La place de l’autre

La-Place-de-lautre

(Réédition du 05/03/2012)

Comme certaines d’entre vous l’ont peut-être appris, tant leur capacité de déduction est accrue, mes déplacements princiers m’ont permis une visite protocolaire dans le château de Chi-Chi. Si ce séjour a permis la rédaction de l’article sur nos outils bloguesques, il aura eu deux autres effets :

Premièrement, mes malles se sont vues alourdies de 25 livres égarés. Je vois d’ici Chi-Chi protestant devant son écran et criant à l’outrage, mes livres n’avaient jamais été perdu, je les lui avais prêté en bonne et due forme. Mais ils auraient tout aussi bien pu être perdus, tant l’existence même de certains d’entre eux m’était complètement sortie de l’esprit.
La malédiction du poisson rouge. Sans Chi-Chi je ne saurai que très difficilement nommer les livres que j’ai lu par leur titre. Mais cela peut étrangement avoir un avantage.
Car deuxièmement, j’ai récupéré 25 livres. 25 livres sans chronique à leur nom, 25 livres à relire, redécouvrir et à décortiquer pour notre plus grand plaisir.

Une fois n’est pas coutume, je me suis précipitée sur la tâche et mon innocente main a sélectionné « The Switch » (La place de l’autre) de Sandra Brown, que je vous présente aujourd’hui. Pourquoi celui-là? Sans doute parce que la couverture était toute dorée et qu’à en écouter un rake de la télévision américaine, les femmes sont toutes attirées par les objets brillants (NDA – Je parle bien évidemment du legen… wait for it… dary Barney Stinston).

En relisant l’ouvrage, je ne savais pas que je tomberais sur une histoire mêlant deux thèmes chers à la romance : les jumeaux et les héros d’origine indienne (dont vous avez pu découvrir certains spécimens et ).

Ces thèmes, que certains détracteurs appellent clichés, font partie de ces éléments qui me font plus sourire que prendre mes jambes à mon cou. Mais je n’en reste pas moins réaliste, et « La place de l’autre », sous un synopsis qui a tout pour plaire, m’a fait froncer les sourcils à de multiples reprises, ce qui n’arrange pas la naissance de cette ride du lion entre mes deux yeux.

Gillian et Mélina sont jumelles. Gillian a décidé de devenir mère et d’avoir recours à l’insémination artificielle. Alors qu’elle dévoile la nouvelle à sa sœur et qu’elle lui fait part de l’angoisse de l’attente du résultat, Mélina lui propose de se détendre en échangeant le temps d’une soirée leur place respective.

Et c’est dans la peau de Mélina que Gillian rencontre le Colonel « Chief » Hart de la NASA, astronaute, sexy, un regard perçant et des ancêtres comanches/iroquois ou quelque chose du genre… Le temps d’une soirée, les deux personnages établissent une « connexion » (je vous laisse libre d’interpréter cela comme bon vous semble).

Le lendemain, la terrible nouvelle tombe. Gillian a été assassinée dans son appartement. Mélina est sous le choc, une enquête est ouverte, les autorités reconstituent l’emploi du temps de la victime et mettent à jour des incohérences…

Le « switch » (échange en français), bien que sans conséquences sur la vie de Mélina, est mis à jour, incluant notre indien des étoiles dans la liste des suspects… Chief et Mélina sont a présent décidés à mettre au clair toutes les facettes du dossier et à faire éclater la vérité…

Vous avez envie d’en savoir plus hein ? (Dans l’intérêt de mon argumentaire, la suite risque de contenir un certain nombre de spoilers…). Moi j’étais à fond. Au taquet. Super excitée par l’idée du changement de jumelle et du double-jeu que l’utilisation de jumeaux peut permettre.

Mais que l’intrigue ait été menée avec trop peu de subtilité par l’auteur ou que le nœud de l’histoire ait été un brin trop capillotracté, je ne saurai le dire. Il n’en reste pas moins que j’ai flairé dès le début que cet échange sans conséquences apparentes était trop simplement placé dans l’histoire. Les deux jumelles échangeaient leur place, Gillian passait une bonne soirée avec un magnifique spécimen de la NASA (et plus si affinités), Mélina se décontractait dans la quiétude de l’appartement de sa jumelle. Au petit matin, chacun réintégrait sa vie et un vil assassin venait mettre fin à la vie de Gillian dans la foulée… Emballé c’est pesé, too bad pour la « connexion » pleine de sexytude, il faudra repasser dans une autre vie. En attendant, pour tenter de se blanchir, Chief s’allie avec Mélina et se découvre une connexion avec la sœur…

Oops, I did it again, comme le dirait une grande icône de la pop.

Cousu de fil blanc. Mélina était en réalité Gillian. Elles n’avaient jamais repris leur place. Et Gillian, dans la douleur de l’annonce de la mort de sa sœur, avait instinctivement senti que sa vie était suffisamment en danger pour qu’elle dissimule être restée en vie. Mais. Bien. Sûr.

Bon, je pourrais aussi vous expliquer comment la machination du psychopathe responsable de la mort de Mélina ne m’a convaincue qu’à moitié, mais j’hésite. Peut-être que certaines d’entre vous veulent encore se laisser tenter par le livre et j’ai déjà suffisamment spoilé. Mais je suis bien décidée à vous épargner une dépense inutile (tant de bons livres vous attendent, il serait bête de perdre du temps sur celui-ci).
Vous rappelez-vous que Gillian avait pris au début de notre livre une décision d’importance pour sa vie et était dans l’attente d’un résultat d’insémination artificielle ? Et bien, cette FIV est au cœur d’une machination mis en place par un barge de la pire espèce (en est-il vraiment d’autre sorte?) qui est à la tête d’une sorte de secte et qui insémine les femmes qu’il considère suffisamment pures…

J’admets, je simplifie la chose, Sandra Brown est assez douée pour établir un scénario complexe qui se lit agréablement, si bien que d’habitude je me plonge dans ses livres avec plaisir. Mais ce roman, réunissant pourtant des éléments que j’aime, n’a fait que m’agacer à mesure que les pages s’enchainaient.

switch

J’espère que mon argumentaire aura suffit. Pour les septiques, mon exemplaire est à votre disposition. En attendant, je vais aller relire pour la 50ème fois du weekend « Tu ne dors pas,  petit ours? ». Que ne ferait-on pas pour les mini-princesses en devenir !?

Tam-Tam

The Earl takes all

earl takes all

Il était une fois des jumeaux… Héros de romance.

Pour les initiés, vous savez que les héros jumeaux en romance, c’est un ressort qui propose un certain nombre de scénarios différents:

– Les jumeaux sont séparés à la naissance et se retrouvent par un coup du sort en se croisant dans une échoppe berbère lors d’un voyage en mode quête initiatique.

