Mille et une nuits

1001 nuits

(Réédition du 06/10/11)

Vous connaissez tous les Mille et une nuits et certainement quelques uns des contes qui en sont issus.

Sinbad, Aladdin, Ali Baba… Pour moi qui suis fascinée par les contes et les légendes, la lecture d’un texte aussi mythique s’imposait.

Ce livre (enfin ces 12 tomes) qui trônaient dans la bibliothèque familiale, j’avais 14 ans quand je les ai découvert, à la même époque que le Mouron rouge et JaneEyre ! Après avoir grandi, bercée par Disney et ses contes, étant une inconditionnelle d’Aladdin, je ne pouvais pas laisser passer une telle occasion. Et je vous prie de croire que j’ai eu le choc de ma vie ! Car finalement, ce que la culture populaire a retenu , ce n’est qu’une version expurgée pour les enfants…

Que ceux ici qui ont lu les Mille et Une Nuits lèvent la main.

Si vous l’avez lu, vous savez que ce recueil de contes n’est pas destiné à un jeune public!

Récits de tradition orale pleins de références à la littérature et à la culture populaire, aussi bien arabe que persane et indienne, rassemblés dans un recueil par un français, Antoine Galland, au 18ème siècle, on ne présente plus les Mille et une nuits, et Shéhérazade la conteuse.

Le cadre est simple. Dans un Orient mythique, le sultan Schahriar est devenu fou suite à l’infidélité de son épouse. Après l’avoir fait exécuter, il décide de se remarier chaque jour avec une femme qu’il décapitera à l’aube, pour ne plus jamais lui laisser le temps de le tromper. Révoltée, Shéhérazade, fille du grand vizir, se porte volontaire au mariage, bien décidée à empêcher le sultan de mettre à exécution son plan.

Et, parce qu’elle est intelligente, elle a bien sur un plan. C’est pendant sa nuit de noces qu’elle commence à raconter sa première histoire. Une histoire si passionnante, si bien tournée, que le sultan brûle d’en connaître la fin. Et quand arrive l’aube, et que l’histoire n’est pas terminée, il ne peut se résoudre à tuer sa femme avant de savoir la fin. Un jour s’écoule, et Shéhérazade reprend son récit à la nuit tombée. Une histoire en entraînant toujours une autre, c’est ainsi que, nuit après nuit, Schahriar repousse le moment de son exécution. Tenu en haleine par Le Marchand et le Génie, Le Pêcheur et le Démon, Les Dames de Bagdad, Les Trois Calendes, Les Trois Pommes, Le Bossu, Le cheval d’ébène et bien d’autres, le sultan fait défiler les nuits, les semaines, les mois puis les années…

Après mille et une nuits passées à raconter des histoires, Shéhérazade, qui a enfin réussi à gagner la confiance de son époux (et qui a eu des enfants de lui, ce qui ne gâche rien), aura la vie sauve. Le sultan, en renonçant définitivement à vouloir la tuer, met fin à ce récit ininterrompu…

On trouve des contes dans les contes, ce qui fera au total plus d’une centaine d’histoires. Pour la petite anecdote, Ali Baba et les quarante voleurs, souvent présenté comme un conte des Mille et une nuits, ne fait pas partie des manuscrits originaux ! Quand à Sinbad et Aladdin, la question reste ouverte car ils ne remplissent pas, selon les experts, les critères de la littérature arabe traditionnelle. On soupçonne les premiers traducteurs d’avoir ajoutés ces contes au recueil…

Mais peu importe finalement, car les Mille et et une nuits, ce sont des contes pour adultes, tissés d’orientalisme et de sensualité. Ce que l’on en retiendra, c’est la fascination pour un monde mystérieux idéalisé dans notre imaginaire. C’est l’histoire d’amour qui se dessine entre Shéhérazade et son sultan, que l’on retrouve nuit après nuit, ce sont aussi les histoires de vie, de rencontres, d’amour, de peines et de ruptures de chacun des personnages qui sont évoqués pour nous. C’est un récit de voyages, une fresque formidable et magique qui a influencé des générations d’artistes, c’est la cristallisation de tout ce que l’Orient a de mythique pour nos yeux d’occidentaux et c’est une œuvre classique dont on ne compte plus les traductions et adaptations en tout genre.

En un mot, ce sont des livres à ne pas mettre entre des mains innocentes, mais sans aucun doute des livres à lire!

