Docteur Love

(Réédition du 27/10/11)

Lecteur, je n’aime pas les westerns.

Par conséquence, je n’aime pas les romances se déroulant dans un contexte western.

Ce n’est pas que je n’aime pas Clint Esatwood et Paul Newman, mais les chevauchées interminables, les ranchers et leurs problèmes de vaches, les conversations à bout de fusil dans le grand Ouest sauvage, les méchants indiens enlevant d’innocentes jeunes filles, ce n’est pas ma tasse de thé.

Et ce n’est pas un livre comme celui-là qui va me faire changer d’avis…

Mais, comme pour tout, il faut bien l’exception qui confirme la règle ! Maggie Osborne en son temps a su me faire aimer cette catégorie, mais depuis elle, bien peu de réussites. J’avais renoncé, je ne regardais même plus, la simple mention d’un cow-boy me faisait reposer le livre.

Oui, ma vie était devenue un véritable calvaire !

Tout cela pour établir que, en général, je n’aime pas les romances se déroulant durant la conquête de l’Ouest américain.

Mais j’ai aimé Marry me de Jo Goodman. Que dis-je, aimé… J’ai adoré !

Cet été, je vous disais que ce livre était dans ma pile « à lire rapidement »… Et pour tout vous avouer, puisque je n’aime pas les westerns, je ne suis pas certaine d’avoir réellement lu la 4ème de couverture avant l’achat. Sinon, je ne m’explique pas l’arrivée de Jo Goodman dans ma PAL… J’avais du en lire une bonne critique quelque part, et comme les mariages ont été d’actualité cet été, j’ai pris un risque, avec raison cette fois !

Ce qui est certain, c’est que j’ai ressorti le livre de la pile en n’ayant qu’une très vague idée de ce dont il allait être question. Et aucune idée du contexte historique !

Je l’ai donc ouvert sans savoir que notre histoire se déroule dans le Colorado, en 1884. Quand j’ai vu ça, j’ai failli reposer le livre aussitôt. J’ai peiné pendant à peu près les 5 premières pages. Puis j’ai été intriguée. Puis franchement appâtée. Puis carrément accrochée !

Et pour finir, j’ai lu ce petit livre de 440 pages en 3 jours… (ce qui n’est pas impressionnant pour certaines mais énorme pour moi qui n’ai plus le temps de lire que dans les transports !)

Donc, dans le Colorado, en 1884, voilà un contexte qui m’a fait penser à « Dr. Quinn, MD », que je regardais religieusement tous les mardis soirs quand j’étais jeune ! (enfin plus jeune que maintenant, c’est évident, puisque je ne vieillis pas)

Coleridge Braxton Monroe est médecin, bostonien, fortuné. Cole, de son petit nom, est aussi le gardien de sa sœur de 16 ans, Whitley… laquelle est un peu fantasque, un peu originale, et farouchement loyale à son frère. Tous deux se soutiennent mutuellement et veillent l’un sur l’autre, parfois à leur insu. C’est pour cela que Whitley, qui voit bien que son frère use sa santé et son talent dans un grand hôpital, sous la houlette d’un chef-dinosaure qui refuse tout progrès et tout changement, décide de prendre les choses en main. Elle répond de sa plus belle plume à une annonce pour un poste de médecin dans une petite ville du Colorado… Poste qu’elle va bien entendu décrocher !

Le plus difficile étant réglé, Cole engagé, il ne reste qu’à lui annoncer la nouvelle et à le convaincre que déménager à Reidsville est une excellente idée.

Je ne vous en dirais pas plus, je crois en effet que rien ne pouvait leur arriver de mieux que ce déménagement et, vu leur histoire, je ne crois pas qu’ils me contrediront !

J’ai aimé découvrir cette histoire sans savoir où je mettais les pieds ; j’ai aimé que rien ne soit attendu ; j’ai aimé ne pas retrouver l’avalanche de clichés trop souvent associés au genre ; j’ai aimé la qualité d’écriture de Jo Goodman qui n’hésite pas à utiliser les flash-backs et à changer le point de vue du narrateur pour mieux nous plonger dans son univers sans nous ennuyer ; j’ai aimé que l’histoire soit solidement appuyée par une bonne connaissance, à la fois de la médecine de l’époque et de la vie quotidienne dans une petite ville de l’Ouest ; j’ai aimé la finesse des personnages, où même les « méchants » de l’histoire ne sont pas manichéens… Et bien sûr, est-il besoin de préciser que j’ai aimé la (très) belle histoire d’amour de Cole et de son héroïne, dont je ne souffle mot pour ne pas gâcher la surprise !

