètres parcourus cette semaine et j’ai enfin résolu le mystère de la gentiane violette…

Je n’ai qu’une hâte, découvrir la suite avec le masque de la Tulipe Noire…

En attendant, bonne lecture !
Tam-Tam

PS : La photo, c’est un peu Colin, un peu la Gentiane… Et c’est toujours très agréable à regarder, surtout qu’il a de la bonne lecture à portée de main, héhé! 
PS 2 : pour les myopes, notre ami Alexander lit « The Secret History of the Pink Carnation »!!!

Diane chasseresse (aucun rapport)

Le retour ce matin de notre chère Lady V qui a bien voulu prendre la relève en mon absence avec l’un de ses livres favoris !
Soyez bien gentils avec elle, et je reviens dès la semaine prochaine,
Chi-Chi
 
Quand Jeremy Trescott, comte de Kendall, est réveillé en pleine nuit par des coups à la porte de sa chambre, il ne s’attend pas à ce que Lucy, la petite sœur de son hôte et meilleur ami Henry et l’incarnation pour Jeremy des sept plaies d’Egypte, lui saute soudainement au cou et l’embrasse fougueusement!
 
Flashback : déjà orpheline de père avant même sa naissance, Lucy perd sa mère à l’âge de 11 ans et se retrouve sous la tutelle de son frère Henry, 20 ans. Ce dernier, un peu perdu, invite alors ses trois meilleurs amis depuis la pension à le rejoindre dans leur propriété pour la saison de chasse (en automne): Félix, gentil et calme (qui fait surtout de la figuration dans l’histoire mais passons), Jeremy, le plus riche et titré des quatre, mais aussi froid et sérieux qu’il cache un douloureux secret (il faut bien un peu de mystère dans l’histoire) et enfin Toby, sympathique et grand séducteur de la bonne société londonienne. Leur première partie de chasse tourne presque au drame quand Toby manque de tirer sur Lucy. Pas traumatisée pour deux sous, la fillette tombe éperdument amoureuse de lui.
  
Huit ans plus tard, Henry est marié, père d’une famille qui ne cesse de s’agrandir et débordé par la gestion du domaine a élevé Lucy sans autorité ni réel enthousiasme en suivant une règle implicite: elle peut faire ce qui lui chante, mais pas de larmes. Jamais. Pas de problème pour la jeune femme qui est devenue presque un garçon manqué, les cheveux mal coiffés, avec plus d’intérêt pour la chasse et la pêche que pour la couture et qui n’a jamais quitté la propriété où elle est née. En effet, son entrée dans la bonne société a déjà été repoussée deux fois.
  
Mais tout déraille le jour où Félix ramène non seulement sa toute jeune épouse à leur annuelle réunion, mais aussi Sophia, la parfaite petite sœur de celle-ci, dont Toby est tout de suite sous le charme. Lucy, désespérée à l’idée de voir celui qu’elle adore depuis si longtemps (ce dont tout le monde, y compris et surtout le principal intéressé se rend compte!) s’engager avec une autre, décide de tenter le tout pour le tout: séduire Toby et le forcer ainsi à l’épouser. Mais afin d’être un minimum préparée, elle décide de s’entraîner sur le seul disponible à proximité: Jeremy. Et tant pis s’ils passent l’essentiel de leur temps à s’envoyer des piques, elle est tout ce qui a de plus déterminé, même s’il est évidemment aux yeux de tout le monde que Toby ne l’a jamais vu et ne la verra jamais autrement que comme une petite sœur. Le jeu se complique encore plus quand Henry et Toby, qui veut attendre la fin du séjour pour demander Sophia en mariage, demandent à Jeremy de «distraire et occuper l’attention de Lucy». Ils ne se rendent alors pas compte qu’ils viennent de déclencher de très nombreux changements dans leur relation à tous et de bouleverser la vie de tous les invités…
  
«Goddess of the Hunt» est le premier d’une série de trois livres de Tessa Dare, chacun étant des points de vue des personnages principaux du roman. Le deuxième est narré par Sophia, que personnellement j’ai trouvé insupportable ( alors qu’elle apparaissait comme sympathique dans le premier) et est nettement moins drôle que l’histoire de Lucy. Car les tentatives absolument pas subtiles pour apparaitre plus ladylike et féminine aux yeux de Toby sont ridicules à souhait (et donc hilarantes) et les différents personnages ne manquent ni de répartie ni d’ironie. Enfin, on s’attache rapidement à tous ces personnages, loin d’être parfaits, jaloux, parfois égoïstes et immatures (Henry, Lucy et Toby en sont les plus beaux exemples) mais qui cachent une certaine fragilité et une affection les uns pour les autres (enfin certains plus que d’autres quand même, n’exagérons rien) et c’est justement ce qui les rendent si réalistes.
  
