Les enfants de la terre

Réédition du 27/06/2011

Pour les fidèles du blog, ce que je vais annoncer ne va sans doute pas chambouler votre journée, pour les autres, je vous invite à vous asseoir (on ne sait jamais, un accident est si vite arrivé) : Chi-Chi et moi avons des gouts différents en littérature.Le gros coming-out de la mort, je sais…Bon, je sens votre perplexité. Je vais donc moduler ma déclaration. Si nous aimons toutes les deux la romance, il est des livres que j’adore que Chi-Chi ne lira jamais. Et il est des livres qui m’ennuient profondément alors que Chi-Chi peut en parler des heures, usant à profusion d’hyperboles et métaphores aussi mystiques que grandioses.

L’exemple le plus flagrant est sans aucun doute la saga:

– Chi-Chi n’aime pas les sagas.
– J’adooooooore les sagas (et regarder passer les gens aussi).
J’aime m’attacher à un personnage formidable et le suivre. J’aime le voir enfant, le voir grandir, mûrir, souffrir un peu aussi, puis faire face aux choix que la vie impose. J’aime le voir se débattre avec ses sentiments, affronter l’adversité pour finalement triompher. Oui, parce que s’il y a bien une chose qui me fera lancer un livre à travers la pièce, c’est de voir qu’au bout de 6 ou 7 tomes, le héros est misérable dans sa propre vie et baisse les bras. J’aime les histoires où l’optimisme et la chance sont de rigueur. Un happy-end au bout de plusieurs milliers de pages n’est pas trop demander je pense. Surtout lorsque l’on considère que l’auteur a eu tout le loisir de placer sur le chemin du héros moult épreuves !Autre règle (quasi) obligatoire, chaque tome doit (dans la mesure du possible) finir bien. La fin en demi-teinte est tolérée, mais si on me fait crever le héros à 3 pages du mot Fin, il est probable que le bouquin fasse là encore un vol plané dans la pièce et que je n’achète jamais la suite. Imaginez donc « Le retour du Jedi » sans Luke mort à la suite de ses blessures, et sans Han Solo. Pourri!
J’ai aussi un peu de mal avec les fins «suspense». Genre, le héros est au bord d’une falaise, et pouf… Rendez vous au prochain épisode (mon analogie avec les série n’est pas fortuite, loin de là) !! Arrggggg, c’est d’un frustrant !Vous l’avez compris, une saga, c’est comme une série, un mélange qu’il faut doser avec soin. Mais lorsque le premier tome prend, je suis fidèle pour toute la vie. Je peux lire 11 tomes qui racontent l’histoire de la même héroïne, depuis son plus jeune âge, jusqu’à l’apparition de ses premières rides.D’ailleurs, puisqu’on parle d’héroïne, laissez moi vous présenter celle d’aujourd’hui, dont je suis les aventures depuis maintenant une dizaine d’années. Ayla est responsable de milliers d’heures passées dans des livres de géologie dans le but (vain) de devenir paléontologue/géologue, c’est dire !

Son auteur, Jean M. Auel, est de celles qui se documentent sans fin, ne sont pas avares de détails dans leurs écrits et savent les diluer dans une histoire si passionnante, que lorsqu’enfin le livre se referme, on pourrait presque passer un test sur l’époque historique abordée.

Les aventures d’Ayla se passe lors de la préhistoire. Cette saga, qui s’étale sur 6 tomes, a tenu en haleine de nombreux fans depuis la sortie du premier opus dans les années 80. Le dernier tome est sorti cette année, et autant vous dire que j’étais dans les starting-blocs , même si je ne fais pas partie des premiers addicts de cette histoire venue du confins des âges. C’est le genre d’histoire qui vous plonge dans un monde que l’on n’entraperçoit que dans les musées, entre deux silex et trois ossements.

Le génie de l’auteur fut ici de rendre compte d’une histoire complètement inventée, mais en se basant sur des faits archéologiques et anthropologiques si précis que le réalisme et la cohérence de l’histoire ont su accrocher même les plus grands spécialistes.

6 tomes. 6 tomes pour voir grandir la jeune Ayla, la voir perdre sa famille ; la voir être recueillie par le « clan de l’ours des cavernes », que nous connaissons tous sous le nom de Neanderthal.
La voir lutter pour être acceptée, puis finalement partir à la recherche des siens (Homo sapiens sapiens).
Pour plus de détails, s’en référer au tome 1 : Le clan de l’ours des cavernes.