Je disais donc, je n’aime pas les westerns. Mais j’ai aimé Marry me et je suis sûre que vous aimerez aussi !

Bonne lecture,

Chi-Chi

PS de 2016: on parle du titre dite?? hein??? T.

Wife lottery, tome 2 et 3

Cet été, rappelez vous, je découvrais pour vous le héros de « The texan’s wager » de Jodi Thomas. Cet homme vierge et mysterieux, cet homme fort et protecteur, cet homme silencieux et secret, cet homme qui, ma foi, a fait palpiter mon petit coeur de princesse.

Palpiter tant et si bien que j’ai enchainé avec les histoires suivantes – le livre étant le premier opus de la série « Wife Lottery »- et vous présente aujourd’hui « When a Texan gambles » et « a Texan’s luck », opus 2 et 3 de la série. Les puristes me rétorqueront qu’il y a un quatrième tome, « The texan’s reward », mais je ne sais si c’est la lassitude ou le fait que cet opus soit une histoire de retrouvailles, mais je l’ai commencé, posé, recommencé, reposé… et je suis finalement passé à autre chose (j’ai un emploi du temps de princesse que voulez-vous).

Mais passons au premier de ce jour, c’est a dire le tome 2…
Et alors que je surffais sur les papillons interieurs de ma découverte (surf sur papillon, un talent de princesse), j’ai été un peu décue par « When a Texan Gamble ». Et par un peu décue, comprendre que l’histoire est pas mal du tout, mais les papillons s’en sont allés migrer ailleurs (snif snif, plus de surf).

Mon point de vue sur le pourquoi qui expliquerai cette migration des papillons?
L’héroine est agacante. Le genre que je finis par avoir envie de secouer (on en est pas encore au stade de la tête dans le crépi, notez). Et puis c’est leeeeeennnnnnnnnnnttttt. Et alors que la tension montante du premier avait été délicieusement incendescente, ici, ça fait plus effet micro-ondes que Barbecue (cherchez pas, le manque de sommeil a un impact douteux sur mes metaphores).

Mais on suis l’histoire entre Sarah et Sam avec interet, on s’intéresse à leur rapprochement, et on retient son souffle/couine/glousse et soupire au bon moment.
Mais voilà, entre Carter et Sam, il n’y a finalement pas photo. Sans parler du fait que Sarah est trop « petite chose abimée par la vie » qui veut se la jouer « nonononononon, je me débrouille toute seule » quitte a se mettre dans une panade monumentale…

Heureusement, je suis passée au tome 3, « A Texan’s Luck », et j’ai adoré!!!
Un mariage arrangé par proxy. Si bien que le héros n’a absolument pas été consulté à propos de son mariage…
Si bien que Walker, notre héros et soldat, est tout de même un peu surpris quand il voit arriver un jour devant lui Lacy, toute grandie et bien décidée à changé le statut de son union. En effet, toutes ces années, elle n’a été que sa femme « sur le papier », et c’est la première fois qu’ils se rencontrent…

Et notre héros, laissez moi vous dire qu’au commencement de notre histoire, c’est un butor de première… Mais n’ayez crainte. En face de lui, il va avoir quelqu’un à sa mesure, car Lacy est à la fois sweet et butée, naive et forte, fière et intelligente. Et Walker va se faire avoir à l’usure. Et Lacy, dans sa grandeur d’âme, va pardonner son égoïsme originel…
Enfin, grandeur d’âme, grandeur d’âme… Je parle bien vite et schématise parce qu’ils partent de loin ces deux là. Mais je ne veux pas spoiler, parce que c’est un vrai livre bien couinant celui-ci, et que ce serait dommage!

Bilan du jour, une fois que vous aurez fondu avec Carter dans le premier tome, si vous n’avez rien contre les séries dans le désordre, vous passez directement au 3, et vous couinez avec moi!
Pour les autres, le 2 passe bien, et revenez me dire si je dois persévérer pour le 4 et enfin obtenir la conclusion à l’intrigue en fil rouge sur les 4 tomes (le vilain du premier tome qui fait des siennes à répétition, un classique!)

Bonne lecture,
Tam-Tam

 

Chercheuse d’or


Réédition du 17/01/2011

Si je vous dis cow-boy, à quoi pensez-vous ?

A Lucky Luke, l’homme qui tire plus vite que son ombre ? Au lieutenant Blueberry ? A Clint Eastwood dans la trilogie du Dollar ?

De mon côté, j’imagine la salle enfumée d’un saloon, une apparition féminine toute en jambes et la silhouette du charismatique John Wayne. J’imagine des étendues de plaines à perte de vue et le regard d’acier de Paul Newman. 
Pour moi, le cow-boy, c’est l’homme libre de chevaucher vers l’horizon, le stetson vissé sur la tête. C’est la démarche chaloupée et le déhanché sexy. C’est l’homme libre, la voix rocailleuse, l’honneur à portée de revolver (ou de colt).

