Les enfants de la terre

Réédition du 27/06/2011

Pour les fidèles du blog, ce que je vais annoncer ne va sans doute pas chambouler votre journée, pour les autres, je vous invite à vous asseoir (on ne sait jamais, un accident est si vite arrivé) : Chi-Chi et moi avons des gouts différents en littérature.Le gros coming-out de la mort, je sais…Bon, je sens votre perplexité. Je vais donc moduler ma déclaration. Si nous aimons toutes les deux la romance, il est des livres que j’adore que Chi-Chi ne lira jamais. Et il est des livres qui m’ennuient profondément alors que Chi-Chi peut en parler des heures, usant à profusion d’hyperboles et métaphores aussi mystiques que grandioses.

L’exemple le plus flagrant est sans aucun doute la saga:

– Chi-Chi n’aime pas les sagas.
– J’adooooooore les sagas (et regarder passer les gens aussi).
J’aime m’attacher à un personnage formidable et le suivre. J’aime le voir enfant, le voir grandir, mûrir, souffrir un peu aussi, puis faire face aux choix que la vie impose. J’aime le voir se débattre avec ses sentiments, affronter l’adversité pour finalement triompher. Oui, parce que s’il y a bien une chose qui me fera lancer un livre à travers la pièce, c’est de voir qu’au bout de 6 ou 7 tomes, le héros est misérable dans sa propre vie et baisse les bras. J’aime les histoires où l’optimisme et la chance sont de rigueur. Un happy-end au bout de plusieurs milliers de pages n’est pas trop demander je pense. Surtout lorsque l’on considère que l’auteur a eu tout le loisir de placer sur le chemin du héros moult épreuves !Autre règle (quasi) obligatoire, chaque tome doit (dans la mesure du possible) finir bien. La fin en demi-teinte est tolérée, mais si on me fait crever le héros à 3 pages du mot Fin, il est probable que le bouquin fasse là encore un vol plané dans la pièce et que je n’achète jamais la suite. Imaginez donc « Le retour du Jedi » sans Luke mort à la suite de ses blessures, et sans Han Solo. Pourri!
J’ai aussi un peu de mal avec les fins «suspense». Genre, le héros est au bord d’une falaise, et pouf… Rendez vous au prochain épisode (mon analogie avec les série n’est pas fortuite, loin de là) !! Arrggggg, c’est d’un frustrant !Vous l’avez compris, une saga, c’est comme une série, un mélange qu’il faut doser avec soin. Mais lorsque le premier tome prend, je suis fidèle pour toute la vie. Je peux lire 11 tomes qui racontent l’histoire de la même héroïne, depuis son plus jeune âge, jusqu’à l’apparition de ses premières rides.D’ailleurs, puisqu’on parle d’héroïne, laissez moi vous présenter celle d’aujourd’hui, dont je suis les aventures depuis maintenant une dizaine d’années. Ayla est responsable de milliers d’heures passées dans des livres de géologie dans le but (vain) de devenir paléontologue/géologue, c’est dire !

Son auteur, Jean M. Auel, est de celles qui se documentent sans fin, ne sont pas avares de détails dans leurs écrits et savent les diluer dans une histoire si passionnante, que lorsqu’enfin le livre se referme, on pourrait presque passer un test sur l’époque historique abordée.

Les aventures d’Ayla se passe lors de la préhistoire. Cette saga, qui s’étale sur 6 tomes, a tenu en haleine de nombreux fans depuis la sortie du premier opus dans les années 80. Le dernier tome est sorti cette année, et autant vous dire que j’étais dans les starting-blocs , même si je ne fais pas partie des premiers addicts de cette histoire venue du confins des âges. C’est le genre d’histoire qui vous plonge dans un monde que l’on n’entraperçoit que dans les musées, entre deux silex et trois ossements.

Le génie de l’auteur fut ici de rendre compte d’une histoire complètement inventée, mais en se basant sur des faits archéologiques et anthropologiques si précis que le réalisme et la cohérence de l’histoire ont su accrocher même les plus grands spécialistes.

6 tomes. 6 tomes pour voir grandir la jeune Ayla, la voir perdre sa famille ; la voir être recueillie par le « clan de l’ours des cavernes », que nous connaissons tous sous le nom de Neanderthal.
La voir lutter pour être acceptée, puis finalement partir à la recherche des siens (Homo sapiens sapiens).
Pour plus de détails, s’en référer au tome 1 : Le clan de l’ours des cavernes.

6 tomes pour la voir rencontrer le magnifique, le beau, le majestueux, le fantastique, le merveilleux, le grandiose Jondalar (les allitérations sont de circonstances, je vous assure).
Rencontre développée à travers les pages du tome 2 : La vallée des chevaux. D’ailleurs, puisque l’on parle d’un de mes tomes fétiches, je tiens à vous préciser que si la rencontre semble évidente, l’auteur nous tient en haleine avec beaucoup de panache. J’ai toujours la sensation de pousser un petit soupir de soulagement quand enfin Ayla découvre Jondalar (en mauvaise posture certes, mais enfin)!
6 tomes pour la voir découvrir les plaisirs de l’amour, de l’amitié. La voir exercer sa curiosité pour tout savoir de ces êtres qui sont de sa race.
Acculturation évoquée dans le tome 3 : Les chasseurs de mammouths
6 tomes pour traverser l’Europe à pied, voir des paysages majestueux, une faune et une flore sans précédents, risquer sa vie pour son partenaire, craindre les éléments, les vaincre…
Tout cela bien entendu évoqué dans le tome 4 : Le grand voyage
6 tomes pour enfin arriver « à la maison », chez Jondalar. Découvrir une nouvelle culture, s’unir, fonder une famille. Se faire accepter, enfin.
Sédentarisation de la belle dans le tome 5 : Les refuges de pierres.
6 tomes pour plonger dans l’obscurité des grottes et découvrir la magnificence des peintures qui les ornent (le Périgord préhistorique, je le connais par cœur!), 6 tomes pour découvrir que l’homme de la préhistoire est un homme de l’esprit et que son monde ne s’arrête pas à ce qu’il y a de tangible.
Dernier lu, le tome 6 : Le pays des grottes sacrées, où l’on découvre le versant mystique de ceux qui furent nos ancêtres. Et c’est une fois encore Ayla qui sera notre guide.