-Les jumeaux partagent un lien indéfectible qui leur permet de finir les assiettes, les mots croisés et les phrases l’un de l’autre.

-Les jumeaux sont doués d’une capacité de « transférance » de leurs symptômes. Si tu frappes John, Jack se roule par terre, normal.

-Les jumeaux aiment bien échanger leurs affaires/expériences/conjoints/vies (ne rayer aucune mention).

-Les jumeaux ne sont jamais vraiment compris par d’autres personnes qu’eux-même… Enfin avant que leur âme sœur arrive dans leur vie. L’âme sœur a son manuel et notice d’explication à dispo, toujours.

-Les jumeaux sont divisés en deux catégories: les copies carbones conformes, et les copies carbones avec cicatrice différenciatrice, sur le visage pour plus de lisibilité.

-Les jumeaux ont des familles qui, avouons-le, ne gagneraient pas le prix Nobel de la paix. Entre celles qui n’arrivent pas à faire la différence entre les 2, celles qui voient dans le fait même qu’il y en ait deux la marque du démon et ceux qui se disent que des jumeaux c’est un bon moyen de boucler ses fins de mois en les exposant tels des animaux de foires…

Bref, les jumeaux en romance, c’est typiquement un des trucs qui va me donner envie de tester. Après, typiquement, c’est un ressort usé qui demande une bonne dose de talent, et encore une fois, typiquement, c’est le genre d’élément qui peut vous donner envie de balancer le livre tant l’histoire est peu vraisemblable… Mais que voulez-vous, j’ai une part de masochisme en moi, elle est confortablement installée à coté de mon amour des couverture kitch vintage, et elle m’a fait tenter sans vraiment lire le synopsis le livre de Lorraine Heath intitulé « The Earl takes all ».

Dans cet opus sur les jumeaux, on assiste à un cas d’usurpation d’identité gémellaire pour cause de décès. Lors du voyage qui aura mené à la perte d’Albert, Edward se voit chargé par son jumeau de prendre sa place (« Be me », en citation directe). Pourquoi? Pour que Julia Kenney, épouse de l’Earl de Greyling ne perde pas l’enfant qu’elle porte. Que notre parturiente et le héros ne soient pas les meilleurs amis du monde suite à un certain baiser échangé alors qu’Albert et Julia n’était encore que fiancés est là pour rajouter un peu de piment à cette recette romantique.

Alors clairement, il faut une certaine dose de crédulité, histoire de gober qu’une épouse (décrite comme méga éprise de son mari) n’arrive pas à le reconnaitre (alors que les meilleurs potes des jumeaux ont besoin de 10 minutes pour percer Edward à jour). On va dire que ce sont les hormones (qui sont des truies, on ne le répétera jamais assez!).

Et il vous faut être dans l’envie de déclarations en mode envolées romantiques lyriques dégoulinantes de guimauve et de barba à papa, de dialogue très très poney paillettes, option über-glitter. Le truc parfois indigeste si on n’est pas prévenu.

Mais sinon, c’est de la bonne histoire. Franchement. Et les seules raisons qui ne m’ont pas fait mettre 5 étoiles sont les raisons susmentionnées. Parce que sinon, c’est de la romance bien menée, c’est une situation complexe traitée en totalité et pas en un coup de cuillère…

C’est un scénario qui explore vraiment les sentiments de l’amour et du deuil. Et ni Edward, ni Julia n’ont le beau rôle. Ce qui est plutôt une prouesse quand on s’arrête sur le postulat de départ: Edward, qui n’est pas le Earl, prend la place de son frère, le Earl donc, pour « sauver » l’enfant que Julia porte, dont le sexe n’est pas encore déterminé… Notre héros est en plus connu pour être un rake qui n’a que faire des responsabilités et ce voyage était son idée (dame culpabilité, vous ici?). Après, il est méga sexy, alors on bave. Mais le concept des jumeaux qui peuvent faire le coup du « life swap », c’est qu’ils sont identiques (le coup de la copie carbone, toussa… tousssaaaa). Mais voilà, Edward il est moins boy scout que Albert, plus Batman que Superman si je puis dire. Et la recette fonctionne.

Il me reste à vous souhaiter une bonne lecture, et si d’aventure vous aviez encore besoin d’être persuadé, sachez qu’Hibana a adoré sans réserve (son article ICI)!

Bon mardi,

T.

PS: je ne résiste à l’envie de vous laisser avec la couverture intérieure de la version US, ce débordement de glamour me fait toujours autant glousser. Bon après, je vous rappelle que la demoiselle est supposément ENCEINTE!!!

earl takes all 2

La vie en couleurs


Voilà un article qui aura failli ne jamais voir le jour… Car après mes mésaventures microbiennes, c’est la tornade des problèmes informatiques qui s’est déchainé en Tam-Tamland.
A l’heure où vous lisez ces lignes, je ne sais toujours pas si le prince pas si charmant sera en mesure de récupérer mes données.
Je vous laisse imaginer l’état de désespoir qui est le mien. Car outre le fait que mon ordinateur m’est fort utiles pour écrire ces articles que vous attendez en trépignant tous les lundis, c’est aussi mon outils de travail dans lequel est stocké des heures et des heures de travail… Et puis comme je suis une princesse qui manque de temps, je n’ai pas fait de sauvegarde depuis juillet.

Je suis donc en mode « damage control » depuis la semaine dernière… Mais heureusement, j’ai une petite relecture à vous présenter, fruit de ma fin de grippe: La vie en couleurs de Susan Mallery. Mondialement connue pour sa série (à rallonge, elle doit en être à 20 tomes!) « Fool’s Gold », Susan Mallery a donné un temps dans la trilogie (comme notre amie Nora), et je me suis replongée avec plaisir dans le tome 1 de sa série « Backery Sisters ».

Ce dernier raconte comment Claire et Wyatt se sont laissé allé à tomber amoureux.
Concertiste de renom et pianiste prodige depuis sa plus tendre enfance, Claire revient au bercail après des années d' »exil »…
Mais c’est sans savoir que ce qu’elle croyait être une tentative de réconciliation entre Nicole, sa jumelle, et elle, n’est qu’en fait un stratagème mis au point par Jesse, la cadette. Mais si Nicole n’a nullement envie de revoir sa soeur, Jesse a disparu.

Voilà donc le duo contraint de faire des efforts… difficilement… en rechignant à qui mieux mieux… avec la plus grande des mauvaise foi… et dans une ambiance des plus tendue.