Pourtant, ma raison me dis que la position même de « cow-boy » sous-entend un travail rude et physique, une hygiène assez border-line et une relation très étroite avec les vaches.

Mais j’ai cette image glamour du cow-boy.

Et c’est à cause de cette image d’Epinal à la mode US que j’aime les romans où les héros manient le lasso aussi bien que le salut du chapeau. J’aime ces histoires où il est question de ranch, d’élevage, d’étendues sauvages, d’honneur, de liberté… Ce sont des romans où le rêve américain dans tout ce qu’il a de plus cliché peut prendre son ampleur.

Malheureusement, la tendance littéraire en romance est plus aux vampires et autres créatures fantastiques. Et pour retrouver mes étendues sans fin, il m’a donc fallu partir en quête d’un ouvrage lu il y a longtemps, dont Chi-Chi vous parlait jeudi dernier dans son Top 15 : Chercheuse d’or (Silver lining) de Maggie Osborne.

Le concept de l’histoire est simple : à la suite d’une épidémie de variole, Max MacCord se retrouve marié à Louise Downe, dite Low Down, parce qu’elle est restée pour s’occuper des malades et que les survivants veulent la remercier. 
Comme souvent lorsqu’il s’agit de mariage arrangé, l’ »arrangement » ne convient ni à l’homme, ni à la femme. Mais tous deux sont des personnes d’honneur, et sitôt la cérémonie prononcée, les voilà mari et femme, en route pour les terres des MacCord.

On pourrait croire que cette histoire se résume à un mariage forcé dans l’ouest. Ce serait sous-estimer l’imagination de l’auteur !

D’une part, il ne s’agit pas d’un mariage forcé dans le sens strict du terme ; ce n’est pas une alliance entre deux familles orchestrées par les deux paternels pour consolider la fortune de l’un et la position sociale de l’autre. Ce n’est pas non plus un mariage organisé pour rétablir la paix dans un territoire en guerre depuis des siècles. Non, en aucun cas les familles des conjoints n’ont eu leur mot à dire. Et j’ajouterais même que les deux parties se retrouvent victimes des circonstances.

Par ailleurs, il ne s’agit pas non plus d’une simple histoire d’ajustement entre deux personnes qui ne se connaissent pas et qui se retrouvent liées par le mariage. Il y aura ici une sombre histoire d’ex-fiancé(e), de vengeance paternelle, de vendetta agricole et de trahison « amoureuse ».

Ce mariage forcé va avoir des répercutions sur la famille entière des époux et saura créer son lot de problèmes. Il est souvent dit que c’est dans les situations difficiles que se révèle la vraie valeur d’une personne. Maggie Osborne applique ici ce dicton à la lettre.

Les conditions sont dures dans l’ouest, la vie est rude au ranch. Entre l’hiver, les accidents, et les tensions familiales, l’histoire entre Max et Louise n’est absolument pas gagnée d’avance. En effet, Max vient d’une famille de ranchers prospère alors que Louise est une orpheline qui a du se battre chaque jour de sa vie. Mais Maggie Osborne réussit à trouver les mots pour adoucir les situations critiques avec un savant mélange de dialogues à l’humour caustique et d’émotions nouvelles.

Nos deux héros vont en apprendre beaucoup sur les autres et sur eux-mêmes et sortiront de ce livre grandis.

Si la couverture a mal vieilli, je relis pour ma part ce livre avec beaucoup de plaisir et m’imagine Max MacCord avec les yeux envoûtants de Paul Newman et la carrure de John Wayne. C’est entièrement de sa faute. Je vous l’avais dit !

Bonne lecture,

Tam-Tam

The Texan’s wager

texan wager

Lors de la réflexion sur les titres à chroniquer le temps de la saga, Chi-Chi et moi-même essayons d’être un maximum justes. Certes, nous allons lire des livres qui nous font plaisir, mais nous tachons d’être variées dans les genres, les styles et les auteurs. Ne serait-ce que parce que l’argumentaire sur la thématique n’en est que renforcé, mais aussi parce que nous pensons à vous!

En nous éloignant ainsi des sentiers battus de nos habitudes, nous tombons parfois sur de très bonnes surprises (ou très mauvaises). Et le livre du jour est une vraiment très très bonne surprise! J’ajouterais que sa lecture a été bouclée en 24h, ce qui, compte tenu du rythme imposé par sa majesté l’empereur âgé de 7 mois, vous laisse imaginer que j’en étais au stade où je donnais à manger, je suspendais le linge et je berçais avec le livre à la main tant je voulais le lire.