Bonne découverte,

Chi-Chi

Il était un fois, Tome 2 – La belle et la bête

belle-bete
(Réédition du 07/03/2011)
Aujourd’hui, j’aimerais pouvoir résumer ma chronique en un seul mot : WOW !!!
Alors oui, forcément, cela ne va pas beaucoup vous aider pour savoir que quoi parle le livre. Mais comme souvent alors mes coups de cœur, j’ai un peu de mal à mettre des mots sur mes idées.
Mais je vais faire un effort, ne serais-ce que car je crois que ce serait un crime que vous ne vous précipitiez pas pour lire When Beauty tamed the Beast d’Eloisa James.
Eloisa, nous vous en avons déjà parlé, mais c’est la première fois qu’elle est à l’honneur, et je suis finalement contente d’avoir attendu ce livre pour lui consacrer une chronique, car il est entré directement au Panthéon de mes meilleures romances, et est incontestablement (Tam-Tam a approuvé) le meilleur d’Eloisa !
De quoi parle When Beauty tamed the Beast?C’est l’histoire de Linnet, une jeune fille plus belle encore que tout ce que nos mots de simples mortels peuvent exprimer. Une peau d’albâtre, des yeux où scintillent toutes les étoiles du ciel, des dents de perle, une chevelure de soie et un rire plus exquis que le tintinnabulement des grelots.C’est l’histoire de Piers, un ours qui vit reclus dans un château du Pays de Galles. Un ours qui est aussi médecin, éhontément copié (pour mon plus grand bonheur) sur le personnage du Dr. Gregory House (que j’aime d’amour).C’est l’histoire d’un scandale : une jeune fille aurait été compromise hors des liens sacrés du mariage, et peu importe que cela soit complètement faux, il faut lui faire quitter Londres au plus vite.

C’est l’histoire d’une rencontre au milieu d’une ribambelle de personnages secondaires tous plus savoureux les uns que les autres : un père qui veut trouver une femme à son fils, consentant ou pas, une aristocrate française, véritable icône de mode, un majordome qui n’a rien compris aux codes de la bienséance, une ribambelle de jeunes docteurs et une infirmière acariâtre…

C’est l’histoire de deux héros qui sont bien plus que ce que leur apparence laisse à penser, d’une bête au fort mauvais caractère qui sera apprivoisé par sa belle, pas intimidée pour deux sous par son attitude peu avenante.

C’est aussi, comme il se doit, l’histoire de quelques péripéties, pas forcément très roses et qui changeront à jamais le caractère de nos héros, les rendant à chaque instant plus réels à nos yeux.
En bref, c’est l’histoire d’un merveilleux conte de fée où tout est bien qui finit bien, version modernisée de La Belle et la Bête, et c’est, en ce qui me concerne, c’est l’histoire d’un énorme coup de cœur !Eloisa nous raconte une histoire où l’amour ne cède jamais à la facilité, avec une plume experte, et j’ai été bouleversée par l’intensité avec laquelle elle nous décrit les émotions  de ses personnages, enchantée par la vivacité des dialogues entre Linnet et Piers.Je ne m’étendrais pas davantage sur le sujet pour mieux vous laisser le plaisir de la découverte, mais ce livre dévoré en 48h est un must-have absolu selon moi alors n’hésitez pas !
Bonne lecture,
Chi-Chi

Once upon a tower – On nous ment encore!

Parlons publicité mensongère de nouveau ! Pour un livre qui pourtant est bon, Once upon a tower, le dernier Eloisa James. Bon, mais qui nous ment.
 
Dans la tradition de ce qu’a fait T., je vous présente le synopsis :
 
To win her love…
As an extremely wealthy laird, Gowan Stoughton, Duke of Kinross, can have any of the maidens at the ball he attends. The only problem is they are all English and Gowan is not so certain they are suitable. He is accustomed to the hard-working lasses from his Highlands, not these dainty noblewomen who spend their days drinking tea or some other such nonsense. But then he makes the acquaintance of Lady Edith Gilchrist. Utterly bewitched by the emerald-eyed beauty with lush golden locks, he knows he must have her.

He must free her from her tower…
« Edie » had the misfortune of being dreadfully ill at her debut ball and barely remembers what Gowan looks like. Even worse, she accepted his proposal the following day. Edie’s only true passion is playing music—until Gowan writes a scandalous letter and stirs the most irresistible desire. Yet when they marry, Edie realizes her husband needs a lesson and locks herself in a tower. Somehow Gowan must find a way to enter the tower and convince his new bride that she belongs in his arms.

 

Pour gagner son amour…
Gowan est le très riche et écossais Duc de Kinross, et il n’a que l’embarras du choix en ce qui concerne ces demoiselles. Le seul problème est qu’elles sont toutes anglaises, et Gowan n’est pas certain que ce soit acceptable. Il est habitué aux jeunes filles sérieuses et travailleuses de ses Highlands natales, et non pas à ces nobles délicates qui passent leurs journées à boire du thé ou autre activité tout aussi inutile. Mais il rencontre Lady Edith Gilchrist. Envouté par cette beauté aux yeux d’émeraude et aux boucles d’or, elle doit lui appartenir.