Mais au delà du personnage charismatique qu’est celui d’Ayla, et du couple qu’elle forme avec son géant blond, il y a la découverte d’un mode de vie, d’une civilisation méconnue, de l’évolution de l’homme qui semble avoir été cristallisée par l’auteur en 6 tomes d’une qualité littéraire telle que je n’ai jamais reculé devant 25 pages de description pour une simple peinture rupestre.

Ne vous méprenez pas, lire une saga est une chose exigeante. On ne peut passer au tome 5 sans avoir lu les 4 premiers. Mais la récompense est parfois à la hauteur de la tache, et grâce au talent de Jean M. Auel, et à la destinée de son héroïne, je n’ai jamais eu à regretter d’avoir passé tant d’heures, le nez plongé dans un de ses livres.

Je n’ai plus qu’à vous inviter à en faire de même et à vous enjoindre à vous plonger à votre tour dans cette épopée mythique dans un passé datant de plusieurs milliers d’années.

Bonne lecture,
Tam-Tam

Crocodile sur un banc de sable – Crocodile on a sandbank

J’avais juré. Mais j’ai encore craqué. Je n’ai pas encore tourné la page sur la série du protectorat de l’ombrelle. Mais je ne suis pas la seule responsable dans cette affaire. En effet, tout est parti d’un commentaire sibyllin de YueYin « Moi, Connal, je lui préférerais toujours son original ». 


Une partie de moi s’est insurgée, a crié à l’injustice, pendant que l’autre a procédé à un interrogatoire en règle:

- pas original de quoi?

- et qui est l’original?

- et pourquoi, et comment et dans quelles circonstances?


YueYin, dans son infinie compréhension de l’addiction littéraire, a répondu avec précision à toutes mes questions. J’ai alors découvert que l’inspiration derrière Connal, le puissant, le vaillant, le velu loup-garou qui avait fait palpiter mon petit cœur d’artichaut portait le doux nom d’Emerson, et que si je voulais découvrir le couple « originel », il me fallait explorer l’œuvre de Elizabeth Peters et les aventures d’Amélie Peabody.


Explosion de poney à paillettes dans mon esprit en manque et en pleine période de sevrage post « Amelia et Connal ». Quand YueYin m’a proposé de me fournir la « came » (en plus), j’ai à peu près hésité 3 secondes… Je sais, je suis faible.


Mais je suis sûre que cet article parlera à toutes les addicts des séries ici-bas. C’est dur d’abandonner des personnages. Et je serais pour ma part prête à tout pour faire renaître les sentiments qui m’animent lors d’une lecture formidable.


C’est donc un peu honteuse de ma rechute, mais définitivement excitée par cette trouvaille que je vous présente cette semaine « Crocodile sur un banc de sable » le premier tome de la série des Amélia Peabody de Elizabeth Peters.


Notre histoire s’ouvre sur la délicieusement pragmatique Amélia Peabody. Toujours célibataire à l’âge canonique de 28 ans, et confortable financièrement grâce à un héritage, notre héroïne a décidé de profiter de sa liberté pour explorer les chemins du savoir et découvrir les merveilles de l’Égypte. 

Alors qu’elle traverse l’Europe pour rejoindre le continent africain, elle croise sur sa route Evelyne, alors en détresse: une sombre histoire de réputation ruinée, d’un grand-père en colère, d’un cousin plein de bonnes intentions et d’un amant en fuite…
 

Amélia, elle-même en mal d’une dame de compagnie, prend la jeune fille sous son aile, et les voilà en partance pour le pays des pyramides, des momies et des malédictions vieilles de plusieurs millénaires.

Et ce sont les trois que notre Amélia découvrira. Son pragmatisme légendaire aura beaucoup à faire car entre deux sarcophages et trois apparitions de momie, elle devra aussi  croiser le fer (au figuré) avec Emerson.

Leurs échanges pendant cet opus sont délicieux. C’est d’ailleurs ce qui selon moi rend ce livre si irrésistible. Il la fait tourner en bourrique, elle le rend chèvre. Un mélange qui fait des étincelles et qui laisse affamé! Heureusement, cette série, elle va me durer, parce qu’avec une quinzaine de tomes, j’ai le temps de voir venir!

Il ne me reste plus que qu’à me trouver une romance sweet et bien doudou la semaine prochaine, des suggestions?
 
Bonne lecture,
Tam-Tam
   

Fever, la saga

Avant de commencer, une mini-annonce pour vous dire que nous avons modifié la page « A l’attention des novices en romance« , n’hésitez pas à aller y faire un tour…


Puis revenons au sujet qui nous intéresse cette semaine. Maintenant que le suspens a bien eu le temps de monter depuis jeudi dernier, je peux vous avouer la vérité. 

Je n’ai pas seulement lu Dark Fever. J’ai lu Dark Fever, puis  j’ai enchaîné avec Blood Fever, Fae Fever, je me suis précipitée sur Dream Fever, et enfin, j’ai dévoré Shadow Fever… La totale donc !

Le tout en très exactement 8 jours de temps, puisque j’ai commencé un mardi pour finir le mercredi suivant. Un marathon de lecture pareil, voila longtemps que cela ne m’était pas arrivé ! 