Notre histoire s’ouvre sur la présentation de Bailee Moore. Rejetée par son père car elle aurait supposément tué le fils du patron (je vous laisse imaginer pourquoi la demoiselle s’est soudainement senti obligée de frapper l’énergumène avec un objet contondant), la voilà de nouveau inculpée de meurtre dans le grand ouest parce qu’une fois encore, un homme a voulu profiter d’elle et de ses deux amies (j’ai bien envie de faire un trait d’humour pourri sur « everything is bigger in texas », mais je n’ose pas, alors je m’en remets à votre imagination).

Voilà donc nos trois amies en prison avec une alternative à la potence: participer à une « wife lottery » (littéralement une vente aux enchères de leur personne) afin que leur « mari » paye l’amende qui pourra les sauver. Trois petits coups de marteau plus tard, Bailee s’en va avec Carter, rancher aux tendances d’ermite qui habite dans les parages.

Et quand je parle de tendance ermite, comprendre introverti à mort, qui parle peu voir pas (c’est à dire 3 mots environ, quand il n’y a aucune autre alternative). Mais notre ami Carter est un personnage dense et complexe qui souffre d’un trauma d’enfance, et clairement est encore sous le coup d’un bon PTSD. Il n’y a qu’à voir son besoin psychotique de « sécurité ». Si bien que dans ce livre, si la virginité n’est pas déclaré « publiquement », elle est un peu l’éléphant rose qui porte un stetson et manie le revolver; autant dire, absolument inratable et inévitable!

Mais heureusement, notre ermite a décidé de se marier! Et vous le savez, les mariages arrangés, dans ces murs, on adore. Surtout lorsque comme ici ils sont bien faits.

Car pour pallier au taciturne de Carter et à la méfiance de Bailee, l’auteur nous transforme en témoins de leurs monologues intérieurs et on assiste à un rapprochement aussi naturel que couinant! Cerise sur le gâteau, une intrigue (ayant à un rapport avec le vilain du début, le deuxième) vient se greffer au tout et pimente le livre en ajoutant un sentiment d’urgence… C’est encore meilleur!

Ça se voit que j’ai aimé hein? J’ai même tant adoré que je me suis jetée sur la suite (je suis en pleine lecture du dernier), replongeant avec délices dans cette atmosphère qui n’est pas sans me rappeler « Chercheuse d’or » (ou mes premiers émois de romance). Les héros sont cohérents et l’histoire monte en intensité…

Seul bémol (il en faut un) malgré des scènes de baisers de plus en plus « wouah mon éventail » (Chi-Chi, c’est Australia, en version écrite), il faut vraiment attendre la fin pour qu’ils « concluent »…. Mais je ne suis pas de nature patiente, que voulez-vous!

Bonne lecture,
Tam-Tam

Into the wilderness

D’après Chi-Chi, je suis quelqu’un qui aime l’ordre. Pas plus tard qu’hier soir, elle m’a surprise en train de réorganiser sa boite de vernis à ongles par taille de flacon…
J’admets, j’aime bien réorganiser les vernis par taille de flacon, ça optimise l’espace. Mais de là à dire que je suis une psychorigide de l’ordre…

Toutefois, après une nuit de réflexion sur cette question épineuse, je suis obligée de constater que cette tendance est réelle et qu’elle s’applique à la vie quotidienne ET à mes lectures.

Certains d’entre vous se rappelleront que je peux lire une série dans le désordre, mais j’ai comme la vague sensation que cela ne fait qu’accentuer tout le reste.

Comment cela ? Ne craignez rien, j’y viens (et je rime de bon matin… youhouhh !).

Au début de l’année, j’ai relu avec Pimpi le premier tome de la série du Chardon et du Tartan. Une LC, ça ouvre pas mal de perspectives de discussions, surtout lorsqu’un spécimen roux flamboyant tient un rôle prépondérant dans la-dite lecture. Entre deux « Jamie », Pimpi m’a révélé une information de choix : la série a été victime de clins d’œils littéraires.

Le clin d’œil littéraire est un peu le « private joke » des auteurs entre elles et la pierre philosophale des addicts en tout genre. Imaginez que vous preniez vos héros préférés et que vous arriviez, par un procédé relevant du miracle, à les voir dans une autre histoire tout à fait passionnante, le livre que vous tenez dans les main se transforme alors en or.

Ce qui explique que lorsque Pimpi a déclaré que dans « Into the Wilderness » de Sara Donati il y avait apparition du « Jamie », je me suis précipité sur l’affaire.