Et ce qu’il faut dans ces cas là, c’est un médiateur. Cela tombe bien, Wyatt, voisin sexy au sourire ravageur, est disponible. C’est le meilleur ami de Nicole et la vision de Claire fait naitre en lui des sensations, des envies…

L’équation parfaite non?
Pas tout à fait.
L’auteur installe ici le cadre qui sera celui de la trilogie et nous installe les personnages. ET si Nicole et Wyatt sont très réels, avec leurs défaut et leurs qualité, Claire fait un peu trop « miss Parfaite » et « Miss stoïque » à mon gout. ET ne parlons pas de Jesse qui passe pour une odieuse enfant gâtée pourrie qui m’a presque fait m’interroger sur Nicole elle-même (puisque cette dernière a en partie aidé à l’éducation de sa petite soeur).

Bref. Les traits sont parfois trop accentués pour mon confort, mais l’histoire se lit, Wyatt est appétissant à souhait, et le happy end voit nos deux jumelle enfin sur la même fréquence de communication!

Il parait que la grippe est virulente cette année, j’ai envie de vous dire de vous procurer le livre pour le cas ou, parce que c’était l’histoire parfaite à ce moment là!
bonne lecture,
Tam-Tam

Les jumeaux en romance: Prête moi ta vie – Double reflet

(Réédition du 11/10/10)
Selon des sources très compétentes, j’ai appris récemment que sur 100 naissances, seules 1,2 sont des naissances gémellaires.

Sur ces paires de jumeaux, seuls 8% sont des jumeaux monozygotes (de « vrais » jumeaux, en français vernaculaire).

Sur la centaine de livres qui ont réintégré ma bibliothèque, quatre livres sont consacrés exclusivement aux vrais jumeaux, soit un pourcentage bien plus élevé que la normale.

En rangeant ces livres, ma mémoire a commencé à tourner à plein régime… des histoires de jumeaux, il y en a dans la littérature ! Et j’en ai lu un bon paquet !

J’ai donc décidé que le post d’aujourd’hui serait double. Deux livres pour le prix d’un, deux histoires de jumeaux et une analyse pointue de ce ressort littéraire qui semble être courant à défaut de cliché. Nos jumeaux d’aujourd’hui, Prête-moi ta vie de Judith Michael et Double reflet de Danielle Steel possèdent en effet un certain nombre de points communs.

prete moi ta vie
Notre premier duo (Prête-moi ta vie) est composé de Stéphanie et Sabrina.

Filles de diplomate, elles ont grandi en Europe et ont fini leur scolarité dans une pension super select en Suisse (d’ailleurs, à ce propos je m’interroge… Comment autant d’héroïnes arrivent-elles à atterrir dans des lycées privés helvétiques, quand personnellement je n’ai jamais rencontré qui que ce soit ayant enduré les règles « strictes » d’un tel endroit ?). Leur Bac en poche, elles se séparent et décident de vivre chacune leur petite vie sur deux continents différents, histoire qu’aucune confusion entre elles ne soit possible.

Stéphanie repart pour les Etats-Unis, rencontre Garth, se marie, lui fait deux beaux enfants (un garçon plein d’énergie et une fille sensible) et s’installe dans la vie parfaite d’une épouse (parfaite?) de professeur/chercheur sur un campus américain dans la banlieue de Chicago.

Sabrina reste en Europe, fait ses études à la Sorbonne, se marie avec un lord Anglais, en divorce presque dans la foulée et décide d’ouvrir un magasin d’antiquités à Londres pour occuper ses journées de jeune divorcée.

Deux vies bien différentes en somme. L’épanouissement personnel pour l’une et la réussite professionnelle pour l’autre… Du moins en apparence, car Stéphanie commence à se sentir insatisfaite dans sa vie. Tellement insatisfaite qu’elle arrive à persuader sa sœur d’échanger leurs vies pour une semaine…


Le deuxième duo sort de l’imagination fertile de la mondialement connue Danielle Steel.

Olivia et Victoria sont deux jeunes filles de bonne famille et la prunelle des yeux de leur cher notable de papa. Nous somme en 1913, nous sommes dans la région de New York, nous sommes dans un milieu qui, s’il n’a pas le nom de noblesse, en possède tous les attributs… Gouvernantes, valets et femmes de chambres se mêlent aux corsets, bals de débutantes et réceptions au champagne. Mais nous sommes aussi au début d’un siècle de grands changements, et ces changements, tant politiques que sociaux sont personnifiés par Victoria. La vie d’une jeune fille de bonne famille ne la satisfait pas et contrairement à sa sœur qui s’épanouit à compter les assiettes manquantes dans les armoires du grand manoir paternel, Victoria a besoin de lutter pour une cause supérieure pour se sentir utile.

Si j’arrive très facilement à comprendre et à m’identifier aux aspirations de Victoria (pas que d’envoyer les servantes chercher des assiettes manquantes chez Tiffany’s ne soit pas utile, mais du côté de la réussite personnelle, c’est moyen quand-même) je comprends beaucoup moins sa stupidité et son égoïsme.

Oui, parce ce qu’il faut savoir, c’est que la jeune fille veut lutter pour les droits des femmes, mais s’inquiète fort peu de mettre sa sœur et son père dans l’embarras… Même topo lorsqu’elle rencontre un tombeur notoire… Elle se fiche pas mal des répercussions sur la réputation de sa sœur (qui est quand même son double je le rappelle), ni des mises en garde qui lui sont prodiguées, elle tombe tête la première dans les bras d’un coureur de jupon marié. Bilan des courses, la voilà elle-même mariée en hâte au nouvel avocat de son père ; lequel cherche une nouvelle maman pour son fils…

Il va sans dire que cette nouvelle existence domestique n’épanouit pas la jeune femme…Elle est tellement insatisfaite, qu’elle arrive à persuader sa sœur d’échanger leurs vies pour quelques mois, histoire de faire un break…

Cela vous rappelle quelque chose ? Oui… Nous le tenons notre point commun ! Les deux livres sont construits sur le principe de l’échange des vies. Car qui n’a pas rêvé de vivre une vie différente ? Ne serait-ce que pour un instant ? (NDLR: perso, je le fais une fois par semaine, quand j’enfile mon costume de princesse…et vous?)

En leur qualité de jumelles, les héroïnes de nos romans ont eu l’occasion dans leur enfance de pouvoir se jouer des adultes ne les connaissant pas suffisamment pour pouvoir faire la différence… Une fois adultes, les voilà qui « remettent le couvert ».

Stéphanie part vivre la « vida loca » à Londres tandis que Sabrina se glisse dans son rôle de mère et d’épouse…

Victoria part combattre sur le front de la première guerre mondiale en Europe tandis qu’Olivia prend sa place dans la vie du petit Edward et de son père Charles…

Un plan simple en somme…

Minute, un plan simple ???? Ça sent quand même un peu le coup foireux si vous voulez mon avis…

Je me vois encore arrivant au moment fatidique où Olivia et Sabrina accèdent aux désirs de leurs jumelles… Je pense d’ailleurs avoir crié aux livres « aahhhh les filles, on ouvre les yeux, on agite sa cervelle de jolie jeune femme bien éduquée et on se rend compte que c’est une très mauvaise idée »!