Bonne lecture,
Lady V. 
PS : La série est actuellement en cours de traduction chez J’ai Lu sous le titre de Trois destinées (L’impulsive, L’aventurière et L’idéaliste – dernier tome qui sortira en décembre).

Bienvenue dans l’impénétrable société Arcane

La société Arcane, je vous en avais parlé lors de mon étude sur l’auteur à mille facettes qu’est Jayne Ann Krentz… Alias Amanda Quick… Encore connue sous le nom de Jayne Castle.Je vous avais alors raconté que, si tous ces livres ne sont pas inoubliables, il en est certains qui vous restent en tête, qui vous suivent et vers lesquels vous revenez un jour de nostalgie. C’est le cas de « Absolutely, Positively » que j’avais chroniqué à cette occasion, ou « Ravished » qui est le « all time favourite » de Chi-Chi, pour le versant « Amanda Quick » de la personnalité de l’auteur.

De mon côté, en grande fan du fantastique, j’ai une affection particulière pour le secret, l’obscure, le paranormal qui règne dans la série de la société Arcane.

Pour les néophytes, je vais tacher tout d’abord de vous faire un topo rapide sur le concept de « sensibilité paranormale » développé par l’auteur dans ladite série.

Jayne a construit une échelle de mesure de sensibilité paranormale expliquant la facilité naturelle de certaines personnes avec les chiffres, avec l’équilibre des couleurs ou encore cette capacité à savoir au premier regard « qui » est en face de vous.

Vous l’avez compris, sous ce nom assez obscur, se cache en réalité une explication simple de l’intuition que certains semblent avoir en quantité.

Partant de ce postulat, l’auteur a extrapolé, elle a crée une véritable échelle de mesure (youpiiiii !!! une échelle de mesure) pour aboutir à la création de certains êtres qui, non contents de posséder ce talent, l’on en telle quantité qu’il s’apparente plus au super pouvoir qu’à la simple intuition.

Cela étant dit, en fan inconditionnelle de Batman, de Hugh Jackman et d’un certain nombre de super-men, un peu de supers pouvoirs ne me fait pas peur, bien au contraire…

C’est donc avec enjouement que je me suis lancée dans la lecture de la série. Si bien qu’aujourd’hui, j’ai pris sur moi d’aller me replonger dans mon préféré « White Lies », traduit en français par « La couleur du mensonge » pour vous en faire l’apologie aujourd’hui.

On y découvre l’histoire de Clare Lancaster, détecteur de mensonge vivant, notée 10 sur l’échelle Jones, et de Jake Slater, lui aussi noté 10, mais dans un domaine plus primitif. Monsieur est un « hunter ». Si dans le jargon de l’auteur cela veut dire qu’il a un sens du bien et du mal super développé, que ses réflexes sont accrus et qu’il émane de lui une sensualité débridée, perso, je traduis cela par un score très très très élevé sur mon échelle personnelle de la sexytude – mais est-il seulement nécessaire de vous rappeler l’existence de l’échelle de Hugh Jackman ?

Au début de notre histoire, Clare est invitée à une réception donnée par son paternel. L’accueil est froid, la demoiselle n’était pas attendue. Et puis, vous imaginez, la demoiselle est illégitime, alors…

Les raisons de sa venue semblent être des plus obscures, surtout pour Jack qui « lit » en elle l’arrivée de problèmes dans son enquête – pour une société qui donne dans l’obscure, elle sait envelopper les mondanités d’une aura de mystère, c’est le moins que l’on puisse dire.

Car Jack a une mission : déjouer les plans d’une organisation qui s’est infiltré au sein même de l’Arcane et stopper les vilains méchants. Si dans le même temps il arrive à ravir le cœur de ce détecteur de mensonge sur pattes qu’est Clare, qu’à cela ne tienne!

Bon, c’est la version simplifiée, mais toute tentative d’explication de ma part entrainerait un paragraphe entier de spoilers et je m’en voudrais de vous gâcher le plaisir de la découverte. Parce que Jack et Clare, c’est un duo qui fait des étincelles. Deux caractères forts. Deux « talents  paranormaux » atypiques et délicieusement sensuels dans l’abandon. Deux êtres solitaires qui se trouvent enfin… Bref, un très bon moment.Bonne lecture,
Tam-Tam

Balzac romantique…

Aujourd’hui, je vis dangereusement… Aujourd’hui, je parle d’un VRAI classique. Toute lectrice de romance qui s’y connait un peu a déjà entendu parler de Kathleen Woodiwiss. C’est un peu comme lire du Balzac (oui, j’ose, quand je vous disais que je prends des risques aujourd’hui…), c’est un classique, il faut tester sous peine de rater sa vie (je sens que ces risques ne vont pas faire de bien à ma santé)! Après, on aime ou pas, c’est difficile de prévoir mais c’est un passage obligé je crois. Car si Johanna Lindsey représente la romance old-school, Kathleen Woodiwiss c’est la vieille old-school (et un pléonasme).

