Respire !

Les vacances approchent à grands pas, et avec elles, mes envies de prendre le large après une année difficile. Ce que je ne vais d’ailleurs pas tarder à faire, mais point d’inquiétudes, ce blog ne sera pas laissé à l’abandon…

Et qui dit envie de prendre le large dit envie de romans qui font voyager. Le livre que j’ai choisi pour aujourd’hui ne fait pas tellement voyager par son intrigue, il ne m’emmène pas dans des contrées exotiques, mais dans un environnement qui évoque pour moi un autre genre de vacances, celles où l’on peut enfin déconnecter du stress quotidien pour respirer et recharger ses batteries.

Bien sur, l’aventure et l’exotisme ont aussi leur charme, mais pas cette fois. Fait assez exceptionnel pour être noté, j’ai lu ce roman en français… Acheté dans un relais de gare, un jour de départ, finalement jamais lu, il est remonté récemment au sommet de ma PAL. Et je dois admettre que la traduction n’était pas mauvaise, sans doute les éditeurs ont-ils fait des efforts depuis les J’ai Lu de mes 15 ans!

La maison du Pacifique de Susan Wiggs (Just breathe en VO) résume parfaitement cet état d’esprit auquel j’aspire actuellement. Il se déroule dans une petite ville côtière de Californie, loin de la ville et de son bruit incessant. La vie n’y est peut-être pas idyllique mais son rythme est apaisant, en harmonie avec l’océan voisin. Bizarrement, chez moi, la citadine, ce livre à eu un écho particulier…

Il y est question de Sarah, mariée à un riche entrepreneur de Chicago, qui prend conscience de  l’inanité de son existence en apprenant l’infidélité de son mari. Illustratrice de métier, elle a tout sacrifié pour son couple qu’elle pensait solide : vivre dans une ville qu’elle n’aime pas, prendre de la distance avec sa famille qui ne colle pas au tableau de la réussite sociale de son mari, mettre sa carrière entre parenthèses pour suivre pendant des mois des traitements de procréation médicalement assistée, sans résultats. Mais face à cette nouvelle réalité, il est temps de réagir, et en fait de réaction, Sarah fait ses valises, et retourne vivre chez son père, dans la petite ville de son enfance, au bord du Pacifique. Revenir sur les lieux où on a grandi n’est pas toujours une expérience facile, surtout quand, comme notre héroïne, on n’a jamais eu l’impression d’être vraiment intégrée. Artiste, dessinatrice, caricaturiste à l’humour mordant, Sarah était assez marginale, phénomène qui était renforcé par son complexe d’infériorité devant sa situation financière modeste. En bref, Sarah n’est pas Sugar Beth mais son retour ne va pas de soi, et il va falloir à chacun le temps de revenir sur ses préjugés pour accueillir l’enfant prodigue.

Hélas, à peine les choses semblent-elles se mettre en place, à peine Sarah commence-t-elle a s’adapter à sa nouvelle vie qu’un événement vient tout bouleverser. Face aux changements, parmi toutes les décisions qu’il va falloir prendre, c’est une véritable renaissance qui l’attend, dans sa maison face à l’océan.

Si l’histoire est charmante, et prend le temps de se développer tout en douceur, j’ai particulièrement apprécié le portrait qui nous est fait de cette ville, l’image douce, un peu surannée qui s’en dégage. Par le personnage de Sarah, il y a une réflexion profonde sur la maternité, ce qui en motive le désir, comment elle peut être vécue, les difficultés comme les espoirs qu’elle entraine. Et rassurez-vous, en bonne romance qui se respecte, il y a bien ici une histoire d’amour, dont je ne vous dirais évidemment rien!

Susan Wiggs nous dépeint une galerie de personnages qui se place directement dans la veine des séries de Debbie Maccomber ou Robyn Carr, et c’est comme toujours un plaisir de se laisser bercer par l’histoire, qui me souffle que pour moi aussi il est temps de prendre des décisions et de respirer.
To just breathe…

Bonne lecture,
Chi-Chi
 

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La saga de l’été

Pour les fidèles du blog, ce que je vais annoncer ne va sans doute pas chambouler votre journée, pour les autres, je vous invite à vous asseoir (on ne sait jamais, un accident est si vite arrivé) : Chi-Chi et moi avons des gouts différents en littérature.

Le gros coming-out de la mort, je sais…

Bon, je sens votre perplexité. Je vais donc moduler ma déclaration. Si nous aimons toutes les deux la romance, il est des livres que j’adore que Chi-Chi ne lira jamais. Et il est des livres qui m’ennuient profondément alors que Chi-Chi peut en parler des heures, usant à profusion d’hyperboles et métaphores aussi mystiques que grandioses.

L’exemple le plus flagrant est sans aucun doute la saga: 

- Chi-Chi n’aime pas les sagas. 
- J’adooooooore les sagas (et regarder passer les gens aussi). 
J’aime m’attacher à un personnage formidable et le suivre. J’aime le voir enfant, le voir grandir, mûrir, souffrir un peu aussi, puis faire face aux choix que la vie impose. J’aime le voir se débattre avec ses sentiments, affronter l’adversité pour finalement triompher. Oui, parce que s’il y a bien une chose qui me fera lancer un livre à travers la pièce, c’est de voir qu’au bout de 6 ou 7 tomes, le héros est misérable dans sa propre vie et baisse les bras. J’aime les histoires où l’optimisme et la chance sont de rigueur. Un happy-end au bout de plusieurs milliers de pages n’est pas trop demander je pense. Surtout lorsque l’on considère que l’auteur a eu tout le loisir de placer sur le chemin du héros moult épreuves !