Et à défaut de remercier la terre entière qui m’a permis de découvrir ce livre, je vais remercier l’auteur. Parce que son livre, même sans les morceaux de Jamie à l’intérieur, je l’ai adoré.

Grande fresque historique sur le principe d’Outlander, le roman raconte l’histoire d’Elizabeth Middleton qui quitte son Angleterre natale pour rejoindre son père en Amérique. Nourrie de littérature féministe et humaniste, elle n’en peut plus du carcan de règles que lui impose son statut de jeune femme de bonne famille en ce début du 19ème siècle. Fermement décidée à rester vieille fille et animée d’un désir de faire de sa vie quelque chose d’utile, elle arrive donc à Paradise, Amérique, pour y devenir maîtresse d’école.

Sauf que…

Son père, dont elle avait pourtant récolté l’accord tacite, ne projette pas de la laisser rester célibataire à sa guise, mais s’imagine déjà l’avoir marié à Richard Todd, le médecin local. D’une part parce que ce dernier a une bonne situation, mais aussi parce que le bon papounet a des dettes… Ahhh qu’il est bon de se savoir soutenu par sa famille !

En arrivant au village, elle rencontre Nathaniel Bonner, blanc habillé comme les Mohawks, qui va lui faire remettre en cause la question du célibat pour des raisons très… terre à terre. Parce que si Jamie m’a fait fondre littéralement et vouer un culte aux rouquins en kilt pour l’éternité, Nathaniel me donne envie de me faire pousser les nattes, de récolter du maïs avec Pocahontas et parler à Grand-mère Feuillage (on a les références que l’on mérite).

Il est grand, fier, le visage buriné par le soleil, le sourire rare qui lui illumine le visage, la loyauté chevillée au corps. Et un corps, parlons-en, le physique du chasseur, du soldat vaillant, le muscle dur et nerveux, les épaules larges, le torse fièrement exhibé dans ses vêtements de natif. Le kilt me donnait des rougeurs, le mocassin va finir par avoir ce même  effet… Et puis ce nom si poétique que lui donne son clan « Entre deux vies »… *soupir*

Richard vs. Nathaniel… Quel choix archi-compliqué pour notre Elizabeth, haha. 

Réflexion d’une demie-seconde, un frémissement du bas ventre, et hop, une décision est prise. 
Imaginez à présent le conflit entre les deux prétendants, le conflit culturel, la découverte d’un habitat grandiose, l’apprentissage des choses de la vie, les personnages secondaires et leurs histoires… Et vous obtenez une histoire passionnante du début à la fin.

Mais alors que j’ai ouvert ce livre (expression à prendre au figuré puisque j’ai écouté ce livre en audiobook) dans la perspective d’apercevoir Jamie et Clare un court instant, passé le second chapitre, mes écossais chéris étaient clairement passés au second plan tant je voulais savoir ce qui allait ce passer.

Bon, je ne prétends pas ne pas être devenue quasi-hystérique dans ma voiture lorsque les noms de Ian Murray, Jamie et Clare Fraser ont enfin été mentionnés, mais ce ne fut rien à côté de mon anxiété pour les personnages au moment où……….. oups, non, pas de spoilers ! Niark, niark !

Allez, mes chère brebis, allez donc chercher le tome 1 d’une saga qui s’annonce fabuleuse, genre « Jamie fabuleuse » , pour celles qui aiment les références connues.

Oui, vous avez bien lu, ce livre n’est qu’un premier tome. Autant vous dire que ma PAL vient d’exploser sous les 5 suivants qui l’ont rejointe.

Bonne lecture,
Tam-Tam
 

PS : Edit de Chi-Chi qui se mêle de ce qui ne la regarde pas
Vous avez un parfait exemple du clin d’œil littéraire avec le Mouron rouge, mentionné dans la série Pink Carnation de Lauren Willig ! Et ce même Mouron rouge a servi d’inspiration à notre chère Eloisa James dans son dernier opus, bien que, là, le clin d’oeil soit moins flagrant… Enjoy !

Avez-vous déjà vu… un cow-boy sous la neige?

 
Mais un malentendu est si vite arrivé, j’avais adoré Marry me, et j’étais curieuse de savoir si cette réussite avait été un coup de chance de l’auteur, ou si elle allait prendre place parmi les auteurs dont je dois lire l’œuvre complète ! Pourtant, je suis dans une phase où je n’ai envie de lire que du contemporain, et parmi les historiques, je m’aventure de plus en plus rarement hors de la Régence… Alors vous pensez que si j’ai le coup de foudre pour une auteur qui n’a écrit que de la romance historique américaine, c’est qu’elle mérite son succès !