En ce qui me concerne, je n’ai qu’une tentative à mon actif (et 3 en attentes dans ma PAL, mais chut!) : A rose in winter, audacieusement traduit sous le titre d’« Une rose en hiver ». Livre qui a été publié pour la première fois en 1982. Aïe… Oserais-je le dire? Ce livre est plus vieux que moi! Je défaille, voilà une prise de conscience pour le moins déplaisante…

Mais assez de suspens, je sais que vous mourrez tous d’envie que je vous parle de ce livre… Enfin tous… les quelques égarés malheureux qui ne l’ont pas encore lu évidemment! Point d’inquiétudes, il n’y a pas ici de spoilers que l’on ne trouve sur les 4ème de couverture…

A rose in winter nous conte donc l’histoire des amours contrariées de la belle Erienne Flemming. Oui, belle, car à cette époque, l’héroïne ne peut qu’être renversante de beauté. Rousse, la peau d’albâtre, petite, la taille fine et les seins hauts, les mains délicates… Et docile de préférence ! Les grandes, les vieilles, celles qui avaient des taches de rousseur ou une jambe en moins, celles qui avaient le malheur d’avoir de l’esprit sont mises au rebut, pas le droit de rencontrer âme sœur. Et je ne vous parle même pas des brunes, des sorcières, des rivales vénéneuses vouées à finir leur vie dans d’atroces souffrances!

Mais j’exagère, car si Erienne est une subliiiime jeune fille, elle n’est pas complètement cruche, et surtout, elle a le sens de l’honneur, elle est droite et morale. Cette précision peut sembler anodine, mais vous verrez qu’elle a son importance pour la suite. Par contre, elle est bien docile. Notre jeune fille vit dans le charmant village de Mawbry, au Nord de l’Angleterre en 1792. La précision est importante, notre histoire commence un 23 octobre. L’exactitude historique est au cœur de l’intrigue, comme vous allez très vite vous en rendre compte. Ou pas.

Mais assez de digressions, revenons à notre mouton, pardon, à notre héroïne.

Erienne (quel nom, franchement) a un crush pour Christopher Seton. Il est beau, il est ténébreux, il a toutes ses dents, son père ne peut pas le voir en peinture, l’affaire est dans le sac et quelques baisers échangés suffisent à convaincre la jeune fille qu’il s’agit là d’un grand amour.

Problème, le père d’Erienne est endetté jusqu’au cou. Et, comme tout bon parent qui se respecte, pour se tirer de cette situation délicate, papa Flemming a organisé une vente aux enchères. Le seul détail qui coince dans ce plan parfaitement au point, c’est qu’il n’a plus rien à vendre. Ah mais si, pardon, il lui reste sa fille. Non contente de lui servir de Cendrillon, elle va aussi lui éviter la prison pour dette! C’est là que l’exactitude historique prend tout son sens, Mesdames (et Messieurs)… Il semblerait que, en ces temps reculés, dans ces contrées sauvages (c’est loin l’Angleterre), ce soit une coutume tolérée que de vendre sa fille au plus offrant. Attention cependant, il ne s’agit pas de la vendre pour en faire n’importe quoi, mais de la vendre en mariage. Une façon habile de renverser la coutume de la dot en fait. C’est donc pour cette raison qu’il était important que notre héroïne soit renversante de beauté, comment espérer en tirer un bon prix sinon ?

Enfin, ne croyez pas que papa Flemming fait cela de gaité de cœur, non non, il aime sa fille. C’est juste qu’il aime sa bouteille de gin un peu plus… Pauvre Erienne, elle voulait épouser Christopher Seton, la voilà « achetée » par Lord Saxton. Christopher n’est même pas venu assister au spectacle, il n’a pas les moyens d’acheter sa belle. Mythe éternel des amants séparés, ou simple goujaterie ?

Quand au futur époux, comment vous le décrire… A en croire le public lors de la vente aux enchères, le diable lui-même ferait moins peur à voir. Noble local que tout le monde avait cru mort dans un incendie quelques années plus tôt, l’individu qui revient est boiteux, bossu, la voix éraillée, tout de noir vêtu, portant masque et gants pour que pas un centimètre de peau n’apparaisse. Il se murmure que les flammes ont si horriblement défiguré l’homme que celui-ci ne supporte plus le regard des autres. Belle perspective pour notre jeune héroïne !