Mais comme bien souvent dans les livres, les héros ont besoin de se retrouver le nez dans leurs erreurs avant de réaliser que leurs choix passés n’ont pas été des plus judicieux.

Pour nos deux duos, c’est bien le cas. Les histoires prennent des tours à la fois dramatiques et romanesques. Mais les deux auteurs sont des routières de l’écriture, elles savent s’y prendre pour nous attirer dans leur histoire et nous emmener exactement là où elles veulent. Je me suis prise au jeu des histoires, des retournements de situations, des intrigues amoureuses complexes et malgré tout le pragmatisme dont je peux m’enorgueillir, j’y ai cru.

Et puis j’ai fermé le livre. Et là, mon esprit a recommencé à travailler… Et la vérité de ce que je venais de lire m’a frappée en pleine face. Vraiment, j’avais cru un instant qu’un échange pareil pouvait être possible ?

Dans « Prête moi ta vie », comment Garth a-t-il pu une seconde se laisser prendre au jeu de la jumelle de sa femme ?

Sabrina habite au Royaume-Uni, elle doit avoir un fond d’accent sensiblement différent de celui de sa sœur qui habite dans la région de Chicago depuis plus de 10 ans… Et la voix ? J’admets fort volontiers être particulièrement sensible aux timbres et à la musicalité des voix, mais même avec du coton dans les oreilles, un verre de vin de groseilles, une carence de sommeil avérée et une rhinopharyngite je pense pouvoir reconnaître la voix d’une personne qui a vécue plus de 10 ans avec moi et à qui j’ai fait deux enfants…

Sans parler du fait que Sabrina n’ait jamais eu d’enfant ! Car même si la nature a été généreuse avec Stéphanie, j’ai du mal à croire qu’aucune différence ne soit notable. Vergetures, élargissement des hanches, variations de poids… Franchement ? Au bout de 13 ans de mariage, ce cher Garth ne s’est douté de rien ?

Chez Danielle Steel, c’est la même chose. Charles ne se doute de rien, reste aveugle au changement de caractère de sa femme qu’il l’attribue à une volonté de faire fonctionner le mariage… Hahaha, que d’humour ce petit!

Peut être ai-je placé trop d’espoir dans la gente masculine, mais j’aime à croire que tout individu est unique, même s’il s’avère qu’il partage avec quelqu’un d’autre son patrimoine génétique… Nos auteurs ont bien du talent, pour m’avoir ne serait-ce que le temps d’un livre, laissé croire autrement.

Mais ces histoires de jumeaux sont pleines de surprises… Aussi laissez-vous tenter par leur dualité.

Bonnes lectures,
Tam-Tam

La place de l’autre

Comme certaines d’entre vous l’ont peut-être appris, tant leur capacité de déduction est accrue, mes déplacements princiers m’ont permis une visite protocolaire dans le château de Chi-Chi. Si ce séjour a permis la rédaction de l’article sur nos outils bloguesques, il aura eu deux autres effets :

Premièrement, mes malles se sont vues alourdies de 25 livres égarés. Je vois d’ici Chi-Chi protestant devant son écran et criant à l’outrage, mes livres n’avaient jamais été perdu, je les lui avais prêté en bonne et due forme. Mais ils auraient tout aussi bien pu être perdus, tant l’existence même de certains d’entre eux m’était complètement sortie de l’esprit.

La malédiction du poisson rouge. Sans Chi-Chi je ne saurai que très difficilement nommer les livres que j’ai lu par leur titre. Mais cela peut étrangement avoir un avantage.

Car deuxièmement, j’ai récupéré 25 livres. 25 livres sans chronique à leur nom, 25 livres à relire, redécouvrir et à décortiquer pour notre plus grand plaisir.

Une fois n’est pas coutume, je me suis précipitée sur la tâche et mon innocente main a sélectionné « The Switch » (La place de l’autre) de Sandra Brown, que je vous présente aujourd’hui. Pourquoi celui-là? Sans doute parce que la couverture était toute dorée et qu’à en écouter un rake de la télévision américaine, les femmes sont toutes attirées par les objets brillants (NDA – Je parle bien évidemment du legen… wait for it… dary Barney Stinston).

En relisant l’ouvrage, je ne savais pas que je tomberais sur une histoire mêlant deux thèmes chers à la romance : les jumeaux et les héros d’origine indienne (dont vous avez pu découvrir certains spécimens et ).

Ces thèmes, que certains détracteurs appellent clichés, font partie de ces éléments qui me font plus sourire que prendre mes jambes à mon cou. Mais je n’en reste pas moins réaliste, et « La place de l’autre », sous un synopsis qui a tout pour plaire, m’a fait froncer les sourcils à de multiples reprises, ce qui n’arrange pas la naissance de cette ride du lion entre mes deux yeux…

Gillian et Mélina sont jumelles. Gillian a décidé de devenir mère et d’avoir recours à l’insémination artificielle. Alors qu’elle dévoile la nouvelle à sa sœur et qu’elle lui fait part de l’angoisse de l’attente du résultat, Mélina lui propose de se détendre en échangeant le temps d’une soirée leur place respective.

Et c’est dans la peau de Mélina que Gillian rencontre le Colonel « Chief » Hart de la NASA, astronaute, sexy, un regard perçant et des ancêtres comanches/iroquois ou quelque chose du genre… Le temps d’une soirée, les deux personnages établissent une « connexion » (je vous laisse libre d’interpréter cela comme bon vous semble).

Le lendemain, la terrible nouvelle tombe. Gillian a été assassinée dans son appartement. Mélina est sous le choc, une enquête est ouverte, les autorités reconstituent l’emploi du temps de la victime et mettent à jour des incohérences…

Le « switch » (échange en français), bien que sans conséquences sur la vie de Mélina, est mis à jour, incluant notre indien des étoiles dans la liste des suspects…

Chief et Mélina sont a présent décidés à mettre au clair toutes les facettes du dossier et à faire éclater la vérité…

Vous avez envie d’en savoir plus hein ? (Dans l’intérêt de mon argumentaire, la suite risque de contenir un certain nombre de spoilers…)

Moi j’étais à fond. Au taquet. Super excitée par l’idée du changement de jumelle et du double-jeu que l’utilisation de jumeaux peut permettre.