Il devra la délivrer de sa tour…
« Edie » a le malheur d’être terriblement malade le soir de son bal des débutantes, et se souvient à peine de ce à quoi ressemble Gowan. Pire, elle accepte sa demande en mariage dès le lendemain. La seule vraie passion d’Edie est la musique, jusqu’à ce que Gowan lui écrive une lettre scandaleuse qui éveille en elle un désir nouveau. Mais, quand ils se marient, Edie réalise que son époux a besoin d’être éduqué, et elle s’enferme dans une tour. Gowan devra, d’une manière ou d’une autre, trouver le moyen d’accéder à cette tour et de convaincre sa jeune épouse que sa place est bien entre ses bras.
 
Voilà un résumé qui laisse penser à un mariage rapide, et une histoire qui se développe avec les personnages chacun de leur côté, apprenant à se connaitre et à s’apprivoiser sans que l’aspect physique ne vienne interférer. Cela laisse penser que Gowan, fasciné par son épouse, va prendre en charge la séduction d’Edie. Cela laisse penser qu’Edie est pleine d’assurance, qu’elle sait ce qu’elle attend de son mariage (qu’elle aurait choisi) et qu’elle utilise la tour pour imprimer sa marque sur ce nouveau mariage.
 
Je crie au scandale.
 
Rien que dans la 4ème de couverture, il y a des erreurs.
 
Edie n’accepte pas la demande en mariage, c’est son père qui l’accepte pour elle sans même la consulter avant. Gowan n’écrit pas une lettre à Edie, il répond à une lettre qu’elle lui a envoyée avant.
 
Quant au reste ? L’entente entre Gowan et Edie est immédiate (pas le soir du premier bal, où elle est malade, mais dès la seconde rencontre), à tel point qu’ils décident d’un commun accord de raccourcir leurs fiançailles pour profiter plus vite de leur vie maritale. Sauf que le mariage arrive finalement assez tard dans le livre, presque au tiers. Mariage suivi par un LONG voyage de Londres vers l’Ecosse qui prend plusieurs chapitres où ils arrivent à la moitié du livre. Puis une succession d’évènements divers qui retardent encore la progression des choses. Parce que, en lisant, je n’attendais qu’une chose : mais quand Edie va-t-elle donc s’enfermer dans sa tour ? Et pourquoi, alors que les choses semblent plutôt bien se passer entre elle et Gowan ?
 
Quand le fameux « enfermement » arrive enfin, il ne ressemble en rien à ce qui nous a été annoncé. Il reste alors à peine une centaine de pages au livre, Edie y reste quelques jours (moins d’une semaine) et tout le monde peut entrer sauf notre héros, à qui la porte restera fermée… une soirée ! Soirée bien trop longue à son gout, mais il s’agirait de remettre les choses en perspective !
 
Alors voilà. Voilà comment un excellent livre (car oui, c’est un excellent livre, qui explore des thématiques trop peu abordées en romance, comme ce qui se passe lorsque l’accomplissement du devoir conjugal se passe mal. Mais vraiment mal. Ou lorsque ce devoir n’est pas couronné d’un héritier. Ou lorsque chacun va chercher son bonheur ailleurs, dans les bras d’un autre ou au fond d’une bouteille. Vous vous en doutez, toutes ces problématiques ne touchent pas les héros mais elles sont présentes, et intéressantes), je disais donc un excellent livre peut décevoir par le simple fait d’une 4ème de couverture terriblement mal calibrée.
 
Alors je suis frustrée, car Once upon a tower est le dernier Eloisa James, adapté d’un mélange de Roméo et Juliette (que je n’aime pas) et de Raiponce (dont j’aime le dessin animé – moins le vrai conte qui est bien plus cruel), que j’aime Eloisa, que j’aime surtout sa série sur les contes de fées, que When Beauty tamed the Beast reste encore et toujours un de mes chouchous absolus, et car je n’ai pas eu la romance que l’on m’avait promise.
 
Je n’ai pas eu ce que l’on m’a vendu. J’ai eu une romance digne d’Eloisa, avec un héros émouvant, qui se donne beaucoup de mal pour reconquérir son héroïne, mais hélas un héros qui s’est également conduit comme un goujat et qui mérite que son héroïne lui ferme la porte ! J’ai eu une héroïne qui s’affirme au fur et à mesure que l’histoire avance mais qui n’est pas du tout la jeune femme audacieuse et un peu rebelle que l’on m’avait laissé sous-entendre.
 
J’ai eu un livre où aucune mention n’avait été faite des histoires secondaires, pourtant bien présentes et ayant un impact très fort sur le comportement de nos héros. La présence de la belle-mère d’Edie, de son père, de la sœur de Gowan, d’un secrétaire trop zélé, va avoir un poids considérable sur les relations qui se lient et rien ne m’y avait préparé.
 