Malgré ce nouveau statut de femme mariée, Christopher n’a pas dit son dernier mot, il entend bien trouver un moyen d’arracher Erienne à cette vie sans lui… 

Voilà donc cette malheureuse coincée entre un mari qu’elle ne connait absolument pas mais qui, contre toute attente, la traite bien, et cet homme vers qui son cœur (enfin ses hormones) la porte…

Mais j’en ai déjà trop dit, il va falloir maintenant vous laisser le bonheur de découvrir par vous-même les multiples mésaventures amoureuses d’Erienne et la personnalité extraordinaire de Lord Saxton (car oui, ce n’est pas l’amoureux qui remporte pas mon suffrage, j’ai décidé de me faire la gardienne de l’honneur bafoué et de soutenir le mari).

Si je me moque de certains aspects terriblement vieillots, ne vous y méprenez pas. Une rose en hiver est un livre passionnant qui vous emporte dans son monde, un grand moment épique et romanesque qui devrait particulièrement plaire aux fans d’Angélique et de Scarlett !

Bonne lecture, 

Chi-Chi
 
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Celle par qui tout a commencé

Judith McNaught à l’honneur aujourd’hui après une série qui vous aura tenu en haleine pratiquement un mois. Un mois pour étudier avec sérieux ces auteurs qui naviguent entre le passé et le présent, ces auteurs qui savent aussi bien manier le corset et les jupons, que les téléphones portables et les voitures à gros cylindres.

Mais à l’origine de cette étude, il y avait une auteur, et un livre dans lequel je m’étais plongée alors que les derniers jours de l’été sonnaient. Judith McNaugh et son « Until You ». C’est étrange parfois comme certains livres semblent avoir été placés sur votre chemin. « Until You » fut de ceux-là, déniché lors du fameux voyage diplomatique qui vous aura permis de passer un mois entier en présence de nos guest-stars.

Mais revenons à « Until You ». Romance historique écrite par une auteur découverte dans le contemporain, ce dernier raconte l’histoire de Sheridan Bromleigh et de Stephen David Elliott Westmoreland Comte de Langford (à vos souhaits !).

L’honnêteté me pousse à vous révéler un fait des plus critiques : j’ai lu ce roman dans sa version française il y a une dizaine d’années (à l’époque où j’ai découvert l’auteur), mais ma mémoire étant des plus faillibles, j’ai complètement oublié le-dit roman, jusqu’à la relecture de celui-ci, quand, arrivée à la page 57, j’ai eu une vague impression de déjà-vu. Mon incapacité à retenir les noms sera ma perte, c’est dit!

Vous me direz, ceci en dit peut-être long sur le roman en question, mais pas du tout !

L’histoire entre Stephen et Sheridan est plutôt bien menée. La jeune fille a été élevée aux États-Unis, de manière peu conventionnelle, suite au décès de sa mère. Elle sait monter un cheval comme une écuyère de cirque, enfile un pantalon comme d’autres enfilent des corsets et possède un répertoire d’injures qui ferait honneur au capitaine Haddock.

Fort heureusement, elle sait aussi être un portrait de convenance, grâce aux enseignements de sa tante. Tout irait pour le mieux si, à son arrivée en Grande Bretagne, notre héroïne ne perdait pas la mémoire…

Coup de chance pour elle, et pour notre histoire, ce malencontreux accident survient alors que notre héros Stephen Du nom à Ralonge se trouve à ses côtés. Un petit coup de pouce du destin, ou une chute de cargaison (tout dépend du point de vue), mais voilà donc nos héros en présence l’un de l’autre.

Alors que Sheridan tente de retrouver les bribes de son passé, elle découvre Stephen. Ce dernier est un héros historique comme on les aime : beau, charmant, noble mais enclin aux propositions indécentes, arrogant et réticent à admettre ses erreurs. Bref, un héros un peu « rake » sur les bords.

J’ai fait l’erreur de m’attendre à une histoire d’amnésie assez « traditionnelle » et finalement quelque peu sans saveur : héros rencontre héroïne, héroïne perd mémoire, couple tombe follement amoureux, héroïne retrouve mémoire, héroïne n’est pas de son rang, héros fait proposition indécente, etc…

Mais je suis heureuse de vous annoncer que Judith, dans son infinie sagesse, a su trouver les éléments nécessaires pour perturber ce schéma éculé. Elle a su créer une folle équipe de personnages secondaires et de situations parallèles qui donne de la profondeur à ce roman, pour le rendre très bon.

Si bon, que je ne m’explique pas vraiment cette amnésie partielle de ma part, car si j’avais complètement oublié « Garçon Manqué » (titre français), je garde un très beau souvenir de « Séduction » (Remember When)… Peut être ai-je été frappée du même mal que l’héroïne ?