Autre règle (quasi) obligatoire, chaque tome doit (dans la mesure du possible) finir bien. La fin en demi-teinte est tolérée, mais si on me fait crever le héros à 3 pages du mot Fin, il est probable que le bouquin fasse là encore un vol plané dans la pièce et que je n’achète jamais la suite. Imaginez donc « Le retour du Jedi » sans Luke mort à la suite de ses blessures, et sans Han Solo. Pourri!

J’ai aussi un peu de mal avec les fins «suspense». Genre, le héros est au bord d’une falaise, et pouf… Rendez vous au prochain épisode (mon analogie avec les série n’est pas fortuite, loin de là) !! Arrggggg, c’est d’un frustrant !

Vous l’avez compris, une saga, c’est comme une série, un mélange qu’il faut doser avec soin. Mais lorsque le premier tome prend, je suis fidèle pour toute la vie. Je peux lire 11 tomes qui racontent l’histoire de la même héroïne, depuis son plus jeune âge, jusqu’à l’apparition de ses premières rides.

D’ailleurs, puisqu’on parle d’héroïne, laissez moi vous présenter celle d’aujourd’hui, dont je suis les aventures depuis maintenant une dizaine d’années. Ayla est responsable de milliers d’heures passées dans des livres de géologie dans le but (vain) de devenir paléontologue/géologue, c’est dire !

Son auteur, Jean M. Auel, est de celles qui se documentent sans fin, ne sont pas avares de détails dans leurs écrits et savent les diluer dans une histoire si passionnante, que lorsqu’enfin le livre se referme, on pourrait presque passer un test sur l’époque historique abordée.

Les aventures d’Ayla se passe lors de la préhistoire. Cette saga, qui s’étale sur 6 tomes, a tenu en haleine de nombreux fans depuis la sortie du premier opus dans les années 80. Le dernier tome est sorti cette année, et autant vous dire que j’étais dans les starting-blocs , même si je ne fais pas partie des premiers addicts de cette histoire venue du confins des âges. C’est le genre d’histoire qui vous plonge dans un monde que l’on n’entraperçoit que dans les musées, entre deux silex et trois ossements.

Le génie de l’auteur fut ici de rendre compte d’une histoire complètement inventée, mais en se basant sur des faits archéologiques et anthropologiques si précis que le réalisme et la cohérence de l’histoire ont su accrocher même les plus grands spécialistes.

6 tomes. 6 tomes pour voir grandir la jeune Ayla, la voir perdre sa famille ; la voir être recueillie par le « clan de l’ours des cavernes », que nous connaissons tous sous le nom de Neanderthal.
La voir lutter pour être acceptée, puis finalement partir à la recherche des siens (Homo sapiens sapiens). 
Pour plus de détails, s’en référer au tome 1 : Le clan de l’ours des cavernes.

6 tomes pour la voir rencontrer le magnifique, le beau, le majestueux, le fantastique, le merveilleux, le grandiose Jondalar (les allitérations sont de circonstances, je vous assure).
Rencontre développée à travers les pages du tome 2 : La vallée des chevaux. D’ailleurs, puisque l’on parle d’un de mes tomes fétiches, je tiens à vous préciser que si la rencontre semble évidente, l’auteur nous tient en haleine avec beaucoup de panache. J’ai toujours la sensation de pousser un petit soupir de soulagement quand enfin Ayla découvre Jondalar (en mauvaise posture certes, mais enfin)!
6 tomes pour la voir découvrir les plaisirs de l’amour, de l’amitié. La voir exercer sa curiosité pour tout savoir de ces êtres qui sont de sa race.
Acculturation évoquée dans le tome 3 : Les chasseurs de mammouths
6 tomes pour traverser l’Europe à pied, voir des paysages majestueux, une faune et une flore sans précédents, risquer sa vie pour son partenaire, craindre les éléments, les vaincre…
Tout cela bien entendu évoqué dans le tome 4 : Le grand voyage
6 tomes pour enfin arriver « à la maison », chez Jondalar. Découvrir une nouvelle culture, s’unir, fonder une famille. Se faire accepter, enfin.
Sédentarisation de la belle dans le tome 5 : Les refuges de pierres.
6 tomes pour plonger dans l’obscurité des grottes et découvrir la magnificence des peintures qui les ornent (le Périgord préhistorique, je le connais par cœur!), 6 tomes pour découvrir que l’homme de la préhistoire est un homme de l’esprit et que son monde ne s’arrête pas à ce qu’il y a de tangible. 
Dernier lu, le tome 6 : Le pays des grottes sacrées, où l’on découvre le versant mystique de ceux qui furent nos ancêtres. Et c’est une fois encore Ayla qui sera notre guide.

Mais au delà du personnage charismatique qu’est celui d’Ayla, et du couple qu’elle forme avec son géant blond, il y a la découverte d’un mode de vie, d’une civilisation méconnue, de l’évolution de l’homme qui semble avoir été cristallisée par l’auteur en 6 tomes d’une qualité littéraire telle que je n’ai jamais reculé devant 25 pages de description pour une simple peinture rupestre.

Ne vous méprenez pas, lire une saga est une chose exigeante. On ne peut passer au tome 5 sans avoir lu les 4 premiers. Mais la récompense est parfois à la hauteur de la tache, et grâce au talent de Jean M. Auel, et à la destinée de son héroïne, je n’ai jamais eu à regretter d’avoir passé tant d’heures, le nez plongé dans un de ses livres.

Je n’ai plus qu’à vous inviter à en faire de même et à vous enjoindre à vous plonger à votre tour dans cette épopée mythique dans un passé datant de plusieurs milliers d’années.

