Le livre d’aujourd’hui est une institution dans ma bibliothèque. A chaque regard que je lance à ma bibliothèque, je me lamente que Chi-Chi n’aime pas les
sagas. Imaginez, c’est comme si dès le début de notre relation littéraire je lui avais annoncé que «
la régence, c’est pas possible ». J’imagine que notre amitié aurait peut-être pu naître, mais je suis pratiquement persuadée que si j’avais ajouté que
les séries, c’était « no way », j’aurais sûrement atterri sur les fesses, sur le paillasson de son château en moins de temps qu’il n’en faut pour dire
Bridgerton.
Heureusement, j’aime les séries et la régence et elle a eu la sagesse de ne pas mentionner ce petit détail immédiatement. Je n’ai appris son aversion pour les histoires en 10 tomes qu’une fois notre amitié irrémédiablement établie (you know I still love you anyway, don’t you dear ?). Sauf que, amitié ou pas, je n’avais pas la même motivation pour écrire mon billet.
Que ce dernier soit d’une qualité exemplaire, écrit dans une style formidable, plein de références hilarantes, tourné avec beaucoup d’intelligence le tout sans une seule faute d’orthographe (qui est mon objectif à chaque fois, sachez le), Chi-Chi n’irait pas lire le-dit livre.
Et vous le savez à présent, j’aime vivre dans l’urgence. Sans l’urgence de faire lire un livre fétiche, ce poste est donc resté bloqué dans mon imagination pendant de longs mois…
Jusqu’à ce que Pimpi me dévoile son affection pour les histoire sur plusieurs tomes. C’était par là même l’occasion pour moi de faire avec elle une lecture commune. Comme elle est délicieusement compréhensive, elle a consentie à découvrir Outlander et Jamie Fraser, tandis que j’en faisais la (énième) relecture.
Et si le concept de LC (oui, ici on aime parler en acronyme, ça fait toujours plus pro) ne m’avait jamais tenté pour moi-même, cette lecture avec elle m’a ravie. Imaginez, c’est un peu comme regarder Star Wars avec quelqu’un qui ne l’a jamais vu et observer son visage tandis qu’il découvre (avec effroi) qui est le père de Luke (toutes mes excuses pour les infortunées qui ne le savaient pas). La personne qui sait vit le cliffhanger par anticipation.
« Je suis ton père Luke ».
Toute une oeuvre se résume en une phrase. « James Alexander Malcolm MacKenzie Fraser »…
Pimpi, c’est à ce moment précis qu’elle a fondu. Je vous avouerais, moi depuis le temps, je ne sais plus quand Jamie est devenu la personnification de toute la perfection du héros écossais. AnimeJune, auteur de Gossamer Obsessions a d’ailleurs trouvé la phrase parfaite pour résumer la personne de Jamie Fraser (je lui pardonne ainsi de ne pas avoir aimé le livre autant que moi).
« There’s never been, nor will there ever be, a man born of a human woman who can ever even hope to approach the pure and glorious manliness of Jamie Fraser ».
Ce qui donne en français dans le texte (référence aux comptine de l’enfance inclues): « Jamais on a vu, jamais on ne verra, un homme né d’une femme humaine, qui pourra ne serait-ce que caresser l’espoir d’approcher la pure et glorieuse masculinité de Jamie Fraser ».
Voilà, le héros est posé. Je pourrais presque vous laissez aller vous précipiter chez votre libraire pour vous en procurer un exemplaire – du livre hein, pas du héros. Malheureusement !
Mon travail est quasi bouclé. Mais pour les quelques dubitatives, voyons comment vous faire craquer… Pour vous, l’homme grand, roux, en kilt, puceau, et écossais est l’antéchrist de la sexytude ? C’est bien simple, Le chardon et le tartan, au-delà de son intrigue historique hyper documentée et fort élégamment écrite, c’est le livre qui vous fera (normalement) changer d’avis.
Préparez-vous à êtres séduites !