Mais penchons nous donc sur ce fameux contemporain : « Séduction ». Diana Foster, Cole Harrison et son ambiance texane. Il me suffît de voir la couverture pour me remémorer certaines scènes empruntes de sensualité, de chaleur, et de haute société sudiste.

Cole Harrison est un businessman accompli. Bien des années ont passées depuis le temps où il travaillait dans les écuries Foster pour payer ces études. C’est dans ces mêmes écuries que Diana Foster est tombée amoureuse de lui. Bien des années plus tard, les voilà de nouveaux réunis.
A l’époque la jeune fille était une riche héritière, mais un revers du destin l’a forcée à travailler dur pour sauver sa famille de la ruine. Aujourd’hui, elle aussi est à la tête d’une entreprise florissante. Deux travailleurs hors du commun, à la volonté de fer qui décident de s’unir. Non, ce ne sera pas un mariage sous le signe de l’amour, mais chacun à quelque chose à tirer de cette situation : Cole donne satisfaction à son grand-père qui lui a posé un ultimatum « tu te maries, ou c’est la ruine », et Diana sauve son image du scandale (lequel, je vous laisse découvrir).

Encore un scénario cousu de fil blanc ? Que nenni ! Judith a plus d’un tour dans son sac, et sa plume m’a enchanté encore une fois de rebondissements imprévus, de personnages plus subtils que les apparences ne le laissent entendre… Un réel plaisir de lecture !

Comment les départager alors? Pour les besoins de cette chronique, j’ai été farfouiller dans la vie de l’auteur, pour savoir si elle était comme AQ/JAK, et que ce va-et-vient entre historiques et contemporains était une habitude ou si, comme Lisa Kleypas, elle ne s’était tournée vers le contemporain que récemment…

Et bien figurez vous qu’elle a commencé par l’historique, mais voyant que de plus en plus d’auteurs débarquaient sur ce même marché, elle s’est réinventée auteur de contemporain et n’a plus vraiment changé depuis.

Si une partie de moi se dit que c’est peut-être dommage, je préfère qu’elle se concentre sur un genre et qu’elle y excelle, une déception est si dure à gérer !

Je referme à présent cette série Passé/Présent, je n’écarte pas l’idée d’y revenir un jour… Mais en attendant, vous avez de la lecture devant vous !

Tam-Tam

NB: Sur la photo vous pouvez apercevoir « Once and Always », autre roman historique de Judith McNaught, il est désormais dans ma PAC (Pile à Chroniquer), mais si vous voulez prendre de l’avance, c’est un bon cru de l’auteur!
 
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Angel’s rest

Il y a quelques temps, je faisais un tour sur Facebook pour mettre à jour les pages de nos auteurs favoris… Et chez plusieurs d’entre elles, je constatais qu’elles avaient adhéré à la page d’une petite nouvelle, répondant au doux nom d’Emily March. Ni une, ni deux, intriguée, je me mis donc en quête de renseignements !
  

Après tout, la dernière fois que le hasard de mes recherches m’a conduite à l’achat, je ne l’ai pas regretté. Après quelques recherches, il s’avère que c’est en fait le nouveau pseudo de l’auteur Geralyn Dawson, 17 romans et 2 nouvelles au compteur. Pas franchement une petite nouvelle en fait donc ! Mais apparemment, un nouveau pseudo qui indique un changement radical dans le style de romances écrites par l’auteur…
 