Malgré la publicité mensongère, j’ai donc eu un livre touchant, mordant et drôle dans le plus pur style de l’auteur, que je vous conseille évidemment (et je ne doute pas que la traduction soit en route, maintenant que le mouvement a été lancé) !
 
Comme quoi, l’erreur de casting n’est pas toujours signe de mauvais livre. Juste signe d’une erreur de marketing peut-être ? 
 
 
Bonne lecture,
Chi-Chi
 

Vilain petit canard deviendra cygne

Petite pause dans ma saga estivale sur les espions

Je sais vous êtes déçus, mais considérez que cette interruption est comme une compétition de sport dans une grille de programmation, elle est incontournable.

D’autant que vous allez me remercier puisque j’ai lu pour vous le dernier Eloisa James. L’auteur revisite depuis quelques temps les contes de fées. Après Cendrillon, la Belle et la bête (mon ultimate favori) et la Princesse au petit pois, c’est au tour du Vilain petit canard d’être adapté en romance historique.

Un petit mot sur le conte d’origine avant de poursuivre. Le vilain petit canard est un conte où il n’y a pas de couple. Si bien que je me suis vraiment demandé comment l’auteur allait réussir à me vendre son histoire en allant au-delà du simple physique ingrat de l’héroïne. 

Mais parce que parfois il est bon de se renseigner un peu sur les inspirations de l’auteur, j’ai ainsi découvert que le vilain petit canard est un conte initiatique. Il est question de maturité, d’épreuves à surmonter pour atteindre le bonheur. Et après lecture de « The Ugly Duchess », je peux vous assurer que l’auteur a vu dans le mille, meme si le roman n’est pas sans défaut.

Notre vilain petit canard porte ici le nom de Theodora Saxby, mais elle aime qu’on l’appelle Theo. Son prince charmant se nomme James Ryburn, il est en ligne pour hériter d’un duché et il préfère appeler notre canard Daisy. Je ne vous dis pas pourquoi, ce serait pêcher. 

Leur histoire va se passer en deux temps.

Première partie :
Theo/Daisy n’est pas jolie, c’est un fait. Son visage est trop allongé, son profil trop prononcé, elle a trop d’angles et pas assez de courbes. Elle le sait, la saison londonienne le sait, les journaux le savent… Même sa mère doit le savoir au fond d’elle puisqu’elle persiste à vouloir la couvrir de dentelles et volants, comme si elle craignait que sans cela on ne prenne sa fille pour un jeune garçon.

Heureusement pour la jeune fille, et pour sa valeur pécuniaire sur le marché du mariage, elle est à la tête d’un héritage conséquent. Sauf que le père de James, qui avait en charge la jeune fille, est à ses heures idiot, joueur et escroc. Si bien qu’au début de notre roman, il somme son fils d’épouser la demoiselle afin de lui éviter le scandale et le cachot. La raison est simple, il aurait, à l’insu de son plein gré, dépenser l’argent qui n’était pas le sien (oups).

James aime beaucoup Daisy, mais il l’imagine plus comme sa sœur que comme sa future épouse. 

Mais que ne ferait-on pas pour la famille. Et les voici donc mariés…

Sauf que dans l’histoire, Theo y croyait et qu’elle n’aurait jamais pensé que son compagnon d’enfance, son ami de toujours puisse un jour la trahir ainsi. Blessée en plein cœur, Theo chasse James et la presse à scandale se régale de leur séparation.

Deuxième partie :
James prend la mer, devient un pirate et jure de ne jamais revenir. Theo part panser ses plaies sur le continent. Nos deux héros vont grandir, pour mieux se retrouver…

Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler. Mais à mon avis, c’est de cette division en deux parties que vient le problème majeur du livre. Les parties sont inégales. Alors que la première partie est intrigante, explore les personnages en profondeur, la seconde partie fait « précipitée ».

Dans la première partie, on découvre les personnages, les liens qui les unissent, leur mariage, la découverte de leur sentiments, etc… Et alors que la-dite partie se termine, le livre en est déjà à plus de la moitié. Dans mon esprit, une partie se finissant sur une trahison constituait en un sens une introduction au réel travail d’évolution des personnages.

Car la seconde partie est riche en rebondissements (attention, quelques spoilers à suivre). James devient pirate pendant que Theo devient la coqueluche de Paris. Alors qu’à Londres elle n’était que le vilain petit canard, elle se transforme en cygne de l’élégance et du style dans la capitale française. Sept ans passent avant que les deux ne rentrent à Londres. Et c’est long comme intervalle.

Pourtant peu de chapitres restent pour traiter leurs retrouvailles. Et je vous rappelle que Theo avait chassé James et que ce dernier avait par la suite juré de ne jamais revenir…

Trop rapide. Cette partie n’est pourtant pas bâclée. Sans doute Eloisa a-t-elle trop de talent pour cela, mais les personnages et leur histoire auraient gagné en profondeur si quelques chapitres de plus avaient été alloué à la résolution de leurs différends.