Il était donc une fois Claire, infirmière de son état, qui vient de subir six années sur le front pendant la Seconde Guerre Mondiale et s’en va en vacances en Ecosse avec son mari Franck. C’est en effet en Ecosse que nos deux touristes avaient été unis et avaient passé quelques jours de voyages de noces à l’aube du conflit.
Plusieurs années ont passé, et le téléphone portable, internet et Skype n’existant pas alors, ils n’ont pas eu beaucoup d’échanges et cherchent à recréer l’atmosphère intime et enthousiaste des premiers temps.
Cerise sur le shortbread, Franck est historien, et l’Ecosse est un lieu clé pour lui et l’histoire de sa famille. Pour en savoir plus sur cet ancêtre qui hante les livres d’histoire, le capitaine Randall, il passe de longues heures farfouiller dans des archives poussiéreuses et à deviser avec l’autochtone.
Claire, qui malgré l’effort syndical de l’épouse pour s’intéresser au sujet, est vite dépassée sous le flot d’informations et décide de laisser son mari à ses occupations pour aller explorer ce petit coin des Highlands où ils logent. Entre deux fleurs et trois cailloux (oui, les cailloux sont une vieille obsession of mine), elle découvre un cercle de pierres levées. Un Stonehenge en kilt si vous le voulez. Hasard et coïncidence, Claire pose la main sur le cercle, et se retrouve catapultée plusieurs siècles plus tôt.
Et c’est là que tout se corse. Claire, passé un petit moment de surprise et une rencontre fortuite avec de fiers Highlanders finit par faire preuve d’une adaptabilité que je lui envie. La partie cartésienne de mon esprit ne peut que s’étonner d’une telle nonchalance, mais celle qui est tombée tout de suite raide dingue de l’histoire la bâillonne et hurle à qui veut bien l’entendre qu’après six années de guerre, il en faut sans doute plus pour faire paniquer une infirmière. Reste que notre anglaise est tout de même dans une posture sacrément compliquée :
– Les frères Colum et Dougal, leaders du clan des MacKenzie sur les terres desquels elle a atterri la croient espionne ; à la solde de qui, c’est encore à définir, mais ils la placent sous résidence surveillée.
– Pour la protéger d’un certain capitaine anglais aux pulsions sadiques et parfois incestueuses, la voilà mariée à Jamie, guerrier blessé rencontré dès son arrivée.
– Et parce que bon, l’Ecosse à cet époque, c’est le racisme anti-anglais à son paroxysme, c’est la place de la femme au même niveau que les oies de la basse-cour, c’est la chasse aux sorcières, la guerre, la famine et l’absence de chauffage central.
Mais il y a Jamie. Et Jamie, même pour moi qui pleure quand une chaudière en panne fait tomber le mercure en dessous de la barre fatidique des 15 degrés, j’aurais supporté !
Oui, juste pour Jamie, son courage, sa loyauté, son intelligence, son charisme, le galbe de son mollet et son regard pénétrant…
800 pages à la gloire de l’Ecosse, son histoire, ses highlanders, ses combats, ses paysages. Une saga entière à la gloire d’un homme qui me fait encore soupirer rêveusement lorsque je vois des kilts ou des motifs à carreaux.
Laissez-vous aussi séduire par ce cocktail magique et tentateur.
Bonne lecture,
Tam-Tam
PS : Les titres de la saga Le chardon et le Tartan, dans l’ordre :
Outlander (La porte de pierre & Le bucher des sorcières)
Dragonfly in amber (Le talisman & Les flammes de la rébellion)
Voyager (Le voyage)
Drums of autumn (Les tambours de l’automne)
The fiery cross (La croix de feu, Le temps des rêves & La voie des songes)
A breath of snow and ashes (La cendre et la neige, Les grandes désespérances & Les canons de la liberté)
An echo in the bone (L’écho des cœurs lointains : Le prix de l’indépendance & Les fils de la liberté)
A venir en 2013 : Written in my own heart’s blood