Emily March a publié cette année les 3 premiers tomes d’une série se déroulant dans le petit village montagnard d’Eternity Springs, Colorado.
Cela tombe bien, je suis dans un mood « contemporain-chroniques de petites villes-séries doudou » dans l’esprit des Dakota de Debbie Macomber ou des Virgin River de Robyn Carr. Emily March semble parfaite pour ça, je vais donc donner sa chance au tome 1, Angel’s rest… Hop, un petit tour sur internet plus tard, je guette le facteur.
Me voila donc au rapport, pour vous en parler !
A en croire la 4ème de couverture, John Gabriel Callahan, Gabe, est un homme désespéré. Et franchement, si j’avais eu sa vie, je le serais moi aussi. Mais pourquoi, cela vous ne le saurez que plus tard… Gabe a donc décidé d’en finir avec la vie. Et si ce n’est pas littéralement, en tout cas, c’est en vivant reclus dans une maison très haut sur la montagne où personne ne passe jamais. Jusqu’au jour où il recueille un chien errant, et là, il est bien obligé de descendre jusqu’à la ville la plus proche à la recherche d’un vétérinaire. Vétérinaire qui s’avère être Nicole Sullivan, Nic, notre héroïne.
Bien, à ce stade de l’histoire, je me disais « ok, une petite histoire bien sympathique, qui ne fait pas de vagues, où l’amour d’une femme et la compagnie des animaux vont sauver ce pauvre homme de lui-même ». Gentil mais pas exceptionnel. Que nenni mes amis !(j’aime bien cette expression, ça rime en plus…)
Angel’s rest m’a étonnée. Plusieurs fois. Avec des retournements de situations qui ne sont pas les clichés auxquels je m’attendais, et des personnages nuancés. Pas de miracles ici, pas de coup de baguette magique, pas d’héritage mystérieusement tombé du ciel. Mais des héros qui se donnent du mal pour se comprendre, pour arriver à s’entendre et mériter leur happy-end. 
Autour d’eux, des personnages secondaires qui annoncent clairement la suite de la série, mais je me suis arrachée les cheveux à essayer de savoir qui finirait avec qui, ce n’est pas aussi évident que je l’aurais souhaité ! (et aussi évident que ce que l’on peut trouver dans 95% des séries) Une ambiance de petite ville, mais sans oublier de mentionner les défauts de ses qualités et la difficulté qu’il y a à vivre si loin de monde moderne,  les problèmes qui se présentent et les efforts de chacun pour redynamiser la vie économique locale,  une histoire qui finalement tourne autour de l’idée d’une communauté et de l’amitié entre tous ces personnages…
Vous l’aurez compris, Angel’s rest est une surprise, une bonne surprise même, et je sais déjà que je vais me mettre en quête des tomes 2 et 3, en attendant la sortie du 4 en décembre ! 
Bonne lecture, 
Chi-Chi
 
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Le destin de Lisa

Cette série d’articles m’aura permis de me plonger dans mes archives. C’est avec plaisir que j’aurais redécouvert certains historiques de Teresa Medeiros, je me serais absolument, positivement régalée avec Jayne Ann Krentz la semaine dernière et, pour l’article de ce jour, j’ai déniché au fond de ma bibliothèque mes très… anciens, très… kitch…  Lisa Kleypas édités chez J’ai lu à l’époque où le mulet était de rigueur !

Depuis mon initiation à la romance, ma bibliothèque a eu le temps de voir défiler des romans de l’auteur. De ces séries qui ont récemment fait palpiter mon petit cœur de midinette, des romans en VF lu à l’abri des couvertures à la fin du 20ème siècle, en passant par ses récentes séries texanes, entre Lisa Kleypas et moi, c’est une histoire sérieuse.

Si bien que si le choix du contemporain s’est fait très rapidement, choisir l’historique qui allait servir à mon argumentation n’a pas été sans mal.

Me fallait-il me tourner vers les Hathaway et leurs excentricités ? Me fallait-il envisager le quatuors des Wallflowers, ses rakes, ses bals et ses parties de « rounders » dans la prairie ?

J’aurais pu. Et en toute honnêteté, ce choix m’aurait sans doute économisé une nuit blanche. Mais c’était sans compter sur l’hypnotique attraction des couvertures « rouge passion » de ma bibliothèque. Il vous faudra remercier J’ai Lu, chers lecteurs, car c’est grâce à eux qu’aujourd’hui l’histoire de Sara et Derek servira à mon argumentaire.

La loterie de l’amour…. *soupir*…..*re-soupir*………….

Il fait parti de ces romans qui marquent le début d’une ère. Avant Derek, ma vie me semble en rétrospective morne, triste, transparente…

Ce héros a ajouté une nouvelle nuance à ma palette de mesure. En l’an 1 AD (Avant Dereck, pendant temporel de l’échelle de Hugh Jackman), j’avais ouvert ce livre avec l’innocence de l’agneau qui vient de naitre, encore ignorante de l’explosion de sensualité et de sentiments qui allaient me chambouler à l’intérieur de moi à peine le livre entamé.

Plantons le décors : Londres, extérieur nuit. 

Notre héros sort d’un tripot alors qu’il se fait sauvagement agresser par deux individus patibulaires armés d’une lame. Alors que le sang coule déjà, une déflagration retentit. Sara, écrivain de son état, vient de quitter sa position d’observatrice pour porter secours à notre héros, qui loin de lui en être reconnaissant, jure comme un poissonnier.

Cela mes petits amis, c’est l’ouverture du premier chapitre. Je vous passe les détails, mais sachez qu’un chapitre m’a suffit à entrevoir la sexytude de Derek (un mec qui vient de se prendre un coup de couteau et qui reste irradiant de sensualité comme il le fait vaut forcément le détour). Un chapitre seulement m’a été nécessaire pour tomber amoureuse de Sara (en tout bien tout honneur, hein !). Une héroïne qui sauve le héros à coup d’arme à feu, ça force le respect. Et cela change enfin de ces damoiselles qui se pâment devant un papillon mais hurlent d’horreur devant une chenille. 