Mais que l’intrigue ait été menée avec trop peu de subtilité par l’auteur ou que le nœud de l’histoire ait été un brin trop capillotracté, je ne saurai le dire. Il n’en reste pas moins que j’ai flairé dès le début que cet échange sans conséquences apparentes était trop simplement placé dans l’histoire. Les deux jumelles échangeaient leur place, Gillian passait une bonne soirée avec un magnifique spécimen de la NASA (et plus si affinités), Mélina se décontractait dans la quiétude de l’appartement de sa jumelle. Au petit matin, chacun réintégrait sa vie et un vil assassin venait mettre fin à la vie de Gillian dans la foulée… Emballé c’est pesé, too bad pour la « connexion » pleine de sexytude, il faudra repasser dans une autre vie. En attendant, pour tenter de se blanchir, Chief s’allie avec Mélina et se découvre une connexion avec la sœur…

Oops, I did it again, comme le dirait une grande icône de la pop.

Cousu de fil blanc. Mélina était en réalité Gillian. Elles n’avaient jamais repris leur place. Et Gillian, dans la douleur de l’annonce de la mort de sa sœur, avait instinctivement senti que sa vie était suffisamment en danger pour qu’elle dissimule être restée en vie. Mais. Bien. Sûr.

Bon, je pourrais aussi vous expliquer comment la machination du psychopathe responsable de la mort de Mélina ne m’a convaincue qu’à moitié, mais j’hésite. Peut-être que certaines d’entre vous veulent encore se laisser tenter par le livre et j’ai déjà suffisamment spoilé. Mais je suis bien décidée à vous épargner une dépense inutile (tant de bons livres vous attendent, il serait bête de perdre du temps sur celui-ci).

Vous rappelez-vous que Gillian avait pris au début de notre livre une décision d’importance pour sa vie et était dans l’attente d’un résultat d’insémination artificielle ? Et bien, cette FIV est au cœur d’une machination mis en place par un barge de la pire espèce (en est-il vraiment d’autre sorte?) qui est à la tête d’une sorte de secte et qui insémine les femmes qu’il considère suffisamment pures…

J’admets, je simplifie la chose, Sandra Brown est assez douée pour établir un scénario complexe qui se lit agréablement, si bien que d’habitude je me plonge dans ses livres avec plaisir. Mais ce roman, réunissant pourtant des éléments que j’aime, n’a fait que m’agacer à mesure que les pages s’enchainaient.

J’espère que mon argumentaire aura suffit. Pour les septiques, mon exemplaire est à votre disposition. En attendant, je vais aller relire pour la 50ème fois du weekend « Tu ne dors pas,  petit ours? ». Que ne ferait-on pas pour les mini-princesses en devenir !?

Tam-Tam

Hiawatha et Pandora

De retour avec les chroniques au 72ème degré, après SFALO et Carissa, grosse menteuse
Pleine d’enthousiasme, j’avais décidé de détester « Pandora et l’enchanteur », de Suzanne Ashley. La couverture, le résumé, tout me laissait penser que j’avais mis la main sur une perle, et c’est armée de mon plus beau stylo que je me suis lancée dans la lecture, telle un chevalier partant en croisade, et prête à prendre des notes féroces.
Autant vous le dire tout de suite, j’ai été déçue. C’est vrai, Pandora et l’enchanteur est un livre complètement désuet, avec tant de péripéties en si peu de pages qu’il en est ridicule. Mais après Jordan Hayes et Ben l’aveugle, le héros, Clark Spencer, était un véritable bisounours, à la limite de la carpette, et je n’ai pas pu m’empêcher de trouver cela appréciable, encore toute traumatisée que j’étais par mes expériences précédentes!

C’est bien simple, Clark est un saint. Déjà, quand il embrasse Tania la premier fois et qu’elle le repousse, il est désolé car c’était déplacé. Quand elle l’embrasse puis change d’avis, il se confond en excuses de l’avoir brusquée. Il est aux petits soins pour elle, lui offre des roses à tous les coins de couloirs, lui demande comment elle va, remarque ses cernes et lui demande ce qui la préoccupe au point de l’empêcher de dormir. Bilan : même une histoire cousue de fil blanc peut être lisible tant que les personnages sont supportables!

Posons le décor : Tania est programmatrice pour une société informatique. Son patron est un méchant, il lui demande de faire de l’espionnage industriel chez Clark, son concurrent, mission que Tania ne peut refuser car elle a emprunté de l’argent à son patron pour payer les frais de santé de sa sœur jumelle chérie adorée qui est dans le coma depuis 2 ans. Plan diabolique mis en place par un méchant machiavélique par des moyens peu honorables, check! Tania déploie donc une ingéniosité considérable pour se faire embaucher chez Wizac, la compagnie de Clark. Mais à peine est-elle engagée qu’elle se rend compte que Clark lui plaît beaucoup et elle se demande comment elle pourra le trahir.
De son coté, Clark, qui aime bien Tania, se fait un plaisir de lui expliquer par le menu comment fonctionne le système de sécurité du bâtiment (pour qu’elle puisse revenir en pleine nuit voler des plans ultra-secrets, c’est mieux). Puis, il l’emmène dans la serre qu’il cultive sur le toit de l’immeuble pour lui servir une coupe de champagne et discuter de la fin de sa période d’essai. Il bat des cils, lui fait du charme et compare son corps à de la soie fluide sous ses tailleurs stricts (sic). Cet homme est un génie de l’informatique, il cultive des roses et en plus il parle comme un poète! C’en est trop, je défaille d’émotion, et Tania aussi! Du coup, ils s’embrassent, mais Tania trouve gênant de mélanger travail et plaisir (et espionnage et trahison).

Chacun rentre donc chez soi, même si Clark a quelque soupçons sur les véritables motivations de Tania. Tania qui nous explique par ailleurs que dormir est une perte de temps et qu’elle trouve les émissions de télé nocturnes plus intéressantes que celles de la journée. C’est sur, Chasse et pêche est de loin l’émission la plus palpitante que j’ai jamais vue. Enfin, vue, façon de parler car moi, la nuit, j’aime bien perdre mon temps à dormir, mais passons…

Quelques jours plus tard, Clark emmène Tania dans sa maison de campagne (pourquoi mon patron ne m’a jamais invitée dans sa maison de campagne, je peux savoir? Je ne dois pas avoir les cils assez longs…). On apprend au passage que Clark a créé Wizac dans son garage. Toute ressemblance avec Apple n’est absolument pas fortuite. Arrivés à la maison de campagne, tout est saccagé. Clark, lui aussi a des soucis avec sa famille, son frère est un drogué irresponsable, c’est lui qui a transformé les lieux en porcherie. Tania aide donc Clark à faire le ménage. Oui, il faut bien qu’elle se rende utile un peu!