Et là, vous vous dites, dans votre grande innocence, qu’une telle vitesse de lecture ne peut que vouloir dire que j’ai adoré la saga, de tout mon cœur et sans réserve. 

Faux. Ne nous emballons pas et reprenons les choses dans l’ordre. 

Pour celles qui aurait vécu dans une grotte ces 5 dernières années (oui, n’ayons pas peur des mots… je vivais moi-même dans une grotte jusqu’à il y a quelques semaines), Fever rassemble 5 tomes, de la plume de Karen Marie Moning (responsable de quelques highlanders plutôt sympathiques). 

Ce n’est pas à proprement parler une romance, même si il y a une histoire d’amour quelque part, c’est une saga d’urban fantasy. Il n’y a dans Fever qu’une héroïne, et pas de héros. Alors que fait cet article ici ? Eh bien j’ai décidé d’user arbitrairement de mon royal pouvoir pour déclarer que Fever était une fausse romance, et que puisque la saga était écrite par une auteur de romance notoire (qui reconnait elle-même que ce n’est pas une romance), j’avais le droit de faire ce que je voulais. Surtout après avoir consacré toutes ces heures à la lecture des cinq tomes ! Mais je m’égare… 

Dans Fever, il est donc question de Mac, southern belle dans toute sa splendeur qui se laisse vivre paisiblement entre son job de barmaid et ses parties de volley entre amis sur la plage. Mac dont la vie bascule le jour où elle apprend l’assassinat de sa sœur, dans une ruelle sombre de Dublin. Qui a tué Alina, pourquoi ? Et pourquoi la police s’empresse-t-elle de classer l’affaire ? Mac, bien décidée à obtenir justice, saute dans un avion et débarque en Irlande, n’imaginant pas une seconde ce dans quoi elle vient de mettre les pieds. 

A Dublin, notre héroïne est assaillie de visions toutes plus incroyables les unes que les autres… Des visions… ou autre chose ? Elle se découvre un talent particulier, celui de voir les faes (les fées quoi…). Et ce talent la met en danger un nombre incalculable de fois, manquant de la tuer, d’abord par ignorance, puis par imprudence, enfin par vengeance (ce n’est pas beau, toutes ces rimes ?). 

Mais tout ceci n’est évidemment que le début, il faut bien occuper les lecteurs pendant cinq tomes ! Mac se retrouve prise dans un engrenage terrible où elle apprendra le poids des responsabilités (et je vous laisse imaginer ce que cela peut donner, quand la responsabilité en question n’est rien de moins que le sort du monde tel que nous le connaissons). 

Voila pour la mise en place du décor. Autour de Mac, une ribambelle de personnages, à commencer par l’énigmatique Barrons, celui qui déclenche l’hystérie collective partout où il passe, le male alpha dans toute sa sombre splendeur. Mais également V’lane, le prince fae, Dany, la petite sœur d’adoption, Rowena, Ryodan, le fantôme d’Alina, Darroc, Mallucé, Fiona, les MacKeltar (pauvre Christian), Kat et Jo, l’inspecteur Jayne, les parents de Mac, et j’en oublie certainement plein d’autres !  

Et histoire de compléter le tableau, je vous propose un petit j’aime/j’aime pas, instrument choc de la bloggeuse en peine de rédaction…

J’aime pas…

  • L’enthousiasme collectif autour de cette saga. C’est bête mais moi ca me fait fuir… En plus du fait que c’est une saga of course. 
  • L’enigmatisme de Barrons, le personnage masculin. Tout ce silence, tous ces secrets… Il est utile de se parler dans la vie, ça évite de faire des bêtises. Et là, Mac et Barrons nous en offrent quelques beaux exemples. Barrons exige de Mac sa confiance sans rien lui donner en retour. La lectrice que je suis n’a pas trouvé ça sexy, juste horripilant.  
  • La noirceur dans l’ambiance générale. Ca tombe mal, c’est bien plus de l’urban fantasy que de la romance, et ce n’est pas un genre particulièrement réputé pour ses petits poneys roses à tous les coins de rue. Ici, ça serait plutôt des monstres gluants à tous les coins de rue. 
  • La fin épouvantable du tome 3. Traumatisée je suis. 


J’aime…

  • La complexité incroyable de l’univers créé par KMM, des détails cachés partout, des twists surprenants et un final grandiose qui m’a tenue en haleine pendant 200 pages…
  • L’évolution du personnage de Mac, même si j’ai détesté la voir souffrir autant. De Mac 1.0 à Mac 5.0, comme elle le dit si bien elle-même, chaque tome correspond à une étape de son évolution. Et pour ceux qui sont agacés par son coté poupée Barbie du début, point d’inquiétude, cela ne dure pas ! 
  • Le personnage de Barrons une fois qu’il se révèle. (à partir du tome 4 donc.) Parce que là… Pfiouh !!! Il fait un peu chaud ici, non ? Non ? Si si, je vous assure… Il aura fallu le temps mais je reconnais qu’il en valait la peine. 
  • Retrouver mes highlanders, même si ce fut bref. Savoir ce qui se cache derrière chacun d’eux et espérer lire un jour l’histoire de Christian. Et de Ryo. Et de Dani. Ca tombe bien, c’est prévu…



Bon, 4 partout… Mais avec des « J’aime » plus forts que les « J’aime pas », ça tombe bien non ? J’ai aimé la saga car elle m’a tenue en haleine pendant une semaine (heureusement que tous les tomes étaient sortis, je compatis avec les lectrices qui ont du patienter, surtout après le 3 et le 4…). Mais un petit quelque chose m’a empêchée d’adorer car, au fond de moi, je reste une princesse qui recherche dans ses lectures des petits cœurs et des arcs-en-ciel, et que ce n’est définitivement pas ce que j’ai trouvé ici. 