Bonne lecture,
Tam-Tam
 

De l’influence parentale (encore)

Récemment, je parlais lecture avec ma mère. J’avais lu La solitude des nombres premiers. Elle avait lu Trois vies chinoises de Dai Sije. Et tandis qu’elle me disait combien elle avait trouvé cette histoire désespérante, je me suis retrouvée en train de lui expliquer pourquoi j’aimais tant la romance. Un livre qui vous envoie un message positif, que vous refermez avec l’idée que le monde est un endroit plus beau, que l’amour n’est pas vain, cela n’a pas de prix. Ma mère comprend ce point de vue, même si elle n’est pas elle-même une fan de romance, et après tout, c’est elle qui m’a mis entre les mains ces livres qui ont formé mon goût et mon caractère! A la même époque où je découvrais Le Mouron Rouge et Anne of Green Gables, toujours dans la bibliothèque familiale, se trouvait Jane Eyre. Longtemps je me suis méfié de ce livre, héritage d’un temps ancien où les couvertures n’avaient pas d’image! Reconnaissez que c’était suspect…

Aujourd’hui, Jane Eyre est pourtant une de mes références. Malgré les multiples adaptations en film (dont une version avec Charlotte Gainsbourg en 1996, et une nouvelle version est prévue le 7 septembre 2011, avec Mia Wasikowska dans le rôle-titre), c’est toujours vers le livre que je reviens.

Ce roman de Charlotte Brontë a été publié en 1847 en Angleterre. Le succès est immédiat, et le livre sera traduit en français dès 1854. Présenté comme l’autobiographie de la narratrice, l’histoire nous fait suivre la vie de Jane Eyre sur une quinzaine d’années.

Jane, orpheline de dix ans, est hébergée par une vague relation de famille, Mrs Reed. Cette dernière n’est pas du tout contente de la situation, elle considère Jane comme une gêne, la maltraite et la punit durement si elle ose se rebeller. Après un incident particulièrement violent, Mrs Reed décide de se débarrasser de Jane et l’envoie à Lowood, école pour jeunes filles « difficiles ». Les conditions de vie y sont extrêmement rudes, la discipline de fer pour corriger toutes des demoiselles de leurs « vices ». Et Jane restera huit ans à Lowood, huit ans durant lesquels elle survivra plus qu’elle ne vivra réellement, mais huit ans durant lesquels son caractère se forgera, autour d’une idée : être indépendante. Le jour où Jane quitte l’internat, ce sera pour devenir l’institutrice d’Adèle, pupille du mystérieux Mr Rochester, à Thornfield Hall.

J’hésite à vous en dire plus, car si vous n’avez pas encore lu ou vu Jane Eyre, je m’en voudrais de gâcher pour vous la découverte de la suite!

La relation entre Jane et Mr Rochester va bien sûr occuper une place centrale dans la suite de l’histoire, mais les personnages qui les entourent ont une importance fondamentale. Tout le roman se déroule dans une ambiance sombre, presque pesante, un secret plane sur Thornfield Hall, des rumeurs courent, et Jane, comme le lecteur, ne sait que croire. En lisant Jane Eyre, j’ai toujours l’impression d’entrer dans une bulle, un espace où le temps n’a pas de prise, dans des lieux noyés de brouillard et de froid. Dans cet univers évoluent des personnages qui sont à l’exact opposé de cette ambiance, Jane est ardente en dépit des apparences, Mr Rochester est passionné… La personnalité de Jane, discrète jusqu’à l’effacement, mais farouchement indépendante, est tout à fait hors du commun pour une femme de son époque. C’est pour moi une héroïne tout à fait extraordinaire, surtout parce qu’elle est féministe dans un monde où le concept même du féminisme était très mal vu, parce qu’elle s’est formée seule dans un environnement où rien ne l’y encourageait, parce qu’elle est incroyablement forte tout simplement.

Si les films se concentrent le plus souvent autour de l’histoire d’amour entre Jane et Mr Rochester, ce serait faire un raccourci que de croire que l’histoire ne se limite qu’à cela. Jane Eyre n’est pas seulement une histoire d’amour, c’est avant tout un roman d’initiation, une histoire de femme dans l’Angleterre victorienne, c’est surtout l’histoire de Jane qui refuse d’être une victime et de subir sa propre vie. De plus, Charlotte Brontë manie la plume avec art, son écriture est très poétique, marquée par les influences romantiques de l’époque, avec une nuance presque gothique par moments!

Je vous recommande donc la lecture de Jane Eyre, sans vous contenter des versions cinématographiques. Mais, si vraiment vous n’avez pas le temps, pour les fans, le lien audio-book!

Bonne lecture,
Chi-Chi
 

Rendons à Mozart…

Lire l’écrit d’un auteur, c’est apprécier l’univers qu’elle créé le temps de 20 chapitres. Indépendamment des héros, il est très facile de s’attacher à toute cette ribambelle de personnages secondaires qui gravitent en bordure des histoires centrales. Comment ne pas fondre devant l’arrière grande-tante Mauricette du héros, qui, non contente d’être sourde, répond toujours à côté ? Comment ne pas sourire devant les bêtises toujours renouvelées des cousins issus de germain de l’héroïne? C’est d’ailleurs ce qui fait que j’apprécie autant les séries.
Mais nul besoin parfois de lire une série complète pour repérer les indices que l’auteur sème dans ses histoires et qui nous rappellent qu’il s’agit de la même époque, des mêmes gens et du même univers.

Je sens que je vous perds, prenons donc un exemple : Julia Quinn.

Nous sommes nombreux à avoir découvert Julia Quinn avec la famille Bridgerton. Et c’est tant mieux, puisqu’elle est formidable.

Nombreuses sont les choses qui font que Julia Quinn est une auteur d’exception. Son talent dans les histoires, le charmes de ses personnages, ses dialogues pleins d’esprit, l’humour des situations qu’elle dépeint.