Je constate par ailleurs qu’avec Isidore, une nouveauté s’est installée dans ma vie. Je lis de plus en plus de livres sans connaître la 4ème de couverture, juste sur la foi d’une recommandation ou du nom de l’auteur… 

Et là, vous vous dites « Ooooh la belle couverture que voilà!!! ». J’avoue, je n’avais pas vu la couverture, ma version n’avait pas d’images. Une couverture pareille, cela fait peur. Une couverture pareille, c’est la source de tant de moqueries, exposées par les Smart Bitches. Même pour une lectrice de romance aguerrie, cette couverture est source de traumatisme, mes yeux brûlent et pleurent… Mais Tam-Tam a déjà expliqué qu’il ne fallait pas s’arrêter à la couverture et je suis toujours les bons conseils de Tam-Tam. 

J’ai donc lu More than a touch (Wild sweet ecstasy) de Jo Goodman, tome 1 de sa série consacrée aux cinq sœurs de la famille Dennehy. Et je l’ai lu sans avoir aucune idée de où cela allait bien pouvoir me mener. Cela tombe bien, car ici, l’élément « mystérieux » du livre est très présent, et j’ai été définitivement intriguée, curieuse de savoir ce qui allait se passer, comme nos héros allaient s’en sortir et pourquoi ils agissaient de cette façon.

En 1875, Mary Michael Dennehy, dite Michael, est reporter pour le New York Chronicle. Elle travaille dur pour faire sa place dans ce monde d’hommes, et à accepté, avec plusieurs collègues, de faire partie d’une expédition dans l’Ouest, encore assez sauvage, pour une série de reportages. Tout irait comme sur des roulettes, si une bande de hors-la-loi n’avait pas décidé d’attaquer leur train.

Une bande de hors-la-loi qui n’aime pas du tout, mais alors pas du tout, les journalistes, et qui décide tout simplement de s’en débarrasser le plus vite possible. Mais qui irait soupçonner une femme d’être journaliste ? Personne, si Michael n’avait pas la bonne idée de révéler son identité… ou de tenter de révéler son identité !

Michael n’a la vie sauve que grâce à l’un des voleurs, Ethan, qui décide de la faire passer pour… sa femme ! Comment, pourquoi ?? Excellente question… Enlevée, coincée dans une petite ville au milieu de nulle part, où elle n’a aucun espoir de faire entendre son histoire ou que quiconque y croit à son histoire, Michael est contrainte d’apprendre à faire confiance à Ethan et d’espérer que les choses tourneront au mieux le plus rapidement possible. Surveillée de toutes parts, ses quelques tentatives d’évasion ne sont pas vraiment couronnées de succès. Mais les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être, et chaque personnage joue un double rôle…

Voilà pour le pitch… Disons-le carrément, si j’avais lu la 4ème avant de commencer ce livre, je ne m’y serais jamais risqué (eh oui, encore une fois). Et j’aurais eu tort ! (encore) (c’est vilain les préjugés)

J’ai retrouvé ici les éléments que j’avais aimé dans Marry me : d’abord, une qualité d’écriture que je commence à croire être caractéristique de Jo Goodman, que ce soit pour le niveau de langue, qui est assez soutenu, ou pour la méthode narrative qui ne se perd pas en détails inutiles. Ensuite, une histoire originale et finement menée. On pourrait croire que l’amour entre une journaliste de bonne famille et un voleur qui l’a enlevé est complètement pervers, que le syndrome de Stockholm a frappé et que cette relation n’aura ni queue ni tête. Mais entre les secrets, les faux-semblants et les doubles jeux, le problème entre Ethan et Michael est à la fois bien plus complexe et bien plus simple. J’ai été convaincue par l’évolution des choses, et les motivations derrière les actions de chacun apportent assez d’éclaircissements pour que l’histoire soit crédible sans tomber dans l’incohérence ou la perversion (oui, c’est pervers, de tomber amoureuse de son ravisseur).

Ne croyez pas qu’après cela, je vais me précipiter sur d’autres romances du même genre, non… Mais je vais lire d’autres livres de Jo Goodman, à commencer par la suite de la série des sœurs Dennehy ! (avec une petite réserve pour le tome 2… il s’agit de retrouvailles et je ne suis pas sure d’avoir assez confiance dans les personnages, aperçus dans le tome 1, pour m’y risquer)

Si vous avez les mêmes a priori que moi (c’est mal!), je ne peux donc que vous recommander d’en faire abstraction et de surmonter ce désamour de la romance américaine, pour aller découvrir une superbe auteur !

Et puis, cette histoire se déroule en plein hiver, dans la neige des Rocheuses… Je ne sais pas vous, mais je suis en manque de neige en ce moment. Voila un bon compromis, pas besoin de se salir les bottes pour aujourd’hui ! 
 