Je ne regrette pas du tout ma lecture, et mieux, je vous la recommande. Parce que c’est une histoire très bien menée, extrêmement prenante et passionnante, et que Mac, la seule et unique héroïne, vaut le détour. Parce que les personnages secondaires qui gravitent autour d’elle sont remarquables et parce que jusqu’à la fin, KMM arrive à nous surprendre. Et parce que, tout de même, Mac et Barrons ensembles (un peu d’amour dans ce monde de brutes) m’ont donné des palpitations quand, enfin, ils se rejoignent (et on passe plus de 4 tomes à attendre, je vous laisse imaginer l’anticipation) !

Alors pour résumer : 
J’ai lu Fever. C’est une saga, mais c’est bien quand même. C’est plus noir que rose mais cela vaut le détour. Vraiment. Lisez-le si ce n’est pas déjà fait. 

Et sur ces bonnes paroles, je vais commencer un livre avec un feu d’artifice de paillettes roses et dorées, pour me remettre de mes émotions ! 

Bonne lecture, 
Chi-Chi

Série ou saga ?

Cela fait bien assez longtemps avec Tam-Tam que nous vous parlons de nos goûts respectifs, il est temps aujourd’hui de mettre les choses à plat.

Je n’aime pas les sagas. Voilà une vérité a peu près aussi universelle que mon amour du chocolat et de Hugh Jackman (quoi que Robert Downey Jr… mais je m’égare!).

Je disais donc, j’aime les séries, pas les sagas, Tam-Tam aime les deux. Vous avez déjà entendu ce refrain, il est temps de faire un peu de science de la romance, et de vous expliquer pourquoi !

Je lisais il y a quelque temps « A natural history of romance novel », et j’y ai trouvé tout le matériel nécessaire pour vous faire une explication complète et dans les règles. L’auteur, Pamela Regis, y explique que pour qu’une romance soit catégorisée comme telle, il faut y retrouver 8 éléments narratifs : des personnages définis socialement, une rencontre, un obstacle, une attraction, une déclaration, une « mort rituelle », une « reconnaissance » et un engagement. Le happy-end est bien sur important, mais pas plus que ces autres éléments, et en particulier cette « mort rituelle », qui implique une évolution des personnages, le renoncement à quelque chose pour accéder à une autre. 

Dans une série, ce schéma narratif se porte sur un seul livre. Dans une saga, vous trouverez souvent un cliffhanger, plus ou moins important, qui emmène l’intrigue vers le livre suivant. Dans la saga, le schéma narratif met plusieurs tomes à rassembler ses huit points.
 
Par ailleurs, je ne vous apprend rien en vous disant que en romance, l’évolution de la relation amoureuse se place au premier plan, toute intrigue parallèle n’étant là que pour la soutenir, et non l’inverse. Donc, le principal pour définir la série, c’est que cette narration en 8 points de la relation amoureuse évolue dans un seul livre, même si un autre élément narratif se poursuit tout au long de la série.

Prenez en exemple de série, les Chicago stars, les Hathaway, les Bridgerton, les Dark Hunter, les Kendrick/Coulter, ou n’importe quelle série de Nora Roberts.

Prenez en exemple de saga, Outlander, Les enfants de la terre, Angélique, les Stéphanie Plum ou la mal nommée série Fever de KMM.

En ce qui me concerne, c’est simple. J’aime les séries car j’aime que mon schéma narratif ne s’étende pas trop en longueur. Je n’ai pas l’énergie pour l’ascenseur émotionnel des sagas. Ce n’est pas seulement une question de patience, je n’aime pas non plus voir souffrir mes personnages. Et quoi de pire pour eux que d’être séparés pendant des livres et des livres ? C’est pour cela que je n’aime pas non plus quand les livres, même au sein d’une série, se déroulent pendant trop longtemps… Quelques mois, une année, constituent le maximum de ce que je suis prête à supporter. Au-delà, il me semble que l’auteur cherche à torturer, soit moi, soit ses personnages, et j’abandonne !

Heureusement pour les auteurs, tout le monde ne pense pas comme moi, et ma comparse de blog est finalement assez complémentaire… 

Tam-Tam adore les sagas. Il n’y a qu’à voir celles qu’elle a déjà chroniqué pour vous… Tam-Tam est patiente aussi. Les séries trop longues, je n’aime pas trop non plus. Je me perds dans les ramifications de l’histoire, mes personnages chéris disparaissent ou pire, l’auteur juge nécessaire de les remettre en danger. Exemple, j’ai abandonné les DH le jour où Kennyon a eu le malheur de faire subir un coup pas catholique à Amanda…

Depuis le temps que j’écris ici, je me dis que vous devez en avoir marre de m’entendre dire que je n’aime pas ci ou ça, pour mieux me contredire toute seule quelques mois plus tard. Ne citons pas les retrouvailles ou les nouvelles et admirons plutôt comme je vais vous parler d’une saga (oui oui vous avez bien lu, une saga) que j’ai lu récemment !

Mon Dieu, le ciel ne devrait plus tarder à nous tomber sur la tête !

Et comme en plus, je suis une princesse super audacieuse, vous allez voir que ladite saga, c’est vraiment une révélation du tonnerre, un truc totalement inconnu donc vous n’avez jamais entendu parler.

Ou peut-être bien que si…

Parce que je suis trop une early adopteuse en fait…

Ou peut-être bien que non…

J’ai nommé… la série mal nommée, la saga Fever de Karen Marie Moning ! 