Mais ce n’est pas tout, chaque livre est une occasion de retomber dans son univers, et de retrouver, comme des clins d’œil à notre intention, certains personnages qui ont fait chavirer nos cœurs il y a bien longtemps.

Lorsque j’ai pour la première fois ouvert « The Duke and I », j’ai découvert Daphné, Simon et le quatuor Smythe-Smith.

Alors que les livres de l’auteur s’accumulaient sur ma pile de livre lus, mon envie de découvrir les membres de ce fameux quatuor se faisait grandissante.

Et comme Julia est une personne formidable, elle a répondu à mes prières dernièrement en publiant « Just Like heaven », qui raconte l’histoire d’Honoria Smythe-Smith, violoniste du quatuor.

Si le livre se met place avec lenteur, j’ai beaucoup aimé l’installation de la dynamique du groupe musical : les différentes musiciennes, leurs instruments, leur relation avec l’événement mondain qu’est le « Smythe-Smith musical ».

Le concert en question est une tradition de la saison dans l’univers de JQ, qui rythme chacun de ses livres. Il est toujours question de cacophonie, de douleur auditive et d’acharnement musical. Et si les Bridgerton se font un honneur d’être présent, nombreux sont ceux dans l’assistance dont les oreilles saignent dès les premières mesures.

18 ans de tradition. Et cette année encore, Honoria devra jouer avec la certitude qu’elle insulte Mozart à chaque note qu’elle fait grincer sur son instrument. Sur les 4 du quatuor, seul Daisy, l’autre violoniste, semble avoir les oreilles remplies de coton pour ne pas réaliser à quel point leur prestation est mauvaise. Cette année encore, Honoria va sourire pendant que le public « entendant » espère la fin du morceau.

Comment intervient notre héros dans ce tableau « musical » ? Il se trouve tout d’abord que seul le mariage peut permettre à Honoria de quitter l’orchestre. Mais ce n’est pas tout.

Marcus est un ami de la famille, et alors que le frère d’Honoria s’apprêtait à quitter le pays, ce dernier lui fait promettre de veiller sur la jeune fille. Et par veiller, il faut entendre « l’empêcher de se marier avec un imbécile » (les mots du frère, pas les miens).

Sa promesse faite à un ami va l’emmener plus loin qu’il ne l’aurait pensé au départ. Et entre deux fausse notes, Honoria montrera bien plus de résolution et de courage que je n’en attendais d’elle au début de notre histoire.

Une histoire qui démarre doucement, mais dont la fin est à la hauteur d’une famille qui va sans aucun doute nous révéler bien des surprises !

Mozart n’a plus qu’à se procurer des boules Quies, Les Smythe-Smith sont « in da place » !

Bonne lecture
Tam-Tam

Le retour de la fée du logis

Lecteurs, j’ai une grande nouvelle!
 
Je crois avoir mis le doigt sur une nouvelle tendance de la romance, un nouveau sous-genre qui devrait faire fureur sans tarder si vous voulez mon avis. 
 
J’ai nommé, les héros fées du logis…
  
Mais si, vous savez, ce héros doué de ses dix doigts (et je ne veux pas dire seulement sous une couverture – encore que ce soit utile). Celui qui cuisine comme un chef, aime passer l’aspirateur, manie le fer à repasser avec art et pense à faire les carreaux une fois par an. Comment-ça, une fois par an cela ne suffit pas??!
  
Ce héros, vous pensiez qu’il n’existait pas. Vous pensiez que vous devriez engager une femme de ménage ou adopter Cendrillon (mais cela vous couterait cher en graines à oiseaux et fromage à souris)… Eh bien, ce héros est né, sous la plume de Robin Kaye! Après Roméo, Roméo, voici Yours for the taking…
Ben est, comme Nick avant lui, un maitre ès arts ménagers. Mais un maitre avec un gros problème… Son grand-père, un magnat (on ne sait pas trop de quoi, mais il est riche, ça c’est sur), son grand-père donc le menace de ne pas le laisser hériter du ranch où il a grandit et auquel il est attaché plus que tout, si Ben ne se dépêche pas de se marier.
  
En bon héros de romance qui se respecte, Ben se met donc en tête de faire un mariage moyennant finances (oui, il est riche aussi, ce n’est pas drôle sinon). Non non, il ne cherche même pas à trouver une fille qu’il pourrait supporter, il ne se dit pas non plus qu’il pourrait envoyer balader son grand-père (qui n’est pas un monstre du tout, juste un vieillard trop gâté à qui personne ne dit jamais non), Ben se dit qu’il va conclure un contrat avec une femme pour l’épouser et divorcer après un an. 
  
Après avoir proposé sans succès à une ou deux de ses amies, en tout bien tout honneur, il se met en tête que Gina, qu’il a rencontré une fois, est la candidate idéale. Gina, qui n’est autre que la collègue de Rosalie, héroïne de Roméo, Roméo! Laquelle Rosalie est amie avec Anabelle, l’associée de Ben… Vous avez bien suivi les liens? Ben a du talent je dois admettre, car, de toutes les femmes de New-York, il trouve le moyen de tomber sur son héroïne avec un plan aussi ridicule que ça! 
  
Et Gina, pour des raisons assez complexes et que j’ai trouvé, somme toute assez valables, accepte la proposition de Ben. Les voilà donc mariés… Je dois avouer, c’est plus fort que moi, j’aime bien les livres où les héros sont mariés (ou en tout cas obligés de vivre ensembles/voyager ensembles/se supporter) assez rapidement. C’est un ressort de l’histoire peu crédible, j’en suis consciente, mais j’aime voir les personnages obligés d’apprendre à communiquer, faute de pouvoir s’ignorer…
  
Une fois mariés évidemment, l’histoire commence! Car Gina et Ben vont apprendre à se connaître, et on retrouve exactement la patte de Robin Kaye : galerie de personnages secondaires pittoresques, humour pétillant, quelques moments d’émotions et de jolis retournements de situation… Ben est une fée du logis comme j’aimerais bien en avoir une à domicile, et Gina est une petite boule d’énergie, piquante et acide, un personnage à l’évolution fort intéressante… 
  
Je note cependant que Roméo, Roméo et Your’s for the taking m’ont été prêtés par une amie qui ne me veut pas que du bien (non, ce n’est pas Tam-Tam), puisqu’elle a omis de préciser qu’entre ces deux livres, il en existe deux autres de la même série : Too hot to handle et Breakfast in bed.
  