Je suis plus émue par qui ils sont jeunes que par les adultes qu’ils deviennent.

Quoiqu’il en soit, ce livre reste une réussite, puisque l’auteur a réussi l’exploit de ne pas faire de cette histoire une histoire autour du physique de l’héroïne, de sa transformation magique en une beauté fatale. C’était un des écueils que je craignait plus que tout au départ. Mais Theo, ou Daisy, reste fidèle à elle-même (c’est à dire pas vraiment une beauté), et James reste aussi séduisant du début à la fin, malgré ses maladresses.
 

 
Bonne lecture,
Tam-Tam

  

Et si on remplaçait le Prince charmant par un Duc?

The Duke is mine, le nouveau Eloisa James, tout beau, tout neuf, tout frais sorti de l’imprimeur le 27 décembre était dans mes souliers le matin de Noël ! (enfin presque… un bon pour… tout pareil !)

Pour l’occasion, j’ai refait lecture commune avec Pimpi (dont vous trouverez l’article ici), bien décidées que nous étions à ne pas rester sur nos deux précédentes mauvaises expériences ! Et en prime, l’article de Fashion, qui l’a lu en même temps que nous…

The Duke is mine est donc le 3ème opus de la série d’Eloisa sur les contes de fées (et comme je ne recule devant aucun sacrifice, je vous ai déjà parlé des tomes Un et Deux), et il s’articule avec une nouvelle parue en e-book, Winning the wallflower. Et comme j’aime faire les choses dans l’ordre (et parce que je m’impatientais) j’ai lu la nouvelle le mois dernier, en préparation du roman.

Alors voilà, pour la nouvelle, c’était super sympa, mais terriblement trop court. Une jeune fille fiancée par convenance à un homme qu’elle connait à peine, un héritage bienvenu (pour elle) qui lui permettent de rompre lesdites fiançailles et un fiancé pas du tout décidé à se laisser quitter. La mise en place de la relation entre héros et héroïne est charmante, l’idée me plait (devoir reconquérir ce que l’on pensait acquis est un bon ressort de romance) mais tout s’accélère trop vite, et l’héroïne accepte d’épouser le héros après quelques jours à peine. Trop rapide, pour moi. Mais c’est une nouvelle, donc c’est normal. Je n’adore pas les nouvelles pour ça, même quand je les aime, je suis frustrée.

De toute façon, Winning the wallflower n’existe qu’en e-book alors je ne voudrais pas éveiller la frustration chez certaines. Sachez simplement que l’héroïne est la meilleure amie d’Olivia, que nous retrouvons dans The Duke is mine…

Et pour cette romance, je suis perplexe.

Eloisa a choisi comme thème La princesse au petit pois… Je ne vous rappelle pas l’histoire, une princesse qui prouve qu’elle est vraiment une princesse en étant capable de sentir un petit pois à travers l’épaisseur de cinq, vingt ou cent matelas (selon les versions). Ce n’est pas mon conte préféré, loin de là… Je n’ai jamais bien compris où était l’élément magique de l’histoire, et la préciosité de la princesse à la peau si fragile m’a toujours parue terriblement superficielle. De plus, j’avoue avoir eu du mal à imaginer comment Eloisa pourrait le transposer. Je vous rassure, c’est chose faite. Avec le talent habituel d’Eloisa, avec humour et d’une manière originale. A deux reprises. Donc, pas de souci de ce coté-là, le quota conte de fée est bien respecté !

Olivia a été élevée dans un seul objectif : devenir une Duchesse parfaite pour son fiancé de toujours, le jeune Rupert. Mais ce futur Duc, qui a cinq ans de moins qu’elle, est aussi un peu naïf. Ce qui est un euphémisme. Il est naïf comme le serait un enfant de dix ans, ou comme le serait un bébé qui ne respirait pas à la naissance et que l’on a cru mort. Et Rupert s’est récemment mis en tête que, pour la gloire de son nom, il devait partir combattre cet affreux Napoléon sur le continent (oui, dans une romance régence, il y a toujours de vilains français à aller combattre). Ce qui ne risque pas d’arranger les affaires d’Olivia, éternelle fiancée approchant de l’âge canonique de vingt-trois ans.

Olivia a aussi une sœur jumelle Georgiana, qui a subi le même programme de « duchessification » qu’elle. Mais si cette éducation particulière était une bonne idée pour Olivia, déjà assurée d’être une Duchesse (encore que le succès de l’opération n’ait pas été le même sur les deux sœurs), les effets sont beaucoup moins heureux pour Georgie. La famille est de petite noblesse et la « duchessification » a plutôt tendance à faire fuir les prétendants de ce niveau. Georgie, trop posée, trop raffinée, trop cultivée, fait donc tapisserie dans les soirées chics, tandis qu’Olivia profite de sa relative liberté de fiancée pour divertir la galerie de bons mots osés.