Oh, on apprend aussi au passage que le second prénom de Clark, c’est Hiawatha. Oui oui, comme le petit indien, c’est-y pas trop mignon? Petit secret embarrassant partagé entre les protagonistes, créant entre eux une sensation d’intimité factice, check! Vous apprendrez également que le correcteur orthographique de mon ordi chéri propose de remplacer Hiawatha par Nathalie. Je ne suis pas sure que Clark gagne au change…

Par ailleurs, Tania, qui rend régulièrement visite à sa jumelle dans sa clinique privée qui coûte deux bras, explique au médecin en charge du service qu’elle peut communiquer par télépathie avec sa sœur, et donc, cela signifie que tout espoir n’est pas perdu. quoiqu’en  dise les spécialistes consultés aux quatre coins du pays. Le médecin l’écoute sans sourciller et admet le concept de télépathie sans aucun problème. Bien sur… D’ailleurs, c’est un médecin très compétent, parce qu’il a le portrait de ses petits-enfants sur son bureau. Preuve infaillible s’il en est! Et en prime, il s’inquiète beaucoup de la vie amoureuse de notre héroïne, et lui prodigue des conseils avisés sur la nécessité ne pas s’enfermer dans sa solitude. C’est fou, cette sollicitude… Figure paternelle de remplacement pour la jeune orpheline qui n’a plus personne au monde que sa jumelle dans le coma, check!
Nous touchons maintenant au cœur de l’histoire : Tania, rongée par les scrupules (et perturbée par ses hormones en folie) décide de rendre visite à Clark pour tout lui révéler de la mission dont elle a été chargée, elle ne supporte plus le mensonge. Mais avant, Clark veut lui montrer sa nouvelle invention.

Clark est un génie. Un maestro. Un dieu vivant parmi les hommes. Il a inventé l’intelligence artificielle, qui répond au doux nom de Pandora. Pandora est merveilleuse, à l’image de son créateur, c’est un ordinateur, mais elle peut RESSENTIR les émotions humaines, faire la différence entre la perplexité et l’étonnement. Elle peut aussi demander à Clark s’il est amoureux de Tania. Trop fort non, l’ordinateur qui devine les sentiments de nos héros avant eux? Par contre, Pandora est un peu stupide, quand on lui demande la capitale du Dakota du Sud, elle n’en sait rien. Il y a là une logique imparable : apprendre à l’ordinateur à distinguer les émotions humaines (on se demande bien par quel miracle, l’auteur ne s’attardant pas sur le sujet), mais ne pas lui donner accès à des informations aussi factuelles que la capitale de l’État où se déroule l’histoire!!!

Bouleversée par cette révélation, Tania en oublie de tout avouer à Clark et à la place, elle décide d’essayer de forcer le système de sécurité (et elle réussit, notre génie ayant utilisé son 2ème prénom en mot de passe). Clark la surprend et elle lui révèle enfin la vérité.

C’est là que toute la sainteté de Clark est mise en lumière : à compter de ce moment, il n’aura de cesse de faire confiance à Tania, au seul prétexte qu’il l’aime. Il lui demande de l’aider à coincer son patron, pour faire cesser l’odieux chantage dont elle est victime. Par la suite, chaque fois qu’il semble douter de la loyauté de Tania, et qu’elle s’en trouve blessée, il va s’excuser. Encore. Et encore. Et encore! Quand son bureau est mis à sac, et qu’il ose demander à Tania où elle se trouvait la nuit précédente (ce qu’elle prend très mal « Comment, tu ne me fais pas confiance??! – Mais si voyons ma chérie, ce n’est pas comme si tu t’étais faite embauchée sous de faux prétextes pour me voler mes inventions géniales que ton patron crève d’envie de posséder, ni que tu étais obligée de lui obéir à cause de la somme faramineuse d’argent que tu lui dois…»), il se confond en excuses. Quand son laboratoire secret est cambriolé, et qu’il s’avère que c’est Tania qui a par inadvertance laissé échapper sa localisation, il s’en veut de ne pas avoir deviné tout seul qu’elle ne l’avait pas fait exprès (Bah non, laisser échapper par mégarde le lieu d’un laboratoire secret, ça peut arriver à n’importe qui… Cette Tania est encore plus géniale que son Clark chéri!). Quand il surprend Tania avec son ancien patron, et que sa première réaction est de la soupçonner de jouer un double jeu, il se reproche son égoïsme, son incapacité à comprendre que Tania voulait seulement rassembler des preuves contre le méchant patron/maître-chanteur.

Mais rassurez-vous, tout est bien qui finit bien, le méchant est capturé (non sans avoir tenté de tuer Tania pour mieux donner à Clark l’occasion de la sauver)…

En guise de bouquet final, nous avons droit à une ultime dispute entre Clark et Tania. Tania croit que tout est fini entre eux, et en réaction, sa jumelle fait une crise cardiaque. C’est que elle aussi a le cœur brisé PAR TÉLÉPATHIE!!! Apprenant la nouvelle, Clark rapplique ventre à terre, et, par miracle, dès que ces deux là se réconcilient, la jumelle va mieux. J’ai sincèrement cru que l’auteur allait nous la réveiller, en point d’orgue de notre histoire, mais non. Il ne faudrait pas que les choses soient trop parfaites, sinon on n’y croirait pas, n’est-ce pas? On se contentera de conclure sur une petite explication de Tania à Clark sur les mérites de la télépathie entre jumelles, et de l’avantage que cela peut représenter quand l’une est dans le coma… C’est à se demander comment la médecine n’y a pas pensé plus tôt!

Suzanne Ashley va révolutionner, non seulement l’informatique, mais aussi la médecine. Et grâce à moi, vous êtes parmi les premiers informés! Ne me remerciez pas, ce fut un honneur de partager cette nouvelle avec vous!
Chi-Chi