Sara est de celles qui savent ce qu’elles veulent et n’hésitent pas à retrousser leur manches pour atteindre leur objectif.

L’objectif de Sara, écrire. Pour cela, elle a besoin de Derek et de son club, car elle entend capturer l’atmosphère des tripots londoniens pour son prochain livre. Et passer par le lit du monsieur n’est pas prévu au programme. De son côté, le viril Derek n’a que faire des petites souris à lunettes et bonnet et n’a qu’une hâte, que Sara reparte vers sa campagne et qu’elle le laisse tranquille !

Présenté comme cela, on pourrait croire que ce n’est qu’une énième histoire de rake réformé. Il y aurait de cela si Derek n’était pas issu du ruisseau. Pas de noblesse chez le monsieur. Il est cru, il est grossier, il est ambitieux, il n’a aucun scrupule. Il est calculateur, manipulateur, conspirateur… en un mot parfait.

Sara va devoir puiser dans son infinie patience, avoir recours à son intelligence et à son sens de la repartie à de nombreuse reprises pour faire tomber une par une les défenses d’un homme qui a passé sa vie entière à se battre contre une destinée qui ne lui a rien donné. Tout ce qu’il a, Derek a dû le dérober, le subtiliser, se battre pour l’avoir. Et moi, petit cœur d’artichaut que je suis, je n’ai qu’une envie, prendre dans mes bras et consoler cette grande coquille musclée qui cache un intérieur plus fondant que de la guimauve.

Vous l’avez compris, « La loterie de l’amour » est un de mes must-have. Non seulement le héros est un être sombre et compliqué avec une sensualité en diable mais l’héroïne est une guerrière ! Un duo de choc, pour un historique mémorable.

Lisa Kleypas place la barre haut. D’emblée.

Mais heureusement pour elle, pour son excursion littéraire dans le monde du contemporain, l’auteur a choisi une série au Texas. Contré du cliché viril par excellence, cet état nous aura donné les Ewing, les Bodeen et les Travis !

L’histoire de ces derniers nous est contée sur 3 tomes :
Sugar Daddy – Mon nom est Liberty
Blue-eyed Devil – Bad Boy
Smooth Talking Stranger – La peur d’aimer

Dans un soucis de justice, j’ai choisi pour mon argumentation d’étudier le cas de d’Hardy Cates et de Haven Travis… Qui est donc sensé être un bad boy, on l’aura toutes compris!

Pour comprendre le feu qui brule en Hardy, il faut se pencher sur ses origines. Il a grandi dans un mobile-home, il travaille depuis qu’il a l’âge de tenir sur ses jambes, il se bat pour survivre depuis que son père a décidé que punching-ball était un parfait rôle pour lui et sa mère…

Depuis cette époque maudite, Hardy en a accompli du chemin. Mais il en veut toujours plus, à n’importe quel prix, même si cela implique d’utiliser Haven Travis, fille de l’ingénieux patriarche Travis, lui-même à la tête d’un patrimoine colossal.

Si Travis à tous les ingrédients pour faire un bad boy parfait (passé torturé, rage de réussir, corps à damner un saint…), il n’est (malheureusement) pas à la hauteur de Derek. Certes Derek n’a jamais fait dans la dentelle, mais à la lecture du livre, j’avais déjà une dent « contre » Travis. En effet, ce dernier apparaît déjà dans le premier tome. Je ne voudrais pas spoiler plus, mais disons qu’il n’y endosse pas le plus beau des rôles.

Je suis rancunière que voulez-vous… Ou bien est-ce mon esprit qui a du mal à imaginer un « reformed rake » contemporain, quoiqu’il en soit, Travis fait perdre des points au contemporain de Lisa.

L’héroïne aurait pu compenser cette perte, mais cette dernière n’arrive pas à la cheville de Sara. Elle a une histoire complexe certes ! Elle est tout en nuances certes ! Et elle est combative certes ! Mais Sara, c’est un peu une amazone à lunettes.
Cela a un charme fou. C’est Super-bibliothécaire et Wonder-vieille fille réunie !

Ou alors est-ce tout simplement dû à l’absence de coup de feu.

Mon affection pour la famille Travis est grande. Si grande que je vous recommande la lecture de cette série. Mais plus qu’un must-have, cette trilogie me laisse présager de belles choses dans la carrière « contemporaine » de Lisa. 

Un bon Kleypas, c’est comme le bon rouge, il faut le laisser murir. De leur côté, les historiques ont déjà eu le temps de devenir des grands crus !