Mais quand l’opportunité de rencontrer le Duc de Sconce, Tarquin (Quin de son petit nom) se présente, Georgie est extatique. Un vrai Duc, non marié, qui saura apprécier les multiples talents que l’on lui a inculqué? Et en prime, le spécimen rare a chargé sa mère de lui choisir une nouvelle épouse, n’est-ce pas merveilleux?

Voilà donc Olivia et Georgie en visite chez le Duc, avec en guest-star la future belle-mère qui a écrit un livre culte sur les bonnes manières chez les jeunes filles (je vous laisse imaginer la pression), le neveu original (qui répond au doux nom de Sir Justin Fievbre) et une dénommée Lucy qui ne manque pas d’attirer l’attention de tous. Et, of course, un héros absolument dreamy, swoonesque, chevaleresque… Les mots me manquent !

Et, comme dans tout conte de fée, ce qui devait arriver arriva… ou pas.

Le conte déraille un peu, les surprises apparaissent et rien n’est à sa place, pour le plus grand bonheur du lecteur ! Encore une fois, Eloisa réussit son coup. The Duke is mine est une romance magnifique, pleine d’obstacles entre nos amoureux (et pas des moindres), et surtout des références à n’en plus finir. Comme ne pas adorer une romance qui réussit à combiner Le mouron rouge et la Bieber fever ?

Vous ne comprenez pas ce que je veux dire ? Une seule solution, lisez The Duke is mine !

(oui, on dirait une pub… Juré, je ne suis pas payée pour dire ça ! )

Bonne lecture,

Chi-Chi
 

(presque) Mille contes et légendes

Vous connaissez tous les Mille et une nuits et certainement quelques uns des contes qui en sont issus. 
Sinbad, Aladdin, Ali Baba… Pour moi qui suis fascinée par les contes et les légendes, la lecture d’un texte aussi mythique s’imposait. 
Ce livre (enfin ces 12 tomes) qui trônaient dans la bibliothèque familiale, j’avais 14 ans quand je les ai découvert, à la même époque que le Mouron rouge et JaneEyre ! Après avoir grandi, bercée par Disney et ses contes, étant une inconditionnelle d’Aladdin, je ne pouvais pas laisser passer une telle occasion. Et je vous prie de croire que j’ai eu le choc de ma vie ! Car finalement, ce que la culture populaire a retenu , ce n’est qu’une version expurgée pour les enfants…
Que ceux ici qui ont lu les Mille et Une Nuits lèvent la main.
Si vous l’avez lu, vous savez que ce recueil de contes n’est pas destiné à un jeune public!
Récits de tradition orale pleins de références à la littérature et à la culture populaire, aussi bien arabe que persane et indienne, rassemblés dans un recueil par un français, Antoine Galland, au 18ème siècle, on ne présente plus les Mille et une nuits, et Shéhérazade la conteuse.
Le cadre est simple. Dans un Orient mythique, le sultan Schahriar est devenu fou suite à l’infidélité de son épouse. Après l’avoir fait exécuter, il décide de se remarier chaque jour avec une femme qu’il décapitera à l’aube, pour ne plus jamais lui laisser le temps de le tromper. Révoltée, Shéhérazade, fille du grand vizir, se porte volontaire au mariage, bien décidée à empêcher le sultan de mettre à exécution son plan.
Et, parce qu’elle est intelligente, elle a bien sur un plan. C’est pendant sa nuit de noces qu’elle commence à raconter sa première histoire. Une histoire si passionnante, si bien tournée, que le sultan brûle d’en connaître la fin. Et quand arrive l’aube, et que l’histoire n’est pas terminée, il ne peut se résoudre à tuer sa femme avant de savoir la fin. Un jour s’écoule, et Shéhérazade reprend son récit à la nuit tombée. Une histoire en entraînant toujours une autre, c’est ainsi que, nuit après nuit, Schahriar repousse le moment de son exécution. Tenu en haleine par Le Marchand et le Génie, Le Pêcheur et le Démon, Les Dames de Bagdad, Les Trois Calendes, Les Trois Pommes, Le Bossu, Le cheval d’ébène et bien d’autres, le sultan fait défiler les nuits, les semaines, les mois puis les années…
Après mille et une nuits passées à raconter des histoires, Shéhérazade, qui a enfin réussi à gagner la confiance de son époux (et qui a eu des enfants de lui, ce qui ne gâche rien), aura la vie sauve. Le sultan, en renonçant définitivement à vouloir la tuer, met fin à ce récit ininterrompu…
On trouve des contes dans les contes, ce qui fera au total plus d’une centaine d’histoires. Pour la petite anecdote, Ali Baba et les quarante voleurs, souvent présenté comme un conte des Mille et une nuits, ne fait pas partie des manuscrits originaux ! Quand à Sinbad et Aladdin, la question reste ouverte car ils ne remplissent pas, selon les experts, les critères de la littérature arabe traditionnelle. On soupçonne les premiers traducteurs d’avoir ajoutés ces contes au recueil…

