Crazy for you – Jennifer Crusie

(Réédition du 24/10/11)

Un autre Jennifer Crusie au programme encore aujourd’hui. Mais rassurez votre banquier, vous ne devriez pas avoir à lui expliquer le pourquoi de cette dépense.

La semaine dernière, je vous parlais de Fastwomen, que j’avais écouté avec plaisir pour donner une RTT à James Bond. Cette semaine, je n’imaginais pas en appuyant sur play en début de semaine que j’allais hurler de frustration devant les agissements de l’héroïne de ce nouveau livre.

D’autant que c’est une de nos lectrices, Pirouette qui m’avait une fois encore guidée. Elle a souffert d’une petite monomanie Jennifer Crusie et a eu la grande gentillesse de m’en faire profiter. Entre adeptes d’audiobooks, on sait partager !

L’histoire est somme toute assez simple. Quinn réalise un beau jour qu’elle veut un chien. Le chien, dans son infinie sagesse lui fait réaliser que son petit ami Bill n’est pas le bon, The One, Mr. Perfect, celui qui va lui faire chanter des angélus de béatitude pour le restant de ses jours… Du coup, c’est bye bye Bill et bonjour l’inconnu!

D’ailleurs, maintenant qu’elle y pense, sa vie a bien besoin d’un grand changement et d’une profonde remise en perspective. Qu’à cela ne tienne, on est plus à un chien près.

Jusqu’à présent, pas de quoi fouetter un panda, mais là où le retour de bambou est douloureux, c’est dans le traitement de cette crise identitaire. Attention, spoilers à suivre…

Parce que Bill, en plus d’être un amoureux éconduit, possède des tendances psychopathes qui vont se révéler à mesure que Quinn reprend sa vie en main.

Mais qu’est ce que notre super héroïne entend par reprendre sa vie en main ? Et bien, c’est pimenter sa vie sexuelle et réaliser enfin que Nick, son pote de toujours et l’ex-mari de sa sœur Zoé, est finalement tout à fait envisageable comme compagnon.

Bon, d’accord, depuis la petite dizaine d’années qu’elle le connaît, il n’a jamais vraiment fait preuve de constance, mais Quinn, elle, y croit ! Et puis sinon, elle a Katie, son chien pour la consoler. Ou encore Bill, qui n’arrive pas à la laisser partir et qui, pour la faire revenir, se dit que ce serait une bonne idée de se mêler de ses affaires avec la banque, avec ses supérieurs, de piéger sa nouvelle maison…

Quinn, comme c’est une gentille, bah elle n’appelle pas tout de suite la police hein, parce que bon, cela pourrait nuire à son image de grande gourdasse. Et elle fait bien l’autruche jusqu’au jour où ça laisse des bleus. Là, c’est au tour de Nick de mettre un poing sur la table. Parce qu’il ne faudrait pas pousser le bouchon trop loin !

D’ailleurs, en parlant de Nick, notre héros de l’histoire, il est bien Nick, gentil, avec tous les muscles qu’il faut aux bons endroits, mais son rôle est quasi secondaire face à toute puissant « cruchasserie » de notre amie Quinn.

Bref, Jennifer Crusie, ici, pédale dans le boulgour en essayant de nous faire croire que les changements de vie, c’est easy, surtout quand on a un chien. Mais moi, je suis pas une princesse gourdasse, je me suis pas faite avoir !

Tenez-le vous pour dit !

Tam-Tam

Edit du mardi: A la demande de Pirouette, je tiens à préciser qu’en effet, notre héroïne est « moins cruchaude » que la reine des cruches Sookie Stackhouse! (mais bon, elle en tiens un couche quand même!)

L’amour en embuscade – Jennifer Crusie

amour embuscade VO

(Réédition du 17/10/11)

Cette semaine, une petite infidélité à la série des héros de sa Majesté. James Bond ne m’en voudra pas, j’ai été rendre visite à son pote Nestor Burma, mais en plus sexy.

Fast women de Jennifer Crusie nous amène à pousser la porte de l’agence d’investigation McKenna. J’ai toujours rêvé de pénétrer dans ces établissements discrets aux arrières gout d’années 50. Je n’en ai jamais eu l’occasion, mais Nell l’a fait pour moi. Qui y a t-elle découvert ? Le très grand, le très sérieux, le très autoritaire Gabe (et son non moins charmant cousin Riley) qui s’occupent du business de l’agence depuis la mort de son père et fondateur.

Bon accessoirement, elle y a aussi trouvé un travail. Puisque depuis son divorce voilà un an, notre héroïne s’est quelques peu laissé glisser dans une torpeur mélancolique que le politiquement incorrect m’oblige à appeler par son vrai nom : la dépression.

Mais elle a décidé de se prendre en main notre Nell, et comme premier objectif, quoi de mieux que les bureaux de son nouvel employeur. Ils sont vieillots, désorganisés au possible et son patron a l’air bien malléable non ?

Mais à trop vouloir tout ranger, Nell va découvrir deux choses à ses dépends : Gabe n’est absolument pas malléable, et les vieilles histoires enterrées du passé remontent à la surface avec un timing parfait mais bien souvent très inconfortable pour nos héros. De détournements de fonds en tentatives de chantage, les cadavres sont semés sur la piste que nos deux héros empruntent. Et si cette piste les fait passer par un grand lit bien moelleux, tant mieux pour nous.

Vous pourriez penser avoir affaire à une énième histoire d’enquêtes, mais c’est sans compter sur le talent de l’auteur qui nous surprend une fois de plus, en donnant du ressort et du mordant à ce personnage de Gabe. Nell aura essayé de régenter sa vie. Mais contrairement à certains amoureux transis qui laissent faire et trouvent cela « teeeeeellllement adoraaaaable », Gabe peste, s’énerve, se met en colère et fait clairement savoir à notre psychopathe du contrôle, que non, non et non, ce n’est pas elle qui prend toutes les décisions.

Ne détestez pas Nell tout de suite, l’auteur va lui envoyer une petite remise en question qui fait du bien. Car si, au début, elle fait clairement partie de la catégorie « petite chose toute abimée par la vie », notre héroïne à du répondant, et de la ressource. Au placard la petite Nell traumatisée par l’échec de son mariage. Au placard l’héroïne victime de l’égoïsme masculin. Elle non plus n’était pas sans torts.

Enfin un livre où les héros ne sont pas « parfaits comme ils sont » et où, pour que le couple fonctionne, un peu d’efforts et de sueur sont requis. Et non, je ne parle pas des efforts physiques que nécessite le fameux passage par le grand lit (vous savez bien qu’en ces lieux, la grande prêtresse des bonnes manières définit les règles de l’étiquette) !

Bonne lecture,
Tam-Tam

PS: je vous laisse la couverture de la VF