Je vous laisse, je vais essayer de mettre la main dessus de ce pas! 
 
 
Bonne lecture,
Chi-Chi
 

Corps et âme

Il y a de cela quelques années, j’avais pris l’habitude d’inscrire en page de garde les dates, lieux et circonstances qui m’avaient poussés à acheter et lire un livre. Si c’était un cadeau, je marquais qui me l’offrait, etc.

En choisissant ce livre pour ma chronique de ce lundi, j’ai pu redécouvrir avec joie mon auto-dédicace de l’époque :

« Mai 2005 – Françoise lisait ce livre la veille de mon départ. Le résumé et la couverture m’ont plu. Je l’ai dévoré sur le ferry… Il faut dire qu’avec 18h de traversée, j’avais le temps ».

J’ai du relire ce livre au bas mot 10 fois depuis ce fameux voyage de 2005. Pourquoi ? Parce qu’au delà de la magnifique histoire que l’auteur raconte, Franck Conroy fait preuve d’un talent hors du commun pour peindre les émotions. Corps et âme fait parti des livres qui m’ont fait pleurer, et je vous ai déjà expliqué à quel point c’est un gage de magnificence.


Corps et âme, c’est l’histoire de Claude. Claude habite dans un appartement en sous-sol avec sa mère alcoolique. Il regarde les gens passer depuis le soupirail. La vie de Claude n’est pas tendre. Mais dans la pièce du fond, sous une pile de journaux datés, il y a un piano, objet inconnu qui l’intrigue et qui va lui ouvrir des portes dont il ne soupçonnait pas l’existence.

Car Claude a un talent. Un talent rare. Et de la chance… Ou peut-on vraiment parler de chance lorsque des crises alcooliques rythment les soirées de l’enfant ? La destinée, disons, voudra qu’il pousse la porte d’un magasin de musique, la tête pleine de questions, pour y rencontrer Monsieur Weisfeld. 

Ce livre retrace la vie de ce prodige. De son appétit de vivre, de ses doutes, de son apprentissage, de sa consécration.

Mais ce n’est pas un conte de fées, loin de là. Claude va construire sa destinée. Il a un don, certes, mais il a aussi en lui une volonté d’avancer, une sensibilité qui le pousse à vouloir toucher la perfection. A se donner entièrement.


Je pourrais sans doute vous parler des heures de ce livre qui immanquablement me fait pleurer à la page 570, qui me berce à travers ses pages des mélodies des plus grands. Je pourrais vous dire qu’au delà de la musique, qui reste le grand amour de la vie de Claude, ce dernier va devoir aussi se construire une famille, des amis, pour l’accompagner lors de son périple. Car le talent n’est pas tout, c’est ce que l’on en fait qui fait tout la différence.

Le livre a tout pour lui !


- Le cadre de New York à la fin des années 40. Les rues à la vapeur sortant des bouches d’égout. Les automobiles, le tramway. La ségrégation, le travail qui manque, le retour des soldats…

- La musique qui rythme chacune des pages. Des compositeurs géniaux, une initiation à l’apprentissage pointu d’un monde d’harmonies. Lorsque l’on lit un polar, on a l’impression d’en apprendre plus sur la criminologie. Lorsque l’on lit une régence, on révise nos connaissances des usages de la cour d’Angleterre. En lisant ce livre, on embrasse la création musicale, les octaves, les arpèges. Claude rend les gammes pleines de sens. Les arpèges pleins de sentiments, et les accompagnements chargés de génie.

- Le héros, qui prouve à lui tout seul que les destins miraculeux sont possibles. On veut croire en la chance. On a envie de jouer au loto, on s’essuie le coin des yeux devant ses réussites. Notre cœur bat au même rythme que le sien.


L’histoire enfin, d’une destinée, d’un amour inconditionnel, d’un talent, de rencontres… Cette histoire d’exception qui à mon gout fini trop tôt. Le talent n’a pas assez d’une vie pour s’épanouir, et Franck Conroy a à peine le temps d’un livre pour ravir notre cœur avec son héros tout en nuances.

A lire, vraiment.
Tam-Tam
 

Souvenez-vous des Lucky Charms…

Vous qui suivez tous religieusement notre blog, semaine après semaine, et ce, depuis le premier jour, savez tous que ma romance number one absolue est Ain’t she sweet de Susan Elisabeth Phillips.

Et si vous ne le saviez pas, soyez rassurés, cette grave lacune a maintenant été réparée…

Pour mon plus grand bonheur, SEP a aussi eu la bonne idée de vouloir écrire des séries (il faudra un jour que je développe la différence que je fais entre série et saga, et pourquoi j’aime tant l’un et pas l’autre)… SEP a donc écrit une série, 7 tomes que vous allez absolument devoir lire vous aussi !