Je pense qu’avec Tam-Tam, nous sommes les dernières de toute la blogosphère a ne pas avoir encore perdu des heures et des heures de notre vie à baver sur Barrons (mais sont-ce vraiment des heures perdues, je vous le demande ?), à nous extasier sur ce personnage mythique et mystérieux, et à ne pas avoir trépigné d’impatience hystérique à l’idée de ne pas savoir tout de suite ce qui allait advenir de Mac et à nous arracher les cheveux en nous demandant comment notre monde allait être sauvé.

Mais comme il s’agissait d’une saga, je ne voulais absolument pas m’en approcher. Non non non, on ne me ferait pas mentir une fois de plus. Ce n’est pas moi, d’habitude, qui dit « jamais » pour mieux voir les choses se réaliser quelques mois plus tard ! (d’ailleurs, je peux vous promettre que je ne partagerai jamais un lit avec Hugh Jackman… comment ça, cela n’a rien à voir ?)

Bref, il a donc fallu le lobbying combiné de 472 personnes pour me convaincre de leur laisser une chance. Pimpi, Cess, Fashion et Karine, pour ne citer qu’elles, m’ont rendu la vie impossible pendant des mois et des mois. Je n’en dormais plus la nuit, un véritable enfer !

Enfin, j’ai déjà dit que je n’aimais pas les sagas, j’ai une réputation à tenir ! Ce n’est pas pour rien que je résiste à encore et toujours à Angélique et Jamie…

Enfin, j’ai… j’avais une réputation.

Mais au milieu de toutes ces pressions, je me suis dit qu’après tout, j’avais aimé les Highlanders de KMM et je n’étais pas contre les revoir, même brièvement Et j’étais un peu en panne d’inspiration. Et je voulais que l’on me laisse enfin dormir la nuit. Et j’avais tous les tomes en e-book..

J’ai donc lu Dark Fever cette semaine. Et comme cet article est déjà trop long, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour en savoir plus !

 
 
Bonne semaine,
Chi-Chi
 

Into the wilderness

D’après Chi-Chi, je suis quelqu’un qui aime l’ordre. Pas plus tard qu’hier soir, elle m’a surprise en train de réorganiser sa boite de vernis à ongles par taille de flacon…
J’admets, j’aime bien réorganiser les vernis par taille de flacon, ça optimise l’espace. Mais de là à dire que je suis une psychorigide de l’ordre…

Toutefois, après une nuit de réflexion sur cette question épineuse, je suis obligée de constater que cette tendance est réelle et qu’elle s’applique à la vie quotidienne ET à mes lectures.

Certains d’entre vous se rappelleront que je peux lire une série dans le désordre, mais j’ai comme la vague sensation que cela ne fait qu’accentuer tout le reste.

Comment cela ? Ne craignez rien, j’y viens (et je rime de bon matin… youhouhh !).

Au début de l’année, j’ai relu avec Pimpi le premier tome de la série du Chardon et du Tartan. Une LC, ça ouvre pas mal de perspectives de discussions, surtout lorsqu’un spécimen roux flamboyant tient un rôle prépondérant dans la-dite lecture. Entre deux « Jamie », Pimpi m’a révélé une information de choix : la série a été victime de clins d’œils littéraires.

Le clin d’œil littéraire est un peu le « private joke » des auteurs entre elles et la pierre philosophale des addicts en tout genre. Imaginez que vous preniez vos héros préférés et que vous arriviez, par un procédé relevant du miracle, à les voir dans une autre histoire tout à fait passionnante, le livre que vous tenez dans les main se transforme alors en or.

Ce qui explique que lorsque Pimpi a déclaré que dans « Into the Wilderness » de Sara Donati il y avait apparition du « Jamie », je me suis précipité sur l’affaire.

Et à défaut de remercier la terre entière qui m’a permis de découvrir ce livre, je vais remercier l’auteur. Parce que son livre, même sans les morceaux de Jamie à l’intérieur, je l’ai adoré.

Grande fresque historique sur le principe d’Outlander, le roman raconte l’histoire d’Elizabeth Middleton qui quitte son Angleterre natale pour rejoindre son père en Amérique. Nourrie de littérature féministe et humaniste, elle n’en peut plus du carcan de règles que lui impose son statut de jeune femme de bonne famille en ce début du 19ème siècle. Fermement décidée à rester vieille fille et animée d’un désir de faire de sa vie quelque chose d’utile, elle arrive donc à Paradise, Amérique, pour y devenir maîtresse d’école.

Sauf que…

Son père, dont elle avait pourtant récolté l’accord tacite, ne projette pas de la laisser rester célibataire à sa guise, mais s’imagine déjà l’avoir marié à Richard Todd, le médecin local. D’une part parce que ce dernier a une bonne situation, mais aussi parce que le bon papounet a des dettes… Ahhh qu’il est bon de se savoir soutenu par sa famille !

En arrivant au village, elle rencontre Nathaniel Bonner, blanc habillé comme les Mohawks, qui va lui faire remettre en cause la question du célibat pour des raisons très… terre à terre. Parce que si Jamie m’a fait fondre littéralement et vouer un culte aux rouquins en kilt pour l’éternité, Nathaniel me donne envie de me faire pousser les nattes, de récolter du maïs avec Pocahontas et parler à Grand-mère Feuillage (on a les références que l’on mérite).

Il est grand, fier, le visage buriné par le soleil, le sourire rare qui lui illumine le visage, la loyauté chevillée au corps. Et un corps, parlons-en, le physique du chasseur, du soldat vaillant, le muscle dur et nerveux, les épaules larges, le torse fièrement exhibé dans ses vêtements de natif. Le kilt me donnait des rougeurs, le mocassin va finir par avoir ce même  effet… Et puis ce nom si poétique que lui donne son clan « Entre deux vies »… *soupir*

Richard vs. Nathaniel… Quel choix archi-compliqué pour notre Elizabeth, haha. 