Bonne lecture,
Chi-Chi
 

A l’aveuglette

Lecteur, je n’aime pas les westerns.

Par conséquence, je n’aime pas les romances se déroulant dans un contexte western.

Ce n’est pas que je n’aime pas Clint Esatwood et Paul Newman, mais les chevauchées interminables, les ranchers et leurs problèmes de vaches, les conversations à bout de fusil dans le grand Ouest sauvage, les méchants indiens enlevant d’innocentes jeunes filles, ce n’est pas ma tasse de thé.

Et ce n’est pas un livre comme celui-là qui va me faire changer d’avis…

Mais, comme pour tout, il faut bien l’exception qui confirme la règle ! Maggie Osborne en son temps a su me faire aimer cette catégorie, mais depuis elle, bien peu de réussites. J’avais renoncé, je ne regardais même plus, la simple mention d’un cow-boy me faisait reposer le livre.

Oui, ma vie était devenue un véritable calvaire !

Tout cela pour établir que, en général, je n’aime pas les romances se déroulant durant la conquête de l’Ouest américain.

Mais j’ai aimé Marry me de Jo Goodman. Que dis-je, aimé… J’ai adoré !

Cet été, je vous disais que ce livre était dans ma pile « à lire rapidement »… Et pour tout vous avouer, puisque je n’aime pas les westerns, je ne suis pas certaine d’avoir réellement lu la 4ème de couverture avant l’achat. Sinon, je ne m’explique pas l’arrivée de Jo Goodman dans ma PAL… J’avais du en lire une bonne critique quelque part, et comme les mariages ont été d’actualité cet été, j’ai pris un risque, avec raison cette fois !

Ce qui est certain, c’est que j’ai ressorti le livre de la pile en n’ayant qu’une très vague idée de ce dont il allait être question. Et aucune idée du contexte historique !

Je l’ai donc ouvert sans savoir que notre histoire se déroule dans le Colorado, en 1884. Quand j’ai vu ça, j’ai failli reposer le livre aussitôt. J’ai peiné pendant à peu près les 5 premières pages. Puis j’ai été intriguée. Puis franchement appâtée. Puis carrément accrochée !

Et pour finir, j’ai lu ce petit livre de 440 pages en 3 jours… (ce qui n’est pas impressionnant pour certaines mais énorme pour moi qui n’ai plus le temps de lire que dans les transports !)

Donc, dans le Colorado, en 1884, voilà un contexte qui m’a fait penser à « Dr. Quinn, MD », que je regardais religieusement tous les mardis soirs quand j’étais jeune ! (enfin plus jeune que maintenant, c’est évident, puisque je ne vieillis pas)

Coleridge Braxton Monroe est médecin, bostonien, fortuné. Cole, de son petit nom, est aussi le gardien de sa sœur de 16 ans, Whitley… laquelle est un peu fantasque, un peu originale, et farouchement loyale à son frère. Tous deux se soutiennent mutuellement et veillent l’un sur l’autre, parfois à leur insu. C’est pour cela que Whitley, qui voit bien que son frère use sa santé et son talent dans un grand hôpital, sous la houlette d’un chef-dinosaure qui refuse tout progrès et tout changement, décide de prendre les choses en main. Elle répond de sa plus belle plume à une annonce pour un poste de médecin dans une petite ville du Colorado… Poste qu’elle va bien entendu décrocher !

Le plus difficile étant réglé, Cole engagé, il ne reste qu’à lui annoncer la nouvelle et à le convaincre que déménager à Reidsville est une excellente idée.

Je ne vous en dirais pas plus, je crois en effet que rien ne pouvait leur arriver de mieux que ce déménagement et, vu leur histoire, je ne crois pas qu’ils me contrediront !

J’ai aimé découvrir cette histoire sans savoir où je mettais les pieds ; j’ai aimé que rien ne soit attendu ; j’ai aimé ne pas retrouver l’avalanche de clichés trop souvent associés au genre ; j’ai aimé la qualité d’écriture de Jo Goodman qui n’hésite pas à utiliser les flash-backs et à changer le point de vue du narrateur pour mieux nous plonger dans son univers sans nous ennuyer ; j’ai aimé que l’histoire soit solidement appuyée par une bonne connaissance, à la fois de la médecine de l’époque et de la vie quotidienne dans une petite ville de l’Ouest ; j’ai aimé la finesse des personnages, où même les « méchants » de l’histoire ne sont pas manichéens… Et bien sûr, est-il besoin de préciser que j’ai aimé la (très) belle histoire d’amour de Cole et de son héroïne, dont je ne souffle mot pour ne pas gâcher la surprise !