Heureux qui comme Ulysse…

…a fait un long voyage.
Voilà bien longtemps que je voyage. Mais en ce 6 décembre, c’est vers ma chère Lorraine que mon esprit s’égare. Car en Lorraine, le 6 décembre, nous célébrons, en compagnie que tout le reste de la communauté germanophile et germanophone, la Saint Nicolas.
J’ai caressé l’idée, un court instant de vous raconter dans ce post du lundi l’histoire du bon Saint Nicolas, du boucher et des trois petits enfants. Car Saint Nicolas est l’infâme instigateur de mon addiction au chocolat Ferrero – nous avons déjà établi à quel point entre moi et Ferrero, c’est une véritable histoire d’amour qui s’est créé.
Chaque année, grâce à lui, l’action du chocolatier doit gagner quelques points…
Il était donc de mon devoir de rendre hommage à celui qui a vu naitre mon amour des gouters de pain d’épices les jours de neige, celui qui nous voyait, chaque année sans faute, enfiler nos pulls les plus chauds (et piquants) pour aller voir sa parade dans les rues de notre ville. Du haut de son char, il agitait la main, saluant les familles avec une dextérité digne d’un concours de Miss (des années de pratique mes bons amis, et un coaching intense orchestré par Miss Mirabelle).
Mais j’ai eu pitié de vous, et du devenir de votre petit déjeuner. Aussi ai-je décidé de me concentrer sur Nicolas, à défaut de vous faire un rapport sur le Saint. Et pour rendre cet hommage encore plus légitime, j’accueille ici aujourd’hui Madame la Marquise. Cette Lady d’Alsace connaît tout comme moi le plaisir simple de déguster le pain d’épices de la Saint Nicolas, la joie de voir les décorations de Noël dans les rues, l’excitation à l’ouverture du Marché de Noël qui donne aux rues un air de fête…
Et des Nicolas, que ce soit moi ou notre guest-star du jour, nous en avons rencontré !
Il y a les tourmentés :
Alors que je faisais les étagères de ma bibliothèque pour retrouver mes Nicolas, Madame la Marquise, elle, pensait à Nicolas Angelovski, et me racontait comment elle l’avait rencontré pour la première fois dans « L’ange de minuit » de Lisa Kleypas, alors qu’il n’était qu’un méchant. Imaginez, il voulait pendre l’innocente Tasia pour le meurtre de son frère (qui selon moi était un pervers de la pire espèce qui le méritait bien, mais Madame la Marquise est une dame bien comme il faut, aussi ne l’a t-elle pas mentionné).
Lorsqu’on le retrouve dans « Prince de l’éternité », il n’est plus cet homme ténébreux qui pouvait faire ce qu’il voulait en toute impunité. Il a changé. Notre Marquise a son panthéon personnel de héros incontournables, et ce Nicolas en est une figure très sombre (entrer dans un panthéon n’est pas chose aisée après 30 ans de lecture). Il a un passé. Il a changé. Mais il sait ce qu’il veut… ou plutôt qui il veut, quitte à manigancer la rupture des fiançailles de la jeune fille convoitée pour pouvoir la consoler en l’épousant lui-même. Mais le grand Nicolas qui croyait tout savoir va comprendre qu’on ne peut tout prévoir, et surtout pas les sentiments.
Tout comme notre marquise, j’aime ce Nicolas, ses imperfections et ses tourments. Et pour mon plus grand bonheur, Lisa Kleypas semble affectionner les Nicolas au passé sombre.
Il y a les musiciens :
Comme chez Nora Roberts et le charismatique Nicholas Le Beck, pianiste et compositeur de talent dans la saga des Stanislaski. Il ne vous chantera pas « Deck the halls with boughs of holly »… non, loin de là. Ce fringuant jeune homme donne plus dans le Broadway que dans le chant de Noël. Et c’est la charmante Frederica qui saura lui faire battre le cœur. Pour les besoins de cet article, je me suis replongée dans leur histoire… Elle fleure bon les années 80 (Monsieur est fumeur) mais le charme de Nick a su rester intact. Il est l’idée que je me fais d’un musicien. De longs doigts fins, agiles, un corps tout en nervosité et muscles longs, un passé (check !), et le salut dans la musique. Laissez-vous charmer par la musique de Waiting for Nick (Un amour d’enfance), vous refermerez ce livre avec une envie de Broadway, et de nourriture ukrainienne.
Il y a les Lords au grand cœur :
l-amour-en-10-leconsNicholas St. John, dans Ten ways to be adored when landing a Lord de Sarah MacLean : je vous avait parlé de mon miracle Amazon de cet été, ce livre est l’histoire du charmant jumeau, Nicholas. Et si jumeau il est, identique il n’est pas…
Nicholas n’est pas un « rake », c’est un intellectuel. Du moins en apparence. Sous couvert de son statut d’expert en antiquités, ce dernier a œuvré pour l’intelligence britannique pendant les guerres napoléoniennes. Il est à présent de retour au pays, et après avoir été élu meilleur parti de Grande-Bretagne, sa vie semble encore plus périlleuse. Lorsqu’un vieil ami lui demande son aide, il saute sur l’occasion de fuir Londres… et tombe sur Isabel.
Il y a les petits :
Ou plutôt Le petit… Nicolas, de René Goscinny. Fidèle à ma tendance à tout lire dans le désordre (je vous raconterai un jour comment j’ai lu les Chroniques de Narnia en commençant par le Prince Caspian…), j’ai découvert le petit Nicolas avec « Joachim a des ennuis ». Je devais avoir 7 ans, et j’ai été impressionnée d’apprendre que c’était un adulte qui avait su retranscrire avec autant de justesse mon esprit d’enfant. Vous remarquerez aussi que le petit Nicolas est assez intemporel. Il est évident qu’on n’y parle ni de Nintendo, ni d’internet, mais les questionnements, problèmes, chamailleries, et autres considérations enfantines restent vraies. Je ne saurais dire si j’ai lu un « Petit Nicolas » un 6 décembre, mais l’esprit est le bon. Prenez donc une clémentine, une barre de chocolat Milka (pour changer) et plongez-vous dans les aventures de ce petit bonhomme.
Des Nicolas, il y en a bien d’autres…
En ce 6 décembre, je suis plongée dans The Perfect Stranger – Sauvetage amoureux – de Anne Gracie où il est question de Nicholas Blacklock et de Faith, j’ai ouvert la case 6 de mon calendrier de l’avent, il fait froid dehors et la lessive attendra…
Bonne lecture,
Tam-Tam

Deux pour le prix d’un

Selon des sources très compétentes, j’ai appris récemment que sur 100 naissances, seules 1,2 sont des naissances gémellaires.

Sur ces paires de jumeaux, seuls 8% sont des jumeaux monozygotes (de « vrais » jumeaux, en français vernaculaire).

Sur la centaine de livres qui ont réintégré ma bibliothèque, quatre livres sont consacrés exclusivement aux vrais jumeaux, soit un pourcentage bien plus élevé que la normale.

En rangeant ces livres, ma mémoire a commencé à tourner à plein régime… des histoires de jumeaux, il y en a dans la littérature ! Et j’en ai lu un bon paquet !


J’ai donc décidé que le post d’aujourd’hui serait double. Deux livres pour le prix d’un, deux histoires de jumeaux et une analyse pointue de ce ressort littéraire qui semble être courant à défaut de cliché. Nos jumeaux d’aujourd’hui, Prête-moi ta vie de Judith Michael et Double reflet de Danielle Steel possèdent en effet un certain nombre de points communs.


Notre premier duo (Prête-moi ta vie) est composé de Stéphanie et Sabrina.

Filles de diplomate, elles ont grandi en Europe et ont fini leur scolarité dans une pension super select en Suisse (d’ailleurs, à ce propos je m’interroge… Comment autant d’héroïnes arrivent-elles à atterrir dans des lycées privés helvétiques, quand personnellement je n’ai jamais rencontré qui que ce soit ayant enduré les règles « strictes » d’un tel endroit ?). Leur Bac en poche, elles se séparent et décident de vivre chacune leur petite vie sur deux continents différents, histoire qu’aucune confusion entre elles ne soit possible.