6 tomes pour la voir rencontrer le magnifique, le beau, le majestueux, le fantastique, le merveilleux, le grandiose Jondalar (les allitérations sont de circonstances, je vous assure).
Rencontre développée à travers les pages du tome 2 : La vallée des chevaux. D’ailleurs, puisque l’on parle d’un de mes tomes fétiches, je tiens à vous préciser que si la rencontre semble évidente, l’auteur nous tient en haleine avec beaucoup de panache. J’ai toujours la sensation de pousser un petit soupir de soulagement quand enfin Ayla découvre Jondalar (en mauvaise posture certes, mais enfin)!
6 tomes pour la voir découvrir les plaisirs de l’amour, de l’amitié. La voir exercer sa curiosité pour tout savoir de ces êtres qui sont de sa race.
Acculturation évoquée dans le tome 3 : Les chasseurs de mammouths
6 tomes pour traverser l’Europe à pied, voir des paysages majestueux, une faune et une flore sans précédents, risquer sa vie pour son partenaire, craindre les éléments, les vaincre…
Tout cela bien entendu évoqué dans le tome 4 : Le grand voyage
6 tomes pour enfin arriver « à la maison », chez Jondalar. Découvrir une nouvelle culture, s’unir, fonder une famille. Se faire accepter, enfin.
Sédentarisation de la belle dans le tome 5 : Les refuges de pierres.
6 tomes pour plonger dans l’obscurité des grottes et découvrir la magnificence des peintures qui les ornent (le Périgord préhistorique, je le connais par cœur!), 6 tomes pour découvrir que l’homme de la préhistoire est un homme de l’esprit et que son monde ne s’arrête pas à ce qu’il y a de tangible.
Dernier lu, le tome 6 : Le pays des grottes sacrées, où l’on découvre le versant mystique de ceux qui furent nos ancêtres. Et c’est une fois encore Ayla qui sera notre guide.

Mais au delà du personnage charismatique qu’est celui d’Ayla, et du couple qu’elle forme avec son géant blond, il y a la découverte d’un mode de vie, d’une civilisation méconnue, de l’évolution de l’homme qui semble avoir été cristallisée par l’auteur en 6 tomes d’une qualité littéraire telle que je n’ai jamais reculé devant 25 pages de description pour une simple peinture rupestre.

Ne vous méprenez pas, lire une saga est une chose exigeante. On ne peut passer au tome 5 sans avoir lu les 4 premiers. Mais la récompense est parfois à la hauteur de la tache, et grâce au talent de Jean M. Auel, et à la destinée de son héroïne, je n’ai jamais eu à regretter d’avoir passé tant d’heures, le nez plongé dans un de ses livres.

Je n’ai plus qu’à vous inviter à en faire de même et à vous enjoindre à vous plonger à votre tour dans cette épopée mythique dans un passé datant de plusieurs milliers d’années.

Bonne lecture,
Tam-Tam

Booklist au soleil

Le Vendée Globe d'une princesse

Réédition du 11/04/2011
Ce weekend, la météo a été clémente sur le royaume. Il a fait si beau, que j’ai déserté le château pour profiter des rayons du soleil en terrasse, un Perrier-violette à la main.

Bilan, ma peau est légèrement rosée (merci le parasol), et je suis gravement en retard sur l’écriture de mon post hebdomadaire. C’est le souci avec la météo estivale, on a des envies de plage et de baignade. Et si  un livre est très aisément transportable dans le sac de plage, un ordinateur en plein soleil n’est pas une idée intelligente pour ces petites machines qui sont bien trop sensibles.

Du coup, je vous refais un remake des veilles d’examens. J’ai sorti tous mes livres, je potasse à fond en espérant être prête pour le lendemain.

A l’époque, lorsque la caféine conjuguée aux dragibus n’étaient plus suffisants pour me maintenir éveillée jusqu’au moment fatidique où le professeur me tendrait mon sujet, il me restait la perspective des vacances et des livres que j’allais emporter pour me porter jusqu’à la ligne d’arrivée.

Ah… que ne ferait-on pas pour quelques jours au soleil avec un bon livre… Aussi, en exclusivité pour vous aujourd’hui, une liste spécialement conçue pour des vacances au soleil.