Réflexion d’une demie-seconde, un frémissement du bas ventre, et hop, une décision est prise. 
Imaginez à présent le conflit entre les deux prétendants, le conflit culturel, la découverte d’un habitat grandiose, l’apprentissage des choses de la vie, les personnages secondaires et leurs histoires… Et vous obtenez une histoire passionnante du début à la fin.

Mais alors que j’ai ouvert ce livre (expression à prendre au figuré puisque j’ai écouté ce livre en audiobook) dans la perspective d’apercevoir Jamie et Clare un court instant, passé le second chapitre, mes écossais chéris étaient clairement passés au second plan tant je voulais savoir ce qui allait ce passer.

Bon, je ne prétends pas ne pas être devenue quasi-hystérique dans ma voiture lorsque les noms de Ian Murray, Jamie et Clare Fraser ont enfin été mentionnés, mais ce ne fut rien à côté de mon anxiété pour les personnages au moment où……….. oups, non, pas de spoilers ! Niark, niark !

Allez, mes chère brebis, allez donc chercher le tome 1 d’une saga qui s’annonce fabuleuse, genre « Jamie fabuleuse » , pour celles qui aiment les références connues.

Oui, vous avez bien lu, ce livre n’est qu’un premier tome. Autant vous dire que ma PAL vient d’exploser sous les 5 suivants qui l’ont rejointe.

Bonne lecture,
Tam-Tam
 

PS : Edit de Chi-Chi qui se mêle de ce qui ne la regarde pas
Vous avez un parfait exemple du clin d’œil littéraire avec le Mouron rouge, mentionné dans la série Pink Carnation de Lauren Willig ! Et ce même Mouron rouge a servi d’inspiration à notre chère Eloisa James dans son dernier opus, bien que, là, le clin d’oeil soit moins flagrant… Enjoy !

Le Chardon et le Tartan, ou la sexytude de la jupe

Le livre d’aujourd’hui est une institution dans ma bibliothèque. A chaque regard que je lance à ma bibliothèque, je me lamente que Chi-Chi n’aime pas les sagas. Imaginez, c’est comme si dès le début de notre relation littéraire je lui avais annoncé que « la régence, c’est pas possible ». J’imagine que notre amitié aurait peut-être pu naître, mais je suis pratiquement persuadée que si j’avais ajouté que les séries, c’était « no way », j’aurais sûrement atterri sur les fesses, sur le paillasson de son château en moins de temps qu’il n’en faut pour dire Bridgerton.

Heureusement, j’aime les séries et la régence et elle a eu la sagesse de ne pas mentionner ce petit détail immédiatement. Je n’ai appris son aversion pour les histoires en 10 tomes qu’une fois notre amitié irrémédiablement établie (you know I still love you anyway, don’t you dear ?). Sauf que, amitié ou pas, je n’avais pas la même motivation pour écrire mon billet.

Que ce dernier soit d’une qualité exemplaire, écrit dans une style formidable, plein de références hilarantes, tourné avec beaucoup d’intelligence le tout sans une seule faute d’orthographe (qui est mon objectif à chaque fois, sachez le), Chi-Chi n’irait pas lire le-dit livre.
Et vous le savez à présent, j’aime vivre dans l’urgence. Sans l’urgence de faire lire un livre fétiche, ce poste est donc resté bloqué dans mon imagination pendant de longs mois…

Jusqu’à ce que Pimpi me dévoile son affection pour les histoire sur plusieurs tomes. C’était par là même l’occasion pour moi de faire avec elle une lecture commune. Comme elle est délicieusement compréhensive, elle a consentie à découvrir Outlander et Jamie Fraser, tandis que j’en faisais la (énième) relecture.

Et si le concept de LC (oui, ici on aime parler en acronyme, ça fait toujours plus pro) ne m’avait jamais tenté pour moi-même, cette lecture avec elle m’a ravie. Imaginez, c’est un peu comme regarder Star Wars avec quelqu’un qui ne l’a jamais vu et observer son visage tandis qu’il découvre (avec effroi) qui est le père de Luke (toutes mes excuses pour les infortunées qui ne le savaient pas). La personne qui sait vit le cliffhanger par anticipation.

« Je suis ton père Luke ».
Toute une oeuvre se résume en une phrase. « James Alexander Malcolm MacKenzie Fraser »

Pimpi, c’est à ce moment précis qu’elle a fondu. Je vous avouerais, moi depuis le temps, je ne sais plus quand Jamie est devenu la personnification de toute la perfection du héros écossais. AnimeJune, auteur de Gossamer Obsessions a d’ailleurs trouvé la phrase parfaite pour résumer la personne de Jamie Fraser (je lui pardonne ainsi de ne pas avoir aimé le livre autant que moi).
« There’s never been, nor will there ever be, a man born of a human woman who can ever even hope to approach the pure and glorious manliness of Jamie Fraser ».
Ce qui donne en français dans le texte (référence aux comptine de l’enfance inclues): « Jamais on a vu, jamais on ne verra, un homme né d’une femme humaine, qui pourra ne serait-ce que caresser l’espoir d’approcher la pure et glorieuse masculinité de Jamie Fraser ».

Voilà, le héros est posé. Je pourrais presque vous laissez aller vous précipiter chez votre libraire pour vous en procurer un exemplaire – du livre hein, pas du héros.  Malheureusement !

Mon travail est quasi bouclé. Mais pour les quelques dubitatives, voyons comment vous faire craquer… Pour vous, l’homme grand, roux, en kilt, puceau, et écossais est l’antéchrist de la sexytude ? C’est bien simple, Le chardon et le tartan, au-delà de son intrigue historique hyper documentée et fort élégamment écrite, c’est le livre qui vous fera (normalement) changer d’avis.