Dans l’ordre de la série :

Nulle autre que toi (It had to be you)
Une étoile en plein coeur (Heaven, Texas)
C’est lui que j’ai choisi (Nobody’s baby but mine)
Ensorcelée (Dream a little dream)
Folle de toi (This heart of mine)
Parfaite pour toi (Match me if you can)
Tout feu, tout flamme (Natural born charmer)
 

Posons le décor : Phoebe Somerville, renversante beauté blonde à la réputation sulfureuse, quitte New York pour Chicago, où elle vient d’hériter de l’équipe de football américain locale, les Chicago Stars (et là, vous commencez à vous douter de quelque chose, puisque les Chicago Stars est le nom de la série!). 
Phoebe est le parfait stéréotype de la bimbo décérébrée, emmenant partout avec elle son toutou chéri, qui tient dans son sac à main. Enfin c’est ce que tout le monde veut bien croire, mais qu’en est-il en réalité? Et surtout Phoebe ne connait rien, mais alors rien de rien du tout au football, américain ou autre. En fait, elle n’y connait même rien en sport d’aucun genre. Et la voilà qui débarque, le sourire aux lèvres, perchée sur des talons de 12 cm, le brushing parfaitement agencé, bien décidée à s’investir dans la gestion de l’équipe. Je vous laisse le plaisir d’imaginer la réaction des athlètes, et surtout, celle de Dan Calebow, coach de l’équipe, ancien joueur et légende vivante de son état. Rien que ça. Et n’oublions pas de mentionner que Dan est aussi parfaitement misogyne, et n’a aucune intention de faciliter la vie à Phoebe… 
Voilà comment commence notre histoire, entre ces deux-là qui ne vont pas tarder à faire des étincelles dans tous les sens !
 
S’ensuit toute une série, s’intéressant successivement à différents membres de l’équipe des Chicago Stars, tous pourvus d’héroïnes hautes en couleurs. 
Dans le lot, je ne vais parler que de mes chouchous : j’aime bien sur Phoebe et Dan, mais aussi Jane  et Cal, de Nobody’s baby but mine, qui m’ont fait pleurer de rire à plus d’une occasion. Jane est un génie au QI scandaleusement élevé, mais qui a souffert toute son enfance d’être si brillante. Aussi, quand son horloge biologique s’emballe, elle décide de faire un bébé toute seule. Mais, et c’est là le nœud de l’intrigue, il faut que le géniteur soit stupide, pour contrebalancer ses gènes à elle. Son choix se porte sur Cal, footballeur professionnel, qui n’avait rien demandé à personne ! Oui, vous avez bien lu, nous avons donc un docteur en physique réputé pour être l’un des esprits les plus brillants de la planète qui concocte un stratagème si stupide scientifiquement que même un élève de seconde verrait qu’il est voué à l’échec. 
Et pourtant, en dépit de ce plan absurde, Jane et Cal forment un couple touchant, qui passe un bonne partie du livre à se jouer des tours pendables pour le plus grand bonheur du lecteur. Pour ceux d’entre vous qui ont le bonheur d’avoir déjà lu le livre, je n’ai qu’une chose à dire : Lucky Charms. Et si vous n’avez pas compris, c’est qu’il vous faut vous précipiter chez votre libraire !
  
Enfin, dans This heart of mine, Molly use elle aussi de procédés peu recommandables pour parvenir à ses fins avec Kevin Tucker, quaterback de l’équipe des Chicago Stars, qui a osé ignorer son existence alors qu’elle est amoureuse de lui depuis… eh bien presque depuis toujours ! Que se passe-t-il quand vous vous montrez un peu trop entreprenante afin de vous faire remarquer par quelqu’un qui ne vous voit pas? Rien de bon… en tout cas pas au début !
 
C’est là que se trouve la grande force de SEP dans cette série : malgré des situations complètement aberrantes, parfois même inconvenantes, même si ses personnages se comportent d’une façon pour le moins étrange, l’auteur parvient à nous faire entrer dans son univers, à nous convaincre que tout cela est plausible (tant que l’on ne lève pas le nez du bouquin en tout cas) et à nous amuser avec autant de talent qu’a nous émouvoir.
 
La série des Chicago Stars est un must-have de toute lectrice de romance qui se respecte. Au moins pour pouvoir s’en faire une idée, car SEP reste une référence en la matière. Ce cocktail d’humour et d’amour, tout en finesse, c’est la raison exacte pour laquelle j’aime la romance… Et je ne saurais en dire plus, car comme toujours quand j’aime un livre ou un auteur, les mots me manquent…
Bonne lecture,
Chi-Chi
 