Stéphanie repart pour les Etats-Unis, rencontre Garth, se marie, lui fait deux beaux enfants (un garçon plein d’énergie et une fille sensible) et s’installe dans la vie parfaite d’une épouse (parfaite?) de professeur/chercheur sur un campus américain dans la banlieue de Chicago.

Sabrina reste en Europe, fait ses études à la Sorbonne, se marie avec un lord Anglais, en divorce presque dans la foulée et décide d’ouvrir un magasin d’antiquités à Londres pour occuper ses journées de jeune divorcée.

Deux vies bien différentes en somme. L’épanouissement personnel pour l’une et la réussite professionnelle pour l’autre… Du moins en apparence, car Stéphanie commence à se sentir insatisfaite dans sa vie. Tellement insatisfaite qu’elle arrive à persuader sa sœur d’échanger leurs vies pour une semaine…


Le deuxième duo sort de l’imagination fertile de la mondialement connue Danielle Steel.

Olivia et Victoria sont deux jeunes filles de bonne famille et la prunelle des yeux de leur cher notable de papa. Nous somme en 1913, nous sommes dans la région de New York, nous sommes dans un milieu qui, s’il n’a pas le nom de noblesse, en possède tous les attributs… Gouvernantes, valets et femmes de chambres se mêlent aux corsets, bals de débutantes et réceptions au champagne. Mais nous sommes aussi au début d’un siècle de grands changements, et ces changements, tant politiques que sociaux sont personnifiés par Victoria. La vie d’une jeune fille de bonne famille ne la satisfait pas et contrairement à sa sœur qui s’épanouit à compter les assiettes manquantes dans les armoires du grand manoir paternel, Victoria a besoin de lutter pour une cause supérieure pour se sentir utile.

Si j’arrive très facilement à comprendre et à m’identifier aux aspirations de Victoria (pas que d’envoyer les servantes chercher des assiettes manquantes chez Tiffany’s ne soit pas utile, mais du côté de la réussite personnelle, c’est moyen quand-même) je comprends beaucoup moins sa stupidité et son égoïsme.

Oui, parce ce qu’il faut savoir, c’est que la jeune fille veut lutter pour les droits des femmes, mais s’inquiète fort peu de mettre sa sœur et son père dans l’embarras… Même topo lorsqu’elle rencontre un tombeur notoire… Elle se fiche pas mal des répercussions sur la réputation de sa sœur (qui est quand même son double je le rappelle), ni des mises en garde qui lui sont prodiguées, elle tombe tête la première dans les bras d’un coureur de jupon marié. Bilan des courses, la voilà elle-même mariée en hâte au nouvel avocat de son père ; lequel cherche une nouvelle maman pour son fils…

Il va sans dire que cette nouvelle existence domestique n’épanouit pas la jeune femme…Elle est tellement insatisfaite, qu’elle arrive à persuader sa sœur d’échanger leurs vies pour quelques mois, histoire de faire un break…


Cela vous rappelle quelque chose ? Oui… Nous le tenons notre point commun ! Les deux livres sont construits sur le principe de l’échange des vies. Car qui n’a pas rêvé de vivre une vie différente ? Ne serait-ce que pour un instant ? (NDLR: perso, je le fais une fois par semaine, quand j’enfile mon costume de princesse…et vous?)

En leur qualité de jumelles, les héroïnes de nos romans ont eu l’occasion dans leur enfance de pouvoir se jouer des adultes ne les connaissant pas suffisamment pour pouvoir faire la différence… Une fois adultes, les voilà qui « remettent le couvert ».

Stéphanie part vivre la « vida loca » à Londres tandis que Sabrina se glisse dans son rôle de mère et d’épouse…

Victoria part combattre sur le front de la première guerre mondiale en Europe tandis qu’Olivia prend sa place dans la vie du petit Edward et de son père Charles…

Un plan simple en somme…


Minute, un plan simple ???? Ça sent quand même un peu le coup foireux si vous voulez mon avis…

Je me vois encore arrivant au moment fatidique où Olivia et Sabrina accèdent aux désirs de leurs jumelles… Je pense d’ailleurs avoir crié aux livres « aahhhh les filles, on ouvre les yeux, on agite sa cervelle de jolie jeune femme bien éduquée et on se rend compte que c’est une très mauvaise idée »!

Mais comme bien souvent dans les livres, les héros ont besoin de se retrouver le nez dans leurs erreurs avant de réaliser que leurs choix passés n’ont pas été des plus judicieux.


Pour nos deux duos, c’est bien le cas. Les histoires prennent des tours à la fois dramatiques et romanesques. Mais les deux auteurs sont des routières de l’écriture, elles savent s’y prendre pour nous attirer dans leur histoire et nous emmener exactement là où elles veulent. Je me suis prise au jeu des histoires, des retournements de situations, des intrigues amoureuses complexes et malgré tout le pragmatisme dont je peux m’enorgueillir, j’y ai cru.


Et puis j’ai fermé le livre. Et là, mon esprit a recommencé à travailler… Et la vérité de ce que je venais de lire m’a frappée en pleine face. Vraiment, j’avais cru un instant qu’un échange pareil pouvait être possible ?


Dans « Prête moi ta vie », comment Garth a-t-il pu une seconde se laisser prendre au jeu de la jumelle de sa femme ?

Sabrina habite au Royaume-Uni, elle doit avoir un fond d’accent sensiblement différent de celui de sa sœur qui habite dans la région de Chicago depuis plus de 10 ans… Et la voix ? J’admets fort volontiers être particulièrement sensible aux timbres et à la musicalité des voix, mais même avec du coton dans les oreilles, un verre de vin de groseilles, une carence de sommeil avérée et une rhinopharyngite je pense pouvoir reconnaître la voix d’une personne qui a vécue plus de 10 ans avec moi et à qui j’ai fait deux enfants…

Sans parler du fait que Sabrina n’ait jamais eu d’enfant ! Car même si la nature a été généreuse avec Stéphanie, j’ai du mal à croire qu’aucune différence ne soit notable. Vergetures, élargissement des hanches, variations de poids… Franchement ? Au bout de 13 ans de mariage, ce cher Garth ne s’est douté de rien ?

Chez Danielle Steel, c’est la même chose. Charles ne se doute de rien, reste aveugle au changement de caractère de sa femme qu’il l’attribue à une volonté de faire fonctionner le mariage… Hahaha, que d’humour ce petit!


Peut être ai-je placé trop d’espoir dans la gente masculine, mais j’aime à croire que tout individu est unique, même s’il s’avère qu’il partage avec quelqu’un d’autre son patrimoine génétique… Nos auteurs ont bien du talent, pour m’avoir ne serait-ce que le temps d’un livre, laissé croire autrement.

Mais ces histoires de jumeaux sont pleines de surprises… Aussi laissez-vous tenter par leur dualité.


Bonnes lectures,
Tam-Tam