En vacances nous voulons… de l’exotisme mâtiné de féminisme, avec Shalimar de Rebecca Ryman, qui retrace l’histoire d’Emma, héritière rebelle et sans le sou qui s’applique à suivre son propre code de conduite, même si ce dernier va à l’encontre des traditions perpétuées dans la colonie britannique de Delhi, en cette fin de XIXème siècle. Son chemin va croiser celui de Damien Granville, collectionneur de femmes qui décide, on ne sait pas bien pourquoi, qu’Emma est la femme faite pour lui. A travers un jeu politique de pouvoir autour d’un passage stratégique au cœur des montagnes himalayennes, c’est l’avenir de tout un continent qui semble se jouer sur cette histoire d’amour victorienne.

Dépaysement : 4/5

Suspense : 4/5


Nous voulons… du mystique sur un autre hémisphère, avec La dame Australie de Bernard Simonay. Dans cet immense continent, nous allons suivre Judith Lavallière, envoyée en exil dans une colonie pénitencière. Mais l’Australie, à cette époque, ce n’est pas le Club Med. Et ce sont bien des épreuves qui attendent la jeune fille. Exploitée par un alcoolique notoire, elle s’enfuie dans les profondeurs de l’outback, évite la mort de peu, est recueillie par des Aborigènes, retrouve la civilisation, participe à la ruée vers l’or, trouve l’amour, et affronte les démons de son passé. Entre le choc culturel, la beauté des paysages australiens et le charismatique Alan, Judith est la parfaite compagne de voyage pour les aventures chez les Aussies.

Dépaysement : 5/5

Suspense :4/5

(NB : Je tiens à vous rappeler que Hugh Jackman est Australien… Alan, Hugh, même combat !)


Nous voulons… la mélancolie des landes verdoyantes avec Les Dames à la licorne de René Barjavel et Olenka de Veer. Et c’est l’envoutante Griselda, benjamine de Sir John Green, qui nous ouvre son domaine. Elevée sur l’île de Saint Alban avec ses quatre sœurs, Griselda ne rêve que d’une chose, quitter son île aux falaises escarpées et vivre. Hugh est un chef rebelle en fuite, car l’Irlande est en ébullition, ses habitants aspirant à autre chose qu’à la domination anglaise et à un avenir fait de servitude. Hugh et Griselda, à leur manière, n’aspirent qu’à la même chose, la liberté. De leur rencontre va naitre une très belle histoire d’amour. Une histoire qui m’a été conseillée par ma mère, une veille de vacances, et qui, à l’époque, a fait naitre chez moi un amour sans borne pour la verte Erin…

Dépaysement : 4/5

Suspense : 3/5


Nous voulons… du mystère et des alligators, avec Une coupable idéale de Jude Deveraux. Ce sont Fiona et Paul qui nous emmènent pour une aventure dans le Bayou. Une véritable chasse au trésor où, en plus des méchants à combattre, des traitres à démasquer et des coffres remplis d’or à récupérer, il y aura une belle histoire d’amour comme Jude Deveraux sait nous les concocter. De l’humour, des personnages hauts en couleur et des Montgomery !

Dépaysement : 3/5

Suspense : 4/5


Pour ma part, pour les vacances, je souhaite… des fresques murales d’animaux courants dans la plaine, avec la suite des aventures d’Ayla et Jondalar dans Le pays des grottes sacrées de Jean M. Auel. Les cinq premiers tomes de cette sagas font parties des « must absolutly have » de ma bibliothèques. Découverts pendant des vacances en famille, je me suis retrouvée à lire à voix haute dans la voiture familiale l’équivalent des 1600 pages que représentent les 2 premiers tomes et demi. Je me revois encore lisant le 5ème livre, un weekend de 1er mai, confortablement installée sur une chaise en terrasse de mon café préféré à Poitiers…

Qui sait où je lirai cet opus, mais je m’attacherai à lui trouver un lieu à la hauteur de la place exceptionnelle que cette série tient dans mon cœur, et ne manquerai pas de vous en relater les moindres détails !

En attendant, vous avez tout ce qu’il vous faut pour vous aussi, tenir, avant les vacances tant attendues ! Et pour les petits chanceux qui sont déjà installés sur leur chaise longue, ne manquez pas de nous faire part de vos découvertes littéraires !

Bonne lecture,

Tam-Tam