Mais peu importe finalement, car les Mille et et une nuits, ce sont des contes pour adultes, tissés d’orientalisme et de sensualité. Ce que l’on en retiendra, c’est la fascination pour un monde mystérieux idéalisé dans notre imaginaire. C’est l’histoire d’amour qui se dessine entre Shéhérazade et son sultan, que l’on retrouve nuit après nuit, ce sont aussi les histoires de vie, de rencontres, d’amour, de peines et de ruptures de chacun des personnages qui sont évoqués pour nous. C’est un récit de voyages, une fresque formidable et magique qui a influencé des générations d’artistes, c’est la cristallisation de tout ce que l’Orient a de mythique pour nos yeux d’occidentaux et c’est une œuvre classique dont on ne compte plus les traductions et adaptations en tout genre.

En un mot, ce sont des livres à ne pas mettre entre des mains innocentes, mais sans aucun doute des livres à lire!
Bonne découverte,
Chi-Chi

Blog, Acte I, Scène 1

Aux origines de ce blog, il y a…
– Deux princesses pourvues de bibliothèques plus que conséquentes
– Notre rencontre, un jour de Salon du livre, il y a trois ans et des poussières
– Notre amour commun de la romance, genre ô combien négligé et maltraité
– Un trafic de bibliothèques (avec l’échange de valises entières de livres) entre nos appartements voisins
– Le prince pas si charmant qui a emmené ma comparse vivre dans de lointaines contrées (et j’aime autant vous dire que le trafic de valises est beaucoup moins marrant depuis…)
– L’idée qu’il fallait trouver un truc pour continuer à discuter pendant des heures de nos dernières lectures sans en oublier la moitié au passage (puisque certaines princesses ont une mémoire de poisson rouge pour les noms, mais je ne citerais personne ici ^_^ )
– Et finalement, THE décision qui en a entrainé plein d’autres et qui nous tient bien occupées depuis maintenant plus d’un an !
A l’acte II, il y a donc eu une réunion au sommet, où nous nous sommes posé les questions sérieuses :
– Saurons-nous nous tenir à un rythme?
– Y a-t-il un public pour un blog sur la romance?
– Allons-nous nous étriper à devoir toujours tout décider à deux?
– Quelle sera notre ligne éditoriale?
Et surtout, LA question… Comment allons-nous appeler ce blog ??! Tam-Tam a trouvé, j’étais hésitante… « Un titre en anglais, vraiment, mais est-ce que cela ne va pas perturber les gens alors que nous écrivons en français? »
Elle a insisté et elle a eu raison, je n’imagine plus autre chose !
Quand à nos pseudos (oui, car aussi incroyable que cela puisse paraître, je ne m’appelle pas Chi-Chi dans la vraie vie), c’est le prince pas si charmant (qui a eu le malheur de passer par là au mauvais moment) qui nous a baptisé toutes les deux ! Avouez qu’un spécimen aussi doué, elle a eu raison de l’épouser
Enfin, en ce qui concerne la répartition des taches, si je suis la maîtresse de l’étiquette en ces lieux, c’est Tam-Tam la responsable créatrice, elle a mis son crayon au service de notre look de princesses pour dessiner notre belle bannière !
Voilà comment est né In need of prince charming, I don’t think so…
Et sur cette fameuse bannière se trouve l’image du dernier livre que nos valises magiques venaient d’échanger à l’époque, j’ai nommé A kiss at midnight d’Eloisa James ! Il était donc inévitable qu’une petite chronique se retrouve un jour sur cette page…
Si j’ai déjà chroniqué When beauty tamed the beast, réinterprétation plus que réussie de La belle et la bête, avant cela, Eloisa avait expérimenté le genre conte de fée avec Cendrillon.
Posons le décor :
Kate, notre héroïne, est légèrement cynique. Elle est dotée d’une belle-mère épouvantable, comme il se doit, et d’une demi-sœur plus évaporée qu’un flacon d’éther. Et cette chère sœur est dans une situation délicate, qui l’empêche de se rendre à un bal où sa présence est absolument essentielle pour des raisons bien trop complexes et tordues pour vous les expliquer ici. Belle-maman a donc l’idée de génie d’envoyer Kate déguisée en sa sœur ! Il n’y a qu’une vague ressemblance, mais avec beaucoup de poudre et une perruque, tout le monde n’y verra que du feu…  
Voilà un plan à toute épreuve, Kate est ra-vie.
De son coté, Gabriel est un prince. Un peu fauché, un peu exilé, mais un prince tout de même. Doté lui d’une riche fiancée certes plutôt sympathique mais qu’il n’aime pas d’amour, et d’une ribambelle de courtisans qu’il considère comme une pesante responsabilité.
C’est que ça coute cher à entretenir, tout ce petit monde, d’où le mariage de raison…
Maintenant que vous savez qui et pourquoi, voici comment :
Kate et Gabriel, pour une raison qui leur échappe complètement, se retrouvent irrésistiblement attirés l’un envers l’autre, ce qui a le don de les contrarier tous les deux, puisque cela perturbe les plans soigneusement étudiés pour l’avenir qu’ils se sont respectivement fixés.
Et comme il s’agit d’un conte de fée, pour aider au déroulement de l’histoire, on retrouvera ici une Marraine-la-bonne-fée, une pantoufle de vair (qui est ici en cristal – donc en verre, pour l’exactitude historique on repassera), un complot fort inopportun, un héritage, lui, fort opportun, un lion qui louche (ah non, ça c’est Daktari – juste un lion donc), des chiens, des cornichons, un accident de barque, un majordome mystérieux, un baiser au douzième coup de minuit et un happy-end digne des plus beaux Walt Disney…
Et maintenant que vous savez tout…
 