Rougissons de plaisir

« Je te laisse, je veux trop finir ce livre que j’ai commencé hier. Il est chaud, chaud. J’en rougirais presque… ». C’est sur cette petite phrase sibylline que Chi-Chi m’a présentée Elizabeth Hoyt un soir d’automne. Elle lisait alors l’un des livres de sa série des Trois princes (Puritaine et catin – The raven prince – ou Liaison inconvenante – The leopard prince – , ma mémoire n’arrive plus vraiment à savoir).
Chi-Chi est toujours pleine de bonnes idées. Son génie s’est traduit dès le lendemain par un petit crochet à mon bureau pour me déposer un paquet, contenant deux livres (je vous laisse deviner lesquels).
Ce détour en apparence anodin a eu deux répercussions. La première à court terme, de magnifiques cernes, et l’autre beaucoup plus durable puisque Elizabeth est devenue une incontournable de ma bibliothèque. Je suis tombée sous le charme de ses héros loin d’être parfaits et j’ai moi aussi rougi à profusion de ses scènes sexy si bien tournées.
Pourquoi donc, me direz vous ? Qu’est-ce qui, dans ces livres fait que je vais immanquablement piquer un fard comme la jeune fille en fleurs que je ne suis plus vraiment ? Comment se fait-il que les clichés que je retrouve dans les histoires de la romancière ne me font pas lever les yeux au ciel, mais me donne une envie furieuse de finir le livre dans la minute ?
Pour répondre à toutes ces interrogations, petite étude de cas avec Notorious Pleasures, le deuxième tome de la troisième série de l’auteur, « Maiden Lane », dont le premier est chroniqué ici.
Ce livre s’ouvre sur la rencontre entre nos deux héros. Lady Hero Batten (oui, je vous l’accorde, le prénom n’est pas des plus réussi) et Griffin Remmigton, Lord Reading, alors que ce dernier s’apprête à batifoler avec une femme qui n’est pas la sienne. D’ailleurs, voici le mari en question qui s’approche et menace de découvrir le trio. Lady Hero ne saurait supporter une telle chose, aussi prend-elle sur elle d’interrompre les deux personnages.
Lord Griffin n’apprécie que fort peu d’être interrompu pendant un interlude qui s’annonçait si bien, et qui plus est, par une jeune miss à la perfection ennuyeuse (ses mots, pas les miens).
Car Lady Hero est la fiancée irréprochable de son frère, elle brille par son élégance et son sens des mondanités. Et comme toutes les jeunes Ladies, elle s’occupe avec zèle de ses œuvres caritatives. Mais sa Lady Perfect n’a pas fini de le surprendre, car sous des apparences bien comme il faut, la demoiselle cache un cœur passionné que son Lord Shameless (sans honte) va s’atteler à dévoiler.
Elle doit se marier au Marquis de Mandeville. On l’a élevée dans cette optique, elle ne saurait rêver d’autre chose que d’un mariage de convenances. Et pourtant, le jour où la passion vient frapper à sa porte, la voilà qui sort des sentiers que lui impose son rôle de Lady et se laisse aller à la séduction.
Le héros aussi dissimule bien des choses derrière son voile de scandale. On le dit immoral, sans honte, séducteur impénitent, sans honneur, son plus grand défaut est sans doute de ne pas se perdre dans les politesses hypocrites de sa classe. Mais à trop compter sur sa réputation de débauché, il en oublie que certaines personnes arrive à percer à jour un jeu bien ficelé et à découvrir l’homme bien qui se cache derrière.
Nos deux héros se sont appliqués à se cacher derrière un masque. A l’image de la réputation que leur a accordé le monde. Et rien de mieux que la passion pour lever l’illusion.
La passion. C’est le maître mot chez Elizabeth Hoyt. Grâce à elle, ses héros assument leurs travers et semblent toujours être sauvés par l’honnêteté de leurs sentiments.
Comme si l’amour rachetait tout. Ce qui n’empêche pas non plus l’histoire d’être finement menée, dans la lignée de l’intrigue du premier tome (ce qui fait que je ne vous dévoilerai rien pour ne pas spoiler, bande de petites canailles!).
Cliché me direz vous ? Oui, cliché sans doute. Mais si bien dépeint que j’en rougis… et en redemande !
Bonne lecture
Tam-Tam

  

Du réalisme chez les Highlanders

Une fois n’est pas coutume, le (les) livre dont je vais parler aujourd’hui m’a été dicté par l’actualité littéraire du moment…

Si vous vous promenez un peu sur les blogs de lecture, ou même simplement entre les rayonnages de la première librairie venue, vous constaterez que nous sommes envahis par les histoires fantastiques. Et par fantastique, je veux dire, ayant trait aux vampires, elfes, fées, « were », et autres créatures légendaires…

Depuis un peu plus de trois ans maintenant (d’après mon opinion experte, depuis Twilight et mais encore plus depuis l’adaptation de True blood en série télé), la romance fantastique a déchaine les vocations, et les fans se comptent par milliers (oui, par milliers, n’ayons pas peur des mots)!!! Le genre a gagné ses lettres de noblesse. Pourquoi celui-là plutôt qu’un autre? Peut-être parce que l’aspect mythique des créatures que l’on y trouve permet d’écarter tout argument sur le réalisme de l’histoire. Peut-être parce que cela permet d’assimiler (presque) ces livres à de la fantasy ou à de la SF, genres qui sont nettement moins discriminés que la romance…

Quoi qu’il en soit, cet engouement existe bel et bien, et je ris toujours un peu de voir autour de moi des lecteurs qui n’approcheraient pas une « vraie » romance à moins de 50 mètres se prendre de passion pour ces histoires de loup-garou, ignorant (volontairement ou non) que ce sont, d’abord et avant tout, des romances de la plus pure espèce! La romance fantastique démocratise le genre et je ne désespère pas qu’un jour, ce soit la romance dans son ensemble qui connaisse un tel destin…

Pourtant, nous ne parlons pas souvent ici de fantastique, ni Tam-Tam ni moi-même ne sommes des grandes expertes en la matière, et naturellement nous préférons parler de ce que nous connaissons bien! Parfois je me dis que c’est un peu dommage, que nous sommes très similaires sur trop de points et que nous négligeons des pans entiers de la romance. Mais après tant pis, nous n’avons pas la prétention de pouvoir parler de tout.

Ceci dit, parmi les romances dont on parle beaucoup maintenant, j’ai relevé le nom de Karen Marie Moning, et de ses Highlanders. Et pour une fois, je me suis dit, « Chouette, une série que j’ai déjà lu, je vais pouvoir en parler »!

En effet, j’ai découvert les Highlanders lors de leur première édition française, c’est à dire 2003 pour le premier tome (qui est en fait le 4ème de la série – J’ai Lu ayant décidé d’être facétieux et de ne pas publier toute la série). J’ai commencé ma lecture en 2006, et lu un peu dans le désordre, en VF puis en VO, la série entière. Cela ne m’a heureusement pas trop gênée pour comprendre l’histoire, car même si il y a une trame de fond qui court tout au long de la série, chaque histoire peut se lire individuellement! Les trois premiers tomes sont centrés autour d’Adam Black et des Highlanders, les 4 tomes suivants autour d’Adam Black (toujours) et de la famille MacKeltar. Enfin, la nouvelle parue en dernier introduit la prochaine série de l’auteur, les Fever.