Je disais donc, je n’aime pas les westerns. Mais j’ai aimé Marry me et je suis sûre que vous aimerez aussi !

Bonne lecture, 
Chi-Chi

C’est la faute de John Wayne

Si je vous dis cow-boy, à quoi pensez-vous ?

A Lucky Luke, l’homme qui tire plus vite que son ombre ? Au lieutenant Blueberry ? A Clint Eastwood dans la trilogie du Dollar ?

De mon côté, j’imagine la salle enfumée d’un saloon, une apparition féminine toute en jambes et la silhouette du charismatique John Wayne. J’imagine des étendues de plaines à perte de vue et le regard d’acier de Paul Newman.
Pour moi, le cow-boy, c’est l’homme libre de chevaucher vers l’horizon, le stetson vissé sur la tête. C’est la démarche chaloupée et le déhanché sexy. C’est l’homme libre, la voix rocailleuse, l’honneur à portée de revolver (ou de colt).

Pourtant, ma raison me dis que la position même de « cow-boy » sous-entend un travail rude et physique, une hygiène assez border-line et une relation très étroite avec les vaches.

Mais j’ai cette image glamour du cow-boy.
Et c’est à cause de cette image d’Epinal à la mode US que j’aime les romans où les héros manient le lasso aussi bien que le salut du chapeau. J’aime ces histoires où il est question de ranch, d’élevage, d’étendues sauvages, d’honneur, de liberté… Ce sont des romans où le rêve américain dans tout ce qu’il a de plus cliché peut prendre son ampleur.

Malheureusement, la tendance littéraire en romance est plus aux vampires et autres créatures fantastiques. Et pour retrouver mes étendues sans fin, il m’a donc fallu partir en quête d’un ouvrage lu il y a longtemps, dont Chi-Chi vous parlait jeudi dernier dans son Top 15 : Chercheuse d’or (Silver lining) de Maggie Osborne.

Le concept de l’histoire est simple : à la suite d’une épidémie de variole, Max MacCord se retrouve marié à Louise Downe, dite Low Down, parce qu’elle est restée pour s’occuper des malades et que les survivants veulent la remercier.
Comme souvent lorsqu’il s’agit de mariage arrangé, l’ »arrangement » ne convient ni à l’homme, ni à la femme. Mais tous deux sont des personnes d’honneur, et sitôt la cérémonie prononcée, les voilà mari et femme, en route pour les terres des MacCord.

On pourrait croire que cette histoire se résume à un mariage forcé dans l’ouest. Ce serait sous-estimer l’imagination de l’auteur !

D’une part, il ne s’agit pas d’un mariage forcé dans le sens strict du terme ; ce n’est pas une alliance entre deux familles orchestrées par les deux paternels pour consolider la fortune de l’un et la position sociale de l’autre. Ce n’est pas non plus un mariage organisé pour rétablir la paix dans un territoire en guerre depuis des siècles. Non, en aucun cas les familles des conjoints n’ont eu leur mot à dire. Et j’ajouterais même que les deux parties se retrouvent victimes des circonstances.

Par ailleurs, il ne s’agit pas non plus d’une simple histoire d’ajustement entre deux personnes qui ne se connaissent pas et qui se retrouvent liées par le mariage. Il y aura ici une sombre histoire d’ex-fiancé(e), de vengeance paternelle, de vendetta agricole et de trahison « amoureuse ».

Ce mariage forcé va avoir des répercutions sur la famille entière des époux et saura créer son lot de problèmes. Il est souvent dit que c’est dans les situations difficiles que se révèle la vraie valeur d’une personne. Maggie Osborne applique ici ce dicton à la lettre.

Les conditions sont dures dans l’ouest, la vie est rude au ranch. Entre l’hiver, les accidents, et les tensions familiales, l’histoire entre Max et Louise n’est absolument pas gagnée d’avance. En effet, Max vient d’une famille de ranchers prospère alors que Louise est une orpheline qui a du se battre chaque jour de sa vie. Mais Maggie Osborne réussit à trouver les mots pour adoucir les situations critiques avec un savant mélange de dialogues à l’humour caustique et d’émotions nouvelles.

Nos deux héros vont en apprendre beaucoup sur les autres et sur eux-mêmes et sortiront de ce livre grandis.

Si la couverture a mal vieilli, je relis pour ma part ce livre avec beaucoup de plaisir et m’imagine Max MacCord avec les yeux envoûtants de Paul Newman et la carrure de John Wayne. C’est entièrement de sa faute. Je vous l’avais dit !

Bonne lecture,
Tam-Tam