 
… bonne lecture !
Chi-Chi
 
PS : le prochain tome de sa série sur les contes de fées, The duke is mine, sort en décembre. Il s’agit de la Princesse au petit pois, je trépigne !
   

La Belle et la Bête, the remake

Aujourd’hui, j’aimerais pouvoir résumer ma chronique en un seul mot : WOW !!!
Alors oui, forcément, cela ne va pas beaucoup vous aider pour savoir que quoi parle le livre. Mais comme souvent alors mes coups de cœur, j’ai un peu de mal à mettre des mots sur mes idées.
Mais je vais faire un effort, ne serais-ce que car je crois que ce serait un crime que vous ne vous précipitiez pas pour lire When Beauty tamed the Beast d’Eloisa James.
Eloisa, nous vous en avons déjà parlé, mais c’est la première fois qu’elle est à l’honneur, et je suis finalement contente d’avoir attendu ce livre pour lui consacrer une chronique, car il est entré directement au Panthéon de mes meilleures romances, et est incontestablement (Tam-Tam a approuvé) le meilleur d’Eloisa !
De quoi parle When Beauty tamed the Beast?
 
C’est l’histoire de Linnet, une jeune fille plus belle encore que tout ce que nos mots de simples mortels peuvent exprimer. Une peau d’albâtre, des yeux où scintillent toutes les étoiles du ciel, des dents de perle, une chevelure de soie et un rire plus exquis que le tintinnabulement des grelots.

C’est l’histoire de Piers, un ours qui vit reclus dans un château du Pays de Galles. Un ours qui est aussi médecin, éhontément copié (pour mon plus grand bonheur) sur le personnage du Dr. Gregory House (que j’aime d’amour).

C’est l’histoire d’un scandale : une jeune fille aurait été compromise hors des liens sacrés du mariage, et peu importe que cela soit complètement faux, il faut lui faire quitter Londres au plus vite.

C’est l’histoire d’une rencontre au milieu d’une ribambelle de personnages secondaires tous plus savoureux les uns que les autres : un père qui veut trouver une femme à son fils, consentant ou pas, une aristocrate française, véritable icône de mode, un majordome qui n’a rien compris aux codes de la bienséance, une ribambelle de jeunes docteurs et une infirmière acariâtre…

C’est l’histoire de deux héros qui sont bien plus que ce que leur apparence laisse à penser, d’une bête au fort mauvais caractère qui sera apprivoisé par sa belle, pas intimidée pour deux sous par son attitude peu avenante.

C’est aussi, comme il se doit, l’histoire de quelques péripéties, pas forcément très roses et qui changeront à jamais le caractère de nos héros, les rendant à chaque instant plus réels à nos yeux.
En bref, c’est l’histoire d’un merveilleux conte de fée où tout est bien qui finit bien, version modernisée de La Belle et la Bête, et c’est, en ce qui me concerne, c’est l’histoire d’un énorme coup de cœur !

Eloisa nous raconte une histoire où l’amour ne cède jamais à la facilité, avec une plume experte, et j’ai été bouleversée par l’intensité avec laquelle elle nous décrit les émotions  de ses personnages, enchantée par la vivacité des dialogues entre Linnet et Piers.

Je ne m’étendrais pas davantage sur le sujet pour mieux vous laisser le plaisir de la découverte, mais ce livre dévoré en 48h est un must-have absolu selon moi alors n’hésitez pas !

Bonne lecture,
Chi-Chi