Préparez-vous à êtres séduites !

Il était donc une fois Claire, infirmière de son état, qui vient de subir six années sur le front pendant la Seconde Guerre Mondiale et s’en va en vacances en Ecosse avec son mari Franck. C’est en effet en Ecosse que nos deux touristes avaient été unis et avaient passé quelques jours de voyages de noces à l’aube du conflit.

Plusieurs années ont passé, et le téléphone portable, internet et Skype n’existant pas alors, ils n’ont pas eu beaucoup d’échanges et cherchent à recréer l’atmosphère intime et enthousiaste des premiers temps.

Cerise sur le shortbread, Franck est historien, et l’Ecosse est un lieu clé pour lui et l’histoire de sa famille. Pour en savoir plus sur cet ancêtre qui hante les livres d’histoire, le capitaine Randall, il passe de longues heures farfouiller dans des archives poussiéreuses et à deviser avec l’autochtone.

Claire, qui malgré l’effort syndical de l’épouse pour s’intéresser au sujet, est vite dépassée sous le flot d’informations et décide de laisser son mari à ses occupations pour aller explorer ce petit coin des Highlands où ils logent. Entre deux fleurs et trois cailloux (oui, les cailloux sont une vieille obsession of mine), elle découvre un cercle de pierres levées. Un Stonehenge en kilt si vous le voulez. Hasard et coïncidence, Claire pose la main sur le cercle, et se retrouve catapultée plusieurs siècles plus tôt.

Et c’est là que tout se corse. Claire, passé un petit moment de surprise et une rencontre fortuite avec de fiers Highlanders finit par faire preuve d’une adaptabilité que je lui envie. La partie cartésienne de mon esprit ne peut que s’étonner d’une telle nonchalance, mais celle qui est tombée tout de suite raide dingue de l’histoire la bâillonne et hurle à qui veut bien l’entendre qu’après six années de guerre, il en faut sans doute plus pour faire paniquer une infirmière. Reste que notre anglaise est tout de même dans une posture sacrément compliquée :

– Les frères Colum et Dougal, leaders du clan des MacKenzie sur les terres desquels elle a atterri la croient espionne ; à la solde de qui, c’est encore à définir, mais ils la placent sous résidence surveillée.
– Pour la protéger d’un certain capitaine anglais aux pulsions sadiques et parfois incestueuses, la voilà mariée à Jamie, guerrier blessé rencontré dès son arrivée.
– Et parce que bon, l’Ecosse à cet époque, c’est le racisme anti-anglais à son paroxysme, c’est la place de la femme au même niveau que les oies de la basse-cour, c’est la chasse aux sorcières, la guerre, la famine et l’absence de chauffage central.

Mais il y a Jamie. Et Jamie, même pour moi qui pleure quand une chaudière en panne fait tomber le mercure en dessous de la barre fatidique des 15 degrés, j’aurais supporté !
Oui, juste pour Jamie, son courage, sa loyauté, son intelligence, son charisme, le galbe de son mollet et son regard pénétrant…

800 pages à la gloire de l’Ecosse, son histoire, ses highlanders, ses combats, ses paysages. Une saga entière à la gloire d’un homme qui me fait encore soupirer rêveusement lorsque je vois des kilts ou des motifs à carreaux.

Laissez-vous aussi séduire par ce cocktail magique et tentateur.

Bonne lecture,
Tam-Tam

PS : Les titres de la saga Le chardon et le Tartan, dans l’ordre :
Outlander (La porte de pierre & Le bucher des sorcières)
Dragonfly in amber (Le talisman &  Les flammes de la rébellion)
Voyager (Le voyage)
Drums of autumn (Les tambours de l’automne)
The fiery cross (La croix de feu, Le temps des rêves & La voie des songes)
A breath of snow and ashes (La cendre et la neige, Les grandes désespérances & Les canons de la liberté)
An echo in the bone (L’écho des cœurs lointains : Le prix de l’indépendance & Les fils de la liberté)
A venir en 2013 : Written in my own heart’s blood

La saga de l’été

Pour les fidèles du blog, ce que je vais annoncer ne va sans doute pas chambouler votre journée, pour les autres, je vous invite à vous asseoir (on ne sait jamais, un accident est si vite arrivé) : Chi-Chi et moi avons des gouts différents en littérature.

Le gros coming-out de la mort, je sais…

Bon, je sens votre perplexité. Je vais donc moduler ma déclaration. Si nous aimons toutes les deux la romance, il est des livres que j’adore que Chi-Chi ne lira jamais. Et il est des livres qui m’ennuient profondément alors que Chi-Chi peut en parler des heures, usant à profusion d’hyperboles et métaphores aussi mystiques que grandioses.

L’exemple le plus flagrant est sans aucun doute la saga: 

– Chi-Chi n’aime pas les sagas. 
– J’adooooooore les sagas (et regarder passer les gens aussi). 
J’aime m’attacher à un personnage formidable et le suivre. J’aime le voir enfant, le voir grandir, mûrir, souffrir un peu aussi, puis faire face aux choix que la vie impose. J’aime le voir se débattre avec ses sentiments, affronter l’adversité pour finalement triompher. Oui, parce que s’il y a bien une chose qui me fera lancer un livre à travers la pièce, c’est de voir qu’au bout de 6 ou 7 tomes, le héros est misérable dans sa propre vie et baisse les bras. J’aime les histoires où l’optimisme et la chance sont de rigueur. Un happy-end au bout de plusieurs milliers de pages n’est pas trop demander je pense. Surtout lorsque l’on considère que l’auteur a eu tout le loisir de placer sur le chemin du héros moult épreuves !