Bonne lecture,

Tam-Tam
  
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Blog, Acte I, Scène 1

Aux origines de ce blog, il y a…
- Deux princesses pourvues de bibliothèques plus que conséquentes
- Notre rencontre, un jour de Salon du livre, il y a trois ans et des poussières
- Notre amour commun de la romance, genre ô combien négligé et maltraité
- Un trafic de bibliothèques (avec l’échange de valises entières de livres) entre nos appartements voisins
- Le prince pas si charmant qui a emmené ma comparse vivre dans de lointaines contrées (et j’aime autant vous dire que le trafic de valises est beaucoup moins marrant depuis…)
- L’idée qu’il fallait trouver un truc pour continuer à discuter pendant des heures de nos dernières lectures sans en oublier la moitié au passage (puisque certaines princesses ont une mémoire de poisson rouge pour les noms, mais je ne citerais personne ici ^_^ )
- Et finalement, THE décision qui en a entrainé plein d’autres et qui nous tient bien occupées depuis maintenant plus d’un an !
A l’acte II, il y a donc eu une réunion au sommet, où nous nous sommes posé les questions sérieuses :
- Saurons-nous nous tenir à un rythme?
- Y a-t-il un public pour un blog sur la romance?
- Allons-nous nous étriper à devoir toujours tout décider à deux?
- Quelle sera notre ligne éditoriale?
Et surtout, LA question… Comment allons-nous appeler ce blog ??! Tam-Tam a trouvé, j’étais hésitante… « Un titre en anglais, vraiment, mais est-ce que cela ne va pas perturber les gens alors que nous écrivons en français? »
Elle a insisté et elle a eu raison, je n’imagine plus autre chose !
Quand à nos pseudos (oui, car aussi incroyable que cela puisse paraître, je ne m’appelle pas Chi-Chi dans la vraie vie), c’est le prince pas si charmant (qui a eu le malheur de passer par là au mauvais moment) qui nous a baptisé toutes les deux ! Avouez qu’un spécimen aussi doué, elle a eu raison de l’épouser
Enfin, en ce qui concerne la répartition des taches, si je suis la maîtresse de l’étiquette en ces lieux, c’est Tam-Tam la responsable créatrice, elle a mis son crayon au service de notre look de princesses pour dessiner notre belle bannière !
Voilà comment est né In need of prince charming, I don’t think so…
Et sur cette fameuse bannière se trouve l’image du dernier livre que nos valises magiques venaient d’échanger à l’époque, j’ai nommé A kiss at midnight d’Eloisa James ! Il était donc inévitable qu’une petite chronique se retrouve un jour sur cette page…
Si j’ai déjà chroniqué When beauty tamed the beast, réinterprétation plus que réussie de La belle et la bête, avant cela, Eloisa avait expérimenté le genre conte de fée avec Cendrillon.
Posons le décor :
Kate, notre héroïne, est légèrement cynique. Elle est dotée d’une belle-mère épouvantable, comme il se doit, et d’une demi-sœur plus évaporée qu’un flacon d’éther. Et cette chère sœur est dans une situation délicate, qui l’empêche de se rendre à un bal où sa présence est absolument essentielle pour des raisons bien trop complexes et tordues pour vous les expliquer ici. Belle-maman a donc l’idée de génie d’envoyer Kate déguisée en sa sœur ! Il n’y a qu’une vague ressemblance, mais avec beaucoup de poudre et une perruque, tout le monde n’y verra que du feu…  
Voilà un plan à toute épreuve, Kate est ra-vie.
De son coté, Gabriel est un prince. Un peu fauché, un peu exilé, mais un prince tout de même. Doté lui d’une riche fiancée certes plutôt sympathique mais qu’il n’aime pas d’amour, et d’une ribambelle de courtisans qu’il considère comme une pesante responsabilité.
C’est que ça coute cher à entretenir, tout ce petit monde, d’où le mariage de raison…
Maintenant que vous savez qui et pourquoi, voici comment :
Kate et Gabriel, pour une raison qui leur échappe complètement, se retrouvent irrésistiblement attirés l’un envers l’autre, ce qui a le don de les contrarier tous les deux, puisque cela perturbe les plans soigneusement étudiés pour l’avenir qu’ils se sont respectivement fixés.
Et comme il s’agit d’un conte de fée, pour aider au déroulement de l’histoire, on retrouvera ici une Marraine-la-bonne-fée, une pantoufle de vair (qui est ici en cristal – donc en verre, pour l’exactitude historique on repassera), un complot fort inopportun, un héritage, lui, fort opportun, un lion qui louche (ah non, ça c’est Daktari – juste un lion donc), des chiens, des cornichons, un accident de barque, un majordome mystérieux, un baiser au douzième coup de minuit et un happy-end digne des plus beaux Walt Disney…
Et maintenant que vous savez tout…
 
 
… bonne lecture !
Chi-Chi
 
PS : le prochain tome de sa série sur les contes de fées, The duke is mine, sort en décembre. Il s’agit de la Princesse au petit pois, je trépigne !