On récapitule donc dans l’ordre :
Beyond the highland mist
To tame a highland warrior
The highlander’s touch
Kiss of the highlander (Une passion hors du temps)
The dark highlander (Le pacte de MacKeltar)
The immortal highlander (La punition d’Adam Black)
Spell of the highlander (La vengeance de MacKeltar)
Into the dreaming (nouvelle indépendante)

Je ne parlerais ici que des tomes qui ont été traduits car, n’ayant plus les autres sous la main, il m’est plus difficile de me rafraichir la mémoire…

Kiss of the highlander (Une passion hors du temps), raconte l’histoire de Drustan MacKeltar, Highlander du 16ème siècle, et de sa douce et tendre Gwen, une américaine du 20ème siècle. Cherchez l’erreur… Drustan est la belle au bois dormant en fait, par la magie d’un sortilège, il est resté endormi pendant cinq siècles dans une grotte en Écosse, où Gwen le trouve et le délivre (de façon tout à fait accidentelle bien sûr). S’ensuit pour eux une grande aventure, assortie de quelques voyages, puisque Drustan, héritier des druides (et donc pourvu des pouvoirs qui vont avec) et guerrier redoutable (sinon ce ne serait pas un vrai Highlander), veut remonter le temps pour sauver son peuple.

Une fois cette tache accomplie (non sans quelques obstacles), nous passons au tome suivant (The dark highlander – Le pacte de McKeltar), où Dageus, frère de Drustan, se trouve à son tour en situation difficile. Il rencontre à notre époque Chloé, historienne d’art, et utilise pour la séduire des méthodes pour le moins… cavalières… C’est qu’il cherche à obtenir quelque chose d’elle, et il a apparemment choisi la bonne méthode car Chloé, qui est évidemment l’âme sœur de notre héros, tombe dans le panneau. Elle accepte de l’accompagner en Écosse pour tenter de l’aider à récupérer son âme, qu’il a perdu quelques siècle auparavant sous l’effet d’un sortilège. Normal quoi! Évidemment, les choses commençaient sous de trop bons auspices pour nos tourtereaux, Dageus va avoir du mal à récupérer son âme, malgré la présence de Chloé, arme fatale…

Décidément, la magie ne fait pas bon ménage avec les frères MacKeltar! Mais rassurez-vous, ils ne sont pas les seuls à en souffrir car le héros du tome suivant (The immortal highlander – La punition d’Adam Black) n’est pas de la même famille et pourtant, lui aussi rencontre quelques problèmes… Lui n’est pas un Highlander du 16ème siècle, mais un faë, bien plus vieux et bien moins sage… Ceci dit, il aime bien prendre l’apparence d’un Highlander à l’occasion, mais que voulez-vous, c’est facile quand il suffit d’un claquement de doigts pour changer d’apparence! Adam Black aura lui aussi besoin de l’aide précieuse de sa belle Gabrielle pour venir à bout de ses problèmes et remettre en bon ordre son univers. Que seraient tous ces vaillants guerriers sans leurs précieuses demoiselles, je vous le demande?

Enfin, dans Spell of the highlander (La vengeance de McKeltar), Cian MacKeltar est délivré de sa prison magique par Jessi St James, étudiante en archéologie. A cause de lui, elle se retrouve embarquée dans une sombre histoire, manque de se faire assassiner, découvre les avantages des pouvoirs magiques, et est réquisitionnée pour mettre fin à une malédiction vieille de onze siècles. Rien que ça! En jeu, l’avenir du monde, et une histoire d’amour comme il n’en existe que dans les légendes. J’ai une question, à force, toutes ces histoires d’amour digne de légendes, ces malédictions, ces voyages dans le temps, cela ne manquerait pas un tout petit peu de crédibilité? A se demander comment les écossais ont survécu tous ces siècles sans nos héroïnes modernes pour assurer le renouvellement des générations…

Allons, je m’arrêterais là, autant vous laisser le plaisir de découvrir par vous-même (si ce n’est pas déjà fait) les aventures de ces Highlanders perdus (enfin façon de parler car le Highlander viril n’est jamais perdu – cela nuirait à son aura) dans notre monde contemporain. L’histoire n’est pas réaliste, ce dont vous ne vous seriez jamais doutés bien sûr, mais elle est racontée de main de maître, Karen Marie Moning n’a pas son pareil pour nous tenir en haleine d’un tome sur l’autre (personnellement j’étais contente d’avoir les livres à disposition pour pouvoir les enchainer et ne pas attendre trop entre chaque!). Les héros sont drôles dans leur rôle de mâle alpha protecteur, face à des héroïnes très dynamiques et pas du tout décidées à se laisser faire par ces machos venus d’un autre âge. Cela donne lieu à des moments pleins d’humour mais aussi quelques scènes très émouvantes, pour vous livrer au final un cocktail réussi de romance, de légendes et d’aventures!

Je précise tout de même que je recommande vivement à tous ceux qui le peuvent de lire cette série en VO, comme c’est hélas trop souvent le cas, l’histoire perd de sa saveur avec la traduction, l’humour est moins pétillant, les réparties moins bien vues et d’après des avis bien informés, certains passages ont été carrément coupés…

Vous n’avez donc aucune excuse pour ne pas rejoindre à votre tour la cohorte de lectrices de romances fantastiques, et KMM (comme l’appellent les expertes) est un excellent choix pour commencer!

  
  
Bonne lecture,
Chi-Chi
  
PS : Bon, je me moque un peu, mais sérieusement, vu mon obsession pour les légendes en tous genres, et mon attraction pour les hommes beaux et virils (même en jupe), vous ne pensiez pas que j’allais laisser passer une occasion pareille?!