Autre règle (quasi) obligatoire, chaque tome doit (dans la mesure du possible) finir bien. La fin en demi-teinte est tolérée, mais si on me fait crever le héros à 3 pages du mot Fin, il est probable que le bouquin fasse là encore un vol plané dans la pièce et que je n’achète jamais la suite. Imaginez donc « Le retour du Jedi » sans Luke mort à la suite de ses blessures, et sans Han Solo. Pourri!

J’ai aussi un peu de mal avec les fins «suspense». Genre, le héros est au bord d’une falaise, et pouf… Rendez vous au prochain épisode (mon analogie avec les série n’est pas fortuite, loin de là) !! Arrggggg, c’est d’un frustrant !

Vous l’avez compris, une saga, c’est comme une série, un mélange qu’il faut doser avec soin. Mais lorsque le premier tome prend, je suis fidèle pour toute la vie. Je peux lire 11 tomes qui racontent l’histoire de la même héroïne, depuis son plus jeune âge, jusqu’à l’apparition de ses premières rides.

D’ailleurs, puisqu’on parle d’héroïne, laissez moi vous présenter celle d’aujourd’hui, dont je suis les aventures depuis maintenant une dizaine d’années. Ayla est responsable de milliers d’heures passées dans des livres de géologie dans le but (vain) de devenir paléontologue/géologue, c’est dire !

Son auteur, Jean M. Auel, est de celles qui se documentent sans fin, ne sont pas avares de détails dans leurs écrits et savent les diluer dans une histoire si passionnante, que lorsqu’enfin le livre se referme, on pourrait presque passer un test sur l’époque historique abordée.

Les aventures d’Ayla se passe lors de la préhistoire. Cette saga, qui s’étale sur 6 tomes, a tenu en haleine de nombreux fans depuis la sortie du premier opus dans les années 80. Le dernier tome est sorti cette année, et autant vous dire que j’étais dans les starting-blocs , même si je ne fais pas partie des premiers addicts de cette histoire venue du confins des âges. C’est le genre d’histoire qui vous plonge dans un monde que l’on n’entraperçoit que dans les musées, entre deux silex et trois ossements.

Le génie de l’auteur fut ici de rendre compte d’une histoire complètement inventée, mais en se basant sur des faits archéologiques et anthropologiques si précis que le réalisme et la cohérence de l’histoire ont su accrocher même les plus grands spécialistes.

6 tomes. 6 tomes pour voir grandir la jeune Ayla, la voir perdre sa famille ; la voir être recueillie par le « clan de l’ours des cavernes », que nous connaissons tous sous le nom de Neanderthal.
La voir lutter pour être acceptée, puis finalement partir à la recherche des siens (Homo sapiens sapiens). 
Pour plus de détails, s’en référer au tome 1 : Le clan de l’ours des cavernes.

6 tomes pour la voir rencontrer le magnifique, le beau, le majestueux, le fantastique, le merveilleux, le grandiose Jondalar (les allitérations sont de circonstances, je vous assure).
Rencontre développée à travers les pages du tome 2 : La vallée des chevaux. D’ailleurs, puisque l’on parle d’un de mes tomes fétiches, je tiens à vous préciser que si la rencontre semble évidente, l’auteur nous tient en haleine avec beaucoup de panache. J’ai toujours la sensation de pousser un petit soupir de soulagement quand enfin Ayla découvre Jondalar (en mauvaise posture certes, mais enfin)!
6 tomes pour la voir découvrir les plaisirs de l’amour, de l’amitié. La voir exercer sa curiosité pour tout savoir de ces êtres qui sont de sa race.
Acculturation évoquée dans le tome 3 : Les chasseurs de mammouths
6 tomes pour traverser l’Europe à pied, voir des paysages majestueux, une faune et une flore sans précédents, risquer sa vie pour son partenaire, craindre les éléments, les vaincre…
Tout cela bien entendu évoqué dans le tome 4 : Le grand voyage
6 tomes pour enfin arriver « à la maison », chez Jondalar. Découvrir une nouvelle culture, s’unir, fonder une famille. Se faire accepter, enfin.
Sédentarisation de la belle dans le tome 5 : Les refuges de pierres.
6 tomes pour plonger dans l’obscurité des grottes et découvrir la magnificence des peintures qui les ornent (le Périgord préhistorique, je le connais par cœur!), 6 tomes pour découvrir que l’homme de la préhistoire est un homme de l’esprit et que son monde ne s’arrête pas à ce qu’il y a de tangible. 
Dernier lu, le tome 6 : Le pays des grottes sacrées, où l’on découvre le versant mystique de ceux qui furent nos ancêtres. Et c’est une fois encore Ayla qui sera notre guide.

Mais au delà du personnage charismatique qu’est celui d’Ayla, et du couple qu’elle forme avec son géant blond, il y a la découverte d’un mode de vie, d’une civilisation méconnue, de l’évolution de l’homme qui semble avoir été cristallisée par l’auteur en 6 tomes d’une qualité littéraire telle que je n’ai jamais reculé devant 25 pages de description pour une simple peinture rupestre.

Ne vous méprenez pas, lire une saga est une chose exigeante. On ne peut passer au tome 5 sans avoir lu les 4 premiers. Mais la récompense est parfois à la hauteur de la tache, et grâce au talent de Jean M. Auel, et à la destinée de son héroïne, je n’ai jamais eu à regretter d’avoir passé tant d’heures, le nez plongé dans un de ses livres.

Je n’ai plus qu’à vous inviter à en faire de même et à vous enjoindre à vous plonger à votre tour dans cette épopée mythique dans un passé datant de plusieurs milliers d’années.

Bonne lecture,
Tam-Tam